3. 8. Exercices 1. Un corps de 10 kg est entrainé sous l’action d’une force de 20 N. Calculez la vitesse acquise par le corps après 2 s. (Rép. 4m/s) 2. a) Calculez la force de freinage, supposée constante, qui agit sur une voiture d’une tonne s’il faut 15 s à celle-ci pour s’arrêter sur une route horizontale quand elle roule à 108 km/h. (Rép. -2000N) b) Quelle est la distance de freinage ? (Rép. 225 m) 3. Quelle est la force appliquée par les freins d’une voiture de 1200 kg lancée à 80 km/h pour qu’elle puisse s’arrêter sur 100 m de distance ? (La décélération est supposée constante et la route horizontale). 4. Un camion de 6 tonnes démarre avec une accélération constante sur une route horizontale et rectiligne en parcourant 400 m en 40 s. Les frottements équivalent à une force constante égale à 4% du poids du véhicule. Calculez l’intensité et la force déployée par le moteur le long du trajet. 5. La masse d’une balle de fusil est de 15 g. Elle sort du canon long de 70 cm avec une vitesse de 600 m/s. Considérant les frottements négligeables, calculez : a) l’intensité de la force de propulsion de la balle b) la durée du parcours de la balle dans le canon. 6. Un proton (m = 1.67.10-27 kg) parcourt un accélérateur linéaire de particules et subit une force constante de 2.5.10-24 N. Calculez son accélération. 7. Un dragster doit atteindre une vitesse de 144 km/h après un parcours de 30 m sur une route horizontale. Dans ce but, son moteur exerce une force moyenne constante de 80 000 N durant tout le parcours. Les frottements, non négligeables, sont évalués à 1000 N. Calculez la masse du dragster. 8* Un véhicule de 50 tonnes démarre sur une voie horizontale. Le conducteur impose d’abord à la machine une accélération constante de 2 m/s2. Après 100 m de course, il coupe le moteur et le véhicule arrive sans freiner à destination avec une vitesse nulle. Les frottements produisent le même effet qu’une force de 5000 N. Calculez : a) la durée de l’accélération b) la vitesse acquise après 100 m de course c) la force exercée par le moteur pendant le démarrage d) la décélération durant la seconde phase, e) la durée de cette décélération f) la distance parcourue au cours du ralentissement g) la vitesse moyenne sur l’entièreté du parcours. Réalisez le graphe de l’accélération en fonction du temps. 9 Un avion de 9 tonnes roule sur sa piste d’envol. Partant du repos, il doit parcourir une distance de 1250 m avant de décoller avec une vitesse de 360 km/h. a) Quelle est son accélération moyenne et la grandeur de sa force efficace ? b) Quelle partie de la force efficace est utilisée pour vaincre les frottements des roues et de l’air ; sachant que le moteur exerce une force moyenne de 70 kN. 10. Un train de 700 tonnes démarre avec une accélération de 0.15 m/s2. a) Quelles sont la vitesse du train après 10 s et la distance qu’il a alors parcourue ? b) Quelle est la force minimale que la locomotive doit déployer si les frottements sont négligeables ? c) Quelle est cette force quand il est tenu compte d’une force résistante pour l’ensemble du train dont le coefficient de frottement statique μs = 0.1 ? -1- REPONSES 1. 4 m/s 2. a) – 2000 N b) 225 m 3. -3750 N 4. 5400 N 5. a) 3857 N b) 0.0023 s 2 6. 1497 m/s 7. 2962.5 kg 8. a) 10 s b) 20 m/s c) 105 000 N d) -0.1 m/s2 e) 200 s f) 2000 m g) 10 m/s 9. a) 4 m/s2 36 kN b) 48.6 % 10. a) 5.4 km/h 7.5 m b) 105 000 N c) 805 000 N 1. TROISIÈME LOI DE NEWTON : PRINCIPE DE L’ACTION ET DE LA RÉACTION. 4.1 Introduction expérimentale Première expérience : Envisageons la situation suivante : un élève au repos est en équilibre sur un skateboard. Il s’élance vers l’avant, le skateboard est propulsé vers l’arrière. Puisqu’il est mis en mouvement et qu’il a donc accéléré, l’élève a dû subir une force. Cette force F1,2 est celle exercée sur l’élève par le skateboard. Initialement au repos, celui-ci est mis en mouvement par une force F2,1 exercée sur lui par l’élève. Deuxième expérience : Considérons deux élèves qui se font face, munis chacun d’un dynamomètre. Ils se tiennent par les extrémités des crochets des dynamomètres et tirent leur dynamomètre vers eux. Ils s’immobilisent alors dans cette position où les dynamomètres sont étirés et nous procédons à une lecture des valeurs qui y sont indiquées. Ces valeurs sont rigoureusement identiques. L’analyse de cette deuxième expérience montre que l’intensité de l’action F1,2 exercée par l’élève 1 sur l’élève 2 est égale à l’intensité de la réaction F2,1 exercée par l’élève 2 sur l’élève 1. 