Dissertation n°1 (06-07)
Dissertation appuyée sur un dossier documentaire.
( durée 4 heures)
Il est demandé au candidat :
- de répondre à la question posée explicitement ou implicitement dans le sujet;
- de construire une argumentation à partir d'une problématique qu'il devra élaborer;
- de mobiliser des connaissances et des informations pertinentes pour traiter le sujet, notamment
celles figurant dans le dossier;
- de rédiger en utilisant un vocabulaire économique et social spécifique et approprié à la question,
en organisant le développement sous la forme d' un plan cohérent qui ménage l' équilibre des
parties.
Il sera tenu compte dans la notation de la clarté de l' expression et du soin apporté à la présentation.
Thème : croissance, développement et changement social.
SUJET . Le développement touche-t-il l’ensemble de la planète ?
Document 1.Evolution de l’IDHde plusieurs pays.
Document 2.
France
Corée du Sud
Egypte
Niger
1975
1998
1975
1998
1975
1975
1998
Population (en millions d’habitants)
52,7
59
35,3
46,5
38,8
4,8
10,5
Croissance annuelle moyenne PIB / hbt (%)
(1975-1999)
1,7
6,5
2,9
-2,2
Espérance de vie à la naissance
72,4
78,1
65,4
72,4
55,4
38,2
44,2
Taux de scolarisation des 12-17 ans (%)
55,9
85,5
20,7
Taux analphabétisme des plus de 15 ans (%)
- hommes
- femmes
4,6
15,0
1,0
4,1
50,2
79,2
Indice de fécondité (nb enfants par femme)
2,3
1,7
2,7
1,7
5,2
8,1
8,0
Indicateur de développement humain
0,846
0,924
0,684
0,854
0,433
0,234
0,274
Structure de la population active(en %)
Secteur primaire
Secteur secondaire
Secteur tertiaire
(1974)
10,6
38,5
50,9
(1999)
4,1
24,3
71,6
45,7
23,0
31,3
12,4
27,8
59,8
48,8
18,4
32,8
Document 3.
Au cours des 50 dernières années, l'avenir du développement a suscité un mélange de pessimisme et d'optimisme. La
révolution verte a permis de croire qu'on allait pouvoir conjurer la menace malthusienne, et des pays tels que l'Inde sont
parvenus à assurer leur sécurité alimentaire. Mais l'augmentation constante de la population mondiale, combinée à un
accroissement relativement faible des céréales alimentaires durant les années 90, a fait réapparaître le spectre de la disette.
Certaines stratégies de développement, comme la politique de substitution [d'une production industrielle locale] aux
importations adoptée par le Brésil, qui avaient semblé réussir pendant quelques temps, ont fini par montrer leurs limites.
Le revers le plus récent, dans le sillage de la réussite la plus éclatante - la crise en Asie de l'Est -, de même que la lenteur
avec laquelle les réformes menées dans les pays en transition [d'Europe orientale] portent leurs fruits soulèvent de
nouveaux points d'interrogation sur les politiques de développement.
Banque mondiale, Le Développement au seuil du xxil siècle, Eska, 2000, p. 13.
Document 4.
Le monde s'est enrichi, mais s'est-il vraiment développé?
Le développement ne se résume pas plus à la possession de biens durables qu'à la croissance du PIB. Des biens
collectifs concourent également au bien-être des populations - alimentation en eau potable et en électricité, moyens de
communication, sans parler des biens immatériels comme la santé, l'éducation. [ ... 1
Premièrement, les moyennes masquent des inégalités criantes. Certaines régions restent à l'écart.
Deuxièmement, l'industrialisation ou l'accroissement de la production agricole ont parfois entraîné des effets
pervers: pollution, surexploitation des terres, utilisation excessive des ressources en eau.
Troisièmement, les progrès sont très inégaux selon les domaines pour des aspects moins quantifiables:
l'autonomie et la sécurité personnelles, la paix civile, les relations sociales et les libertés. La protection sociale n'a pas
avancé au même rythme que la croissance économique, comme on le voit dans les pays d'Asie touchés par la crise.
