3. Arrivée des convois à Auschwitz-Birkenau
Les déportés, hommes, femmes et enfants, arrivaient de toute l’Europe, entassés par centaines dans
des wagons de marchandise verrouillés pendant le trajet. Ils ne recevaient ni à boire ni à manger,
n’avaient aucune toilette à leur disposition. Le voyage pouvait durer jusqu’à 10 jours. De plus, en
arrivant à Auschwitz, une partie d'entre eux étaient morts.
Ceux qui étaient déportés à Auschwitz débarquaient dans une gare située près du camp principal et
devaient marcher ou étaient transportés au camp pour l'enregistrement. Ils étaient alors tatoués,
déshabillés, désinfectés puis rasés, douchés tandis que leurs vêtements étaient désinfectés au gaz
Zyklon-B. Ils entraient enfin dans le camp par la grande porte portant la fameuse inscription 'Arbeit
Macht Frei' ("Le travail rend libre")
A partir de l’été 1942, les Juifs déportés à Auschwitz sont soumis, dans le cadre de la « solution
finale », à la sélection. Celle-ci était souvent effectuée par un médecin SS. Les hommes étaient
séparés des femmes et des enfants et ils formaient deux groupes. Ceux qui étaient jugés inaptes au
travail c'est-à-dire les enfants de moins de 16 ans, les vieillards, les infirmes et les femmes enceintes,
étaient immédiatement dirigés vers les chambres à gaz.
Dès leur arrivée à Auschwitz-Birkenau, les déportés étaient triés et rangés sur deux files :
- d'un côté, les plus vigoureux, ceux que les SS pensaient pouvoir utiliser au moins un temps
pour le travail forcé ;
- de l'autre côté, les enfants, les vieillards, les adultes hommes et femmes malades ou trop
affaiblis par le voyage, qui étaient dirigés immédiatement vers les chambres à gaz.
4. Conditions de vie des déportés
En ce qui concerne ceux qui n’étaient pas sélectionnés, ils étaient conduits au Zentralsauna pour la
procédure d’admission au camp. C’est à partir de ce moment là que commençait le processus de
déshumanisation. Ils étaient déshabillés, tondus, désinfectés. De plus c’est dans le camp d’Auschwitz
à partir de 1942 que les déportés étaient tatoués d’un numéro sur l’avant-bras, puis après une période
de quarantaine, étaient affectés à une équipe de travail à Monowitz ou à Birkenau.
S’ils constituaient un système d’extermination, les camps étaient aussi, ce qu’on ne sait pas
toujours, un système économique fondé sur l’esclavage. Les déportés gardés en vie à leur arrivée à
Auschwitz ou dans les autres camps devaient pouvoir servir l’économie allemande et son effort de
guerre. Considérés comme "rentables", ils étaient utilisés comme main d’œuvre gratuite, taillable et
corvéable à merci. Bref, ils étaient transformés en esclaves. Epuisés par le travail, beaucoup d’entre
eux mourraient.
De plus, certains travaillaient dans ce que l’on appelait le Kanada du camp de Birkenau, qui était
composé d’une trentaine de baraques en bois servant d’entrepôts. Y était déposés et triés les
bagages et tous les biens personnels de déportés. Tout ce qui était en bon état était expédié à
l’intérieur du Reich.
Mais certains déportés Juifs étaient chargés d’un travail beaucoup plus inhumain. Ils faisaient partie
des équipes du Sonderkommando qui était constitué d’un millier de déportés Juifs. Le
Sonderkommando était chargé de la destruction des cadavres et de toutes les tâches annexes
passant du nettoyage des chambres à gaz à l’arrachage des dents en or.
En ce qui concerne la vie dans les baraquements, les déportés devaient supporter les odeurs
insalubres, la promiscuité, le froid et le manque de confort. Si le camp était déjà très peuplé, il atteint
son activité maximale entre mai et juillet 1944 avec le début de la déportation massive des Juifs de
Hongrie vers Auschwitz-Birkenau. Chaque bloc abrite 700 prisonniers, soit 4 par couchette. Humidité,
fuites d'eau dans les toits, paille et paillasses souillées par les prisonniers souffrant de diarrhée, de la
faim, de vermine grouillante, rats, manque chronique d'eau, absence d'installations sanitaires
convenables, tel est le terrible lot quotidien des détenus.
Réduits à l’état d’objets totalement déshumanisés, les déportés devaient pouvoir être utilisés au
maximum. Des milliers d'entre eux ont ainsi subi des "expériences" médicales menées notamment par
le Dr Mengele, parfois baptisé le "médecin de la mort" dans le Revier, l’infirmerie du camp, en fait
plutôt un mouroir. Des recherches ont notamment été entreprises sur le typhus : pour ce faire, la
maladie était injectée à des cobayes humains.
5. Les chambres à gaz et les crématoires
Ceux qui étaient déportés à Auschwitz étaient alors tatoués, déshabillés, désinfectés puis rasés,
douchés tandis que leurs vêtements étaient désinfectés au gaz Zyklon-B. Un système identique