4.2 Enoncé du principe Sur base des exemples précédents, énonçons le principe de l’action et de la réaction : -2- « Toute force d’action F1,2 exercée par un corps 1 sur un corps 2 provoque simultanément dans la même direction, une force de réaction F2,1, exercée par le corps 2 sur le corps 1, de même intensité que la force d’action et de sens opposé. » 4.3 Applications Exemple 1 : Le cas d’un lustre (corps 1) suspendu au plafond (corps 2) d’un living est une illustration statique du principe (figure 2.24). Le lustre exerce une action de traction F1,2 sur son point d’attache, crochet de suspension transmet la réaction F2,1 qui empêche le lustre de tomber. Exemple 2 : Le cas d’une personne (corps 1) assise sur une chaise (corps 2) est aussi une illustration statique du principe (figure 2.25). La personne exerce une action de poussée (F1,2) sur sa chaise. La réaction F2,1 de la chaise empêche la personne de passer à travers d’elle. Exemple 3 : Le cas d’une bille (corps 1) posée sur une table de billard (corps 2) est encore une illustration statique du principe (figure 2.26). La bille exerce une action de poussée F1,2 qui empêche la bille de s’enfoncer. Exemple 4 : Le cas d’un tir de canon est une illustration dynamique du principe (figure 2.27). Le canon (corps 1) par l’intermédiaire des gaz brûlés exerce une action de poussée F1,2 qui propulse l’obus (corps 2). La réaction F2,1 se manifeste par le recul du canon. Elle traduit la poussée de l’obus sur les gaz et le fond du canon. Exemple 5 : Le cas d’un gymnaste (corps 1) sautant un tremplin (corps 2) est aussi une illustration dynamique du principe (fig 2.28). Le gymnaste exerce, par l’intermédiaire de ses pieds, une action de poussée F1,2 sur la toile tendue. Simultanément, le tremplin réagit en restituant l’impulsion sous la forme d’une réaction F2,1 exercée vers le haut sur le corps du gymnaste. Exemple 6 : Le cas d’une fusée qui décolle est une autre illustration dynamique du principe (figure 2.29). La fusée (corps 1) exerce une action F1,2 qui expulse les gaz (corps -3- 2) vers le bas. Les gaz exercent une réaction F2,1 vers le haut permettant à la fusée de s’élever. Exemple 7 : Le cas du tourniquet hydraulique est encore une illustration dynamique du principe (figure 2.30). L’écoulement de l’eau (corps 1) par les orifices symétriques constitue l’action F1,2 réalisé cette fois par un couple de forces. Le tourniquet (corps 2) réagit par un couple de réactions F2,1 qui provoque sa rotation dans le sens opposé aux jets d’eau. Exemple 8 : L’interaction gravifique entre la Terre (corps 1) et la Lune (corps 2) fournit une illustration de forces s’exerçant à distance (figure 2.31). Newton a établi que les intensités des forces exercées par chaque corps sur l’autre sont égales. Aucune de ces deux forces n’étant antérieure à l’autre, il n’est( pas possible dans ce cas de distinguer l’action de la réaction. Exemple 9 : L’interaction magnétique de deux aimants voisins disposés de telle sorte que le pôle Nord du premier (corps 1) soit voisin du pôle Sud du second (corps 2) fournit un autre exemple de forces s’exerçant à distance. Nous pouvons réaliser facilement cette expérience en déposant chaque aimant sur 2 craies (figure 2.32). Pour une distance suffisamment faible, les deux aimants se déplacent l’un vers l’autre. L’attraction est immédiate, l’action et la réaction sont simultanées et indiscernables. -4- 2. LOI D’ADDITION DES FORCES 5.1 Introduction Jusqu’à présent, nous avons étudié le mouvement d’un corps soumis à l’action d’une force unique. Dans la presque totalité des cas, plusieurs forces agissent simultanément sur un même corps indéformable. Il est alors commode de composer toutes ces forces, c’est-à-dire de les remplacer sur un schéma par une force unique appelée la résultante des forces considérées. Celles-ci sont appelées les composantes. La résultante d’un ensemble de forces est la force unique qui produit le même effet que l’ensemble des forces composantes. 5.2 Composition de 2 forces de même ligne d’action, même intensité et de sens opposés. Commençons par l’expérience schématisée cidessous (figure 2.33). Un solide S matérialisé par une plaque en carton, repose sans frottement sur une table horizontale. Une force F1 est appliquée au solide S. Pour maintenir ce corps au repos, il faut lui appliquer une force F2 de même ligne d’action, de même intensité et de sens opposé. Le diagramme des forces propose l’analyse vectorielle de la situation (figure 2.34). Nous pouvons énoncer la conclusion suivante : Un corps soumis à l’action de deux forces de même ligne d’action, de même intensité et de sens opposés reste au repos. Dans ce cas, la résultante Fr des forces appliquées au solide est nulle. Fr = F1 + F2 = 0 5.3 Composition de forces concourantes Des forces s’appliquant sur un corps sont dites concourantes si leurs directions se coupent en un même point. Commençons à nouveau par une expérience et composons deux forces