L`étude d`un milieu

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Découvrir son environnement
Une sortie en forêt, au bord de la mer… vont permettre d’étudier des milieux
bien précis. Mais un terrain vague, une mare ou la cour de l’école peuvent très bien
faire l’affaire. Il est important de travailler sur du concret.
1 – Etudier l’environnement
a - Définitions
 L’environnement comprend l’ensemble des êtres vivants (animaux et
végétaux) et les composantes minérales (roches, eau, air) d’un lieu.



Un écosystème est l’ensemble des êtres vivants du milieu, des relations
entre eux et entre les êtres vivants et le milieu.
Pour l’étudier, il faut tenir compte de ses constituants, de sa structure, de
sa taille, de ses limites, de son fonctionnement…
Les facteurs de l’environnement peuvent être
o abiotiques :
 facteurs climatiques : température, éclairement, humidité…
 facteurs édaphiques : caractéristiques du sol
 composition chimique de l’eau, de l’air…
o biotiques (= relations entre les êtres vivants)
 prédation
 parasitisme
 compétition…
L’ensemble des animaux et des végétaux en équilibre entre eux et avec
leur milieu forme une biocénose. Toute modification du milieu transforme
la biocénose. L’habitat de la biocénose s’appelle le biotope.
b – Le matériel
 Appareils de récolte : pièges à insectes, filets…

Appareils d’extraction (ex : appareil de Berlèse)…

Appareils de mesures : mètres, thermomètres, hygromètres, pluviomètres,
luxmètres…
Matériel de reconnaissance : faune, flore…

c – Les méthodes
 Inventaire qualitatif et quantitatif, sur place, des êtres vivants
 Récolte
 Etude des traces (empreintes, déjections, reliefs de repas…)
Empreintes de chevreuil
Empreintes de lapin
2 – Notions mises en évidence
a - Les êtres vivants sont adaptés aux conditions du milieu où il vivent
ex : dans un sous-bois, les plantes sous soumises à un éclairement faible, une
humidité importante
ex : sur une dune, l’éclairement est maximum, le milieu est sec car le sable
est perméable…
b – Les milieux sont organisés horizontalement et verticalement
ex : La stratification verticale en milieu forestier
- strate arborescente : arbres de plus de 10 m (chênes, hêtres,
frenes, pins…)
- strate arbustive : végétaux de 1 à 10 m (noisetiers, aulnes,
fusains…)
- strate herbacée : plantes de moins d’1m (graminées, fougères,
jacinthes des bois, muguet…)
- strate muscinale : mousses, lichens, champignons
- strate hypogée ou souterraine (racines, bulbes, tubercule…)
ex : la zonation des algues en fonction de la durée d’immersion
c - Les milieux ont une organisation fonctionnelle
Dans tous les milieux, il y a des interactions entre les individus et entre les espèces :
- relations trophiques (alimentaires)
- relations liées à la reproduction (entre 2 individus de la même
espèce, entre espèces différentes : pollinisation par les insectes, les
chauves-souris…)
- soins donnés aux jeunes
- relations liées à une organisation sociale (abeilles, fourmis…)
- compétition (des végétaux pour la lumière…)
3 – L’évolution des milieux au cours des saisons
Les conditions du milieu changent selon les saisons :
- automne : diminution de l’éclairement, baisse des températures…
- hiver : jours courts, gelées…
- printemps : allongement de la durée du jour, remontée des
températures…
- été : jours longs, ensoleillement, chaleur….
a – Chez les animaux
Le froid et la diminution de la quantité de nourriture les amène à modifier leurs
comportements.
Les oiseaux et les mammifères, improprement appelés « animaux à sang chaud »,
ont une température constante quelle que soit la température extérieure. Ils sont
dits homéothermes.
Les autres (poissons, reptiles, amphibiens, invertébrés), improprement appelés
« animaux à sang froid », dépendent du milieu ambiant pour leur température
interne. Elle est donc variable. Ils sont dits hétérothermes.

Certains animaux changent de milieu de vie
Avant l’arrivée de l’hiver, les migrateurs (hirondelles, oies, cigognes…)
peuvent parcourir des milliers de kms. Ils quittent le territoire de
reproduction pour atteindre le territoire d’hivernage.
été
hiver
Hirondelles

