PETITE HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE QUELQUES NOTES SUR

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PETITE HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE
QUELQUES NOTES SUR LA PHILOSOPHIE DE L'ÂGE ANCIEN EN GRÈCE
La première personne dont on ait retrouvé quelques réflexions philosophiques, vers 585 av. J.-
C. est Thalès, qui vivait dans la colonie grècque de Milet, sur la côte de l'Asie Mineure.
Comme les futurs penseurs milésiens qui lui succedèrent, il s'efforça d'expliquer les
phénomènes observables de façon rationnelle et naturaliste. L'un des thèmes centraux des
spéculations de ces penseurs concernait la substance dont l'univers était constitué. Et s'ils
divergeaient quant à la nature de cette substance, leur conviction fondamentale selon laquelle
tout doit être constitué de la même et unique substance perdura jusque dans la physique
moderne.
Leur entreprise philosophique se répandit à travers le monde grec. Au sud de l'Italie, Parménide
et Zénon soutenaient que rien ne peut être crée ni détruit: tout ce qui existe est une réalité
indistincte et inmuable, et l'apparence de multiplicité et de changement que perçoivent nos sens
n'est donc qu'une illusion. Pythagore créa une école influente à Crotone, en Italie méridionale.
L'importance du pythagorisme gît dans la conviction que les nombres sont la clé pour
comprendre la nature de la réalité. L'impact de cette idée sur la science est sans commune
mesure.
Leucippe est peut-être le premier "atomiste"; au Ve siècle av J.-C., il formule sa théorie selon
laquelle l'univers est composée d'un nombre infini de miniscules particules indestructibles de
matière qui, de par leur combinaison et leurs mouvements, produisent tous les phénomènes.
Développé par Démocrite puis par Epicure, l'atomiste tomba dans les oubliettes durant le
Moyen Âge, pour réapparaitre à l'époque moderne.
Après les atomistes, la philosophie s'intéressa à la nature humaine et à l'éthique, surtout à
Athènes, où la philosophie entrait dans son âge d'or.
La capacité à débattre et argumenter était hautement appréciée dans la démocratie athénienne,
l'on rencontrait le succès politique en convaincant les foules. Dans ce contexte, ceux qui
savaient manier l'argumentation prospéraient.
Parmi eux se distinguait Socrate. Il invitait ses concitoyens à débattre avec lui dans le but de
mettre au jour des concepts moraux; sa méthode dialectique de questions-réponses eut un
impact durable.
Selon son élève Platon, Socrate aurait rencontré Parménide; Platon lui-même a sans doute hérité
de ce dernier une méfiance des sens, voyant en elle une voie vers la vraie connaissance. Platon,
dont les écrits exploitèrent les méthodes dialectiques de son professeur, cristallisa dans ses
dialogues un corps de textes que tous les philosophes, jusqu'à nos jours, ont affronter. Il est
surtout connu pour sa théorie des Idées (monde d'idées éternelles plus réel que les objets
physiques et changeants que nous percevons dans notre environnement. Son élève, Aristote, fut
le premier à tenter de présenter des notions philosophiques de façon véritablement systématique
et aussi à s'attaquer à une logique très elaborée, classant par des catégories les formes valides de
raisonnement. Platon et Aristote ont tous deux crée des écoles qui, avec quelques interruptions,
ont perduré pendant des siècles, perpétuant la tradition socratique de l'examen libre et critique.
QUELQUES NOTES SUR LA PHILOSOPHIE AU MOYEN ÂGE.
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La scolastique chrétienne
À cette époque, en Europe occidentale, tandis que les oeuvres de Platon avaient été assimilées à
la doctrine chrétienne, les grands ouvrages scientifiques et philosophiques d'Aristote restaient
oubliés durant plus de mille ans. Le climat intellectuel offrait un contraste profond avec celui de
la Grèce antique. Il émanait des écrits de Platon et d'Aristote une impression de liberté: les
débats pouvaient aboutir n'importe où. Mais à la période scolastique, les conclusions de tout
raisonnement philosophique étaient déterminées à l'avance: toutes devaient suivre la ligne
officielle de l'Église.
Cependant, au XIIe siècle et XIIIe siècle, des traductions islamiques de textes grrecs de
l'Antiquité apparurent dans le monde occidental. De nouveaux textes originaux d'Aristote furent
découverts lors de la mise à sac de Constantinople durant la Quatrième Croisade (1202-1204).
