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2. HYPOTHESES GENERALES, TECHNOLOGIES DE PRODUCTION ET
PREFERENCES
Les hypothèses sur lesquelles repose le modèle sont :
- quatre régions - deux pays (U et M), chaque pays ayant deux régions (les régions du pays
M sont 1 (Sud) et 2 (Nord)), les régions du pays U sont 3 (Sud) et 4 (Nord)). Une région est
représentée par une « unité spatiale de base, définie comme étant un espace ouvert aux
échanges extérieurs, organisée la plupart du temps autour d’un grand pôle urbain et dans
lequel se déploient en priorité les relations d’échange entre habitants » (Combes, Thisse et
Mayer (2006))
- deux secteurs : le secteur industriel (I) caractérisé par des rendements croissants, une
concurrence monopolistique et des coûts de transfert de type « iceberg » et le secteur
agricole (A) qui produit un bien homogène sous des conditions walrasiennes (rendements
constants et concurrence parfaite) et dont la production est commercialisée sans coûts. Les
deux secteurs sont présents dans toutes les régions.
- deux facteurs de production : le capital - composé des équipements productifs et/ou des
connaissances - est mobile seulement à l’intérieur de chaque région avant que la
libéralisation du capital commence pour devenir après mobile entre régions et pays ; le
travail est complètement immobile au niveau interrégional et international, mais mobile à
l’intérieur de chaque région. Les dotations en capital et en travail au niveau « mondial» sont
fixes. Les propriétaires du capital sont immobiles entre régions et pays et la localisation de
leur production dans une région suppose juste un déplacement du capital. Les revenus du
capital sont dépensés dans la région où résident leurs détenteurs. Dans cette situation, on
n’aura plus de causalité circulaire de demande et de coûts comme dans le modèle centre-
périphérie de Krugman (1991), les mouvements de capital conduisant à une modification de
la structure de la production sans déplacement des dépenses. Le coût de la vie n’est pas pris
en considération dans la localisation du capital car le revenu du capital est utilisé dans la
région de son propriétaire sans tenir compte de la région où il est employé. Dans ces
conditions le capital physique se déplace en cherchant la rémunération nominale la plus
importante plutôt que la rémunération réelle la plus élevée. Par ailleurs, à long terme il faut
faire la différence entre la part du capital détenue par les résidents d’une région et la part du
capital mondial utilisée dans la région alors qu’à court terme, les deux sont identiques.
L’équilibre de court terme correspondrait à une situation où le capital est immobile, étant
utilisé seulement sur place, dans la région de ses propriétaires. Autrement dit à court terme
on se place dans une situation d’absence de toute formes d’intégration des marchés de
capitaux, la répartition internationale du capital étant donnée. Ces hypothèses liées à la
mobilité des facteurs sont restrictives mais si les deux facteurs deviennent mobiles, alors ils
s’agglomèreront dans une des régions afin d’éviter les coûts de transactions.
Ce modèle sera caractérisé par l’agglomération si on définit, dans l’esprit de Baldwin et alii.
(2003), l'agglomération comme la tendance de l'activité économique à produire des forces qui
encouragent encore plus la concentration de l'activité économique. L'agglomération provient,
dans ce cas, de l'effet “home market” - qui suppose que la concentration de l’activité
économique et par conséquent du revenu et des dépenses crée des forces qui conduisent une
part plus que proportionnelle de l'industrie à se placer sur le plus grand marché. Toutefois
dans ce modèle l'agglomération n'est pas auto entretenue.
Une autre caractéristique du modèle est que ses principales équations d’équilibre sont
linéaires (celles liées à la dimension relative du marché et à l’allocation spatiale de
l’industrie), de façon à ce qu’on obtienne des solutions pour toutes les variables endogènes.