concourantes (fig. 2.35). Un solide S de masse négligeable est soumis à l’action de deux forces concourantes F1 et F2. L’expérience montre que pour maintenir le corps au repos, il faut lui appliquer une troisième force F3 concourantes aux deux autres et située dans le plan déterminé par F1 et F2. En choisissant une échelle appropriée, nous pouvons réaliser le -5- diagramme des forces (figure 2.36) et tracer les vecteurs F1, F2 et F3 appliqués au solide. Nous pouvons ainsi simplifier la schématisation en faisant glisser les vecteurs le long de leur direction afin de les appliquer en un même point d’application. Nous construisons alors le vecteur Ft opposé au vecteur F3 ; il est obtenu comme diagonale du parallélogramme construit sur F1 et F2. Cette expérience nous suggère la règle du parallélogramme des forces qui permet de rechercher la résultante de deux forces concourantes : La résultante de deux forces concourantes F1 et F2 est le vecteur force Ft porté par la diagonale du parallélogramme construit sur les deux vecteurs forces donnés, en prenant comme origine le point de concours de leur direction. Remarque : Lorsque plusieurs forces concourantes interviennent dans une situation donnée, il faut d’abord translater les vecteurs jusqu’à ce que leurs points d’application coïncident. Considérons le système de 4 forces de la figure 2.37. Procédons par associativité et commençons par composer deux quelconques de ces forces, par exemple, F1 et F2. Nous sommes ramenés à une situation équivalente comprenant une force de moins. Composons deux des forces restantes et ainsi de suite jusqu’au moment où l’ensemble des 4 forces est réduit à une seule, la résultante Fr (figure 2.37). Celle-ci est telle que : Ft = (F1 + F2) + F3 + F4 = (F1,2 + F3) + F4 = F1,2,3 + F4 3. GÉNÉRALISATION DES LOIS DE NEWTON 3.1 Principe d’inertie Les connaissances sur la loi d’addition des forces nous permettent à présent de donner une forme plus générale au principe d’inertie. Tout corps soumis à un système de forces de résultante nulle, conserve son état de repos ou de mouvement rectiligne uniforme. En conséquence, aucune accélération n’est observée. D’un point de vue mathématique, nous pouvons exprimer ce principe comme suit : REPOS et Ʃ F = 0 REPOS (v = 0, a = 0) MRU et Ʃ F = 0 MRU (v ≠ 0, a = 0) Remarque : La réciproque de ce principe est également valable et d’ailleurs bien utile dans de nombreuses applications. 3.2 Loi fondamentale de la dynamique Tout corps soumis à un système de forces de résultante non-nulle mais constante en intensité, en direction et, en sens, modifie son état initial pour prendre une accélération constante. -6- D’un point de vue mathématique, nous pouvons exprimer ce principe comme suit : ÉTAT INITIAL et ƩF = m.a ≠ 0 MRUV ( v ≠ 0, a ≠ 0) 3.3 Synthèse Ʃ F = 0 a = 0) : Principe d’inertie Ʃ F = m.a : loi fondamentale de la dynamique 4. DÉCOMPOSITION DE FORCES Sur base des connaissances du calcul vectoriel, nous savons que tout vecteur, donc toute force, peut être décomposée en ses composantes selon les directions des axes x et y d’un repère. Développons quelques exemples pour lesquels nous réalisons la décomposition d’une force en deux composantes concourantes. Exemple 1 : Un rouleau de jardinage de poids G est tiré sur le sol horizontal sous l’action d’une force F dont la direction est perpendiculaire à l’axe du rouleau tout en faisant un angle α avec l’horizontale (fig. 2.46). L’axe des x est choisi parallèlement à la direction du mouvement. La force F est décomposée en deux forces composantes concourante Fx et Fy. Fx contribue au déplacement du rouleau en compensant à tout moment la composante horizontale Rx de la réaction du sol et des frottements. Elle est appelée composante utile. Fy et le poids G sont équilibrés par la composante verticale Ry de la réaction du sol. Exemple 2 : Un pendule simple est écarté d’un angle α par rapport à sa position d’équilibre (lorsque le pendule est vertical). Il est ensuite abandonné à lui-même et oscille autour de cette position d’équilibre (figure 2.47). La décomposition est effectuée pour la position extrême qui correspond à l’angle α défini ci-dessus. L’axe des x est choisi dans la direction parallèle au mouvement du pendule. La force poids G du pendule est décomposée en deux forces composantes concourante Gx et Gy. Gx est la force de rappel qui ramène sans cesse le pendule vers sa position d’équilibre. Gy est équilibré par la tension dans le fil T puisqu’aucun mouvement n’est observé dans la direction y. 5. APPLICATIONS DES LOIS DE NEWTON 5.1 Étude d’un corps sur un plan incliné 8. 1. 