RNIS Exposé 1/17 Introduction : RNIS, Réseau numérique à intégration de service, est une évolution du réseau téléphonique. Ce protocole a été mis au point afin de permettre la réutilisation - avec le moins de modification possible - du réseau existant pour répondre aux besoins croissant dans le domaine du transfert fiabilisé de donnée. Nous traiterons le cas de RNIS en France car, aux états unis ou au japon, il montre des différences autant dans l’approche matériel que dans les performances de celui-ci ( ex : taux de transfert du canal B aux états unis parfois de 56Kbits/s au lieux de 64Kbits/s ). I Réseau télécom actuel et apport du RNIS I.1 But du RNIS RNIS est l’abréviation de Réseau Numérique à Intégration de Service. Cela signifie que les données seront transportées numériquement et non analogiquement (voir définition plus loin). Par ailleurs, ce mode de communication intègre des services que l’on ne retrouve point directement dans la téléphonie actuelle. En effet, le futur téléphone numérique pourra aussi jouer le rôle de Minitel, fax, télécopie, vidéotex… Alors qu’il faut acheter ce matériel à part dans la téléphonie actuel car leur mode de communication est différente ce qui n’est pas le cas en Numérique. Par ailleurs, le RNIS ayant l’avantage d’être rapide, il peut transporter des volumes plus important de données comme de la vidéo, du son ce qui avantage le vidéotex et Internet où le débit peut atteindre 128 Kbits/s comparé à 33.6 Kbits/s avec une connexion classique par modem. Ainsi, RNIS constitue une évolution de la téléphonie, une continuité de cette dernière technologie. C’est pour cela que nous commencerons à expliquer comment fonctionne la téléphonie actuelle. I.2 La téléphonie actuelle De nos jours, lorsque l’on téléphone à une personne, on assure une communication permanente dans les 2 sens. On réserve en fait une ligne qui ne pourra être utilisé par quelqu’un d’autre. On parle alors de liaison « point à point » ou « en mode connecté ». On utilise alors une technique de commutation de circuit* (ou circuit-switching en anglais) . Cette commutation de circuit se faisait manuellement au départ par une opératrice. Puis elle s’est fait électro-magnétiquement puis, de nos jours, informatiquement. Au début de la téléphonie, on transmettait la voix de manière analogique, c’est à dire sous forme d’un signal électrique qui se propage dans des fils de cuivre. De nos jours, les centrales téléphoniques communiquent entre elles de manière numérique c’est à dire sous forme de pulsions de signaux ou bits qui codent la voix. Ainsi, pour que les centrales transforment les signaux analogiques en numérique, elles utilisent des codecs (Codeurs/DECodeurs). Entre les centraux, on transmet de plus en plus les signaux numériques par des câbles à fibre optiques 2/17 ce qui permet une transmission extrêmement rapide du signal. Une fibre unique peut transporter 30.000 communications simultanément, mais ce chiffre devrait quadrupler sous peu. Dans notre pays, France Télécom dispose d'un réseau numérique à longue distance de 1,5 millions de km de fibre optique, reliant entre elles 154 villes. De l’utilisateur à la centrale téléphonique, la transmission de la voie se fait toujours en analogique. Ainsi, c’est l’ensemble du réseau téléphonique que l’on nomme RTC (Réseau Téléphonique Commuté). Chez les Américains, ceci se nomme le POTS (Plain Old Telephone Service). I.3 Apport du RNIS numérique de bout en bout Comme nous l’avons vu précédemment, RNIS est une continuité de la téléphonie. Ce qu’il apporte en plus est la transmission numérique de la voix de l’utilisateur vers la centrale téléphonique. Ainsi, cela consiste à placer le codec dans le téléphone de l’utilisateur au lieu de se situer à la centrale. Ainsi, RNIS est le nom du protocole de transmission défini ITU (International Telecommunications Union). Aux Etats Unis, ce protocole se nomme ISDN (Integrated Services Digital Network). Le RNIS peut servir à transmettre tout type de