Carte de leur migration
Certains animaux cessent leurs activités
o L’activité des hétérothermes dépend totalement de la température
extérieure. Ils ralentissent ou cessent toute activité : la nuit, les jours
frais l’été, l’hiver…
La vie ralentie les immobilise dans un abri (trou, tas de feuilles, vase,
cavité …) qui les protège du froid
Le ralentissement du métabolisme réduit la consommation des
réserves ou des aliments à une période où ils sont peu abondants.
Lézard des murailles l’été
o Les homéothermes hibernants
L’ours, les marmottes, les loirs, les hérissons… s’endorment dans des
abris protégés et aménagés (mousse, herbes sèches…). On dit qu’ils
hibernent. Leur température corporelle baisse, leur consommation
d’oxygène diminue de 99%, leur rythme cardiaque est de quelques
battements par minute. Il y a donc un ralentissement du métabolisme…
A l’automne, des réserves ont été stockées sous forme de graisse. Au
réveil, ces réserves ont été consommées et les animaux ont
considérablement maigri.
Marmotte
Loir
Un réveil rapide a lieu régulièrement tous les 15 jours environ pour leur
permettre de vider leur vessie.
Lors de l’hibernation, le passage à la vie ralentie constitue donc une
économie d’énergie par une baisse du métabolisme. Elle permet à
l’animal de supporter les rigueurs de l’hiver.

Certains restent actifs et s’adaptent
Pour les non-migrateur et les non-hibernant, l’hiver est une saison difficile. Ils
doivent :
o se protéger du froid : la fourrure s’épaissit, le plumage se densifie,
une couche de graisse sous la peau les isole thermiquement
o trouver de la nourriture : en se rapprochant des habitations, en
modifiant leur régime alimentaire, en utilisant des réserves constituées
à l’automne….
b – Chez les végétaux
Chez les végétaux, la belle saison (printemps, été) est une période de
croissance et de reproduction.

Les arbres à feuilles caduques (chênes, hêtres, pommiers, noisetiers…)
perdent leurs feuilles à l’automne. Il y a donc un arrêt de la photosynthèse et
de la circulation de sève. Ils sont en vie ralentie. Les bourgeons sont
protégés du froid par des écailles dures et imperméables. Au printemps, ils
éclosent libérant une tige portant des feuilles.
écailles
duvet
premières feuilles

Les arbres qui conservent leurs feuilles (pins, sapins, houx…) ont aussi un
ralentissement de leur activité.

Les plantes à bulbes (oignon, jacinthe, tulipe…) passent la mauvaise saison
dans le sol sous cette forme de vie ralentie. Le bulbe est formé d’écailles
charnues gorgées de réserves placées autour d’un bourgeon. Au printemps,
le bourgeon éclot et une tige feuillée apparaît. Les réserves servent à nourrir
la plante tant que les racines et les feuilles ne sont pas suffisamment
développées pour assurer la nutrition.
Pendant la période de vie active, le bulbe initial est vide de réserves. Un
nouveau se développe et il sera la seule partie de la plante qui subsistera
dans le sol quand les parties aériennes seront mortes.
Le bulbe assure la continuité de la plante d’une année sur l’autre. Les plantes
à bulbes, à rhizomes (tiges souterraines), à tubercules (tiges souterraines
gorgées de réserves) sont donc des plantes vivaces.
Tubercule de pomme de terre avec germes
Croissance du germe (feuilles)
Rhizome de Sceau de Salomon

Les plantes annuelles occupent leur milieu une partie de l’année seulement.
Elles disparaissent totalement l’hiver après avoir produit des graines qui
germent au printemps quand les conditions sont favorables. Les nouvelles
plantes produisent des fleurs à l’origine de nouvelles graines.
1 – Cotylédon
2 - Radicule
3 – Premières feuilles
4 - Tégument
Plantule
4 – Les relations trophiques
a – Connaître les régimes alimentaires des animaux
Le régime alimentaire d’un animal est : ce qu’il mange.
Les régimes alimentaires sont variés :
- les zoophages ou carnivores, mangent des animaux
- les phytophages ou végétariens mangent des végétaux
- les omnivores mangent des végétaux et des animaux
Une plus grande spécialisation dans le régime peut exister :
- les granivores mangent des graines
- les insectivores mangent des insectes
- les piscivores mangent des poissons
- les frugivores mangent des fruits
- les nectarivores se nourrissent du nectar des fleurs
- les herbivores mangent de l’herbe…
On peut déterminer le régime alimentaire d’un animal à partir des restes de
ses repas, de ses crottes, de ses déchets…

Exemple des restes de repas
Ils permettent de déterminer le régime alimentaire d’un animal et inversement
ils permettent de déterminer que animal a consommé.

Exemple des pelotes de réjection
Pelote de réjection
Identification des crânes
b – Les relations alimentaires entre les espèces
 La chaîne alimentaire
Une chaîne alimentaire est la succession d’êtres vivants dont chacun est
mangé par le suivant.
Elle est notée ainsi :
Feuille de chou  chenille  mésange
La flèche  signifie « est mangé par ». En réalité, elle symbolise le transfert
d’énergie. (Les enfants ont tendance à la mettre dans l’autre sens, montrant le
mouvement du prédateur vers la proie)
Chaque chaîne démarre toujours par un végétal chlorophyllien = producteur
(producteur de matière organique à partir de matière minérale). Il est suivi par
un végétarien. Le nombre de maillon est variable.
Le nombre de maillon séparant un organisme du végétal indique son niveau
trophique :
Producteur  Consommateur primaire  consommateur secondaire

Le réseau alimentaire
Le réseau alimentaire est l’ensemble des chaînes alimentaires présentant un
ou plusieurs maillons communs.