1. Observation Si nous déposons un corps de masse m sur une surface plane dont nous augmentons progressivement l’inclinaison par rapport à l’horizontale, nous constatons que l’objet se met à glisser vers le bas pour un angle d’inclinaison précis. De plus, l’accélération augmente si l’inclinaison augmente. -7- 8. 1. 2. Situation d’équilibre : étude statique du plan incliné Si les frottements sont suffisants, le corps reste en équilibre là où nous l’avons déposé (figure 2.50). L’axe des x est choisi parallèlement à la direction du plan incliné. Puisque le corps est en équilibre, nous pouvons écrire : Ʃ F = 0 Par ailleurs, le poids du corps est décomposé en deux forces concourantes Gx et Gy. Gx est équilibré par la force de frottement statique Ff et Gy est équilibré par la réaction R du plan sur le corps déposé. Ainsi, le bilan des forces pour chacune des composantes s’écrit comme suit : ƩFi,x = 0 Gx + Ffx = 0 G.sinα – Ff = 0 ƩFi,y = 0 Ry + Gy = 0 R - G.cosα = 0 Dans cette dernière expression, les composantes Gx et Gy sont remplacées par leur valeur calculable en appliquant une relation des triangles rectangles. Gx = G.sinα et Gy = - G.cosα (la composante Gy est négative car de sens opposé à celui de l’axe des y : convention). Nous constatons que la valeur de Gx augmente avec l’inclinaison puisque le sinus d’un angle est strictement croissant entre 0° et 90°. Ainsi, nous comprenons que seules de faibles valeurs de α permettent une situation d’équilibre pour laquelle Gx est compensée par la force de frottement Ff. 8. 1. 3. Déclivité et pente d’un plan incliné Faisant référence aux notations de la figure 2.51, nous pouvons définir deux grandeurs caractéristiques d’un plan incliné. sin α représente la déclivité du plan incliné et exprime le rapport de la hauteur gagnée h à la distance parcourue : sin α = h/l -8- tg α représente la pente du plan incliné et exprime, comme le mathématicien, le rapport de la hauteur h à la progression horizontale D : tg α = h/D Si la déclivité d’une route est de 10 %, cela signifie que h/l = 0.1 ce qui correspond à une élévation de 10 m pour une longueur horizontale de 100 m. Remarque : En matière de signalisation routière, les panneaux indicateurs fournissent la déclivité. 8. 1. 4. Déclivité et pente d’un plan incliné Pour des valeurs de α suffisamment élevées, la force composante Gx du poids n’est plus compensée par la force de frottement Ff. Étudions cette nouvelle situation (figure 2.52). L’étude théorique du bilan des forces selon les axes de coordonnées est assez comparable au cas précédent. La seule différence réside dans le fait que l’équilibre est rompu dans la direction de l’axe des x. Le corps est alors soumis à une accélération constante en application de la loi fondamentale de la dynamique. À nouveau, le poids du corps est décomposé en deux forces concourantes Gx et Gy. Gx n’est plus équilibrée par la force de frottement Ff. La résultante Fr entraîne le corps vers le bas. Gy est toujours équilibrée par la réaction R du plan sur le corps. Ainsi, le bilan des forces pour chacune des composantes s’écrit comme suit : ƩFi,x = Frx = m.ax Gx + Ffx = Frx = m.ax G.sinα – Ff = m . a ƩFi,y = 0 R y + Gy = 0 R - G.cosα = 0 Remarquons que la première de ces deux relations permet de calculer l’accélération prise par le corps en mouvement si les forces qui entrent en jeu sont connues. 8. 1. 5. Application au calcul du coefficient de frottement dynamique En application de la situation décrite ci-dessus, nous pouvons à présent justifier l’influence du paramètre « poids du corps déplacé » dans le calcul du frottement dynamique pour un solide au contact d’une surface. Nous négligeons, dans ce cas, les frottements dans l’air, peu importants pour un matériel de laboratoire habituel. Calculons l’accélération a en appliquant la loi de la position pour un MRUA sans vitesse initiale. -9- Δx = a . Δt2/2 a = 2 . Δx/ Δt2 Or Ff = Ffd = G . sin α – m . a permet le calcul de la force de frottement. Répétons plusieurs fois l’expérience pour des valeurs différentes de l’angle du plan incliné. Pour différentes valeurs de l’angle, nous pouvons calculer les valeurs de Ff et Gy et constater qu’elles sont proportionnelles. Nous retrouvons ainsi la loi envisagée précédemment : Ffd = μd . |Gy| = μd . Fp où Fp désigne l’intensité de la force pressante exercée par le corps sur la surface de contact. EXERCICE RÉSOLU (synthèse à propos de la dynamique) Une voiture d’une tonne est maintenue à l’arrêt sur une route inclinée à 10°. a) Faites un schéma de la situation en indiquant les forces en présence (légende). b) En négligeant les frottements, calculez la force minimum développée par les freins et la réaction du sol qui empêche la voiture de s’enfoncer. c) Calculez l’accélération du véhicule et la vitesse après 200 m si le conducteur ne freine plus, mais en tenant compte d’un frottement dynamique