BERNIER Maxime GORI Pierre BUSSIÈRE Wladimir LAU-HANSEN Jonathan 109 TPE Les risques naturels : Qu'est-ce qu'un tsunami ? Définition: Tsunami est un mot d'origine japonaise qui signifie littéralement " vague dans le port ". Ce sont des ondes océaniques superficielles, engendrées par un choc tellurique comme un séisme, une éruption sous-marine ou un glissement de terrain. Cette définition est peut-être un peu complexe mais cela décrit parfaitement le sujet : un phénomène complexe qui fait intervenir beaucoup de paramètres et qui peut être difficile à s'imaginer…(essayez d'imaginer que lors de l'arrivée d'un tsunami près des côtes, les vagues peuvent dépasser plus de 30 mètres : un immeuble de plus de 10 étages qui avance à une vitesse de l'ordre de 40 km/h et qui dévaste tout sur son passage…) Dans ce compte rendu de nos recherches, nous essayerons d'expliquer le plus simplement possible le phénomène des tsunamis en s'attardant sur la formation, la propagation, leur arrivée près des côtes et les dégâts causés par la vague. Le déclenchement : Comment se forment les tsunamis? > Le déclenchement Les tsunamis sont engendrés par un choc tellurique de différentes origines comme la déformation du fond de l'océan, une éruption sous marine ou un glissement de terrain. Dans tous les cas les vagues naissent d'un déplacement brutal de l'eau. La déformation du fond de l'océan comme la rupture d'une faille par exemple déplace l'eau située au-dessus. De plus, ce schéma simplifié montre bien que la force générée lors du déclenchement d'un tsunami est gigantesque... Les tsunamis prennent naissance dans les grandes failles de l'écorce terrestre lors d'un effondrement ou soulèvement brutal d'une portion du plancher océanique. Si ce dernier s'effondre, les eaux se précipitent, aspirées par la dépression. Lorsqu 'elles se rejoignent, le niveau de la mer monte, puis tend à se rétablir et les vagues roulent alors dans toutes les directions sous la pesanteur. Si le fond se soulève l'eau projetée au dessus de son niveau normal s'écoule en un mouvement centrifuge. Les failles facilitent le mouvement des plaques terrestre. L'énergie emmagasinée par les contraintes de ces différentes couches se libère au cours d'une rupture sismique. Les tsunamis provoquant la plus forte énergie sont générés par une déformation du fond sous marin. Les vagues ainsi créées ont une énergie suffisante pour traverser des océans (à des vitesses tournant la plupart du temps aux alentours de 800km/h). Ceux générés par des glissements de terrain ou par l'impact de blocs rocheux, comme certaines météorites, dans l'eau sont dangereux localement pour des volumes de quelques millions de mètres cubes. Les tsunamis crées par des éruption volcaniques sous-marines sont beaucoup plus rares. Le plus souvent les tsunamis se produisent le long de la ceinture de feu du Pacifique. La collision de plaques tectoniques crée une forte sismicité. Schéma de la ceinture de feu du Pacifique La Propagation Dans cette partie, nous allons insister sur la propagation des tsunamis d'origine tectonique. On distingue deux phases : La propagation d'un tsunami au large L'arrivée de celui-ci près des côtes L'arrivée d'un tsunami sur la côte Pour décrire et essayer d'expliquer le phénomène des tsunamis, nous devons insister sur les ondes. En effet, les tsunamis sont des ondes hydrauliques se propageant à la surface de l'eau. Image de synthèse représentant un tsunami sur les côtes du Japon. Université de Washington Les Ondes : Définition d'une onde : En général, une onde correspond à une déformation par période d'une interface. Dans le cas de l'océan, les ondes de surface se matérialisent par une déformation de la surface de la mer, c'est-à-dire de l'interface entre l'atmosphère et l'océan. On peut caractériser une onde avec : Sa période : T Sa longueur d'onde : λ Sa vitesse de propagation : C Son amplitude : A Schéma simplifié d'une onde dans le cas de l'océan Ondes courtes et ondes longues : Ondes courtes : Lorsque l'on se situe en eau profonde, c'est-à-dire quand la longueur d'onde de l'onde est faible par rapport à la profondeur H de l'océan (au moins deux fois plus faible), les particules d'eau se déplacent sur un cercle. On est alors dans le cas des ondes courtes : (voir schéma) Schéma représentant les ondes courtes Ondes longues : Lorsque l'on se situe en eau peu " profonde ", généralement quand la longueur d'onde de l'onde est très grande par rapport à la profondeur H de l'océan (au moins vingt fois plus grande), les particules d'eau se déplacent sur une ellipse. On est alors dans le cas des ondes longues : Schéma représentant les ondes longues Tsunamis : ondes courtes ou ondes longues ? Lors de la formation d'un tsunami au large, la profondeur de l'océan est de l'ordre de 4000 mètres. Or nous savons aussi que la longueur d'onde d'un tsunami est en général supérieur à 100 kilomètres. C'est pourquoi, un tsunami au large peut passer sous les bateaux sans être ressenti car la distance séparant deux crêtes successives étant de l'ordre de 100 km et la hauteur des vagues étant de l'ordre de quelques centimètres. De plus, la longueur d'onde d'un tsunami est bien au moins vingt fois supérieure à la profondeur de l'océan. Nous pouvons donc dire que les tsunamis sont des ondes longues. — Au large les hauteurs des vagues sont négligeables devant la profondeur de l'océan. Un tsunami peut passer totalement inaperçu sous un bateau en pleine mer : la hauteur des vagues n'étant que de quelques centimètres, elle n'influe pas sur la vitesse de propagation définie par : c : vitesse de propagation g : accélération de la pesanteur d : profondeur Cette formule caractérisant la vitesse de propagation des ondes s'applique pour les ondes longues (=tsunamis). Pour exemple, quelques valeurs pour les tsunamis au large : Lambda (longueur d'onde) : 200 km T (période) : 1 heure H ( hauteur des vagues) : quelques dizaines de centimètres d ( profondeur) : 4000 m c ( vitesse de propagation): de l'ordre de 800 km.h-1 — A l'arrivée près des côtes, un tsunami devient dangereux : la hauteur des vagues augmente de façon considérable !! Pourquoi la hauteur des vagues augmente-t-elle de cette façon ? En se rapprochant des côtes, la longueur d'onde λ diminue car la profondeur diminue. En ce qui concerne la période des vagues, elle reste constante : il y conservation de l'énergie. La perte d'énergie est inversement proportionnelle à la longueur d'onde lambda comme celle-ci est très grande de l'ordre de 200 km alors la perte d'énergie est très faible. On peut même dire que la quantité globale d'énergie reste constante. Nous savons aussi que la vitesse de propagation du tsunami est définie par: De plus, g a toujours la même valeur donc la vitesse de propagation du tsunami dépend de la profondeur. A l'approche des côtes, la profondeur d diminue et par conséquent la vitesse de propagation c du tsunami diminue également. En résumé : la quantité d'énergie globale = f (c ; A) A : amplitude des vagues La quantité globale d'énergie dépend de la vitesse du tsunami et de l'amplitude A des vagues. Or nous avons que la vitesse c diminue, pour conserver l'énergie globale, l'amplitude des vagues doit augmenter : c'est la proportionnalité inverse. Quand le tsunami arrive près des côtes où la profondeur peut être de 10 m, la vitesse de propagation diminue fortement elle est alors de l'ordre de 40 km.h-¹. Ce fort ralentissement conduit à une augmentation de la hauteur des vagues, accroissement qui peut atteindre plusieurs mètres. Schéma représentant la propagation d'un tsunami Ainsi, un tsunami sera quasiment imperceptible au large, mais son amplitude peu atteindre rapidement 10, 20, et même 30 mètres en arrivant près de la côte. Plusieurs vagues peuvent inonder à la suite, après des périodes d'une heure par exemple, les côtes car lors du déclenchement d'un tsunami plusieurs vagues générées se suivent ou partent dans différentes directions. Cette