donnée numérique, ce qui élargit le champ d'action habituel des compagnies de téléphone. Pour passer au RNIS, il n’est pas nécessaire de faire de changement important car cette technologie utilise les lignes téléphoniques classiques tant qu’elles sont bonnes et n’excèdent pas 6 km (sinon, il est nécessaire d’utiliser des répéteurs). Des les centrales téléphoniques, vu qu’elles sont déjà informatisé seul un nouveau logiciel est nécessaire pour le RNIS. I.4 Cas d’Internet 3/17 Ici, un autre problème se pose : celui de transmettre des données numériques sur le réseau téléphonique actuel où les lignes ne permettent de transmettre des signaux dépassant à 4KHz. Cette bande passante fut volontairement définie. Ainsi, nous devons transmettre les données par modulation de porteuse, soit de manière analogique afin d’obtenir un débit acceptable. Pour cela, on utilise des modems (Modulateur/DEModulateur). Ces appareils permettre de traduire les données binaire en données analogique et vice versa. Ceci permet donc un échange d’information dans les 2 sens. Les circuits des données suivent alors le schémas suivant : Les 1er modems étaient lent (de l’ordre de 300bits/s) puis la vitesse a progresser au fil du temps pour arriver à 33.6Kbits/s puis 56Kbits/s pour les dernier modems . Ainsi ce type de transmission de donnée présente des inconvénients : Le débit est encore trop faible pour transmettre de gros fichiers telles que de la vidéo, du son… Sa fiabilité en transmission de données n’est pas toujours assuré Le prix de la communication peut être important surtout si l’on appelle sur de longues distances. Toutefois, il présente des avantages : L’investissement en matériel est peu coûteux pour le particulier comparé au Câble, à l’ADSL ou encore le RNIS. On peut communiquer partout car les moyen de transmission sont les lignes téléphoniques utilisées par tout le monde. Ainsi, RNIS permet ici, avec un plus gros investissement, d’améliorer la connexion par un facteur de 5. Ainsi, on possède une connexion fiable, rapide et permettant de communiquer partout car il utilise les mêmes lignes téléphoniques. 4/17 I.5 Principe global du RNIS La particularité du RNIS est qu’il sépare la signalisation des données. En effet, dans la téléphonie actuel, la signalisation et les données de la voie sont transmis les un après les autres sur la même ligne. Ce n'est pas le cas du RNIS, il envoie d’un coté la signalisation indiquant la provenance de l’appel, sa destination… dans un canal sémaphore et les données même sont envoyé sur la ligne téléphonique. Ceci permet de diminuer l’attente de la liaison entre l’appelant et l’appelé. Ce signal, contrairement aux données même de la voie sera envoyé par commutation de paquet. Ainsi, une fois le signal reçu, les données sont envoyés. II Principe de fonctionnement II.1 Les canaux B & D Le protocole du RNIS prévoit que les données transitent dans des "canaux", et que plusieurs canaux fonctionnent simultanément sur la même ligne téléphonique. Il existe deux types de canaux : le canal B (Bearer channel), utilisé pour la transmission des données numériques, fonctionnant par commutation de circuits, à 64 kilobits/sec ; le canal D (Delta channel), utilisé pour la signalisation (ex : l'établissement de la communication), fonctionnant par commutation de paquets, à débit variable. Ces canaux sont "full duplex", c'est à dire que le trafic peut s'effectuer simultanément dans les deux sens, comme pour une ligne téléphonique analogique. Les canaux B peuvent être utilisés séparément, ou réunis à plusieurs pour créer une liaison fonctionnant à un multiple de 64 kbits/s. Cette technique est appelée "inverse multiplexing", ou "bonding". On notera que la bande passante effective des canaux B peut éventuellement être augmentée en compressant les données. Outre son rôle de base dans la signalisation, un canal D peut être utilisé pour assurer la liaison avec un réseau de transmission de données, l'acheminement du courrier électronique, la vérification des cartes de crédit en commerce électronique, etc. II.2 Le modèle OSI et le RNIS Le RNIS se caractérise par une séparation des canaux de signalisation (canaux D) et des canaux de transfert (canaux B). Appliquons le modèle OSI aux deux types de canaux. 