I. Un rapport social d’interdépendance asymétrique…
1.
Définition
Qu’est-ce que le pouvoir ?
Que chacun note une définition, un ou deux exemples
Classer les réponses des élèves en deux catégories :
- Le mot pouvoir désigne au sens institutionnel l'appareil d'Etat qui gouverne un pays. Les pouvoirs publics gèrent
le pays, promulguent des lois et des décrets et les font appliquer. Le mot pouvoir désigne alors par la même occasion
ceux qui dirigent le pays et qui font face au groupe qu'on appelle l'opposition.
- Dans un deuxième sens, le mot pouvoir désigne une sorte de ressource dont dispose un individu ou un groupe. On
dit qu'il peut faire ceci ou cela, ce qui signifie que l'individu détient ou prétend détenir une capacité d'action sur la
réalité. Cette capacité provient de sa compétence, de ses connaissances ou de la fonction qu'il remplit.
Doc 1. Le pouvoir : un rapport d’interdépendance asymétrique
N’oublions pas que si les parents ont un pouvoir sur le bébé, ce dernier exerce, dès le premier
jour de sa vie, un pouvoir sur ses parents et cela aussi longtemps qu’il représente pour eux une
valeur quelconque. Dans le cas contraire, il perd tout pouvoir ; à la limite, les parents peuvent
abandonner leur enfant sur celui-ci crie trop. Il en va de même dans les relations de maître à
esclave. Non seulement le maître détient un pouvoir sur son esclave, mais l’esclave lui aussi –
selon les fonctions qu’il remplit auprès de son maître- détient en retour un pouvoir sur celui-ci.
Dans le cas de ces relations entre parents et enfants, maîtres et esclaves, l’équilibre des forces est
très inégalement réparti. Que la différence de pouvoir soit faible ou forte, on trouvera toujours
des équilibres de force, là où existent des interdépendances fonctionnelles entre des hommes.
L’emploi du terme « force » ou « pouvoir » risque de nous induire en erreur. Nous disons s’un
homme qu’il possède un grand pouvoir, comme si le pouvoir était un objet qu’il transporte dans
sa poche […]. Le pouvoir n’est pas une amulette que l’un possède et l’autre non ; c’est une
particularité structurelle des relations humaines –de toutes les relations humaines.
N. Elias, Qu’est-ce que la sociologie ?, Pandora, 1981, pp. 85-86
1. Montrer comment l’esclave exerce un certain pouvoir sur son maître
Par les fonctions qu’il exerce auprès de son maître, l’esclave lui est utile et il a donc une certaine emprise sur son
bien-être. Ceci étant dit, il faut rappeler que le pouvoir du maître sur son esclave est supérieur puisque son pouvoir
de nuisance est nettement supérieur.
2. Pourquoi ne peut-on véritablement « posséder » le pouvoir ?
Le pouvoir n’appartient jamais à une personne propre, il est le propre d’une relation. On ne peut donc penser le
pouvoir en dehors d’un contexte ou d’une configuration.
Par exemple, Dominique De Villepin, Premier Ministre en 2006 aurait pu déclarer la mobilisation générale, tous
les hommes entre 18 et 35 ans auraient du alors se rendre dans les casernes. Si le même Dominique de Villepin
faisait cette déclaration aujourd’hui, personne ne se mobiliserait. On voit ici que le pouvoir est la propriété d’une
fonction et non d’une personne.
3. Quelle définition pouvez-vous donner du pouvoir ?
La notion de pouvoir désigne la relation asymétrique entre deux individus et/ou groupes, l’un désirant influencer le
comportement du ou des autres pour le conformer à ses attentes. Dans cette optique, le pouvoir s'exerce lorsqu'un
individu fait agir d'autres individus conformément à sa volonté au cours d'une interaction. C'est le sens du mot que
retiennent les sociologues. Par exemple Max Weber écrit que le pouvoir est "toute chance de faire triompher au sein
d'une relation sociale sa propre volonté, même contre des résistances".
Nous avons ici défini le pouvoir, mais pour l’instant, rien ne nous permet de comprendre
pourquoi les individus se soumettent aux injonctions d’autrui.