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La ronce est également une grande pourvoyeuse de nectar et de pollen, et les abeilles
apprécient ses fleurs qui apparaissent à partir du mois de mai et qu’elles retrouvent au mois
d’août. Le miel de ronce est apprécié.
Une autre utilisation de la ronce : les ruches du pays vannetais sont faites en paille de seigle,
l’armature est faite avec des ronces, ensuite les ruches sont recouvertes de bruyère sèche et de
mottes de terre pesante ( En Bretagne morbihannaise H.F Buffet 1947)
De la ronce allons au roncier.
Dans un texte de Maryvonne Abraham ethnologue « les plantes au fil des saisons », elle nous
rapporte une pratique près de Pontivy, où pour éviter le vol de beurre, on plaçait au dessus de
la porte de l’étable une ronce ayant des racines aux deux extrémités et on offrait deux sous
aux âmes du Purgatoire (revue des Traditions populaires 1896); une autre pratique , ailleurs,
était de garnir le beurre fraîchement barattée de feuilles de ronce pour éloigner le mauvais sort
(Le foyer breton Emile Souvestre)
La ronce est donc celle qui empêche le passage.
Dans un autre récit plus complexe , toujours du même auteur , elle nous parle « du roncier
des aboyeuses de Josselin » où l’on retrouve le roncier dans sa fonction de barrage, de
passage entre deux mondes.
A l’origine du culte de Notre Dame du Roncier de Josselin est la guérison en l’an 808 d’une
petite aveugle qui vit dans ce roncier une statue brillante de la Vierge.
Ce même récit se retrouve à Rostrenen ( rose cueillie entre les ronces) , à Saint-Gilles-
Pligeaux et Saint-Quay-Portrieux en Côtes d’Armor ; avec le houx à Notre Dame du Houx à
la Houssaye à Pontivy (En Bretagne morbihannaise H.F Buffet 1947), mais à cet endroit
l’origine n’est pas connue, avec la terre à Sainte- Anne -d’Auray, avec un chêne à
Moncontour et à Rochefort-en-Terre parmi des troncs d’arbre.
Maintenant quel est le rapport entre le roncier miraculeux et les Aboyeuses de Josselin ?
Tout d’abord la légende des laveuses de Josselin.
Un jour de la fête de la Vierge, des laveuses lavent près d’une fontaine. Une mendiante passe
et leur demande du pain.
Les laveuses refusent et lâchent leur chien contre la mendiante : celle-ci qui se révèle alors
être la Vierge les maudit ainsi que leur descendance, prédisant qu’elles aboieront à certaines
époques de l’année et que seule Elle-même pourra les guérir.
Dans la tradition celtique, ceux sont les laveuses qui assurent le passage des morts dans
l’Autre monde, tout comme l’est le chien , un passeur de mondes.
Maryvonne Abraham conclue en nous disant : »le chien passeur, les laveuses qui aboient
comme le chien, le roncier qui défend le passage comme le chien , nous dit que la Vierge du
Roncier signifie aux laveuses bretonnes que c’est Elle qui maîtrise le passage et qu’il est
nécessaire que celles-ci le reconnaissent.
Un clin d’œil , Josselin est frontière entre les langues gallèse et bretonne, c’est à Josselin que
réside la famille de Rohan à laquelle une tradition attribue comme ancêtre mythique Konan
Mériadec ( le nom « Konan » signifie guerrier, chien)
Juste dire que les transes aboyeuses n’ont disparu que vers les années 1950
Le » roncier passage » se retrouve également dans le conte de la Belle au bois dormant.