I. INTRODUCTION : Rapport entre Science Politique et science
§ 1 : Qu’est-ce que la science ? La science politique en est-elle une ?
On peut avoir des doutes légitimes si on la compare avec les sciences dures (physiques, chimie,
maths...) :
- Il n’y aurait pas de lois universelles, pas de liens de causalité évidents, on ne peut pas prévoir
un résultat = faible capacité de prédiction
- Les sciences sociales sont beaucoup moins créditées d’une valeur scientifique par l’opinion
publique
- Flotte l’idée d’un apport subjectif qui pourrait invalidés les données de départ
A. Les critères de la science dans les sciences dures
Dans la pensée grecque, le mot science revêt 2 aspects ; elle s’oppose à la technique (réalisations
faites grâce à la science) et à la doxa (l’opinion).
Elle s’oppose à la technique d’abord car les réalisations que permet la science ne sont pas des
sciences. Souvent, l’opinion croit plus en la technique qu’en la science. Aujourd’hui, à l’époque de la
postmodernité
, il y a une sorte de désaffection désabusée de la science. En effet, il subsiste
beaucoup de problèmes non résolus qui entraine cette méfiance, cette perte de foi. Cela est dut en
partie à un certain relativisme des progrès apportées par la science mais aussi parce que parfois,
celle-ci n’est pas synonyme de progrès dans l’opinion (ex : les OGM, la génétique, le nucléaire...)
Elle s’oppose ensuite à la doxa, l’opinion ; hypothèse dégagée à l’époque de PLATON, dans son
dialogue avec PROTAGOAS. Ce dernier estime que l’être humain est la mesure de toutes choses,
quelles sont telles qu’elles apparaissent aux hommes (la température serait fixée par exemple selon
les personnes, selon si elles sont plus ou moins frileuses).
Platon, lui, estime au contraire que la démarche scientifique doit justement rompre avec les
préjugés, les sensations, l’opinion en somme (ce n’est pas par ce qu’on a l’impression, la sensation
que le soleil tourne autour de la Terre, que ceci est vrai...)
Aujourd’hui c’est la conception de Platon qui l’emporte, appuyé plus tard par Aristote pour qui la
science est universelle et donc différente de l’opinion.
Pour avoir une définition plus récente, BARTHOLY disait dans son petit précis d’épistémologie que
« la science est une connaissance discursive, établissant des rapports nécessaires entre les objets
d’un langage, entre les phénomènes physiques et entre les faits humains. »
« Rapports nécessaires » : déterminismes, liens de causalités.
« Connaissance discursive » : dans quelle mesure la Sc. Po est-elle une science au sens de la
physique ? (faits humains/faits physiques)
On distingue trois époques : l’époque empirique jusqu’à la Révolution, l’époque de la modernité, des lumières
à la fin de la 2nd guerre mondiale et l’époque de la postmodernité.