5/17 II.2.1 Le canal de transfert Le service rendu par le réseau pour le canal B (Bearer Channel) est un service de niveau 1. Comme l'indique le schéma ci-dessous, c'est un service de bout en bout. Il s'agit de fournir un circuit commuté de qualité numérique. II.2.2 Le canal de signalisation Le service fourni par le canal D (Delta Channel) est l'acheminement d’un flot de bits synchrone. Pour échanger des messages avec le commutateur, un protocole de niveau de liaison est mis en œuvre. Le rôle de ce protocole, appelé LAP D, est d'assurer la transmission de messages sans erreur entre le réseau et l'usager. Le contenu des messages portés par la couche liaison concerne la signalisation. Cette dernière est destinée à indiquer au réseau le numéro du correspondant ainsi que d'autres paramètres de la communication. Une partie de la signalisation concerne la communication d'usager à usager et n'est pas traitée par le réseau. Elle est représentée dans le schéma ci-dessus par un quatrième niveau dit "de bout en bout". II.3 LAP D : Link Access Protocole on the D channel II.3.1 présentation Le protocole D de niveau 2 sur le canal D défini par les recommandations internationales est le protocole LAP-D : Link Access Protocole on the D channel. Il s’agit d’un protocole très proche du LAP B utilisé dans la norme X25 reposant par conséquent sur la base des règles HDLC. Son rôle est d’assurer la transmission d’informations entre entités du niveau 3 à travers l’interface usager-réseau sur le canal D. Les fonctions de niveau 2 mises en œuvre par le LAP D sont principalement : la détection et la correction éventuelles d’erreurs intervenues au niveau physique, fonction de base d’une procédure de communication ; la gestion de liaison de données (établissement, maintient, libération) ; le multiplexage de plusieurs liaisons de données sur le canal D ; l’échange d’informations structurées (trames) incluant entre autre le maintient en séquence de 6/17 trames et le contrôle de flux ; Identification des connexions : dans une interface de base, il y a plusieurs équipements terminaux, il est donc nécessaire d’identifier ceux qui transmettent ainsi que le type d’information pour lesquels ils utilisent les services de la couche 2. Cette dernière fonction liée à l’adressage est le principal point de distinction entre les protocoles LAP D et LAP B. Le protocole LAP D permet d’échanger des informations suivant deux modes : le mode connecté, nécessitant la gestion d’une connexion de liaison de données, permet de mettre en œuvre des fonctions liées au contrôle de bon séquencement des trames, au contrôle de flux, à la détection et à la correction d’erreur de transmission. Dans ce cas les trames sont numérotées, le mode non connecté ne nécessitant pas l’établissement préalable d’une liaison de données pour échanger des informations n’assure pas les fonctions de contrôle de séquence entre les entités de niveau 2 : utilisation de trames non numérotées. II.3.2 Le champ drapeau Le drapeau est le premier élément d’une trame. La trame est délimitée par deux drapeaux (flag), le drapeau de fin d’une trame pouvant constituer le drapeau de la trame suivante s’il y en a une. Le corps de la trame est découpé en champs, identifiés par leur position relative par rapport aux drapeaux. La configuration du drapeau est celle de l’HDLC : 01111110 II.3.3 Le champ adresse Ce champ d’adresse a une longueur de deux octets ce qui constitue une différence entre LAP D et HDLC ou LAP B. Il est constitué de deux sous champs : l’identificateur du point d’accès au service (SAPI : Service Access Point Identifier) permettant à l’entité de niveau 2 de distinguer le service de niveau 2 fourni à l’entité de niveau 3, 7/17 l’identificateur