L`ombilic du rêve - lombilicdureve.fr

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Qu’attendre d’une psychothérapie, ou d’une
psychanalyse ?
Par
Francis Piot
ENTREE dans le site
Francis Piot, Psychanalyste, psychologue clinicien, psychothérapeute
12 rue Clairaut, 75017 Paris.
Tel : 06.22.96.75.61
Cliquez sur la question qui vous intéresse
. Pourquoi « l’ombilic du rêve » ? Pourquoi ce site ?
. Quelle différence entre une psychothérapie et une
psychanalyse ?
. Qu’attendre d’une psychothérapie ?
. Qu’attendre d’une psychanalyse ?
. Quels clichés, vrais et faux, sur les psychanalystes et la
psychanalyse ?
. Comment choisir son analyste ?
Pourquoi « l’ombilic du rêve » ? Pourquoi ce site ?
L’ombilic du rêve est un site créé afin de répondre à vos
questions concernant une demande de psychanalyse, ou de
psychothérapie. L’une se distinguant de l’autre. Dans sa visée,
dans son processus, ou dans ses effets. Cette tentative de réponse
est fragmentaire, incomplète, subjective. Elle est un peu à
l’identique de ce que peut représenter le travail d’une séance.
Quelque chose se dit et se déploie d’important entre le patient et
son analyste, qui fait déjà lien avec la ou les questions évoquées,
ou en passe de l’être. Comme un ombilic donc, pour illustrer ce
lien par une métaphore. D’ou le nom de ce site, aussi :
« l’ombilic du rêve ». <br>
Paradoxe de cette dénomination, « l’ombilic du rêve » signifie,
pour le fondateur de la psychanalyse, Sigmund Freud, le point de
butée où le rêve, voie royale d’accès vers l’inconscient,
rencontre sa limite, son impensé. <br>
Manière sans doute de considérer cette expérience de rencontre
avec soi- même, intransmissible en dehors du contexte même de
la cure, comme une énigme singulière. Une énigme ou chacun
trouvera ainsi par lui-même ses vérités intérieures. Avant de
faire l’expérience de sa propre limite. Entre rêve et poésie de sa
langue intérieure retrouvée. <br>
Bonne lecture.
Quelle différence entre une psychothérapie
et une psychanalyse ?
Il existe une distinction et une séparation claire entre les deux
pratiques. L’écoute du psychothérapeute vise à soulager le
symptôme du sujet, en mettant en lien évènements passés et
présents. Cette clarification permet au patient de comprendre ses
conflits et pourquoi il les reproduit. L’écoute du psychanalyste
est différente, en ce sens qu’elle amène le patient à revivre, par
la parole adressée à l’analyste, et par ses interventions, les
mouvements psychiques qui ont provoqué son conflit intérieur
et donc sa souffrance. Un analyste peut pratiquer les deux
méthodes indifféremment, selon la situation psychique du patient
et si il en a bien sur la demande (inconsciente). Alors que la
psychothérapie, tout comme la psychanalyse, est une écoute
permettant la levée provisoire du symptôme, la psychanalyse se
situe à une place différente, en modifiant le regard que le patient
porte sur sa souffrance et sur lui-même. Et en lui permettant de
se réengager dans sa vie psychique d’une manière et d’une place
différente de celle qu’il connaissait auparavant.
Qu’attendre d’une psychothérapie?
Les psychanalystes reçoivent des patients pour des demandes
de psychothérapie.<br>
La visée de l’accueil de cette parole provoque généralement le
soulagement du symptôme. Celui-ci est un effet du travail de
parole initié par le patient, qui se sent enfin entendu, dans le sens
accueilli, dans sa souffrance et dans sa plainte, par son analyste.