Certains pays, qui ont fait des progrès majeurs en matière de scolarisation, sont très en retard pour tout ce qui concerne les
relations sociales et les libertés.
Alternatives économiques, hors-série, n' 38, 41 trimestre 1998.
Document 5.
La pauvreté et la stagnation ou la contraction de l'activité économique sont les caractéristiques prédominantes de l'Afrique,
mais on observe d'importantes variations dans les niveaux de revenu et la performance économique des différents pays du
continent. [ ... 1 Dans un premier groupe de pays, le revenu moyen par habitant s'est établi à 2 816 dollars en 1998, contre
seulement 840 dollars dans les autres pays. Les pays du premier groupe ont maintenant un revenu moyen identique à celui
de l'Europe de l'Ouest en 1900 mais, sur le reste du continent, il est inférieur à celui de l'Europe de l'Ouest en 1600. [ ... 1
Bien que le recul de la croissance de l'Afrique au cours des 20 dernières années ait été moins marqué en termes quantitatifs
que celui des pays de l'ex-URSS, les perspectives d'avenir du continent africain sont plus sombres. Les niveaux
d'instruction et de santé sont bien plus mauvais, la croissance démographique reste explosive, les problèmes liés à
l'instabilité économique et aux conflits armés sont plus importants, et les difficultés d'ajustement institutionnel et
d'intégration à un monde capitaliste libéral paraissent tout aussi grandes. La plupart de ces problèmes exigent un effort de
réforme de la part de l'Afrique, mais il est manifeste que leur solution pourrait dépendre en partie de l'aide extérieure
apportée au continent pour alléger la charge de sa dette.
Angus Maddison, £Économie mondiale, une perspective millénaire, OCDE, 2001, p. 173.
Document 6
Cerner le sujet :
Développement : cf définition de Perroux et de Grelet
Armatya Sen (prix nobel d’économie 1998) le développement se conçoit comme une finalité
entraînant l’épanouissement, l’expansion des libertés réelles (économiques, politiques,sociales, de
sécurité) dont jouissent les individus.
Planète : toutes les régions du monde.
Type de sujet : implicitement on sous entend une question du type »dans quelle mesure »….
Reformulation : dans quelle mesure toutes les régions du monde, des plus riches aux plus pauvres.
Le développement touche-t-il l’ensemble de la planète ?
Proposition de plan. o
1ére partie : il est incontestable que l’ensemble des régions du monde ont réalisées
des progrès dans la satisfaction des besoins de leur population et que les
transformations techniques sociales et culturelles qu’elles ont connu sont
irréversibles et permettent la poursuite de la croissance.
11- des progrès incontestables dans la couverture des coûts de l’homme.
• quelque soit leur rang, quasiment tous les pays ont vu leur IDH progresser (sauf russie)
• une espérance de vie qui augmente aussi bien dans les pays développés que dans les pays
les plus en retard( la France gagne 5,7 ans et le Niger 6 ans, l’Egypte 11 ans)
• des progrès dans la scolarisation (ex Egypte + 40 points) et analphabétisme recule en
particulier chez les femmes (divisé par près de 4 en corée, baisse de 20 points en Egypte)
12- des transformations structurelles irréversibles.
• l’augmentation du niveau de vie permet l‘augmentation et la diversification de la
consommation En conséquence de quoi :
• la part de la population active dans l’agriculture diminue quelque soit les régions (de
45% à 12 % en Corée du Sud, de 48% à 33% en Egypte) preuve que les besoins vitaux
sont satisfaits
• la part de la population active dans le secteur tertiaire connaît une hausse non
négligeable(de 31,3% à 59,8% en Corée du Sud soit un quasi doublement et part multiplié
par 1,4 en Egypte) témoignant de la diversification de la consommation vers la
satisfaction de besoins plus secondaires.