de point d’extrémité de terminal (TEI : Terminal End-point Identifier) permet de nommer l’extrémité de la liaison de données. Un TEI particulier, dont la valeur est fixée par convention est réservé à la diffusion (TEI = 127). Les bits d’extension d’adresses (0 et 1), bits de rang 1 de chacun des deux octets, indiquent explicitement la longueur du champ d’adresse : 0 pour le premier octet, 1 pour le dernier. Le bit C/R identifie une trame en tant que commande ou réponse, conformément aux règles de la procédure HDLC. Cette précision permet de réaliser une structuration fiabilisée de dialogue. On peut considérer qu’il n’appartient pas au mécanisme d’adressage. II.3.4 Le champ de contrôle Le champ de contrôle détermine le type de la trame. Il en existe trois : trame d’information, trame I, trame de supervision, trame S, trame non numérotée, trame U (unnumbered). II.3.5 Le champ de contrôle d’erreur et de supervision : FCS Nous avons maintenant terminé la description des premiers champs de la trames, ceux qui sont situés après le drapeau de début. Le champ des données utilisateurs contient n’importe qu’elle suite de données binaires, sa longueur maximale a été fixée à 260 octets. Pour terminer, le bloc d’erreur que l’on reconnaît a posteriori après avoir reçu le drapeau de fin est de longueur 16 bits. Il est calculé à partir du contenu complet de la trame (adresse, contrôle et données) qui est converti en polynôme et divisé par le polynôme du CCITT : X16 + X12 + X3 + 1. Cette division fournit un reste qui est un polynôme de degré 15 maximum et qui a 16 coefficients binaires : ces coefficients constituent le FCS. 8/17 II.4 Accès II.4.1 Accès de base et accès primaire Il existe deux modes d'accès au RNIS : l'accès de base dit S0/T0 (Basic Rate Interface = BRI) comporte deux canaux B et un canal D (à 16 kilobits/sec) soit un débit utile de 144kbit/s. On l'appelle aussi connexion 2B+D. Il se contente d'une ligne téléphonique ordinaire ; l'accès primaire dit S2/T2 (Primary Rate Interface = PRI), qui est défini de manière différente suivant les pays. Il requiert une ligne téléphonique spécialisée. L'accès primaire en Europe : offre de 15 à 30 canaux B ( par tranche de cinq ) et un canal D (à 64 kilobits/sec) soit un débit utile allant de 1024 à 1984kbit/s. On l'appelle parfois "connexion 30B+D". Il nécessite une ligne débitant 2 mégabits/sec (normalisée sous le vocable E1). II.4.2 Accès à Transpac Transpac est le réseau par commutation de paquet de France Télécom. Il implémente le protocole X.25. Deux types d’accès à Transpac par le RNIS sont possibles : l’accès indirect (par le canal B) qui ne nécessite pas d’abonnement à Transpac. Il est indirect car le passage de donnée entre le canal B et Transpac nécessite la mise en paquet des trames provenant du canal B puis la mise en forme aux norme X.25 l’accès direct (par le canal D) qui suppose un abonnement à Transpac. Cet accès direct est possible car le canal D est déjà en mode commutation de paquet. De plus les niveaux 2 de RNIS et de X.25 exploitent des protocoles très similaires : LAP D et LAP B. 9/17 III Le matériel III.1 Equipements d’extrémité : Le raccordement du poste téléphonique de l’abonné RNIS ne se fait pas directement sur la ligne de distribution du central public. En France, l’opérateur national installe un coffret appelé TNR (Terminaison Numérique du Réseau), qui reste sa propriété, et qui est alimenté en énergie électrique à travers la ligne. Qu’est ce que la TNR ? La TNR est un groupe de fonction qui raccorde la ligne de transmission. Le rôle de la TNR ne concerne que le niveau 1 du modèle OSI. Elle assure : Les fonctions de conversion de deux fils en quatre fils, La gestion des accès des terminaux sur le bus S0, La téléalimentation des terminaux et en particulier des postes téléphoniques, La protection du site de l’abonné contre les surcharges (foudre en particulier), L’isolation galvanique qui permet d’attacher l’électronique des terminaux à la terre locale (contrairement aux postes analogiques qui sont rattachés à la terre du central téléphonique). La TNR peut elle même être alimentée soit par le central téléphonique de rattachement soit localement (dans ce cas, une batterie de secours permet d’assurer un service minimal). 