global égal à 7 % du poids du véhicule. a) légende G : le poids du véhicule Gx : la force composante du poids dans la direction du plan incliné Gy : la force composante du poids dans la direction perpendiculaire au plan incliné. Fr : la force exercée par les freins sur les roues Ff : la force de frottement R : la réaction du sol sur la voiture b) En application des conditions d’équilibre de translation, nous pouvons écrire : ƩFi,x = 0 Gx + Frx = 0 G.sinα – Fr = 0 donc Fr = G.sinα Fr = m.g.sinα = 1000.9.81.sin 10° = 1703.5 N ƩFi,y = 0 R + Gy = 0 R - G.cosα = 0 R = m.g.cos α = 1000.9.81.cos 10° = 9661 N c) En application de la loi fondamentale de la dynamique, nous pouvons écrire : ƩFi,x = m.ax Gx + Ffx = m.ax G.sinα – Ff = m.a a = m.g.sinα – Ff = 1703.5 – 0.07.1000.9.81 = 1.02 m/s2 m 1000 En utilisant alors les lois d’un MRUA sans vitesse initiale, il vient : Δx = a . Δt2/2 200 = 1.02 . Δt2/2 Δt = 19.80 s puis v = a. Δt = 1.02.19.80 = 20.20 m/s = 72.7 km/h - 10 - PARTIE 3 : LES PRINCIPES DE CONSERVATION 1. TRAVAIL, ÉNERGIE ET PUISSANCE 1.1 Introduction Le terme énergie nous est familier. Nous avons tous une idée intuitive de ce qu’est l’énergie : nous dépensons de l’énergie quand nous faisons un effort. Nous associons aussi l’énergie à des termes tels que gaspillage, réserves,… Nos ancêtres ne disposaient comme sources d’énergie que du Soleil, de la force de leurs muscles et plus tard de celle des animaux pour se déplacer ou effectuer un travail. Ils ont aussi découvert le feu, les moulins à eau et à vent. L’énergie d’un système est ce qui le rend capable de déplacer une force. 1.2 Les sources d’énergie Nous pouvons classer les différentes sources d’énergie en plusieurs catégories non exclusives, par exemple : - sources fossiles : le charbon, la tourbe, le pétrole ou le gae naturel ; - sources renouvelables : le soleil (source directe), le vent (éoliennes), l’eau (lacs, cours d’eau, marées), ou la biomasse ; - sources gravitationnelles : la géothermie (volcans et sources d’eau chaude), l’eau ; - sources nucléaires : le soleil (fusion thermonucléaire), les combustibles fissiles (l’uranium ou le plutonium dans les centrales nucléaires actuelles) et demain les combustibles de la fusion (le deutérium et le tritium dans les futures centrales). 1.3 Les différentes formes d’énergie et leurs transformations Envisageons d’abord une série d’exemples. Exemple 1 : Examinons les transformations d’énergie qui interviennent lors du lancement d’une fusée. Réaction de combustion du propergol les réacteurs ascension de la fusée augmentation de sa vitesse échauffement de l’air ambiant émission de bruit et de lumière En termes d’énergie, nous pouvons schématiser comme suit : - 11 - Exemple 2 : Envisageons les transformations d’énergie pour un cycliste en plein effort. Exemple 3 : Envisageons les transformations d’énergie relatives au phénomène de la synthèse chlorophyllienne. L’énergie utile est celle qui prend la forme voulue par la transformation et permet la réalisation d’un travail. Énumérons, pour terminer, une série de transformations courantes : - 12 - Toute l’énergie initiale transférée au convertisseur n’est pas toujours intégralement transformée en énergie utile. Par exemple, dans une ampoule électrique, seulement une petite partie de l’énergie électrique est transformée en énergie lumineuse utile, le reste est dissipé sous forme d’énergie thermique souvent inutilisable. Le rendement, grandeur sans unité notée ɳ, mesure le rapport de l’énergie utile à l’énergie consommée : ɳ = énergie utile/énergie consommée Dans le cas de l’ampoule électrique, le rendement est de 10 %. Le tableau 3.1 donne l’ordre de grandeur du rendement pour une série d’exemples. 1.4 Principe de conservation de l’énergie L’énergie totale d’un système ne peut généralement pas être mesurée. Par contre, les variations d’énergie sont mesurables. Lorsqu’un système perd ou gagne de l’énergie, il en échange avec le milieu environnant. Nous dirons qu’un système est isolé lorsqu’il ne peut échanger ni énergie, ni matière avec le milieu extérieur. Son énergie totale est constante. Ce postulat ne signifie pas qu’à l’intérieur du système l’énergie reste sans cesse sous la même forme. Il peut y avoir des transformations d’une forme d’énergie en une autre, mais l’énergie totale du système ne varie pas. Nous pouvons ainsi énoncer le principe de conservation de l’énergie : « L’énergie totale d’un système isole est constante » Bien que ce principe fondamental soit admis sans démonstration, il a toujours été vérifié jusqu’à ce jour dans toutes les conséquences et applications qui en découlent. 