Car l’écoute du psychanalyste, et son intervention, à l’opposé
d’un « objectif » à atteindre, suscite habituellement une
rectification « subjective » chez le patient. Ce dernier perçoit
soudainement son problème, pointé par l’analyste, comme il ne
l’avait jamais vu ni entendu auparavant. On entend souvent des
patients sortir d’une première ou seconde séance ( y compris
pour une demande de psychothérapie) dire, « C’est nouveau, je
n’avais jamais considéré les choses ainsi ». <br>
Ce constat troublant pour quelqu’un qui le découvre ne relève
pas d’une croyance, mais de l’expérimentation clinique qui nous
a fait constater l’existence de l’inconscient. Et que l’analyste
souligne par ses interventions, lors du travail avec son patient.
Ce, dès la première séance. <br>
Il existe en nous une part insue, parfois contrariée, dans le sens
d’empêchée, dont notre symptôme témoigne, et qu’il exprime.
Le psychanalyste l’accueille par son écoute. Que ce soit dans le
cadre d’une demande de psychothérapie, ou d’une psychanalyse.
<br><br>
Pour employer une métaphore qui illustre ma pensée : imaginez
qu’un arbre avec son feuillage vous représente psychiquement.
L’arbre, avec son tronc, est votre inconscient. Et les branches et
les feuilles qui le composent en son extrémité sont vos
symptômes. Ce n’est pas en supprimant les feuilles et les
branches de cet arbre que vous supprimerez la poussée de sève
qui traverse le tronc de l’arbre, et qui, inlassablement, fera
repousser ceux-ci…<br><br>
Une demande de psychothérapie a généralement pour effet de
soulager provisoirement vos symptômes. (Et cela peut suffire à
un patient qui ne souhaite pas aller plus loin). A l’instar des
feuilles de l’arbre, une psychothérapie peut modifier la taille, la
couleur, et la disposition de ses dernières. Mais elle ne change
pas les modalités de circulation d’énergie psychique qui traverse
le tronc de l’arbre, si celui-ci est entravé par des conflits
inconscients qui l’obturent. <br><br>
A priori, seule une analyse, menée à son terme, peut permettre
de dénouer les conflits psychiques à l’origine de votre
souffrance. Et d’entretenir une relation désormais différente avec
celle-ci et avec vous-même. Tout le monde, cependant, n’a pas
forcément de demande d’analyse, et un travail de parole avec un
psychanalyste, sans cadre classique de cure formellement établi,
pourra avoir des effets intéressants pour le sujet, qui n’a pas le
désir d’aller au delà.
Q’attendre d’une psychanalyse ?
Un jour, on est « contraint » par ses symptômes. Spectateurs
involontaires de nous-mêmes, nous cherchons une issue à des
mouvements intérieurs qui nous dépassent et nous poussent à des
actes parfois énigmatiques que, fondamentalement, l’on ne
souhaite pas. Et pourtant, on ne peut pas s’empêcher de les
reproduire…<br>
Face à cette détresse que certains rencontrent, une psychanalyse
produit des effets qui ne sont pas minces. <br>
Ces effets possibles, c’est de pouvoir amener le sujet qui s’y
engage, pour reprendre les mots de son fondateur, vers « une
capacité d’aimer et de travailler », hors de toute réponse à une
norme sociale. En découvrant progressivement en soi des vérités
que l’on avait oubliées… des vérités parfois dérangeantes, mais
finalement libératrices une fois formulées, parce qu’elles nous
allègent enfin d’un fardeau que nous ne savions pas savoir
porter. <br>
Et qu’elles nous réengagent dans notre vie, d’une place
psychique différente de celle que nous avions connu auparavant.