10/17 L’interface que connaît l’usager est l’interface entre le poste téléphonique et la TNR, ou entre le poste téléphonique et la TNA. Dans le cas de l’accès de base du RNIS, cette interface est désignée par l ‘appellation S0/T0. Ainsi au-delà du TNR commence le bus S0 (propriété de l’entreprise) qui peut comporter au maximum 10 prises S0 (prises de type RJ45) et permet de brancher au plus 8 appareils (analogiques ou numériques) sur la ligne « quatre fils » issue de la TNR. Etant donné que l’on ne dispose que de deux canaux, seules deux conversations simultanées sont possibles. Ajoutons à la limitation à 8 appareils, l’impossibilité aux postes téléphoniques de dialoguer entre eux. Pour remédier à ces deux inconvénients de taille, il faut disposer d’un commutateur connu sous le nom de TNA (Terminaison Numérique d’Abonné) Qu’est-ce que la TNA ? Il s’agit d’un PABX (Un PABX est un autocommutateur intelligent faisant le lien entre le réseau de télécommunication publique et privé et l’ensemble des terminaux de l’entreprise) Sa taille peut varier de 10 à 10 000 postes selon les besoins de l’entreprise. Physiquement, il se présente sous la forme d’armoires dans lesquelles vont s’insérer des cartes et divers équipements dont le nombre est fonctions des besoins de l’entreprise. L’interface entre la TNA et la TNR est désignée sous le nom de T0. En pratique cette interface se confond avec l’interface S0, cependant on a conservé ces 2 appellations pour distinguer le côté par lequel on accède à la TNA. 11/17 La TNA assure la fonction de traitement de protocole et plus précisément de la partie du protocole associée au transfert de l’information dans le réseau, certaines parties de la fonction de multiplexage, les fonctions de commutation et de concentration ainsi que de maintenance. La TNA est sous le contrôle de l’abonné mais France Télécom exerce un droit de regard sur le produit et son exploitation par le biais de « l’agrément » du matériel et des règles d’exploitation téléphoniques. III.2 Le câblage et la transmission S0 Le câblage comprend en général huit fils (4 paires). Les différents systèmes de câblage proposés permettent d’équiper les immeubles en respectant cette caractéristique, bien qu’en pratique quatre ou six fils seulement soient nécessaires. L’affectation des fils est la suivante : 2 fils : transmission vers le terminal 2 fils : transmission à partir du terminal 2 fils : téléalimentation du terminal 2 fils : téléalimentation du réseau par le terminal En France, ce câblage correspond à un connecteur de type RJ45. Sur chaque paire dédiée à la transmission des bits, la transmission s’effectue en mode différentiel. Au lieu de pratiquer la transmission en considérant un fil comme la référence 0 et l’autre comme la référence du signal ainsi qu’on le fait habituellement, ici les signaux sont transmis avec des polarités inverses sur chaque fil. Le récepteur, grâce à un transformateur peut régénérer le signal classique. L’avantage de la transmission en mode différentiel réside dans l’excellente immunité aux bruits parasites. III.3 L’adaptateur RNIS : 12/17 On peut se demander à quoi sert l’adaptateur, alors que le RNIS et l’ordinateur fonctionne tous deux de manière numérique. En fait, quel que soit le dispositif que l’on raccorde à un ordinateur, une interface est indispensable. D’abord parce que les deux dispositifs ne fonctionnent pas à la même vitesse : la présence d’une mémoire tampon s’impose et il faut la gérer. Ensuite, parce que les deux dispositifs ont chacun leur protocole de fonctionnement, et qu’un intermédiaire est nécessaire pour qu’ils puissent communiquer (« protocol converter »). On notera que l’adaptateur RNIS n’est pas utile lorsque le micro-ordinateur est raccordé à un réseau local, relié au RNIS via un routeur spécialisé (ISDN routeur). 