Comment peut-on expliquer l*évolution

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Les évolutions du cours euro-dollar
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Introduction
La genèse de la création de l’euro (aspects externes avec la crise du SMI et aspects
internes avec l’intégration monétaire européenne déséquilibrée (écarts de convergence
économique réelle non résorbable entre pays de la zone euro).
L’amplification des déséquilibres globaux dans un contexte d’émergence des Brics
(Chine essentiellement). Sur une longue période, la faiblesse du dollar apparaît
essentiellement du fait du déficit extérieur des Etats-Unis, son économie révélant une
insuffisance d’épargne domestique (les déficits jumeaux, caractéristiques des économies
d’endettement des pays développés, se sont aussi progressivement accrus). Il en résulte une
hausse continuelle de la dette extérieure des États-Unis, donc une tendance à la dépréciation
du dollar et à la hausse de l’euro dans le long terme. Cela dit, des mouvements erratiques de
la monnaie européenne et de la devise étasunienne peuvent intervenir, par exemple la
dépréciation ponctuelle et actuelle de l’euro en raison des difficultés transitoires ( ?) de la
zone euro ou son appréciation passée, imputable à la politique de QE de la Fed.
Les taux de change euro-dollar montrent qu’à court terme, des évolutions erratiques
des cours interviennent au gré de la situation internationale et des politiques économiques
conjoncturelles internes européennes et étasuniennes (I) sans qu’en longue période, dans le
SMI actuel, ne semble pouvoir être remise en cause la tendance à la dépréciation du taux de
change de la monnaie américaine (II).
I - Une évolution erratique des taux de change euro-dollar liée à des causes
conjoncturelles
A - Modifications erratiques du taux de change de l’euro dans un contexte
d’aggravation des déficits globaux
1 - La périodisation des cours du change euro-dollar
(Exemples d’arguments à développer : l’impact des variations des déséquilibres globaux
sur les taux de change. Des déficits jumeaux de l’économie étasunienne (déficit sans pleurs de J.
Rueff) en croissance ; des déficits jumeaux de pays de la zone euro aujourd’hui accentuant la
divergence économique intra-zone (déficit public et de la balance des transactions courantes)
2 - Du taux de change nominal au taux de change effectif réel : une réalité
contrastée
Le taux de change nominal ne tient compte ni de l’inflation ni de la structure des
échanges entre les pays de la zone euro et ses principaux partenaires. Le taux de change effectif réel
de l’euro par rapport à un panier de monnaies des 20 premiers partenaires commerciaux de la zone se
situant en janvier 2013 légèrement en dessous de celui de 1999, après une longue phase d’appréciation
au cours des années 2000.
B – Les facteurs explicatifs de l’évolution à court terme du taux de change de
l’euro par rapport au dollar
1 - Les écarts de taux d’intérêt de la BCE et de la FED
Une situation monétaire propice à la dépréciation du taux de change du dollar et
aujourd’hui de l’euro : politique de crédit plus souple et croissance des sorties de capitaux (rôle
des carrytrade)
. Politique de Quantitative easing de la Réserve fédérale américaine (arrêt de cette politique fin 2014)
. Déplacement de capitaux, notamment vers des pays émergents
Le cycle d’aisance monétaire est stoppé avec le retour à la croissance économique. La
faiblesse des taux d’intérêt de la Réserve Fédérale due à l’atonie de l’économie américaine (chômage
élevé, inflation très faible) a engendré un effet net de dépréciation du taux de change du dollar
2 - Le rôle des anticipations auto-réalisatrices
.découlant d’une réaction rationnelle aux communications des instances monétaires
. découlant d’une réaction irrationnelle aux évolutions économiques annoncées (anticipation des
changements économiques non encore réalisés – thèse de Meese et Rogoff)
3 - Le rôle croissant de l’euro en tant que monnaie internationale
(néanmoins économie réelle sous-jacente fragile parce que hétérogène et déséquilibrée)
II - Les perspectives : une poursuite probable de la tendance à
l’appréciation de l’euro (ou à la dépréciation du dollar)
A - Une évolution de LT du taux de change euro-dollar plutôt conforme à la PPA
1 - Des priorités différentes dans les choix de politique économique
L’appréciation de l’euro ou la dépréciation du dollar compense le
renchérissement relatif des biens et services produits aux Etats-Unis, ces derniers enregistrant plus
d'inflation que l’Union économique et monétaire. La relation de PPA est assez fruste. Elle peut,
néanmoins, constituer, sur le long terme, une cible autour de laquelle le cours de change observé peut
fluctuer.
