MPSI Chapitre 29
CHAMP MAGNÉTOSTATIQUE
MOUVEMENT D’UNE PARTICULE CHARGÉE DANS LES CHAMPS
E
ET
B
29-1 Actions magnétiques subies par un faisceau de particules chargées, définition du champ
magnétostatique
29-1-1 Action d'un champ magnétostatique sur un faisceau d'électrons
Cette action a été étudiée à partir de 1891 par Joseph-John Thomson sur de qu'on appelait alors les
rayons cathodiques, faisceaux d'électrons émis par une cathode et se déplaçant dans urne ampoule de verre
où règne ion vide poussé.
Les faisceaux d'électrons sont sensibles aussi bien aux champs magnétiques créés par les courants
qu'à ceux qui sont dus aux aimants.
La force subie est à la fois orthogonale au champ magnétique et au vecteur vitesse des électrons.
On peut le vérifier avec l'expérience suivante
Un canon à électrons émet un faisceau d'électrons dans le vide, dans le champ magnétique créé par
des bobines d'Helmoltz. Ce champ est pratiquement uniforme entre les deux bobines de même rayon, de
même axe, parcourues par un même courant, dans le même mens de rotation, séparées par une distance égale
à leur rayon.
Si l'on oriente le champ parallèlement à la vitesse des électrons, aucune déviation du faisceau n'a lieu.
Si l'on oriente le champ perpendiculairement à la vitesse des électrons, le faisceau se courbe et forme
un cercle.
Si l'orientation du champ est quelconque, la trajectoire des électrons est hélicoïdale.
29-1-2 Définition du champ magnétostatique
Cette expérience, (que l'on étudiera plus en détail ultérieurement), permet de définir le champ
magnétique permanent (ou stationnaire) ou "champ magnétostatique" par la formule :
BvqF
L'unité SI de B est le tesla de symbole T.
T = N.C1.(m.s1)1 = kg.m.s2.A1.s1.m1s = kg.A1.s2.
En présence d'un champ électromagnétique la force totale subie par la charge ponctuelle q est la force
de Lorentz
BvEqF
.
La force magnétostatique intervient seule en l'absence de champ
E
, ce qui n'est possible que si
B
est
stationnaire, car toute variation dans le temps de
B
entraîne l'existence d'un champ
E
et réciproquement
(voir cours de math.spé.).
29-1-3 Le champ magnétique est un vecteur axial ou pseudo vecteur
La définition de
B
fait intervenir un produit vectoriel.
F
et
v
sont des "vecteurs vrais", leur sens a
une signification intrinsèque qui ne dépend pas d'une convention de l'espace. Le sens de
B
par contre n'est
défini que grâce à une convention d'orientation de l'espace : règle du trièdre direct, règle des trois doigts ou
règle du tire-bouchon.
Il en est de même pour un vecteur surface ou pour le moment d'une force ou d'un couple.
29-2 Mouvements de particules chargées dans des champs électrostatique et magnétostatique
29-2-1 Cas général
On ne s’intéresse qu’à une particule chargée se déplaçant dans le vide. Si les champs sont
suffisamment intenses, on peut le plus souvent négliger le poids de la particule devant la force de Lorentz.
La deuxième loi de Newton donne :
BvEqam
. La puissance développée par cette force
est :
vEqvBvEqvam ...P
. On voit que la puissance de la force magnétique est nulle.
La force électrique dérive de l’énergie potentielle Ep = q V, on a donc dEc = W = dEp = q dV et
en intégrant, la variation de l’énergie cinétique est :
 