1.5 Le travail : mesure du transfert d’énergie Pour soulever une charge de poids G à une hauteur h donnée, une grue doit brûler une quantité q de carburant. Pour soulever une charge de poids 2G à la même hauteur h, la grue doit brûler une quantité de carburant 2 fois plus grande, soit 2q. - 13 - Pour soulever une charge de poids G à une hauteur 2h, elle doit brûler une quantité de carburant 2 fois plus grande également, soit 2q. Nous en déduisons que la quantité d’énergie fournie par le moteur et transférée à la grue afin qu’elle puisse effectuer un travail d’élévation est : - directement proportionnelle à l’intensité F de la force exercée (le poids G de l’exemple), - directement proportionnelle à la distance Δx (la hauteur h de l’exemple) parcourue par Nous désignons généralement par la lettre W (work, en anglais), le travail effectué par une force. Pour l’exemple choisi, son expression est donnée par : W = F. Δx 1.6 Expression du travail mécanique Prenons comme exemple un homme sur son traîneau tiré par un chien (figure 3.1) et calculons le travail effectué par la force de traction du chien. Il est pratique de décomposer la force de traction F du chien en ses forces composantes Fx et Fy. Fx est la force utile au déplacement. Elle agit dans la direction et dans le sens du mouvement. Fy est dirigée perpendiculairement au déplacement. Elle maintient l’homme et son traîneau sur le sol en s’ajoutant à la force poids G de l’ensemble. Ces deux forces sont compensées par la réaction R du sol qui empêche l’enfoncement de l’équipage dans le sol. Calculons le travail effectué par Fx : W = Fx.Δx Par les relations des triangles rectangles nous savons que : Fx= F.cosα où α est l’angle formé par les directions du déplacement et de la force, il vient : W = F. Δx. Cosα Cette expression est celle du produit scalaire de deux vecteurs. Nous pouvons donc écrire finalement l’expression généralisée du travail : W = F.Δx Le travail effectué par une force est la grandeur scalaire caractérisant l’énergie mise en jeu lors du déplacement d’une force. Il est calculé par le produit scalaire des grandeurs vectorielles F et Δx. Remarque : Dans l’expression du travail, le facteur cosα est appelé facteur d’utilité car c’est de sa valeur que dépend l’éfficacité du travail effectué par une même force appliquée et un même déplacement. 1.7 Unité du travail mécanique L’unité de travail dans le système international d’unités est le joule, noté J. Définissons cette nouvelle unité : - 14 - Un joule est le travail effectué par une force de un newton qui déplace son point d’application de un mètre dans sa direction. 1.8 Cas particuliers PREMIER CAS : Force et déplacement sont parallèles et de même sens Dans ce cas (figure 3.2), l’angle α = 0°. Or cos 0° = 1, d’où : W = F.Δx.1 = F. Δx La valeur du travail est la plus grande possible, pour des valeurs de F et Δx données. L’efficacité est maximale. D’une façon générale, si le travail est positif, nous dirons que la force effectue un travail moteur (en faveur du déplacement). DEUXIÈME CAS : Force et déplacement sont parallèles et de sens opposés. Dans ce cas (figure 3.3), l’angle α = 180°. Or cos 180° vaut -1, d’où : W = F.Δx.-1 = -F. Δx La valeur du travail est la plus petite possible, pour des valeurs de F et Δx données. La résistance est maximale. D’une façon générale, si le travail est négatif, nous dirons que la force effectue un travail résistant (en défaveur du déplacement). C’est le cas, par exemple, des forces de frottement. TROISIÈME CAS : Force et déplacement ont des directions perpendiculaires. Dans ce cas (figure 3.4), l’angle α = 90°. Or cos 90° = 0 d’où : W = F.Δx.0 = 0 Dans cette situation, le point d’application de la force est déplacé perpendiculairement à celle-ci. Aucun travail n’est donc effectué d’un point de vue physique. Il en est ainsi de la Lune tout au long de son mouvement autour de la Terre. Remarque : Il ne faut pas confondre travail physique et effort ou fatigue. Nous percevons bien ici la différence entre le langage scientifique et le langage commun. Qui oserait prétendre qu’il ne faut pas fournir d’effort pour porter sa mallette ? Dans ce cas, le travail au sens physique est pourtant nul. 1.9 La puissance mécanique Si le travail nous informe sur l’énergie mise en jeu pour effectuer une tâche, nous n’avons aucune connaissance de la performance réalisée par l’être vivant ou la machine au cours de la réalisation de ce travail. En effet, prenons l’exemple d’une grue qui soulève une charge déterminée à 10 m de haut en 30s et d’une autre qui soulève cette même charge à la même hauteur en une minute. Il existe une différence entre ces deux grues. - 15 - L’introduction d’une grandeur physique qui tient compte du paramètre durée s’impose. La puissance mécanique d’un système est la grandeur qui mesure sa performance à effctuer un travail. Elle