La sexualisation dans les média nuit à l`image de soi des

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La sexualisation dans les média nuit à l'image de soi des adolescentes
La prolifération d'images sexualisées des jeunes adolescentes et des jeunes
femmes dans les média est dommageable pour l'image de soi et le
développement des adolescentes selon un rapport de l'American Psychological
Association (APA).
Un groupe de travail de l'APA a examiné les recherches portant sur l'effet de la
télévision, des vidéos musicaux, des magazines, des jeux vidéo, de l'internet, du
cinéma et des contenus de chansons. Il a aussi analysé les récentes campagnes
de publicité et les méthodes de vente de produits destinées aux jeunes filles.
Pour le groupe de travail, il y a sexualisation, "quand la valeur d'une personne vient seulement de son
attrait ou de son comportement sexuel, à l'exclusion d'autres caractéristiques, et quand une personne est
considérée comme un objet sexuel, comme une chose pour une utilisation sexuelle par un autre."
Selon le rapport, le volume d'images sexualisées a augmenté en même temps que l'accessibilité à une
plus grande diversité de technologies, ce qui conduit à une plus grande exposition et une plus grande
pression sur les jeunes filles. Les attitudes des membres de la famille et des amis peuvent aussi
augmenter la pression.
Les recherches montrent que l'hypersexualisation a des effets négatifs dans une variété de domaines.
Elle a des conséquences cognitives et émotionnelles: elle mine la confiance en soi des jeunes filles en
les faisant sentir insatisfaites de leurs corps, ce qui peut amener à une image négative de soi et conduire
à des sentiments de honte et d'anxiété.
Plusieurs recherches relient la sexualisation aux problèmes de santé mentale les plus courants chez les
jeunes femmes: les troubles alimentaires, une faible estime de soi et la dépression. Des recherches
suggèrent également que cette sexualisation à outrance a un impact sur la capacité des jeunes filles de
développer une image sexuelle de soi saine.
Selon le groupe de travail, les parents peuvent jouer un rôle éducatif et protecteur majeur. Il encourage
les parents, les responsables scolaires et les professionnels de la santé à être alertes par rapport à
l'impact potentiel de la sexualisation chez les filles et les jeunes femmes. Les écoles, considère l'APA,
devraient enseigner des bases sur les média à tous les étudiants et inclure des informations sur les effets
négatifs de la sexualisation dans ces cours sur les média et dans les programmes d'éducation sexuelle.
"Comme société, nous devons remplacer ces images sexualisées par d'autres présentant les filles dans
des situations positives qui montrent leur identités uniques et leurs compétences" déclare Dr. Eileen L.
Zurbriggen, directrice du groupe de travail. Le but doit être de passer des messages à tous les
adolescents - garçons et filles - qui conduisent à un développement sexuel sain."
Pub + image corporelle négative affectent le sentiment de valeur personnelle
Voir des publicités montrant des modèles féminins très minces (souvent en
dessous du poids santé) affectent les jeunes femmes, spécialement si elles ont
des problèmes d'image corporelle montre une recherche. Elles réagissent à ces
publicités en se comparant et cela affecte leur estime de soi et leur humeur.
L'image corporelle est la perception qu'une personne a de son apparence
physique. Une personne qui a une image corporelle négative perçoit son corps
comme n'étant pas attrayant pour les autres tandis qu'une personne qui a image
corporelle positive se voit comme attrayante ou du moins accepte son corps tel
qu'il est.
L'image corporelle n'est pas nécessairement liée à des mesures objectives ou à l'opinion que les autres
peuvent avoir. Une personne qui a une image corporelle négative peut être considérée comme jolie par
les autres alors qu'une personne ayant une bonne image corporelle peut être jugée comme n'étant pas
attrayante par les autres.
La recherche, menée par Gayle Bessenoff, chercheure en psychologie, impliquait 112 étudiantes de
niveau collégial ayant en moyenne 18 ans. La moitié de ces participantes avait une image très négative
de leur corps, affirmant qu'il était très loin de leur idéal. L'autre moitié avait une image plus positive,
considérant que leur corps était plus près de leur idéal.
Les participantes devaient consulter des publicités provenant de magazines tels que Glamour et Vogue
pour une tâche scolaire sans rapport avec l'image corporelle.
La moitié des participantes recevait des publicités de vêtements qui montraient des mannequins très
minces. L'autre moitié recevait des publicités d'autres produits que des vêtements qui ne montraient pas
de modèles féminins.
Les participantes devaient ensuite compléter une série de questionnaires qui mesuraient le niveau de
dépression, d'agitation, d'estime de soi et de motivation à perdre du poids.
Les participantes qui avaient vu les publicités montrant des mannequins très minces ont obtenu des
résultats moins bons à tous ces questionnaires, spécialement si elles avaient une image corporelle
négative.
Les femmes qui ont déjà une basse opinion de leur apparence physique sont plus à risque d'un effet
négatif des images des médias. Elles ont davantage tendance à se comparer aux modèles, ce qui
amplifie leurs sentiments négatifs concernant leur corps.
Se comparer est d'autant plus néfaste pour elles, que les images des média ne sont pas toujours
réalistes.
Les images de modèles ont souvent été retouchées par logiciels de traitement d'images. Les
caractéristiques comme les rides, les taches, les inégalités de teint, les cernes, les cheveux mal placés,
etc. sont corrigés par ordinateur.
Et ceci, sans compter les artistes en maquillage, les experts de l'éclairage, les consultants en
habillement, les coachs personnels et autres professionnels qui travaillent avec les modèles.
À moins de profiter de tous ces avantages avant de se regarder dans le miroir, il n'est pas approprié de
se comparer aux images de modèles.
Pour ce qui est du poids, il faut se rappeler que plusieurs mannequins souffrent d'anorexie et se
maintiennent en dessous d'un poids santé.
Source: Psychology of Women Quarterly
Invitation à dénoncer les stéréotypes de beauté féminine
Les comédiennes québécoises Sylvie Léonard et Nathalie Gascon
se sont associée au Réseau québécois d'action pour la santé des
femmes pour dénoncer les stéréotypes de beauté féminine
véhiculés dans la société par la publicité, les médias et le milieu
artistique.
" En Amérique du Nord, 95 % des femmes ne correspondent pas
aux normes de beauté, qui sanctifient minceur et jeunesse
éternelle. Résultat: un sentiment d'insatisfaction grandissant sourd
dans les chaumières, sans que personne ne s'en émeuve. Mais le Réseau québécois d'action pour la
santé des femmes (RQASF) entend bien porter cette grogne sur la place publique afin d'imposer un
modèle où beauté rimera désormais avec diversité.
Il faut dire que le modèle de la jeune sirène -- plus irréelle que réelle, parce que souvent retouchée et à
peine pubère -- se multiplie, et pas seulement dans les publicités. En effet, la télé, les vidéo-clips, les
médias et le cinéma ont eux aussi adopté ce modèle, bien qu'il aille à l'encontre de la diversité du corps
des femmes, des lois immuables du temps et des traits de caractéristiques ethniques."
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