vague ou ces vagues très hautes sont donc capables de créer des dégâts considérables lorsqu'elles atteignent, quasiment par surprise, les côtes souvent très peuplées du Pacifique. Dans nos expériences traitées plus loin nous avons essayé de simuler cette arrivée sur la côte d'un tsunami à l'aide de la vidéo. Les Effets Dans les premières parties de notre dossier, nous avons traité l'aspect scientifique du phénomène des tsunamis. Mais on ne doit pas oublier que lors de l'arrivée près des côtes d'un tsunami, les effets peuvent être catastrophiques. Il faut également prendre en compte le facteur humain. Inoffensif au large, le tsunami devient donc dangereux à l'approche des côtes, pour les vies humaines et pour les installations. Nous traiterons d'abord les différents tsunamis dans l'histoire puis les moyens mis en place pour la surveillance et la prévention. Il est en effet impossible de lutter, de stopper un tsunami mais tout doit être entrepris pour limiter les dégâts. De plus, depuis ces quatre-vingts dernières années, les zones côtières ont connu un très fort taux de développement dans les pays et îles du Pacifique notamment dû à l'accroissement de la population. Les systèmes de surveillance et les programmes de sensibilisation des populations sur le sujet des tsunamis deviennent donc de plus en plus indispensables dans les zones à risque. Les Tsunamis dans l'histoire Les tsunamis ont toujours été présents à la surface de la terre car la terre a toujours eu une activité sismique. Avant l'apparition de la technologie, des instruments de mesures, beaucoup de catastrophes naturelles sont restées inexpliquées. " Des vagues géantes qui ont tout emporté ", les scientifiques ont su longtemps après, que certaines de ces catastrophes pouvaient être classées sous le terme de tsunamis. Beaucoup de tsunamis sont ainsi passés inaperçus car on ne possédait pas encore les systèmes adéquats pour ce genre de mesure à de si grandes échelles. Pour exemple, le dernier tsunami important répertorié en Europe s'est produit en février 1755, initié au large du Portugal, il généra sur Lisbonne trois vagues dépassant une dizaine de mètres de hauteur. Au total, 20 000 personnes périrent des effets directs du séisme, du tsunami associé et des incendies qui se déclarèrent dans la ville. Cette catastrophe eut un lourd écho dans tout l'Europe (Voltaire y fait même allusion dans Candide) et on appris bien après à expliquer cette catastrophe naturelle. Les tsunamis sont nettement moins fréquents dans l'océan Atlantique. En France, le risque de tsunami d'origine tectonique est quasi nul. Toutefois, notre pays n'est pas à l'abri de tsunamis déclenchés par des glissements de terrains, tel celui d'octobre 1979 dans la Baie des Anges en méditerranée. Au large de Nice, en face de l'aéroport : la digue en construction s'est effondrée sous la mer. A dix kilomètres du chantier, la ville d'Antibes a été inondée par une vague de deux mètres de haut. Les côtes du Pacifique subissent en moyenne un tsunami par an. Les tsunamis les plus destructeurs des 100 dernières années dans la région se sont produits notamment en avril 1946 et en mai 1960. Le tsunami du 1er avril 1946 (Îles Aléoutiennes orientales): Le 1er avril 1946 un séisme de magnitude 7,8 provoqua un tsunami qui détruisit un phare en Alaska, tuant les cinq gardes côtes qui l'occupaient. Le même tsunami arriva cinq heures plus tard à Hilo, à Hawaii, où il surprit la population. La hauteur maximale des vagues fut de 35 mètres, le tsunamis tua 165 personnes et fit de nombreux dégâts… Cette photo a été prise lors du tsunami de 1946 à Hilo à Hawaii. On peut remarquer l'homme sur la jetée à gauche : il n'a pas survécu au tsunami. Une rue du centre-ville dévastée. La dévastation du centre-ville de Hilo après le 1er avril 1946. Depuis 1990, dix tsunamis ont tué plus de 4000 personnes, chiffre élevé dû à l'accroissement des populations côtières : Carte des tsunamis des dix dernières années La