Faire une analyse, c’est se « dés-identifier » pas à pas, via le
défilé du langage, de ses idoles familiales, parentales ou celles
encore d’un cercle proche, pour porter un regard différent et
lucide sur soi- même et sur le monde qui nous entoure. Et
accepter enfin le sujet que l’on est, un sujet en partie libre donc,
parce qu’unique. <br>
En ce sens, la psychanalyse est sans doute l’une des seules (et
des dernières ?) grandes aventures humaines qui puisse redonner
au sujet la dignité de sa parole. Une parole où l’autre ne se place
pas comme un expert qui connaît à votre place ce qui est bon
pour vous (voir les dérives actuelles auxquelles on assiste dans
notre société contemporaine), et où chacun, comme sujet
responsable de lui-même, peut enfin mesurer le juste prix des
actes qu’il pose en son seul nom et en celui de son désir.
<br><br>
Ce résultat, rendu possible par un travail de parole adressé à
l’analyste, est fondé sur la méthode de la libre association
fondée par Freud. <br>
Bien souvent, on entend certains anciens patients passés par une
analyse dire que leur psychanalyse leur a sauvé la vie. C’est vrai.
Sauver la vie d’ailleurs, cela ne signifie pas forcément permettre
seulement à un sujet de lui éviter de mettre sa vie en danger. Ou
d’attenter à cette dernière. Cette expression est aussi à entendre
au pied de la lettre. Elle signifie alors ne pas compromettre sa vie
dans les détours d’un désir erroné, mystificateur, qui nous
emmène dans les méandres d’une vie que nous n’aurions pas
souhaitée. <br>
En ce sens, la psychanalyse relève d’une éthique du désir.
Comment choisir son psychanalyste ?
Question délicate, s’il en est. Aller parler de soi est un acte
intime, qui ne peut être objectivé. Par ricochet, le choix de votre
analyste ne pourra l’être lui aussi. Celui-ci pourra être titulaire
d’un titre universitaire ou médical, mais cela ne représentera
nulle garantie, si ce n’est celle qui témoigne d’un parcours
universitaire achevé (par exemple psychologue clinicien ou
psychothérapeute ou bien encore psychiatre, pour ceux qui ont
suivi un parcours médical), intéressant voire nécessaire du point
de vue d’un savoir en psychopathologie pour recevoir un patient.
Mais exogène à ce qui détermine le ressort de la pratique de la
psychanalyse. <br><br>
Fait essentiel, ce titre ne dira rien de la capacité de la personne à
qui vous vous adresserez, de vous entendre, très précisément, de
là où vous en êtes de vos questions, sans être elle-même courtcircuitée par les siennes propres. <br><br>
Seul un travail de psychanalyse très approfondi sur soi-même,
pendant un temps qui s’avèrera généralement long, pourra lui
donner cette qualité d’oreille et cette qualité d’être avec ellemême et avec les autres, nécessaire à l’accueil et à l’écoute de
l’autre. <br><br>
Il n’existe donc pas de titre de psychanalyste. Même si des
écoles ou des associations de psychanalystes existent. Et, à
défaut d’habiliter des psychanalystes, ce qui, à mon sens, est
structurellement contradictoire avec cette discipline, elles tentent
de transmettre (quand elles sont des écoles encore fidèles à la
pensée de Sigmund Freud et de Jacques Lacan), ce qu’il en est
de l’existence de l’inconscient, de ses effets et de ce qui motive
l’ex-analysant, désormais
analyste, à désirer exercer la
psychanalyse. <br><br><br>
Sans garantie aucune. Si ce n’est celle de s’appuyer désormais
sur un désir, celui découvert dans sa propre cure, grâce auquel il
lui sera désormais possible d’accueillir, d’écouter, et d’entendre
ses propres patients. Désir qui ne dispense pas l’analyste, bien au
contraire, de s’exonérer
d’une formation (continue)
multidisciplinaire dans les champs de la psychanalyse, de la
linguistique, de la littérature, de la philosophie, de
l’anthropologie, de la psychiatrie, de la psycho-pathologie, des
arts et de son histoire, de la sociologie, des neuros-sciences, de la
biologie, des mathématiques…etc en complément à l’analyse des
formations…de son propre inconscient ! Qui constitue aussi son
outil de travail. Sa besace pour écouter convenablement ses
patients. <br>
C’est bien la conjonction de tous ces éléments qui constitue la
formation d’un analyste. Mais c’est vous et vous seul, pour des
éléments qui n’appartiennent qu’à vous, qui choisirez celui-ci.