La mise à disposition de ces textes révolutionna la philosophie scolastique. Aristote fut d'abord
perçu comme une menace et l'étude de ses oeuvres fut interdite par l'Église. Mais, au nord de
l'Italie, Thomas d'Aquin fut tellement impressioné para la philosophie grec qu'il se fit devoir de
réunir Aristote et l'Église. Il chercha à réconcilier les écrits d'Aristote avec le christianisme déjà
adapté au platonisme. Son oeuvre, le thomisme, reste aujourd'hui la ligne officielle de l'Église
catholique, étudiée par tous les ecclésiastiques.
Le Bien et Dieu
C'est ainsi que les projets philosophiques des Grecs de l'Antiquité s'ancrèrent dans l'ancien
Empire romain et l'Église catholique. Le christianisme était devenu une sorte de platonisme
ayant pour but de dévaloriser la vie de ce monde en l'opposant au monde idéal auquel nous
aspirons. Le corps n'étant que l'enveloppe temporaire de l'âme, le vrai savoir ne peut être acquis
qu'une fois l'âme de retour dans l'autre monde. Le Bien de Platon était devenu le Dieu chrétien,
la source de l'être et de la connaissance, et l'objet ultime de nos aspirations. Ce paradigme
perdura malgré la réconciliation de la philosophie aristotélicienne avec la doctrine chrétienne.
Les écrits d'Aristote prirent une importance capitale à la Rennaissance. Mais l'ironie veut
qu'après avoir été en vif désaccord avec la théorie des Idées de Platon durant sa vie, Aristote fut
finalement réconcilié avec Platon mille cinq cents ans après sa mort.
La philosophie n'était pas éteinte, mais elle était limitée par la réligion, à tel point que les
scolastiques gaspillaient leur énergie intellectuelle dans de débats arides. Mais en l'espace de
quelques siècles, l'Europe allait connaître une étonnante succession de révolutions intellectuelles
qui bouleversèrent le monde. Dans les sciences, les arts, la religion, et la philosophie, les
anciennes idées furent remplacées par de nouveaux modèles de pensée. Les idées de Platon et
d'Aristote, qui dominaient l'Occident au moins depuis mille huit cents ans, furent remises en
question, étudiées, et souvent rejetées tandis que l'Europe traversait une période d'effeverscence
intelectuelle encore jamais connue depuis la Grèce antique.
L'ÂGE MODERNE
À la fin du Moyen Âge, un esprit de rennaissance intelectuelle et artistique s'épanouit en
Europe. Durant cette période d'innovation et de decouvertes, une nouvelle sorte de penseurs se
mit à défier les vues orthodoxes sur l'ordre de l'univers et de la société.
l'Humanisme et la montée des sciences
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La Rennaissance représentait l'émergence d'un nouvel humanisme dans les arts et un esprit
revigoré de découvertes scientifiques. Elle apparut en Italie au milieu du XIVe siècle et se
répandit rapidement dans toute l'Europe. Cette période de croissance et d'innovation se déroulait
sur fond de changements sociaux, et économiques radicaux, engendrés par la rapide expansion
des villes. Parallèlement, l'économie agricole se développa pour répondre aux besoins
croissants, et de nouvelles technologies permirent d'accroître la productivité. De plus, le
mouvement d'enclosure (dont le but était de convertir les terres communes en propriétés
privées) contraignit les paysans et les serfs à fuir les terres pour les villes. Le système féodale
cédait la place au capitalisme à mesure que se créait une nouvelle classe de riches commerçants.
Les textes anciens en latin et en grec étaient plus accessibles, et les penseurs de l'époque
découvraient d'autres héritages à part de la tradition aristotélicienne et platonicienne qui avait
dominé la vie intellectuelle depuis si longtemps. Grâce à l'élégante poésie latine de Lucrèce et
de Ciceron, les philosophies païenenes du stoïcisme et de l'épicureisme furent ressucitées.
Une science nouvelle
Les penseurs de la Renaissance s'intéressaient aux sciences, y compris les sciences occultes
telles que l'alchimie La fin de la période scolastique fut précipitée par un empressement
toujours plus vif à remettre en question les théories acceptées sur le monde - des théories dans
lesquelles l'Église jouait souvent un rôle capital. Le chancelier anglais Francis Bacon (1561-
1626) proposa une nouvelle démarche scientifique, que l'on appelle aujourd'hui la méthode
d'induction. Il recommandait aux scientifiques de commencer par observer le monde et d'utiliser
leurs observations comme fondements de leurs théories générales. Cette approche s'opposait à la
tendance des penseurs du Moyen Age, qui se conformaient aux visions du monde
traditionnelles.