La pyramide des masses
En pesant la nourriture d’un animal et son augmentation de masse, on
s’aperçoit qu’il y a une perte importante, surtout chez les végétariens (+ chez
les homéothermes que chez les hétérothermes).
Les aliments sont source de matière première pour la construction du corps et
pour la fabrication d’énergie. Une partie est éliminée dans les excréments.
Les différents niveaux d’une chaîne peuvent être représentés soit par leur
nombre, soit par leur masse. Il y a une diminution à chaque niveau trophique.
Cette représentation a donc la forme d’une pyramide.
Dans un milieu en équilibre, la masse d’un niveau trophique reste stable.
5 – L’action de l’homme
Nos ancêtres, pendant la préhistoire, étaient des chasseurs-cueilleurs. Ils avaient
peu d’influence sur l’environnement.
La sédentarisation, le défrichement, l’agriculture et surtout les progrès techniques et
l’accroissement de la population ont perturbé les équilibres naturels.
Assurer la protection de l’environnement est devenu indispensable. Les programmes
insistent sur ce point.
a – Actions sur les milieux naturels
- utilisation des ressources
 prélèvement de nourriture : chasse, pêche (la surpêche
provoque actuellement la raréfaction ou la disparition de
certaines espèces)…
 utilisation de matière première : minerais, charbon, pétrole,
bois, eau…. Il est important de tenir compte des stocks et/ou
de connaître le taux de renouvellement pour éviter les
pénuries.
- destruction des milieux naturels
 incendies accidentels ou volontaires (installation de cultures,
de pâturages…)
 destruction du couvert végétal. Si elle est suivie de l’érosion
du sol (pluies tropicales par exemple), la végétation ne peut
se réinstaller et il y a désertification.
 Pollutions
 Des océans par les hydrocarbures (involontairement
lors de collisions par exemple ou volontairement par
nettoyage des cuves en haute mer = dégazage)…

Des nappes phréatiques par les nitrates (engrais, lisier
de porc…), par les pesticides (insecticides,
désherbants, fongicides…)…
 Des chaînes alimentaires : les pesticides, les métaux
lourds… qui ne sont pas éliminés s’accumulent dans
les organismes et leur taux augmente à chaque
maillon de la chaîne. Le dernier maillon est intoxiqué,
disparaît….
Ex : les jeunes hirondelles meurent quelques jours
après l’épandage d’insecticide
Ex : l’accumulation de PCB (issus de l’industrie
pétrolière) dans la graisse des phoques rend les mâles
stériles et provoque des naissances prématurées pour les
femelles.
Ex : le mercure rejeté dans l’eau s’accumule dans
les poissons. Le thon qui est en fin de chaîne en contient
plus. Dans l’organisme de l’homme qui mange du thon, il
provoque des malformations fœtales, des avortements
spontanés…
 De l’atmosphère par les rejets industriels, les gaz
d’échappement…
Introduction d’espèces nouvelles
Par destruction ou par remplacement d’un maillon du réseau
alimentaire, cette introduction peut mettre l’équilibre en danger.
-
La biodiversité est une richesse. La disparition d’une espèce compromet l’avenir. En
effet, elle aurait pu être précieuse pour l’industrie pharmaceutique, pour l’agriculture
en cas de changement climatique…
b – Protection des milieux naturels
- Lutte contre les pollutions
- Gestion des déchets
- Reboisement
- Création de zones protégées (parcs nationaux, réserves…)
- Protection des espèces animales et végétales en voie de disparition
C’est par la connaissance et donc par l’éducation que cette protection sera
réellement efficace.
Activités possibles :
- Inventaire des animaux et végétaux de la cour de l’école
- Récolte ou dénombrement dans un périmètre délimité
- Mesure des facteurs physiques du milieu
- Comparaison de milieux différents
- Sortie en forêt, au bord de la mer…
- Elevages (cloportes, vers de terre, cloportes, escargots, fourmis….)
- Récoltes de feuilles, classification, détermination…
- Suivre un arbre ou une plante au cours des saisons
- A partir d’observations, de livres ou de films décrire comment les animaux vivent
tout au long de l’année
- Classer des images pour constituer une chaîne alimentaire
- Décrire les événements arrivés dans une chaîne
- Ecrire une chaîne avec les bons symboles
- Ecrire le réseau alimentaire dans un milieu (arbre, prairie…)
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