13/17 Ainsi, pour raccorder un micro-ordinateur au bus S, il faut utiliser un dispositif d’interface appelé « adaptateur RNIS » ou « modem RNIS », fonctionnant suivant le protocole V.110 (en Europe) ou V.120 (aux Etats-Unis). Ce dispositif peut-être : Une carte que l’on insère dans un connecteur d’extension du micro-ordinateur (slot ISA/PCI, à partir de 800 F TTC) Une carte PCMCIA pour ordinateur portable (environ 2000 F TTC). Un adaptateur externe, relié au micro-ordinateur soit par le port série avec une vitesse limitée à 115 Kb/s selon la norme RS-232 soit par le port USB (solution privilégiée actuellement) qui permet d’atteindre un débit de 12 Mb/s (de 800 à 1000 F TTC). Il est également possible de classer les adaptateurs RNIS en 3 grands types selon leur caractéristique techniques : Les cartes actives équipées d’un processeur et d’une partie logicielle (faible participation du processeur de l’ordinateur) Les cartes semi-actives, équipées d’un DSP (elles ne disposent pas d’un réel processeur mais d’un processeur de signal dont les performances sont réduites) Les cartes passives, ne disposant pas de processeur. Ces cartes sont les plus économiques : elles disposent de peu de composants et sont très simples. C’est le processeur de l’ordinateur qui se charge des opérations de traitement de données, la carte passive se contentant donc d’assurer la connexion physique entre le bus de l’ordinateur et la prise RNIS ainsi que la présence de l’interface indispensable. Les adaptateurs RNIS actuels possèdent les possibilités techniques suivantes : Allocation manuelle et dynamique de la bande passante (couplage/découplage des deux canaux B) Restitution automatique d’un canal lorsqu’un appel survient (« call bumping ») Possibilité de brancher des appareils analogiques sur l’arrière de l’appareil Coupure automatique de la ligne en cas d’inactivité prolongée (« spoofing ») Détection automatique du type de commutateur utilisé par la compagnie de téléphone. Certaines de ces possibilités(ex : allocation dynamique de la bande passante) ne peuvent être mises en œuvre que si elles sont simultanément disponibles sur les deux machines communiquent via RNIS. A noter que l’offre matériel RNIS est nettement plus abondante pour la plate-forme PC que pour la plate-forme Apple. 14/17 III.4 Le routeur RNIS Rappel : Un routeur est un appareil de communication qui permet de relier deux ou plusieurs réseaux informatiques géographiquement éloignés et pouvant être de nature différente. Ces réseaux sont mises en relation grâce à des lignes de télécommunications (ligne Numéris par exemple). Par ailleurs, le routeur Numéris permet de mutualiser l’accès à Internet. Ainsi plusieurs utilisateurs peuvent accéder à Internet en même temps, grâce au routeur associé à la puissance du débit d’un accès Numéris. La fonction de routeur peut-être réalisée par un coffret autonome ou par une carte spécialisée intégrée à un des ordinateurs du réseau local. Le routeur se raccorde d’une part à Numéris par une prise S0 et d’autre part au réseau local. Les points à examiner avant d’acquérir un routeur Numéris sont les suivants : Les protocoles de réseau acceptés, Les fonctions d’optimisation et de gestion des coûts de communication, Les fonctions d’agrégation automatique de canaux, Les fonction d’administration locale ou distante, La nature des réseaux locaux à interconnecter, Les débits maximum supportés, Le niveau de sécurité nécessaire III.5 Les ponts routeurs Le pont routeur est typiquement plus cher que le TA (de 3 000 à 20 000 F), parfois plus simple à configurer et permet de desservir plusieurs machines. En effet, avec un routeur RNIS il est par exemple assez facile de permettre à plusieurs utilisateurs d'un même réseau local d'accéder à l'Internet en partageant le ou les canaux B d'un même accès de base Numéris. Les paquets d'informations correspondants aux informations en