est calculée par le rapport du travail réalisé à sa durée. Mathématiquement, la relation est : P = W/ Δt Remarque : il est parfois utile d’exprimer la puissance mécanique en fonction de la force exercée pour maintenir constante une certaine vitesse. Il suffit de substituer l’expression ddu travail mécanique dans celle de la puissance rencontrée ci-dessus, il vient : P = W/ Δt = F. Δx/ Δt = F.v 1.10 Unité de la puissance mécanique L’unité de puissance dans le système international d’unités est le watt, noté W. Définissons cette nouvelle unité : Un watt est la puissance d’une machine qui effectue un travail de un joule en une seconde. Le tableau 3.2 reprend les ordres de grandeur de la puissance de quelques systèmes. 1.11 Énergie mécanique d’un système 1.11.1. Énergie potentielle Nous savons qu’en tombant, un marteau fournit l’énergie nécessaire pour enfoncer un clou. Si nous maintenons le marteau à une certaine hauteur au-dessus du clou, nous pouvons dire qu’il possède de l’énergie potentielle de pesanteur. Cette énergie est qualifiée de potentielle car elle est en réserve et susceptible d’être transférée lors d’un changement de position du marteau par rapport au clou. Elle est énergie de pesanteur car liée au poids du marteau. - 16 - Cherchons à établir l’expression de l’énergie potentielle de pesanteur en calculant le travail réalisé par le marteau qui tombe sur le clou. Considérons que le marteau part d’une hauteur h au-dessus du niveau du clou (figure 3.5). Calculons l’énergie dépensée à la réalisation de c travail : Ep = W = F. Δx = G. Δx = m.g.h Dans ce cas, la force est parallèle au déplacement et de valeur égale au poids du corps déplacé. En conclusion, nous retiendrons l’expression de l’énergie potentielle de pesanteur : Ep = m.g.h L’énergie potentielle représente l’énergie transférée au marteau et mise en réserve par celui-ci afin de pouvoir effectuer ultérieurement un travail. Elle dépend de la masse m du corps, de l’accélération g de la pesanteur et de la hauteur h évaluée par rapport à une référence choisie. Nous prendrons généralement la hauteur au niveau du sol égale à zéro. Elle s’exprime dans les mêmes unités que le travail, c’est-à-dire en joules (J). Application : La réserve d’eau maintenue à une certaine hauteur par le barrage d’une centrale hydroélectrique possède une énergie potentielle de pesanteur qui sera transformée par la suite en énergie électrique (exemples : centrales de Coo, Vianden). Il existe d’autres formes d’énegie potentielle : l’énergie potentielle élastique, l’énergie potentielle électrique, l’énergie potentielle en chimie, l’énergie potentielle magnétique… PREMIER CAS : L’énergie potentielle élastique Prenons l’exemple d’une bille de flipper mise en mouvement sous l’action d’un ressort (figure 3.6). Au départ, le ressort est comprimé et la bille est immobile. Le ressort se détend, la bille est mise en mouvement. Elle reçoit une énergie de mouvement qui équivaut à l’énergie contenue dans le ressort comprimé. Cette énergie mise en réserve dans le ressort est de l’énergie potentielle dite élastique. Un corps est élastique si, après avoir été déformé, il reprend sa forme initiale. Pour le déformer, il faut lui apporter de l’énergie qu’il peut ensuite restituer quand il reprend sa position de départ. L’énergie potentielle élastique est celle que possède un système élastique qui subit une déformation. D’autres exemples illustrent cette notion : le tremplin, les amortisseurs de voiture, l’arc à flèches, … - 17 - DEUXIÈME CAS : L’énergie potentielle électrique Imaginons un système où deux particules chargées de signes opposés sont maintenues à une certaine distance l’une de l’autre. Dès l’instant où une des deux particules est laissée libre de se mouvoir, elle se déplace vers l’autre sous l’action de la force d’attraction de Coulomb. Cette force se déplace avec la particule en mouvement ; un travail est ainsi fourni. La particule doit donc posséder une réserve de travail liée à sa position. C’est l’énergie potentielle électrique (figure 3.7). TROISIÈME CAS : L’énergie potentielle chimique À l’échelle macroscopique, ni les mouvements au sein des composés chimiques ni les interactions existantes ne sont observables. Par contre, nous savons qu’à l’échelle microscopique, ces composés sont animés de mouvements incessants et que de nombreuses interactions de natures différentes sont permanentes (liaisons covalentes, interactions noyau-électrons, ponts hydrogènes, forces de Van der Waals, …). À l’échelle microscopique, les atomes et les molécules possèdent de l’énergie de mouvement et de l’énergie potentielle. Cette dernière est utilisable sous forme d’énergie chimique au point de vue macroscopique. Nous avons vu, dans l’introduction