mentionnons la dose absorbée dans l’eau ou dans les tissus (Deau, Dt), le kerma dans l’air et le
kerma dans l’air de référence (kair, kR), la fluence de particules (
). Cette énumération
fastidieuse mais non exhaustive souligne la complexité de la dosimétrie externe car à chaque
grandeur correspond son concept et ses conditions d’utilisation et d’étalonnage.
L’expression du besoin
La première phase pour l’établissement d’une référence est celle de l’identification du besoin.
Cette phase est menée en concertation avec les associations représentatives des utilisateurs.
Les questions clefs sont le nombre d’utilisateurs, la fréquence d’utilisation, la finalité de la
référence envisagée.
Domaine de la radioprotection
Les domaines de la radioprotection des travailleurs et des patients et celui de la thérapie sont
présentés séparément. En matière de radioprotection des travailleurs l’action s’inscrit dans le
cadre du principe ALARA qui implique que l’on réduise au niveau le plus bas possible les
expositions alors que pour les expositions médicales des patients ce sont les principes
d’optimisation et de justification (directive européenne 97/43) en fonction du gain pour la
santé du patient qui sont appliqués.
Sur la base des données de 2004, on compte en France environ 255 000 personnes surveillés
dans le cadre de la radioprotection des travailleurs dont 150 000 dans le secteur médical
(majoritairement pour la radiologie). Environ 230 000 travailleurs présentent des expositions
inférieures au seuil d’enregistrement (0,15 à 0,2 mSv selon les dispositifs de mesure) et moins
de 5% seulement (heureusement !) supérieures à 1 mSv/an (limite d’exposition pour le public)
en terme de dose efficace. Pour les neutrons, environ 13000 personnes sont suivies (soit
environ 5% des travailleurs suivis en France). C’est dans le secteur médical (principalement
en radiologie) que l’on compte les 4/5ème des doses efficaces supérieures à 20 mSv/an, valeur
limite pour les expositions professionnelles (sur un total d’environ 50 cas).
Les statistiques européennes suivent la même tendance avec cependant une proportion
moindre de travailleurs suivis en dosimétrie des neutrons (programme électronucléaire
français oblige).
L’erreur « tolérée » (incluant les incertitudes statistiques de type A et B et les erreurs
systématiques) pour la radioprotection des travailleurs varie avec le niveau d’exposition. Pour
la dosimétrie corps entier mensuelle, un facteur 2 peut être admis pour des expositions
proches du seuil de décision, cette tolérances décroît progressivement et à partir de 10 mSv ce
facteur n’est « plus que » de 1,5 [EU1]. Compte tenu de la multiplicité des conditions
d’exposition très éloignées des conditions d’étalonnage, ces objectifs sont parfois difficiles à
atteindre. A noter qu’il est admis que ces critères ne sont pas atteints pour la dosimétrie des
neutrons du fait de l’imperfection des dosimètres individuels.
La dosimétrie des patients n’est pas construite sur le même mode, qu’elle soit vouée aux
expositions pour le diagnostic ou la thérapie. Les principes de justification et d’optimisation
ne conduisent pas à la définition de limites d’exposition mais à celle de valeurs cibles pour le
diagnostic. Ce sont les niveaux de dose de référence repris partiellement dans le tableau 1
pour des examens classiques (arrêté du 12 février 2004 relatifs au niveau de référence
diagnostic en radiologie et en médecine nucléaire).