provenance ou à destination de chaque poste seront routés sur la même ligne Numéris de façon transparente pour les utilisateurs qui auront -au débit près- chacun l'illusion d'avoir leur propre ligne. De nombreux routeurs possèdent à la fois une interface RNIS et une interface pour une Ligne Spécialisée (LS) genre ligne Transfix. L'intérêt de ces équipements est qu'ils permettent de pouvoir évoluer facilement d'une liaison via le réseau public Numéris avec son système de facturation des communications orienté durée à une liaison via une Ligne Spécialisée avec son système de facturation au forfait indépendant de la durée de connexion. Un deuxième intérêt de ces équipements est qu'ils permettent de mettre en place une liaison de secours via Numéris pour le cas ou la liaison réseau par la Ligne Spécialisée ne fonctionnerait plus. Le routeur s'il est correctement paramètré peut alors prendre en charge le passage 15/17 automatique de la liaison par Ligne Spécialisée à la liaison via le réseau public Numéris et réciproquement en fonction des interruptions ou des rétablissements de la liaison par Ligne Spécialisée. Si le routeur ne peut envoyer les informations en attente de départ par la Ligne Spécialisée alors il ouvre la ligne Numéris (le délai de mise en relation de deux points du réseau Numéris est annoncé par France Télécom à moins de 3 secondes), négocie la liaison, puis lorsque la liaison est correctement établie envoie les paquets en attente par le réseau Numéris. Il fait de même tant que la liaison par Ligne Spécialisée n'est pas rétablie. Un troisième intérêt est d'utiliser une ligne Numéris pour faire de l'overload, c'est à dire pour entrer en service uniquement lorsque la liaison par Ligne Spécialisée est saturée. Cela permet d'absorber des pointes de trafic sans investir immédiatement dans l'abonnement d'une Ligne Spécialisée de plus fort débit avec ses frais fixes élevés. Par exemple, une entreprise peut se satisfaire d'une Ligne Spécialisée à 64kbit/s qui suffira à ces besoins courants, mais si son routeur le permet, elle peut compléter automatiquement ces 64kbit/s par les 64kbit/s ou même par les 128kbit/s d'une liaison Numéris, une ou deux heures par jour lorsque les 64kbit/s ne suffisent plus. Dès que la dépense annuelle en frais Télécom Numéris est supérieure aux surcoûts d'une LS à 128 kbit/s, cette entreprise demandera le doublement de la capacité de sa Ligne Spécialisée. Le fournisseur d'accès Internet Imaginet propose l'overload. En général, pour éviter les frais Télécom, on paramètre un équipement RNIS pour qu'il ferme automatiquement la ligne Numéris au bout de 2 minutes 55 d'inactivité de la ligne (175 secondes soit un peu moins que les 3 minutes fatidiques au bout desquels en général une Unité Télécom -UT- supplémentaire est facturée par France Télécom en local). L'équipement ouvrira à nouveau la ligne Numéris si quelque chose est à envoyer. Via le réseau public Numéris, compte tenu du système de facturation à la durée, la connexion est établie "à la demande", alors qu'avec une Ligne Spécialisée, la facturation au forfait permet une liaison "permanente". Enfin, les équipements RNIS savent parfois gérer le rétro appel (parfois appelé callback bien qu'en général le terme callback désigne plutôt un type de service à valeur ajouté basé sur le différentiel de prix entre deux Opérateurs Télécom). Le principe du rétro appel est simple: l'équipement est appelé de l'extérieur par un autre équipement via la ligne Numéris. Après identification de l'appelant, l'équipement appelé rappelle automatiquement l'appelant via Numéris. L'appelant initial limite donc les frais Télécom à sa charge. Ce système de rétro appel est parfois proposé par certains prestataires Internet pour offrir la possibilité à leurs clients de mettre en place chez eux un serveur Internet sans avoir à supporter les coûts élevés d'une liaison permanente à l'Internet par Ligne Spécialisée. En effet, avec le rétro appel, c'est l'appelé qui paye la majorité