Pour quelles raisons ? Elles sont subjectives, et n’appartiennent
qu’à vous. <br>
Mais peut-être le choisirez-vous d’abord parce que vous vous
sentirez suffisamment en confiance, en sa présence, pour vous
autorisez à venir lui dire vos maux, sans trop de réticence ni de
crainte. En fin de compte, et pour conclure, vous seul savez. Et
c’est tant mieux.
Quels clichés, vrais et faux, sur les psychanalystes
et la psychanalyse ?
(Cliquez sur le cliché qui vous intéresse)
. La psychanalyse, cela n’est pas efficace
. Une psychanalyse c’est long
. Une psychanalyse, cela coûte cher
. Je vais me sentir dépendant de mon psychanalyste
. Un psychanalyste, c’est silencieux, cela ne parle jamais
. Je vais changer (de vie) si je fais une psychanalyse
Une psychanalyse, c’est long
- La question du temps en psychanalyse :
Bien souvent, les représentations concernant la psychanalyse
laissent entendre qu’une analyse, c’est long. Voire interminable.
Les clichés sur ce point sont fréquents. Est-ce à dire pour autant
qu’ils sont justes ? <br><br>
Freud l’a découvert, et nous le constatons dans notre pratique,
l’inconscient est atemporel. Il ne connaît pas le temps, en tous
les cas pas le temps de notre réalité. Ce qui ne signifie pas pour
autant que le temps d’une analyse soit forcément long, en tous
les cas vu du divan ou du fauteuil, (si votre analyse se déroule
sur un divan, ou face à face avec votre analyste, ce qui est aussi
possible).Il peut même parfois être bref, même si c’est
l’exception. <br><br>
Simplement, le temps psychique n’est pas le temps de la
« réalité ». D’où les confusions. La durée d’une analyse n’est pas
prévisible. On ne peut en effet contraindre un inconscient,
« forcer » une relation thérapeutique. Il y faut donc le temps
(psychique, et affectif) nécessaire. <br>
Tenter de « compresser » le temps d’une cure, comme prétendent
le faire certaines psychothérapies, est offrir un marché de dupe
au sujet, lui donner l’illusion d’un savoir, pire encore, le placer
dans la position illusoire de l’enfant convaincu de sa toute
puissance : celle de celui qui dénie la valeur du temps, puisqu’il
ne reconnaît pas sa limite. Il y faut donc le temps nécessaire, un
temps non remplaçable…qui, comme par hasard, une fois
constaté comme tel, lui donnera toute sa valeur…
Une analyse, cela coûte cher
-La question des honoraires :
Contrairement aux idées reçues, nul besoin d’être riche, ou de
situation aisée, pour aller parler à un analyste. Mais parce que
tout individu est unique, et qu’il n’est pas interchangeable, votre
analyste vous orientera vers des honoraires de séances singuliers.
<br><br>
Singuliers, cela signifie des honoraires suffisamment significatifs
pour vous faire entendre que venir lui parler est un acte
important, qui est loin d’être gratuit (psychiquement) pour vous
dans la question qui vous concerne et même le contraire.
<br><br>
Cela doit donc vous « coûter ». Pour bien vous permettre de
mettre en relation la valeur de votre dire et les honoraires que
vous y consacrez. Singuliers, enfin, cela veut dire des honoraires
de séances qui, s’ils vous demandent un effort personnel réel, ne
vous mettront pas pour autant en difficulté dans votre vie.
<br><br>
Singuliers, enfin, cela voudra dire qu’ils tiendront compte donc
tout autant de votre contexte psychique, que de votre contexte
de vie. Les analystes reçoivent donc ainsi, contrairement à l’a
priori et à ce que l’on entend ici ou là, des personnes venant de
tous les horizons sociaux.
