II. Le fonctionnement cognitif du TOC
Les biais cognitifs
Biais mnésique
Augmentation des performances mnésiques due à la nature particulière de certains
items à mémoriser ou à la condition dans laquelle le sujet doit mémoriser les items.
Expérience de Radomsky et Rachman (1999) : 10 patients TOC (contamination/laveurs),
10 patients anxieux et 20 sujets contrôles étudiants. Evaluation de la dépression, de l’anxiété
et échelle TOC (MOCI).
50 objets facilement nommables sachant que 25 objets sont contaminés et 25 non
contaminés. L’expérimentateur peut contaminer par l’intermédiaire d’un chiffon les objets.
Tests de mémoire classiques : rappel de tous les objets étudiés et dans la pièce mesure de
l’anxiété pour chaque objet + mesure du souvenir de la contamination (ou pas) des objets.
Hypothèses : patients TOC auraient une meilleure mémoire des objets contaminés que
des objets non contaminés. Ce biais de mémoire sera observé en lien avec une augmentation
de l’anxiété rapportée suite au contact avec l’objet. Les différences de mémoire observées
entre les différents groupes de sujets ne s’expliquent pas par une différence de capacité
mnésique.
Résultats : chez le groupe contrôle, pas de différence entre les objets contaminés ou
non, de même pour les patients anxieux. Mais les patients TOC rappellent plus d’objets
contaminés que d’objets non contaminés. Mais pas de différence au niveau de tous les objets
rappelés. La différence est qualitative. Effet global de la nature de l’objet : plus d’anxiété pour
les objets contaminés que non contaminés quels que soit les sujets. Mais les patients TOC
expriment une forte anxiété face aux objets qu’ils soient contaminés ou non. Quel que soit le
groupe tous les sujets mémorisent bien le fait que l’objet a été contaminé ou non (mémoire de
source = information qui entoure l’objet). Réussite équivalente dans les tests de mémoire
classiques pour tous les sujets.
Expérience de Radomsky, Rachman, Hammond (2001) : patients TOC vérificateurs, effet
de la responsabilité (importance de la vérification et du contrôle) et plus particulièrement de la
responsabilité exagérée (conséquence de la non vérification).
Hypothèses : plus la responsabilité associée à la vérification est grande plus le biais de
mémoire pour les informations menaçantes est important. Pas de responsabilité et pas de biais
de mémoire.
Réalisation d’une vérification avec peu ou beaucoup de responsabilité associée.
Consigne de mémoriser. La vérification et les informations en lien avec elle.
Résultats : mesure du sentiment de responsabilité et mesure de l’anxiété associée
(échelles de 0 à 100). Si responsabilité importante le sentiment de responsabilité est plus
importante. La mémoire des informations qui entourent la vérification est meilleure quelle que
soit la situation de responsabilité. Biais de mémoire plus marqué pour la haute responsabilité.