des frais Télécom. Ce système n'est toutefois pas idéal car ajouté au temps de connexion déjà très long de l'Internet, les secondes de temps d'établissement de la liaison via Numéris en rétro appel peuvent engendrer une certaine lassitude pour les utilisateurs finaux qui pourront abandonner leurs tentatives de consultation avant qu'elles n'aboutissent. Dans une architecture de réseau étendu d'entreprise, il est fortement déconseillé de chaîner des routeurs Numéris entre différents sites, car alors les temps d'établissement de liaison s'ajoutent les uns aux autres... Et c'est pire si les routeurs font du rétro appels! Exemples de routeurs : Cisco 7xx (entrée de gamme : 3700 F HT) ou 16xx (avec port Wan fixe : 10750 F HT), Ascend Pipeline, Motorola Vanguard, Farallon Netopia, Shiva, etc. 16/17 III.6 Les coûts Le coût se décompose en (octobre 1998) : mise en service (675 F HT). Cette mise en service est parfois offerte par France Télécom à l'occasion d'opérations promotionnelles. En cas de conversion d'une installation RTC existante en accès de base RNIS, France Télécom déduit 250 HT / ligne RTC . d'éventuels coûts de câblage, pouvant être assurés par une autre entreprise que FT ou par vous-même (de 0 à 1 000 F HT). A titre d'exemple, 1 prise RJ-45 et 10 mètres de câble sur le bus S sont facturés 450 HT, 2 prises et 30 mètres. de câble le seront 650 HT. Dans tous les cas de figure, la TNR est raccordée GRATUITEMENT au réseau de France Télécom. abonnement (220.00 TTC par mois pour Numéris ordinaire, 237.00 TTC pour Numéris Duo, 169.00 TTC avec Numéris iToo). En comparant ces prix avec ceux du téléphone ordinaire, nettement plus bas, (RTC = "Réseau Téléphonique Commuté" ou téléphone analogique), attention au fait que ce sont des prix mensuels et que la facture tombe tous les deux mois. Dans la pratique Numéris coûte de 338.00 TTC à 474.00 TTC par bimestre en abonnement. communications: absolument identique (modulation horaire et certaines options tarifaires) au RTC en France Métropolitaine quel que soit le type de communication (téléphonie ou transfert de données). Attention: depuis le 01 juillet 1998, le segment de la communication au-delà du crédit-temps (180 secondes en local, 39 secondes en longue distance) bénéficie d'une remise automatique de 10 %: c'est la nouvelle tarification "Présence". En revanche, les communications internationales "64 kbps numériques sans restrictions" sont alignées sur le coût de celles du RTC mais ne bénéficient pas de réductions horaires. Les abonnés Numéris relèvent de la Clientèle Professionnelle. De nombreuses offres tarifaires destinées à la Clientèle Professionnelle ne peuvent s'appliquer aux particuliers ayant choisi de passer sous RNIS. Conclusion RNIS, évolution de la téléphonie permet un transfert de données avec un débit acceptable par la transmission de données multimédia telle que des images, du son… Il représente l’avenir de ce dernier. Toutefois ce ne sera qu’à courte échéance car d’autre protocole vont prendre le dessus. Tout d’abord, il existe 2 type de RNIS. Celui dont nous avons parlé constitue le RNIS e 1re génération ou RNIS à bande étroite. Il existe aussi un RNIS de 2e génération ou à large bande ou encore RNIS-LB. Se basant sur la technologie 17/17 ATM (voir exposé ATM), il permet d’atteindre des débits considérables de 150 Mbits/s jusqu’à 600 Mbits/s. Toutefois, le passage au RNIS à large bande nécessite une réelle modification du réseau téléphonique. Tout d’abord, les centrales téléphoniques devront adopter absolument la commutation par paquets qui est l’élément essentiel du RNIS à large bande. Par ailleurs, les câbles téléphoniques actuels ne pourront satisfaire les besoins du RNIS à large bande. On devra les remplacer par des câbles à paires torsadées de meilleur qualité (type catégorie 5 ou fibres optiques). Ces changement présentant un énorme investissement, le RNIS à bande étroite pourra subsister pour un bon moment (on estime à une bonne dizaine d’années). 18/17