2 - Une évolution domestique contrastée tendant à l’appréciation du taux
de change de l’euro
. La faiblesse de l’épargne et de l’investissement interne aux Etats-Unis
. Une difficile maîtrise de l’évolution du déficit de la BTC étasunienne
B - Une situation structurelle de dépréciation du dollar liée à la dégradation du
fonctionnement de l’économie d’endettement étasunienne
1 - La politique de change des pays émergents
.
Excès d’offre d’actifs ex ante en dollar et a contrario excès de
demande d’actifs ex ante en euros (la zone euro globalement excédentaire en termes de BTC).
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Les banques centrales achètent de plus en plus de dollars, se substituant aux agents
économiques de pays tiers renonçant à souscrire des ABS étasuniens.
. La tendance à la non-résorption des déficits chroniques étasuniens
dans le SMI actuel
(Exemples d’arguments pouvant être utilisés : le dilemme de Triffin ne peut être
surmonté ; le statut de monnaie véhiculaire du dollar lui confère un privilège exorbitant ; le caractère illusoire de
toute réforme sans adhésion forte des Etats-Unis (promotion des DTS avec renforcement du rôle du FMI,
polycentrisme monétaire, etc) ; le risque accru de guerre des monnaies, etc).
2 - Le retour incertain à une croissance économique suffisante dans les pays
développés
Le paradigme productif actuel des pays développés s’étiole (zone euro et Etats-Unis): selon
les difficultés relatives d’une zone par rapport à l’autre, l’euro s’appréciera ou se dépréciera.
La croissance économique étasunienne est à l’heure actuelle très fragile (croissance
soutenue par une production de services peu intense en travail qualifié). A contrario, en ce moment, en raison
d’une difficulté économique majeure de la zone euro, l’euro se déprécie mais la situation pourrait rapidement
s’inverser si la croissance économique aux Etats-Unis demeurait insuffisante.
Les handicaps structurels (faible croissance potentielle, importance des prix de l’énergie,
vieillissement du capital) des pays de la zone euro accréditent l’idée d’une baisse du taux de change de la
monnaie unique. Le risque d’une disparition de la monnaie unique pourrait générer une accélération de la
dépréciation de la monnaie unique (sortie de la Grèce ou de l’Italie de la zone euro, etc). Une politique de la
BCE plus souple pour soutenir la croissance économique (bien que peu pertinente) pourrait aussi contribuer à un
affaiblissement momentané du taux de change de l’euro par rapport au dollar, etc .
Conclusion
- La crise de 2008 aurait pu amorcer un cycle d’appréciation du dollar mais ce sont les
variables influençant sa dépréciation qui se sont imposées par rapport aux devises tierces;
aujourd’hui, la dépréciation de l’euro est plutôt à l’œuvre pour des raisons liées à l’économie
structurelle européenne et à la politique de la BCE. L’assouplissement de la politique de la
BCE est vraisemblablement de portée limitée (opposition de l’Allemagne) et d’effet
économique modeste (la réponse à la crise économique européenne n’est pas monétaire).
- A plus long terme, le problème (ou la nécessité) de la réforme du SMI reste entier
mais cette évolution est probablement liée au recul de la puissance économique et politique
étasunienne. Dans le cas contraire, le statut d’un dollar plutôt baissier se maintiendra, ce dont
s’accommodent d’ores et déjà les autres pays majeurs du SMI.
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