Je vais me sentir dépendant de mon
analyste
- la question de la « dépendance » vis-à-vis de
son analyste
Faire une analyse, c’est revivre à travers le travail analytique
avec son analyste l’ensemble des liens rencontrés dans sa vie
antérieure. Si ceux-ci ont été soit absents, soit défaillants, soit
pathogènes (intrusifs, par exemple), dans ce que l’ont pourrait
qualifier de dimension traumatique, il est fort logique que
l’angoisse inhérente à la nature de ce lien vienne se reposer
avant même tout démarrage d’un travail thérapeutique avec votre
analyste. Et bien sûr dans celui-ci. Il est important de savoir que
votre analyste sera à vos côtés, pour retraverser avec vous ce
temps de bouleversement intérieur qui aura laissé son empreinte
psychique en vous. Pour que vous puissiez enfin vous en décaler.
Et pas à pas, en faire quelque chose de différent pour vous.
Un psychanalyste, c’est silencieux, cela ne
parle (presque) jamais.
La question du « silence » du psychanalyste
Commençons notre propos par cette remarque provocante, mais qui
cache une réelle marque de respect à l’égard de nos patients: si un
analyste vous écoute, il ne peut parler en même temps que vous, et
cela pour mieux vous écouter. Entendez donc le silence de votre
analyste comme une marque de respect pour vous. Celui-ci se tait pour
mieux pour entendre. Cela signifie-t-il pour autant qu’un analyste ne
parle pas, ne questionne jamais son patient, ou n’intervient jamais ?
En aucun cas ! Un psychanalyste qui serait muet serait une caricature
de psychanalyste. A l’instar de celui que l’on voit fixé à son fauteuil
dans nos séries TV. <br>
Cependant, un psychanalyste parle d’abord à bon escient, parce qu’il
sait avant tout que vous êtes la personne la mieux placée pour bien
parler de vous. Il ne s’exprime donc généralement pas « à tort », et « à
travers », pour mieux vous écouter, et donc pour mieux vous
entendre. <br>
Son silence est une invitation à parler de vous, pour que vous puissiez
entendre ce que vous vous dites à vous-même, à travers lui.
Je vais changer (de vie) si je fais une psychanalyse
Tout d’abord qu’est-ce que veut dire « changer » de vie ? Il y a
plusieurs manières de l’entendre. Rappelons l’ambition, l’espoir de
Freud sur les effets d’une psychanalyse : « pouvoir aimer et
travailler », hors de toute réponse à une norme sociale. <br>
Parce que Freud était un homme très averti de la duplicité de
l’inconscient, de la capacité si forte qu’a celui-ci à nous faire prendre
des vessies pour des lanternes, il recommandait à ses patients de ne
jamais prendre de décisions radicales de changement de vie dans les
premiers temps de leur traitement. Et il avait raison. <br>
Tout analyste un tant soit peu averti, sait qu’une décision soudaine de
changement de vie prise par un patient dans les premiers temps de sa
cure, voire au cours de celle-ci, peut constituer l’arbre qui cache la
forêt, le train qui en cache un autre. <br><br>
Il lui appartiendra d’écouter attentivement les raisons (inconscientes)
qui motivent ce changement soudain, et qui sont habituellement
provoquées par la répétition d’évènements passés que le patient met
en acte dans le cadre de son analyse. Si donc changement de « vie » il
y a, à l’issue d’une psychanalyse, celui-ci aura été mûri par le patient.