• les pays s’ouvrent à l’international mettant en place une division du travail entre les
nations. Cela permet une diffusion des normes et des valeurs occidentales
• les mentalités se transforment et s’ouvrent à de nouvelles valeurs, en témoigne le taux de
fécondité qui chute (de 5,2 à 3,4 en Egypte) même si les pays les plus pauvres sont encore
peu concernés.(de 8,1 à 8 au Niger)
2 Mais ce développement qui peut apparaître inaccessible à certains, tant les
inégalités sont grandes, reste parfois fragile.
21- l’enrichissement est loin de profiter à tous et la pauvreté demeure.
• des écarts très importants demeurent (de 0.924 en France à 0.274 au Niger) qui laissent
des régions entière à la traîne pour couvrir les coûts de l’homme.
Pour certains(Afrique subsaharienne par exemple) ce sont les besoins primaires qui ont
du mal à être couverts faute :
- d’accès à l’eau potable
- d’équipement collectifs(infrastructures éducatives permettant l’accès au savoir,
sanitaires qui permettent une maîtrise de la fécondité)
- de protection sociale
Ces écarts se retrouvent à l’intérieur même des continents et se traduisent par de fortes
inégalités de revenu moyen (de 1 à 3.3 dans le continent africain))
Conclusion : le cercle vicieux de la pauvreté : le nombre absolu de pauvres augmente
(près de 80 millions en plus entre 1987 et 1998 en afrique subsaharienne, 50 millions en
Doc 1
Doc 2
Doc 2
Doc 2
Doc 2
Doc3
Doc 2
Doc 2
Doc 4
Doc 5
Doc 6
Asie)
• la contraction de l’activité économique en Afrique et une démographie non maîtrisée
(indice de plus de 8 enfants par femme au Niger, inchangé entre 1975 et 1998) ont comme
corollaire la diminution du niveau de vie. (-2,2% au Niger)
• ces pays en retard qui ont les plus grande difficultés à s’insérer dans le jeu mondial
capitaliste se trouve relativement marginalisés.
22- et le développement reste encore fragile.
• des écarts importants à l’interne. (dualisme)qui interdit l’accès au développement pour
une partie de la population
• des progrès inégaux en terme d’accès à la paix et aux libertés et des démocraties qui
tardent à se mettre en place
• un développement à terme pas assuré pour tous les pays (développement durable :
détérioration du milieu naturel,épuisement des ressources naturelles)
Doc 2
Doc 3
Doc 4
Doc4
Le développement touche-t-il l’ensemble de la planète ?
INTRODUCTION : Depuis la seconde guerre mondiale, l’état du monde s’est très nettement amélioré. Le progrès de l’agriculture a
permis de nourrir le plus grand nombre des hommes, de nombreuses maladies ont été éradiquées, l’espérance de vie s’est allongée,
immenses avancées dans le niveau et les conditions de vie, capacités énormes grâce aux savoirs et aux technologies de maîtriser
notre vie et notre environnement. Cette croissance (hausse durable et soutenue du PIB) a été source de développement, c’est-à-dire
de transformations profondes des structures démographiques, économiques et sociales.
Dans un contexte de mondialisation accrue de la production des richesses, des échanges, on devrait pouvoir espérer que l’ensemble
de la planète profite de ces avancées économiques, sociales et culturelles. Or on parle encore de campagne contre la faim et le sida
fait des ravages ciblés.
Dans quelle mesure, toutes les régions du monde, des plus riches aux plus pauvres ont-elles accès au développement ?
Si désormais, on peut affirmer qu toutes les régions du monde sont touchées par les transformations techniques sociales et
culturelles permettant l’apparition et la poursuite de la croissance, nous verrons que ce développement apparaît encore difficilement
accessible à certains et reste parfois bien fragile..
Conclusion : Le développement s’est concentré pendant longtemps en Europe et dans les pays de peuplement européen. Il a connu
ces dernières décennies des extensions, notamment en Asie orientale et en Amérique Latine.
Il est incontestable et rassurant de constater que l’ensemble des régions du monde ont eu accès à un meilleur niveau de
développement. Cependant, une partie du monde n’arrive pas encore à satisfaire les besoins fondamentaux de sa population.
L'exemple des NPI permet d'être optimiste, à condition de penser que notre modèle de développement capitaliste est généralisable.
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