international à lui seul. Ces analyses sont fondées sur des études sur
l’unipolarité, à l’origine de trop de résistances, de blocage, sans doute
responsable de nouvelles violences et de réactions identitaires.
Si l’unipolarité est impossible, on peut parler alors d’un monde multipolaire,
thèse soutenue par Thierry de Monbrial, réaliste, qui parle de monde
multipolaire, hétérogène et global qui identifie comme principaux pôles de
puissance : la Chine, l’Inde, la Russie, l’UE et les Etats-Unis.
On a également la théorie des trois pôles, basée sur le déclin des Etats-Unis,
concurrencés par la Chine et l’UE.
On a enfin la thèse de l’apolarité : le monde n’est ni multipolaire ni unipolaire
mais apolaire : personne n’est véritablement en charge du cours des choses.
Le pouvoir n’est plus concentré entre quelques grandes puissances mais a
tendance de plus en plus à se diffuser. Cette thèse insiste notamment sur le
rôle croissant des FMN et des acteurs non étatiques : de ce monde de pouvoir
diffus qui concurrence de plus en plus le pouvoir des état. Cette thèse est
notamment développée par Bertrand Badie (Le Diplomate et l’Intrus, l’entrée
des sociétés dans l’arène internationale). L’explication centrale de l’apolarité
est le fait que les systèmes multipolaire ou unipolaire restent inscrits dans des
catégories réalistes, dans un monde interétatique. Le monde d’aujourd’hui
s’inscrit lui davantage dans un phénomène de transformation de la puissance.
La puissance étatique évolue parce que, sur la scène internationale, les
phénomènes sont de plus en plus interdépendants : une prolifération
d’acteurs vient perturber le jeu interétatique, on assiste à un processus de
dérégulation de la puissance. La puissance est donc contestée par de
nouveaux acteurs. Le principal phénomène sur lequel il insiste est l’irruption
des sociétés, à travers diverses problématiques, qui contestent la diplomatie
traditionnelle des états et transforment le concept de puissance. Le résultat de
ce mouvement d’apolarité est l’idée d’une instabilité croissante sur la scène
internationale, à cause de notamment 3 facteurs :
o Le changement de régime par la guerre est contesté par les sociétés.
o Les puissances moyennes cherchent à se distinguer de ceux qui étaient
considérés traditionnellement comme des grandes puissances.
o On de plus en plus affaire à des gouvernements néopopulistes.
Au final, on vivrait dans un monde complètement figé dans une attitude de
crispation qui ne s’est pas encore complètement adapté au changement.
D) Recherche de gouvernance mondiale
Au niveau des institutions internationales, il faut donc trouver de nouvelles
règles du jeu. Une des caractéristiques centrales, c’est la difficulté d’élaborer de
nouveaux systèmes de régulation qui répondraient au défi des inégalités. Plus
que jamais, il faut trouver des systèmes de régulation globale pour compenser ces
inégalités.