Cette nouvelle approche trouva son expression la plus claire dans la notion de révolution en
cosmologie, qui découlait des découvertes de Galilée au début du XVIIe siècle . La
représentation traditionnelle de l'univers, exprimée par la physique d'Aristote et la cosmologie
néoplatonicienne, faisait figurer la Terre entourée de corps célestes en orbite fixe. Les
scolastiques avaient adopté cette cosmologie qui définissait leurs vues métaphysiques sur la
place de l'homme, la Création et Dieu. Mais Galilée, examinant le soleil à travers un télescope
de son invention , vit que les taches de l'astre changeaient de position, laissant penser que la
Terre tournait autour de lui. S'appuyant sur cette observation, et sur d'autres, il mit sur pied un
irréfutable modèle héliocentrique de l'univers qu'avait déjà proposé Copernic environ 70 ans
plus tôt.
Cette découverte, plus que toute autre, prouvait que, sur les sujets scientifiques au moins,
l'Église et les penseurs de l'Antiquité avaient tort.
Peu favorable aux travaux de Galilée, l'Église l'obligea à rétracter ses opinions, sous
peine de torture. Cependant, le monde évoluait rapidement, et l'Eglise s'avéra incapable
de résister à la montée de ce nouvel esprit critique.
Un e nouvelle ère
Influencés par les anciens atomistes, Galilée, Gassendi et Hobbes
ressuscitèrent la conception mécanique de la nature de l'univers. Les
philosophes placèrent alors l'être humain et le monde naturel, plutôt que Dieu et l'au-
delà, au centre de leurs études.
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En Europe du Nord, la Renaissance donna lieu à la Réforme, période durant laquelle
des penseurs religieux se retournèrent contre l'Eglise, réclamant un retour aux
enseignements de la Bible. Les réformateurs tels qu'Érasme, Calvin et Luther
contestèrent les enseignements du catholicisme et en 1571, la forme s'installa
véritablement, lorsque Luther afficha à Wittenberg, en Allemagne, ses 95 thèses
défiant l'autorité de l'Eglise.
Contrairement aux catholiques, pour qui Dieu ne peut être atteint qu'à travers
l'institution de l'Eglise, les protestants mettaient en avant la relation personnelle des
individus avec Dieu. Le schisme qui en résulta au sein de l'Eglise ébranla
encore la mainmise de la pensée scolastique. Aussi importante fut- elle dans le
domaine des arts et de la science, la Renaissance eut plus tard un réel impact sur la
philosophie. Au début du XVIIe siècle, la scène était prête à accueillir une nouvelle
sorte de philosophes libérés du dogme religieux et animés par le désir de revenir à
l'esprit de la Grèce antique. En première ligne de ce courant se trouvait René Descartes
(1596-1650). Inspiré par les travaux scientifiques de Galilée, il s'efforça d'appliquer la
méthode mathématique à tous les domaines de l'entendement humain, et bâtit ainsi un
corps de connaissances dont certaines vérités étaient obtenues par la raison pure. Ce
faisant, il rompit avec le passé et offrit à la philosophie et à la science de nouvelles
bases
Les Lumières
En Europe, les progrès intellectuels et sociaux atteignirent leur point culminant au
XVIIIe siècle, dit les Lumières. À partir de Descartes, les penseurs se virent comme
émergeant dans un nouvel Âge de Raison, qui se défaisait enfin des chaînes du Moyen
Âge, caractérisées par l'adhérence servile à la tradition, à l'autorité et à la superstition.