 
21
2
1
2
2VVqvv
2
m
.
Seul le champ électrostatique peut modifier la norme de la vitesse de la particule. Le champ
magnétostatique n’agit que sur la courbure de la trajectoire.
29-2-2 Mouvement dans un champ électrostatique uniforme
C’est, en général, un mouvement parabolique car l’accélération est constante :
E
m
q
a
.
Exemple :
Un ion He2+ (particule , de charge q = 2 e et de
masse m = 4 u) arrive à t = 0 en O dans un champ
électrostatique uniforme
normal à sa vitesse en
O :
x0
0uvv
. Le champ électrostatique existe sur une
largeur d (mesurée sur Ox). La particule arrive en B sur un
écran situé à la distance D du point I de l’axe Ox,
d’abscisse
2
d
. On cherche l’ordonnée yB du point B.
y
uE
u2
e
E
u4e2
a
est constante donc :
yx0
0u
u2
eEt
uvtavv
.
Donc x = v0 t et y =
u4
eEt2
=
22
2
0
Kxx
uv4
eE
:
La trajectoire, de O jusqu’à la sortie du champ en A est une parabole de sommet O, d’axe de
symétrie Oy.
En A, la tangente, qui sera la trajectoire de A jusqu’au point B (mouvement rectiligne uniforme car il
n’y a plus de force), a pour coefficient directeur
Kd2Kx2
dx
dy A
A
, son équation est
Kd2
xx yy
A
A
soit
Kd2
dx Kdy2
. Elle coupe l’axe des x au point de coordonnées y = 0 et x =
2
d
Kd2
Kd
d2
, c’est-à-dire
au point I. On a donc
IH
IK
y
y
A
B
soit
2
d
D
Kd
y
2
B
et
KDd2yB
2
0
uv2
eEDd
.
29-2-3 Mouvement dans un champ magnétostatique uniforme
L’accélération est
Bv
m
q
a
donc elle est normale au vecteur vitesse. Les variations élémentaires
du vecteur vitesse sont donc normales à celui-ci. Le mouvement est uniforme.
Considérons une particule de charge q et de masse m, entrant en O avec la vitesse
0
v
dans le champ
magnétostatique
uniforme, à la date t = 0.
O
A
I
B
D
d
E
0
v
A
v
x
y
HK
O
A
I
B
D
d
E
0
v
A
v
x
y
O
A
I
B
D
d
E
0
v
A
v
x
y
HK
On choisit de prendre l’axe Oy dans le plan
0
v,B
, dans le sens de
0
v
. Les conditions initiales sont
donc : x0 = y0 = z0 = 0 et
0x0
,
0y0
,
0
z
.
L’accélération est
xyzzyx uyux
m
qB
uuzuyux
m
qB
Bv
m
q
a
d’où les
équations différentielles du mouvement :
tzzzz0z
x
m
qB
y
y
m
qB
xy
m
qB
x
00
0y
m
qB
y2
.
On obtient
t
m
qB
sinHt
m
qB
cosKy
avec K = y0 = 0 et
t
m
qB
cos
m
qB
Hy
et
qB
ym
H0
donc
t
m
qB
sin
qB
ym
y0
d’où
t
m
qB
sinyx 0
et, en intégrant de 0 à t :
1t
m
qB
cos
qB
ym
x0
.
t
m
qB
cos1
qB
ym
x0
,
t
m
qB
sin
qB
ym
y0
,
tzz 0
.
On nomme pulsation cyclotron la pulsation
m
Bq
.
Si q > 0,
m
qB
,
 
tcos1
y
x0
,
 
tsin
y
y0
,
tzz 0
.
La projection P de M sur le plan xOy décrit la courbe d’équation cos2(t) + sin2(t) = 1 soit :
2
0
2
2
0
2
0
2
0
y
y
y
x1
y
y
1
y
x
: cercle d’équation (x xC)2 + (y yC)2 = R2 de
rayon
0
y
R
soit
qB
ym
R0
, de centre C, avec
0yC
et
0
Cy
x
soit
RxC
.
Le vecteur
CP
, de coordonnées x = R cos(t) et y = R sin(t) s’écrit donc :
yx u)tsin(u)tcos(RCP
. Il tourne à la vitesse angulaire
z
u
soit
z
u
m
qB
.
La projection de M sur Oz a un mouvement rectiligne uniforme. La trajectoire est une hélice. Le
mouvement est hélicoïdal uniforme.
Les équations paramétriques de la trajectoire sont donc, avec
CP,COt
:
x = R (1 cos), y = R sin et
0
z
z
. Le pas de l’hélice est
0
z
p
(en m.rad1).
Le dessin ci-dessous correspond au cas où q > 0 et
0z0
.
On traitera de même le cas où q < 0.
Cas particuliers : Si
Bv0
soit
0z0
, le mouvement est circulaire uniforme.
Si
B//v0
soit
0y0
, le mouvement est rectiligne uniforme.
29-3 Loi de Biot et Savart
La loi de Biot et Savart permet de calculer par intégration
le champ magnétique créé par un courant filiforme.
Soit une ligne (nécessairement fermée, mais pouvant
comporter des dérivations...), parcourue par un courant
stationnaire d’intensité algébrique i, en régime stationnaire (ou en
ARQS). La portion élémentaire
Pd
de , orientée dans le sens de
la flèche qui définit la convention algébrique pour i, crée au point
M un champ magnétostatique élémentaire :
3
0PMPMPdi
4
µ
Bd
: Loi de Biot et Savart.
Le circuit crée donc en M le champ magnétostatique
)( 3
0PMPMPdi
4
µ
B
.
µ0 est la perméabilité magnétique du vide. Son unité SI est, d’après la formule de Biot et Savart :
T.m.A1 = kg.A2.s2.m, or le henry est (avec
dt
di
Lu
et Ep = qV) :
H = V.s.A1 = (J.C1).s.A1 = kg.m2.s2.A1s-1.s.A1 = kg.A2.s2.m2. L’unité SI de perméabilité
magnétique est donc le henry par mètre.
La valeur de la perméabilité magnétique du vide est
17
0m.H10.4µ
.
Pour des courants surfaciques, l’élément de courant
Pdi
(en A.m) qui intervient dans la formule de
Biot et Savart sera remplacé par
dSjS
et pour des courants volumiques par
dj
(toujours en A.m).
29-4 Champ magnétostatique créé par un courant rectiligne dans un fil infiniment long
On utilisera les coordonnées cylindriques, avec l’axe Oz suivant le fil, orienté comme la flèche qui
définit la convention algébrique pour i, O dans le plan perpendiculaire au fil contenant le point M l’on
cherche le champ.
z
udzPd
et
zr uzurPM
.
Pi (> 0)
 
