3
L’Economie Sociale et Solidaire contribue une sorte de laboratoire de
l’innovation puisqu’elle repose sur l’association de personnes qui se mobilisent
généralement pour relever le défi des aspirations et des besoins non satisfaits
par le marché ou l’Etat, ou par les deux ce qui la contraint à innover. (Greffe
2003, Levesque 2004, Boutillier, Decailot et alii 2002) (B. Enjolras, 2002).
L’économie sociale est constituée par des organisations sociales ou des
entreprises collectives consolidées ou en émergence appartenant aux secteurs
coopératif, mutualiste ou associatif. Cette économie se différencie de
l’économie privée ou publique. Elle repose sur l’engagement citoyen à partir
duquel sont actualisées des aspirations individuelles et collectives et sont
expérimentées des solutions socio-économiques novatrices en réponse à des
problèmes sociaux et économiques.
1. POLITIQUES SOCIALES, INNOVATIONS, EVALUATION ET
ORGANISATIONS NON LUCRATIVES
Les transformations de l’Etat-providence et de l’Etat régulateur mènent
à développer des montages mixtes qui associent des instruments de l’économie
publique avec d’autres instruments du secteur privé et de l’économie sociale
(Monnier et Thirry, 1997).
En ce sens, il s’agit d’évaluer les entreprises d’économie sociale comme autant
de « périmètres de solidarité » participant à une architecture d’ensemble de
l’intérêt général. (Bernier, Bouchard, Lévesque, 2003)
Dans cette optique, les démarches évaluatives peuvent permettre de mieux saisir
la spécificité de l’Economie Sociale, notamment, rendre visible sa contribution
à la définition de l’intérêt général, en tant qu’intérêt public, en tant qu’intérêt
collectif des communautés et en tant qu’intérêt commun des personnes
associées aux organisations de l’économie sociale. (Bouchard, Bourque,
Lévesque, 2001 ; Patenaude, 2001)
L’évaluation peut être plus qu’un bilan ex-post des réalisations mais un
processus ex ante de choix objectifs et de planification des activités.
L’évaluation se décline en au moins trois dimensions. (Marie J Bouchard) La
dimension organisationnelle recouvre la performance particulière des
entreprises d’Economie Sociale en termes d’efficacité, de productivité, etc. La
dimension d’utilité sociale concerne les impacts qui ont une valeur ajoutée
caractéristique à l’Economie Sociale, tels les effets structurants sur le secteur ou
sur le territoire, la mobilisation du milieu, les partenariats avec les autres acteurs
sociaux, effets de redistribution…