La science se fit la meilleure arme de la révolte contre le dogme des philosophes
catholiques médiévaux. Francis Bacon avait incité les scientifiques à déterminer par
eux-mêmes la structure du monde naturel, structure qu'il décrivit, empruntant une
métaphore au domaine du droit, comme « loi » de nature. Les progrès scientifiques,
notamment ceux que l'on doit à Isaac Newton (1642-1727), nourrirent l'optimisme des
Lumières quant aux avancées scientifiques et sociales. Les philosophes se définirent
comme des
penseurs libres bâtissant un avenir neuf et brillant. Un groupe d'intellectuels
surnommés « les Encyclopédistes », parmi lesquels Voltaire, Rousseau et Diderot,
compila un vaste recueil de connaissances
-l'Encyclopédie- dont l'ambition était de répertorier les connaissances humaines en
accord avec l'esprit de la nouvelle science. Rousseau bouleversa l'ordre établi en
déclarant que tous les hommes naissent libres. La pression sociale, qui cherchait à
obtenir un système de gouvernement plus égalitaire, engendra la Révolution en 1789,
suivie par les guerres révolutionnaires et napoléoniennes qui ébranlèrent le système
politique établi.
Le rationalisme
À partir de Descartes, le développement de la philosophie se partage en deux tendances
distinctes: le rationalisme et l'empirisme.
Des philosophes tels que Spinoza ou Leibniz appartiennent à la première tendance,
tandis que les britanniques Locke, Berkeley et Hume, ainsi que les Encyclopédistcs,
représentent la seconde. Dans la lignée de Descartes, les rationalistes considéraient la
raison comme la seule voie sûre menant à la connaissance. Influencés par l'application
fructueuse des mathématiques en sciences, ils pensaient qu'il était possible, en utilisant
la méthode de déduction à partir de principes premiers, d'élaborer une grande théorie
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capable de tout expliquer. Ils instaurèrent ainsi une tradition de construction de
systèmes métaphysiques. Spinoza a d'ailleurs construit ses concepts sur le modèle
axiomatique de la géométrie euclidienne. A partir d'axiomes et de définitions tenues
pour évidentes et reconnaissables grâce à la raison, Spinoza développe une série de
démonstrations puis de conclusions quant à la nature de l'univers. Dieu, dont la
connaissance peut être rationnelle, reste le principe central de ces systèmes et plusieurs
catégories aristotéliciennes, comme celle de la substance, des notions fondamentales.
L'empirisme
En réaction à la nouvelle science, les Britanniques ne se préoccupèrent pas tant du rôle
des mathématiques, que de celui de l'observation empirique, et ils regardaient d'un œil
méfiant la construction de systèmes.
John Locke, le premier des trois grands empiristes britanniques de l'époque, adopta un
ton plus modéré, cherchant à décrire comment le savoir est acquis par l'expérience.
Ainsi, il tenta de déterminer les limites de l'apprentissage chez l'homme. Locke rejetait
l'idée, associée aux rationalistes, que nous possédons une connaissance innée
constituée de principes abstraits. Il pensait plutôt que notre savoir tout entier est issu
exclusivement de nos sens.
Plus radical que celui des rationalistes, le projet de « renouveau » des empiristes
prévoyait d'élaborer un corps de connaissances à partir de rien, ce qui allait de pair
avec le rejet de toute distinction conceptuelle ritée de la tradition aristotélicienne.
Ce rejet des enseignements orthodoxes, en particulier ceux liés à l'Église, pava la voie
du libéralisme moderne et donna naissance à de nouvelles idées sociales et politiques.
Le second empiriste britannique, George Berkeley, est connu pour avoir porté
l'approche de Locke à son ultime logique, soutenant qu'il n'est de connaissance
possible qu'à travers l'esprit. L'idée même d'un monde matériel existant au-delà de la
perception que nous en avons était, selon lui, une contradiction en soi.
Le troisième, David Hume, tenta d'appliquer à l'esprit les principes que Newton avait
appliqués au monde ; il chercha à formuler une loi qui sous-tende ses rouages. Sa
conclusion est la suivante : des lois de l'expérience gouvernent les opérations de
l'esprit et constitue le fondement de nos croyances. Hume est également célèbre pour
ses attaques virulentes contre la croyance religieuse.
Le penseur allemand Emmanuel Kant est une autre figure de proue de ce siècle. Il
voyait son oeuvre comme une synthèse des tendances rationaliste et empiriste, et à
laquelle participait une révolution copernicienne qui plaçait l'esprit au centre de
l'acquisition des connaissances.
L'ÂGE CONTEMPORAIN
La mort de Kant en 1804 marqua l'apogée d'une période science et rationalité
étaient vues comme les voies vers la connaissance et le progrès social. La pensée
occidentale prit ensuite un nouveau tournant aux changements politiques et
technologiques, et à l'érosion de la foi en la raison.
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