M
Bd
Pd
Pi (> 0)
 
M
Bd
Pd
C
O
y
x
z
0
v
B
M
P
C
O
y
x
z
0
v
B
M
P
 
2
3
2
2
3
0
2
3
22
zrz
0
r
z
1
dz
u
r4
irµ
zr
uzurudzi
4
µ
B
.
On pose
r
z
tanArc
donc z = r tan() et dz =
2
cos
dr
donc
 
2
2
0
2
22
3
0sin
r4 iµ
d
cos
cos
u
r4 i
B
.
u
r2 iµ
B0
.
On voit que le champ est orthoradial, les lignes de champ
sont les cercles centrés sur le fil, dans les plans perpendiculaires
au fil.
Le sens du champ est donné par différentes règles :
Règle de l’observateur d’Ampère : un observateur couché
sur le fil, le courant circulant de ses pieds vers sa tête et regardant
le point M voit le champ orienté vers sa gauche.
Règle du tire-bouchon de Maxwell : un tire-bouchon ayant
un pas à droite, tourne dans le sens des lignes de champ s’il
avance dans le sens du courant.
29-5 Propriétés du champ magnétostatique
29-5-1 Existence et continuité du champ magnétostatique
La formule de Biot et Savart permet de prévoir que le champ magnétostatique n’est pas défini en un
point d’une ligne où passe du courant, sa norme tend vers l’infini sur la ligne où passe le courant..
En fait, les courants linéaires ne constituent qu’une approximation pour des courants volumiques
passant dans des fils de petite section et dans la réalité, le champ magnétique est défini partout, à l’intérieur
comme à l’extérieur de la distribution volumique de courant. Dans l’approximation des courants surfaciques,
courants volumiques passant dans des couches minces, on constate une discontinuité du champ
magnétostatique.
29-5-2 Symétries et invariances
Sur l'exemple du champ créé par un courant rectiligne infini, on voit que la distribution du courant est
invariante par rotation autour de Oz et qu'il en est de même pour le champ magnétostatique. On voit aussi
que la distribution du courant est symétrique par rapport à tout plan contenant Oz mais que le champ est
antisymétrique par rapport à ces plans. Enfin, la distribution du courant est antisymétrique par rapport à tout
plan perpendiculaire à O mais le champ est symétrique par rapport à ces plans.
On admettra les propriétés suivantes :
Toute invariance de la distribution de courant par rotation ou par translation implique la même
invariance pour le champ magnétostatique.
Tout plan de symétrie pour la distribution de courant est un plan d’antisymétrie pour le champ
magnétostatique.
Tout plan d’antisymétrie pour la distribution de courant est un plan de symétrie pour le champ
magnétostatique.
On notera bien la différence avec le champ électrostatique; elle provient du caractère axial du vecteur
B
.
29-6 Théorème d'Ampère
Dans le cas du champ créé par un courant rectiligne infini, le long de la circonférence Γ de centre O et
de rayon r, orientée dans le sens trigonométrique, la circulation du champ magnétostatique est :
iudru
r2 i
MdB 0
2
0
0..
C
i (> 0)
M
P
z
O
B
Pd
i (> 0)
M
P
z
O
B
Pd
1 / 6 100%
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