Troubles obsessionnels
compulsifs
Troubles anxieux : attaque de panique, les phobies, l’état de stress post-traumatique, stress
aigu et les TOC.
I. Le TOC
Définition
Se caractérise par des obsessions (entraînant une anxiété ou une souffrance marquée) et/ou
les compulsions (qui servent à neutraliser l’anxiété).
- Obsessions : idées, pensées récurrentes ou impulsions persistantes qui apparaissent de
manière répétitive et qui sont vécues comme intrusives et inappropriées et qui
entraînent une souffrance ou tout au moins une anxiété. Ex. : doutes répétés, pensées
récurrentes de contamination, besoin d’ordre.
- Compulsions : comportements répétitifs ou des actes mentaux (des pensées) qui sont
réalisés dans le but de réduire ou de prévenir l’anxiété ou la souffrance causée par les
obsessions. Ex. : se laver les mains, mettre en ordre, prier, compter, répéter les mots…
Ne donnent pas de plaisir ou de satisfaction aux patients.
On définit différents types d’obsessions :
- Contamination.
- Pensées agressives.
- Symétrie et exactitude.
- Peurs somatiques.
- Représentations sexuelle.
59% des patients ont plusieurs types d’obsessions.
On définit également différents types de compulsions :
- Vérification.
- Rituels de lavage.
- Rituels de comptage.
41% des patients ont plusieurs types de compulsions.
Autres caractéristiques :
- Conscience du trouble : aucun déficit du traitement de l’information en termes de
réalité. Aucune modification de la perception de l’environnement.
- Répercussion sur la vie quotidienne.
- Perturbation du fonctionnement général.
Les symptômes : grandes diversité et complexité de la symptomatologique du TOC. Modèles à
4 facteurs :
- Contamination/lavage.
- Collectionnisme.
- Ordre/symétrie.
- Pensée agressive/vérification.
Données épidémiologiques
Pathologie rare (maximum 8% de la population, varie selon les outils d’évaluation
utilisés et des pays). Seulement 1/3 des personnes présentant un TOC sont diagnostiquées.
Puisque certaines obsessions et compulsions sont peu gênantes. Sentiment de honte ressenti
par les patients et donc ils n’en parlent pas. Difficulté de l’évaluation en présence de troubles
comorbides (troubles de l’humeur notamment la dépression à 30%, phobies spécifiques,
dépendance à des substances et la schizophrénie).
Pathologie qui débute durant l’adolescence. Si elle commence tôt, plus fréquent chez
les garçons, alors que si elle commence tard, plus fréquent chez les filles. Evolution chronique
et exacerbation des symptômes pendant des périodes de stress. Egalement réparti entre les
hommes et les femmes, mais :
- Obsessions agressives et rituels de lavage plus fréquentes chez les femmes.
- Obsessions sexuelles et symétrie plus fréquentes chez les hommes.
Ne pas confondre les TOC avec les ruminations dans la dépression, l’hypochondrie, troubles
des conduites alimentaires…
Critères du DSM IV
Il faut l’existence d’obsessions ou de compulsions. Il faut la conscience du sujet et qu’il
souffre de ses symptômes.
II. Le fonctionnement cognitif du TOC
Les biais cognitifs
Biais mnésique
Augmentation des performances mnésiques due à la nature particulière de certains
items à mémoriser ou à la condition dans laquelle le sujet doit mémoriser les items.
Expérience de Radomsky et Rachman (1999) : 10 patients TOC (contamination/laveurs),
10 patients anxieux et 20 sujets contrôles étudiants. Evaluation de la dépression, de l’anxiété
et échelle TOC (MOCI).
50 objets facilement nommables sachant que 25 objets sont contaminés et 25 non
contaminés. L’expérimentateur peut contaminer par l’intermédiaire d’un chiffon les objets.
Tests de mémoire classiques : rappel de tous les objets étudiés et dans la pièce mesure de
l’anxiété pour chaque objet + mesure du souvenir de la contamination (ou pas) des objets.
Hypothèses : patients TOC auraient une meilleure mémoire des objets contaminés que
des objets non contaminés. Ce biais de mémoire sera observé en lien avec une augmentation
de l’anxiété rapportée suite au contact avec l’objet. Les différences de mémoire observées
entre les différents groupes de sujets ne s’expliquent pas par une différence de capacité
mnésique.
Résultats : chez le groupe contrôle, pas de différence entre les objets contaminés ou
non, de même pour les patients anxieux. Mais les patients TOC rappellent plus d’objets
contaminés que d’objets non contaminés. Mais pas de différence au niveau de tous les objets
rappelés. La différence est qualitative. Effet global de la nature de l’objet : plus d’anxiété pour
les objets contaminés que non contaminés quels que soit les sujets. Mais les patients TOC
expriment une forte anxiété face aux objets qu’ils soient contaminés ou non. Quel que soit le
groupe tous les sujets mémorisent bien le fait que l’objet a été contaminé ou non (mémoire de
source = information qui entoure l’objet). Réussite équivalente dans les tests de mémoire
classiques pour tous les sujets.
Expérience de Radomsky, Rachman, Hammond (2001) : patients TOC vérificateurs, effet
de la responsabilité (importance de la vérification et du contrôle) et plus particulièrement de la
responsabilité exagérée (conséquence de la non vérification).
Hypothèses : plus la responsabilité associée à la vérification est grande plus le biais de
mémoire pour les informations menaçantes est important. Pas de responsabilité et pas de biais
de mémoire.