Et non pas avalisé par son analyste, qui n’est pas « responsable » des
actes que pose ce dernier. <br><br>
Mais tout au moins soulignés par lui, dans le sens de la désignation de
la signification inconsciente que peut revêtir ce changement de vie
pour le patient. Au point que celui-ci ne représentera par une
révolution pour lui, mot dont on sait que le sens premier signifie celui
du retour au point de départ. Mais bien plutôt celui d’une inflexion, ou
d’un dénouage, dont on aura pris la juste mesure. <br><br>
Pour conclure, enfin, sur cette question, « changer » de vie, cela ne
signifie pas forcément changer de vie dans la réalité. Mais peut-être
bien plutôt changer de place psychiquement au fond de soi, pour ne
plus ressentir les évènements qui bornent notre vie de la même
manière et la même place que celles que l’on ressentait… avant.
Avant notre analyse. <br><br>
Et puis, derrière la peur, il peut aussi y avoir du désir. Libre à chacun
de s’autoriser, ou pas, à « changer » de vie. La fonction et la
responsabilité du psychanalyste étant double sur ce plan : celle de
faire chuter (sans fracas) le « ou pas » arrimé à la culpabilité
inconsciente du sujet. <br>
Qui voudrait tant que cela change qu’il s’en veut de le désirer. Au
point de prendre la première voie qui passe pour ne pas avoir à
s’engager dans celle qu’il désire vraiment… Charge à l’analyste de
bien authentifier alors la véracité de ce désir, pour éviter à son patient
les diversions malencontreuses…les mauvais tours qu’il se joue à luimême (Eh oui, un analyste est aussi là pour protéger un patient de la
duplicité de son inconscient …).<br><br>
Au fond, dans une psychanalyse, il ne s’agit pas à proprement parler
de « changer » de vie, mais bien plutôt de s’autoriser à dire ce que l’on
s’interdisait de penser (inconsciemment) jusque là. Une psychanalyse
ne change donc pas un sujet, elle le révèle, possiblement, à lui-même.
La psychanalyse, cela n’est pas « efficace »
Notre expérience de la rencontre avec l’inconscient de l’autre nous a
appris que le symptôme constitue la représentation du savoir
inconscient du sujet. Raison pour laquelle la psychanalyse ne vise pas
à éradiquer le symptôme, en tant que tel, mais bien plutôt à provoquer
un décalage avec celui-ci, de par les effets de la découverte du savoir
qu’il induit chez le sujet en analyse. <br><br>
Ainsi, la psychanalyse ne se place pas du côté de « l’efficacité »
(laquelle d’ailleurs ?), mais de celui des effets induits qu’elle
provoque, par la découverte de leur propre savoir inconscient, chez les
analysants. Et ils sont habituellement, nombreux, profonds…et
irrévocables. Même si, parce que la psychanalyse se pratique avec de
l’humain, pour de l’humain, ils ne sont pas systématiques. Ni
prévisibles. Quelle discipline des sciences humaines, d’ailleurs,
prétendrait être parfaite ? Et oraculaire ? Il y aurait lieu alors de s’en
inquiéter fortement. <br><br>
On reproche parfois à la psychanalyse « de ne pas marcher ». Cela
signifie quoi ? Beaucoup de patients voudraient à tout prix faire
disparaître leur symptôme, et la souffrance qui lui est liée, car elle leur
est insupportable. On ne peut que les comprendre, car cette souffrance
est parfois terrible pour ceux qui en sont affligés. <br><br>
Si la psychanalyse a une visée, ce serait celle-ci : permettre au sujet
d’identifier le désir (inconscient) qui est le sien, se dégager de la
culpabilité mortifère qui l’empêche de vivre et le fait tant souffrir. Au
bout de ce travail, le symptôme subsiste (parfois ? Généralement ?
Cela dépend), mais comme un vestige, un décor inerte que l’on peut
apercevoir d’une manière désormais décalée tel que la souffrance qui
nous assaillait auparavant a changé de nature. D’incandescente ou
brûlante, elle est devenue un marche - pied sur lequel, paradoxe, on
peut construire sa vie, et non plus être détruit par elle. Beau
renversement de situation. Vous ne trouvez pas ?
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