
Document 3.
Au cours des 50 dernières années, l'avenir du développement a suscité un mélange de pessimisme et d'optimisme. La
révolution verte a permis de croire qu'on allait pouvoir conjurer la menace malthusienne, et des pays tels que l'Inde sont
parvenus à assurer leur sécurité alimentaire. Mais l'augmentation constante de la population mondiale, combinée à un
accroissement relativement faible des céréales alimentaires durant les années 90, a fait réapparaître le spectre de la disette.
Certaines stratégies de développement, comme la politique de substitution [d'une production industrielle locale] aux
importations adoptée par le Brésil, qui avaient semblé réussir pendant quelques temps, ont fini par montrer leurs limites.
Le revers le plus récent, dans le sillage de la réussite la plus éclatante - la crise en Asie de l'Est -, de même que la lenteur
avec laquelle les réformes menées dans les pays en transition [d'Europe orientale] portent leurs fruits soulèvent de
nouveaux points d'interrogation sur les politiques de développement.
Banque mondiale, Le Développement au seuil du xxil siècle, Eska, 2000, p. 13.
Document 4.
Le monde s'est enrichi, mais s'est-il vraiment développé?
Le développement ne se résume pas plus à la possession de biens durables qu'à la croissance du PIB. Des biens
collectifs concourent également au bien-être des populations - alimentation en eau potable et en électricité, moyens de
communication, sans parler des biens immatériels comme la santé, l'éducation. [ ... 1
Premièrement, les moyennes masquent des inégalités criantes. Certaines régions restent à l'écart.
Deuxièmement, l'industrialisation ou l'accroissement de la production agricole ont parfois entraîné des effets
pervers: pollution, surexploitation des terres, utilisation excessive des ressources en eau.
Troisièmement, les progrès sont très inégaux selon les domaines pour des aspects moins quantifiables:
l'autonomie et la sécurité personnelles, la paix civile, les relations sociales et les libertés. La protection sociale n'a pas
avancé au même rythme que la croissance économique, comme on le voit dans les pays d'Asie touchés par la crise.
Certains pays, qui ont fait des progrès majeurs en matière de scolarisation, sont très en retard pour tout ce qui concerne les
relations sociales et les libertés.
Alternatives économiques, hors-série, n' 38, 41 trimestre 1998.
Document 5.
La pauvreté et la stagnation ou la contraction de l'activité économique sont les caractéristiques prédominantes de l'Afrique,
mais on observe d'importantes variations dans les niveaux de revenu et la performance économique des différents pays du
continent. [ ... 1 Dans un premier groupe de pays, le revenu moyen par habitant s'est établi à 2 816 dollars en 1998, contre
seulement 840 dollars dans les autres pays. Les pays du premier groupe ont maintenant un revenu moyen identique à celui
de l'Europe de l'Ouest en 1900 mais, sur le reste du continent, il est inférieur à celui de l'Europe de l'Ouest en 1600. [ ... 1
Bien que le recul de la croissance de l'Afrique au cours des 20 dernières années ait été moins marqué en termes quantitatifs
que celui des pays de l'ex-URSS, les perspectives d'avenir du continent africain sont plus sombres. Les niveaux
d'instruction et de santé sont bien plus mauvais, la croissance démographique reste explosive, les problèmes liés à
l'instabilité économique et aux conflits armés sont plus importants, et les difficultés d'ajustement institutionnel et
d'intégration à un monde capitaliste libéral paraissent tout aussi grandes. La plupart de ces problèmes exigent un effort de
réforme de la part de l'Afrique, mais il est manifeste que leur solution pourrait dépendre en partie de l'aide extérieure
apportée au continent pour alléger la charge de sa dette.
Angus Maddison, £Économie mondiale, une perspective millénaire, OCDE, 2001, p. 173.
Document 6