Langage en psychopatho

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C3.2 Approche transversale du langage
Semaine 8
Langage en psychopathologie
Persévération verbale : répétition d’une réponse à une question posée précédemment au cours de l’entretien.
La persévération verbale est observée dans les états confusionnels démentiels et schizophréniques.
Question posée.
Ne répond pas tout de suite mais au bout de 3 – 4 minutes pendant l’entretien.
Le temps que la question intègre la logique du malade est ce qui fait que cette réponse se trouve décalée.
Impulsions verbale : productions verbales supplémentaires et involontaires – la plupart du tps de séries de mots injurieux ou
grossiers. On les retrouve comme des tics, dans des cas de schizophrénie / paranoïa, ou de PMD.
Parasitage de la phrase : consiste en une perturbation de la phrase par un mot ou par un son (cri, sifflotement) sans aucun
rapport avec le contexte.
Bégaiement : consiste en des répétitions ou blocages lors de l’émission du langage. Incapacité à émettre certains sons ou à
enchaîner les mots.
La plupart des spécialistes différencient quatre éléments dans le bégaiement :
hésitation (la personne commence un mot mais ne le finit pas ou hésite à le finir – hésitation qui peut prendre
plusieurs secondes)
répétition (la personne répète le mot ou la syllabe prononcée correctement précédemment)
prolongation (la personne prononce la syllabe ou le morceau de mot de manière prolongée)
blocage (personne dans l’incapacité de commencer un mot ou une syllabe)
Classiquement on repère trois formes de bégaiement :
bégaiement clonique : relation étroite avec les muscles de la bouche – la tétanie de ces muscles entraîne des
répétitions en saccade de certains phonèmes ou sons
bégaiement tonique : contraction phonatoire avant l’émission précipité de la phrase : la personne déblatère à une
vitesse très importante – elle semble se préparer (phase de latence où il y a un silence) puis lâche tout ce qu’elle a à
dire très rapidement
bégaiement inhibitoire : blocage total et temporaire de la phonation précédant l’émission de la phrase : la personne
semble vouloir répondre mais le son ne peut pas sortir.
Le bégaiement concerne 3 à 4 % des gamins – 1 % de la population adulte.
Le bégaiement apparaît en général jeune - vers l’age de 5 – 6 ans (pour certains enfant peut apparaître vers l’age de
7 8 9 10 ans) - mais peut aussi et plus rarement pendant l’adolescence.
Les garçons sont les plus concernés (comme pour l’obsession – contrairement à l’hystérie (ce sont les filles qui sont
les plus concernées – phobie 50 50 % par contre) : 5 garçons pour 1 fille – dans 75 % des cas le bégaiement est un trouble
transitoire et qui va disparaître sans traitement particulier.
Anxiété et stress favorisent l’apparition du bégaiement.
Des chercheurs ont observé les mouvements respiratoires des bègues et ont constaté une désorganisation complète
des mouvements respiratoires au moment du bégaiement – ils parlent d’une catastrophe respiratoire qui contraste avec
l’absence d’anomalies respiratoires en dehors de l’élocution (aucune maladie réelle) – la thérapie va donc consister en un
réapprentissage du contrôle de la respiration. Remarque : le bégaiement est un handicap, pas une maladie.
Certains adultes bègues deviennent de véritables infirmes sociaux car le bégaiement peut perturber significativement
le système relationnel social et professionnel – le fait de ne pas pouvoir s’exprimer correctement provoque une réclusion de
l’individu.
LES TROUBLES SYNTAXIQUES
Consistent en une fragmentation des propositions de la phrase ou un désordre des enchaînements entre phrases.
Fragmentation : un mot placé à la place d’un autre.
Ellipse syntaxique : la compréhension de la phrase est rendue difficile lorsque certains mots importants (verbe, sujet, etc.)
sont supprimés – le sujet occulte ce genre de mots inconsciemment. Dans l’ellipse syntaxique l’occultation du verbe mais aussi
d’autres mots modifie sensiblement le sens de la phrase.
Troubles de l’ordonnance verbale : les mots qui composent la phrase ne sont pas énoncés dans un ordre habituel (ex : on
dit vous venir me voir).
Syndrome de Ganser : les réponses données par le patient à une question sont systématiquement des réponses données à
côté, bien qu’il s’exprime par une syntaxe normale. Le sujet s’exprime normalement lors d’une élocution libre. Ce syndrome
s’observe dans la confusion mentale – lors de certaines expériences de dépersonnalisation (étrangeté, dissociation de vécu
psychotique).
Agrammatisme : définit la désorganisation syntaxique du discours – consiste à supprimer les articles, à ne pas conjuguer les
verbes, à ignorer les adjectifs, à adopter un style télégraphique, à s’exprimer à l’aide de monosyllabes.
Schizophasie : désigne un trouble du langage parlé où le message est incohérent, incompréhensible, indéchiffrable (« salade
de mots ») typique du schizophrène – l’incohérence idéo verbale qui reflète la désorganisation de la réalité. Le pourcentage de
schizophrène est de 6% dans la population.
C3.2 Approche transversale du langage
Semaine 8
LES TROUBLES SEMANTIQUES
Caractérisé par l’altération du sens des mots ou des figures du discours.
Le langage perd sa fonction première de communication et est alors utilisé de façon automatique et le patient devient une
machine à parler. Certains patients inventent des mots – les détournent de leur sens habituels. Certains patients vont créer un
langage privé compréhensible uniquement par eux même.
Néologies : créations linguistiques – le patient crée des mots nouveaux qui peuvent être des mots tronqués, ou comportant
des phonèmes inversés. Les néologismes introduisent un hermétisme dans la communication.
Tronqué ex : tricoce (triste et féroce) hallucifollant >> contraction de mots
L usage de néologisme est pathologique lorsque la création verbale ne sert plus à la communication et n’appartient plus au
lexique commun en usage. Le néologisme traduit une altération du rapport à l’autre (défaut de communication – de relation)
d’où l’usage fréquent de néologismes chez les schizophrènes. Se rencontrent aussi dans les discours délirants persécutifs où le
persécuteur peut être nommé par des néologismes.
Paralogisme : désigne un détournement des mots de leur sens courant, le sens du mot devient personnel et étranger à la
convention commune – au sens commun général.
Glossolalie : le patient crée un langage privé, une véritable langue personnelle, un paralangage uniquement compréhensible
par lui même. Il s’agit d’une langue étrangère de prime abord pour le clinicien – il peut apprendre à la traduire si il réussi à
décoder le vocabulaire, les règles grammaticales et syntaxiques. La glossolalie consiste en des énoncés dépourvus de sens mais
qui vont conserver une structure syntaxique rudimentaire.
Glossomanie : est un langage qui n’a de sens ni pour son auteur ni pour son auditoire. Le discours est ludique et sans valeur.
Ce pseudo langage s’observe lors des épisodes aigus, notamment maniaques.
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