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Seuil ischémique et débit sanguin cérébral:
Grâce à différentes techniques de mesure comme la clairance
du Xénon en tomoscintigraphie, le DSC du cerveau sain a été mesuré .
Sa valeur normale globale chez l’homme est de 55 ± 5 ml/ min par 100 g de tissu
cérébral frais, des valeurs différentes étant observées en fonction des zones
fonctionnelles :
- au niveau de la substance grise normale 75 ± 10 ml/min par 100 g dont :
thalamus : 86 ± 13 ml/min par 100 g;
- cortex temporosylvien : 80 ± 7 ml/min par 100 g ;
- cortex frontolatérodorsal : 64 ± 4 ml/min par 100 g ;
- au niveau de la substance blanche normale 30 ± 3 ml/min par 100 g.
Les fonctions cérébrales et la consommation d’oxygène (CMRO2) sont
conservées tant que le DSC global reste supérieur ou égal à 25–30 ml/min par
100 g, car le défaut de perfusion tissulaire est alors compensé par une
augmentation de l’extraction d’oxygène. Des lésions cérébrales irréversibles
peuvent apparaître dès que le DSC devient inférieur à 20– 25 ml/min par 100 g .
Le risque de nécrose est alors directement corrélé à la profondeur et à la
durée de l’hypoperfusion tissulaire. Le seuil critique d’ischémie entraînant
assurément la mort neuronale est de l’ordre de 15 ml/min par 100 g et en
dessous de 6 ml/min par 100 g, les destructions cellulaires sont
rapides. Bien sûr, ces valeurs moyennes de seuils de débit, donc d’apport en O2,
peuvent varier en fonction de l’augmentation ou de la diminution d’activité et de
consommation du cerveau en O2.
Régulation du débit sanguin cérébral
L’ischémie cérébrale résulte d’un déséquilibre entre le transport et la
consommation d’oxygène (CMRO2). Les situations ischémiques sont donc de
deux types :
- celles au cours desquelles le transport est diminué en raison d’une
diminution du DSC, de la pression artérielle en O2 (PaO2) ou de
l’hémoglobine (Hb), et
- celles où l’augmentation de la consommation dépasse les mécanismes
d’adaptation d’apports en O2.
Dans les deux cas, l’ischémie traduit une mise en défaut des mécanismes
physiologiques de régulation dont le rôle est de garantir l’apport tissulaire en O2,
notamment par adaptation du DSC. À PaO2 et Hb constantes, le DSC est donc
le principal déterminant de l’ischémie.
Le DSC varie localement et globalement par modification des résistances
vasculaires cérébrales, en réponse aux variations de besoins (activité cérébrale,
coma, épilepsie) ou en réponse aux variations d’apports en oxygène (anémie,
hypoxémie, pression de perfusion cérébrale). Ainsi, si la PaO2, l’Hb, et la volémie
sont constantes, trois mécanismes de régulation du DSC sont classiquement
décrits :