surveillance et la prévention La prévention et la surveillance sont devenues de véritables préoccupations pour les pays dont les populations risquent d'être touchées lors de l'arrivée sur la côte d'un tsunami. Il existe un système d'alerte aux tsunamis dans le Pacifique depuis 1948, c'est à la suite de la catastrophe du 1er avril 1946 (décrite plus haut) à Hawaii que les États-Unis ont voulu protéger les îles hawaïennes. Mais ce n'est qu'à partir de 1965 après les terribles tsunamis d'origine sismique survenus au Chili en 1960 et en Alaska en 1964, que de nombreux pays ont décidé de s'unir pour mettre en place un système international dans l'Océan Pacifique là où 80% des tsunamis se produisent. Le système Pacifique d'alerte de tsunamis, basé à Hawaii, regroupe les systèmes américain, russe, japonais, chilien…Au total, 28 pays sont membres du système Pacifique. Ses objectifs sont de détecter, de localiser les tremblements de terre dans le Pacifique pour déterminer leurs conséquences (tsunamis) et fournir des renseignements aux pays et aux populations concernés afin de les prévenir et essayer de pouvoir les protéger. D'ailleurs ce système d'alerte gère également un centre international d'information sur les tsunamis qui fournit toute une série de renseignements et de conseils techniques. Pour exemple, lors de l'arrivée des premières secousses sismiques se réfugier sur des hauteurs permet de sauver de nombreuses vies humaines. On peut aussi ajouter que des pays comme le Japon qui est particulièrement exposé aux risques a mis en place des moyens importants pour la prévention des risques ( information ,construction de digues…). En effet, seulement 15 pour cent des 150 tsunamis qui ont frappé le Japon ont fait des dégâts matériels ou des victimes. Le fonctionnement du système consiste en des stations d'alerte sismique, des détecteurs sous-marins et des points de diffusion d'information dans tout le bassin Pacifique. Les données des stations sismiques peuvent permettent de localiser instantanément un séisme et de déterminer si celui-ci peut entraîner un tsunami. De plus, en pleine mer, des bouées " spéciales " sont placées stratégiquement. Ce sont des stations sous-marines de détections des tsunamis en pleine mer: le système DART. Dimanche 26 décembre : du jamais vu ! Dimanche 26 décembre, la rupture d'une plaque sous l'océan indien, au nord de l'île indonésienne de Sumatra, provoque un séisme de magnitude 9 sur l'échelle de Richter (un des séismes les plus puissants de ce siècle) et donne un 'coup de pied' dans l'océan indien, déplaçant un volume d'eau incroyable dans toutes les directions. Quelques minutes/heures après ce déclenchement, des Tsunamis se firent voir sur toutes les côtes alentours (Inde, Sri Lanka, et même Afrique !). En effet, le volume d'eau déplacé lors du séisme a parcouru des milliers de kilomètres sous la surface de l'eau, à un vitesse avoisinant les 800km.h-¹. Mais comme expliqué précédemment, là ou la profondeur de l'océan est grande, la vague ne se voit pas, par contre, arrivée sur les côtes, celle-ci s'est élevée de hauteurs allant jusqu'à 10m, causant de multiples ravages et faisant un nombre incroyable de victimes (150 000 à ce jour). Prenons l'exemple du Sri Lanka (qui compte plus de 30 000 morts). Des survivants qui étaient sur la plage côté Est de l'île ont vu l'eau se retirer de la plage de plus de 340 mètres (voir photos) !! La vague, d'une hauteur de 5 à 7 mètre, et d'une largeur de 150 à 350 mètres, s'est abattue sur ce côté de l'île, faisant monter le niveau d'eau dans les rue de plus de 5 mètres !! Si ce séisme a été aussi dévastateur, c'est parce que l'océan Indien n'est pas équipé d'un système d'alerte aux séismes et tsunamis (contrairement à l'océan Pacifique, comme expliqué précédemment). Retrait de l'eau de 343m sur une plage du Sri Lanka L'eau sortant des terres provoque des tourbillons Presque île près de Naceh avant le passage du tsunami Même île après le passage du tsunami.