Réalisation d’une vérification avec peu ou beaucoup de responsabilité associée.
Consigne de mémoriser. La vérification et les informations en lien avec elle.
Résultats : mesure du sentiment de responsabilité et mesure de l’anxiété associée
(échelles de 0 à 100). Si responsabilité importante le sentiment de responsabilité est plus
importante. La mémoire des informations qui entourent la vérification est meilleure quelle que
soit la situation de responsabilité. Biais de mémoire plus marqué pour la haute responsabilité.
On observe un biais mnésique chez les patients TOC en faveur des stimuli en lien avec leurs
préoccupations.
Biais attentionnel
Les patients TOC dirigeraient davantage leur attention vers certains objets (attention
sélective). Sélectionner les informations pertinentes au détriment d’informations non
pertinentes.
Expérience en écoute dichotique : les mots cibles menaçants sont plus rapidement
détectés que les mots cibles non menaçants.
Expérience en stroop émotionnel : les sujets anxieux mettent plus de temps pour
donner la couleur de l’encre des mots menaçants que celles des mots neutres.
Expérience de Foa et al. (1993) : TOC laveurs et TOC non laveurs + sujets contrôles.
Epreuves de stroop modifié : mots menaçants en lien avec la contamination, mots anxieux,
mots neutres, non-mots.
Mesures : temps de latence de réponse des mots neutres temps de latence de
réponse des mots menaçants.
Les TOC laveurs ont des temps de latence plus longs pour les mots menaçants de
contamination et les TOC non laveurs ont des temps de latence plus longs pour les mots
menaçants. Traitement sélectif des informations en lien avec leurs préoccupations.
Lien significatif avec la symptomatologie et corrélations significatives entre le biais
attention et l’importance des symptômes. On observe un biais attentionnel chez les patients
TOC en faveur des stimuli en lien avec leurs préoccupations. Une attention excessive ou un
déficit d’inhibition ?
Le déficit d’inhibition
Les capacités d’inhibition : empêcher des informations ou des actions non pertinentes
de perturber la tâche en cours.
Des arguments en faveurs du déficit issus à la fois de recherches comportementales et
en neuroimagerie. Quelles tâches ? Stroop, hayling test (inhibition verbale : terminer des
phrases par les mots justes puis on demande au sujet de terminer la phrase par un mot qui ne
convient pas) et negative priming.
Expérience de Bannon et al. (2002) : inhibition cognitive/inhibition comportementale, motrice.
Difficulté à inhiber des pensées ou des actions dans les TOC. Patients TOC et patients anxieux.
- Epreuve d’inhibition motrice : Go/NoGo (appuyer ou non sur un bouton), on fait
apprendre des stimuli Go (lettres majuscules de différentes couleurs) et des stimuli
NoGo (d’autres lettres d’autres couleurs).
- Epreuve d’inhibition cognitive : stroop.
Résultats :
- Inhibition motrice : les patients TOC font plus d’erreurs, les sujets font plus d’erreurs
dans la condition NoGo. Les patients TOC font encore plus d’erreurs dans la condition
NoGo. Notamment les patients font davantage d’erreurs pour les NoGo coûteux (plus
difficiles).
- Inhibition cognitive : pas de différence dans les blocs 1 et 2 entre les deux groupes de
patients. Dans le bloc 3 (interférence) les sujets TOC font plus d’erreurs et ils sont plus
lents.
Les patients TOC présentent des déficits d’inhibition cognitive et comportementale.
Etude de Penades et al. (2007) : comparaison des mécanismes d’inhibition avec le
même type d’épreuves en abordant les aspects cognitifs et moteurs. Tâche de Go/NoGo
(inhibition motrice), tâche de stop signal (appuyer en fonction de l’orientation du stimulus mais
quand il y a un stimulus autre on doit arrêter sa réponse, on initie forcément la réponse, taux
d’inhibition motrice en faisant varier le délai d’apparition de cet autre stimulus) et tâche de
stroop (orientation droite ou gauche mais avec une apparition à droite ou à gauche).
- Tâche Go/NoGo : pourcentage de BR des patients est inférieur à celui des sujets
contrôles.
- Tâche stop : TR plus lents et plus d’omissions pour les patients que pour les sujets
contrôles.
- Tâche stroop : effet d’interférence plus important, plus d’erreurs pour les items
incongruents et plus d’omissions.
Corrélations significatives entre le score MOCI et le pourcentage d’inhibition du Go/NoGo,
l’effet d’interférence au stroop (pas avec les mesures du stop test). Cette inhibition pourrait
maintenir ou mettre en place les symptômes.
Le déficit de mémoire
Le doute pathologique : caractéristique essentielle du TOC. C’est une difficulté dans la
capacité de savoir (Rapoport, 1989). Surtout chez les patients TOC vérificateurs. L’incertitude
mnésique selon Freud aide à la formation de symptômes.
Le patient douterait d’avoir réalisé l’action parce qu’il présente des difficultés à se
souvenir d’avoir réalisé cette action.
Méta-analyse de Woods et al. (2002) : déficit de mémoire verbale, de mémoire non
verbale (plus de déficit). Déficit important dans la mémoire visuelle pour les patients TOC
vérificateurs.
Etude de Moritz et al. (2009) : picture word memory test. Items verbaux qui ont un faible
degré de concrétude et les items non verbaux ne présentent pas des items de la vie de tous les
jours. On demande au sujet de faire un rappel libre : écrire les mots ou dessiner les items.
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