de ce chapitre, que cette énergie chimique peut être transformée en d’autres formes utiles : électrique (pile), mécanique (moteur), thermique (muscles),… QUATRIÈME CAS : L’énergie potentielle magnétique Envisageons le dispositif expérimental de la figure 3.8. Un clou en fer est maintenu en l’air par un aimant suspendu à un statif. Coupons le fil : le clou vient se coller sur l’aimant sous l’action d’une force magnétique. Cette force se déplace avec le clou en mouvement ; un travail est ainsi fourni. Le clou doit donc posséder une réserve de travail liée à sa position : c’est l’énergie potentielle magnétique. En synthèse de ces différents cas, définissons l’énergie potentielle. L’énergie potentielle d’un corps est l’énergie liée à sa position ou à sa forme. - 18 - 1.11.2. Énergie cinétique (de translation) Tout corps en mouvement possède du travail en réserve lié à sa vitesse. Ainsi, un ballon de football est capable de briser une vitre, une voiture est capable de tirer une remorque ou de déformer un obstacle lors d’un accident (l’importance des dégâts dépend d’ailleurs de la vitesse du véhicule), un corps suspendu à une grue peut être mis en mouvement pour détruire de vieux bâtiments, un bélier bien élancé peut enfoncer une porte verrouillée,… Tous ces exemples présentent une même forme d’énergie qui dépend de la vitesse du corps en mouvement : l’énergie cinétique. L’énergie cinétique d’un corps est l’énergie liée à son état de mouvement Établissons l’expression de l’énergie cinétique d’un corps en mouvement. Pour ce faire, basons nous sur l’exemple classique d’une voiture qui part du repos (v0 = 0 m/s), acquiert une vitesse v à la suite d’un MRUA d’accélération a, réalisée grâce à la force F exercée par le moteur. L’énergie cinétique Ek de la voiture correspond au travail fourni par le moteur. Calculons ce travail : Ek = W = F.Δx = F. Δx car la force est parallèle au déplacement et de même sens (cos α = 1) Utilisons la loi fondamentale de la dynamique et la loi de la position pour un MRUA à vitesse initiale nulle. Il vient : Ek = m.a.1/2.a.(Δt)2 Permutons les facteurs, puis groupons les astucieusement Ek = ½.m.a2.(Δt)2 = ½.m.(a. Δt)2 Utilisons enfin la loi de la vitesse pour un MRUA à vitesse initiale nulle. Ek = ½.m.v2 En conclusion, nous retiendrons l’expression de l’énergie cinétique d’un corps en mouvement : Ek = m.v2/2 Cette expression montre que, pour une vitesse donnée, l’énergie cinétique d’un corps est directement proportionnelle à sa masse. Ainsi, un train de 200 tonnes possède une énergie cinétique 200 fois plus importante qu’une voiture d’une tonne qui roule à la même vitesse. Elle montre aussi que, pour un corps de masse donnée, l’énergie cinétique est proportionnelle au carré de la vitesse. Ceci signifie concrètement que si la vitesse d’un véhicule double, son énergie cinétique est multipliée par 4. Elle s’exprime dans les mêmes unités que le travail, c’est-à-dire en joules (J). Pour être complet, il nous faut encore insister sur l’importance du référentiel choisi pour calculer l’énergie cinétique du corps en mouvement. Pour illustrer cette remarque, prenons l’exemple d’un serveur qui pousse un chariot de 50 kg à la vitesse de 3.6 km/h (1m/s) à l’intérieur d’un train qui se déplace à la vitesse de 108 km/h (30 m/s). Le train et le serveur se déplacent dans le même sens. Calculons, l’énergie cinétique du chariot dans le système de référence lié au train, il vient : Ek = ½.50.12 = 25 J Par contre, calculons l’énergie cinétique du chariot dans le système de référence lié à la Terre, il vient : - 19 - Ek = ½.50.312 = 24 025 J La différence et plus que significative… ! Pour clarifier les esprits, quelques ordres de grandeur d’énergie cinétique de différents mobiles en mouvement sont répertoriés au tableau 3.3. Comme dans le cas de l’énergie potentielle, il existe d’autres formes d’énergie cinétique. Nous avons déjà mentionné l’énergie cinétique microscopique des molécules. Citons encore l’énergie cinétique d’un corps en rotation comme la roue de vélo tournant autour de son axe, sans pour autant se déplacer. 1.11.3. Énergie mécanique Comme nous venons de le voir, l’énergie mécanique d’un corps peut exister sous deux formes : potentielle et cinétique. L’énergie mécanique d’un corps est l’énergie qu’il possède de par sa position, sa forme ou son état de mouvement. Elle est donc égale à la somme de son énergie potentielle Ep et de son énergie cinétique Ek : Em = Ep+ Ek 1.12 Principe de conservation de l’énergie mécanique Recherchons la relation qui existe entre l’énergie potentielle et l’énergie cinétique d’un corps dans un système isolé. Dans ce but, étudions deux exemples classiques. Exemple 1 : Étude du mouvement d’une bille en chute libre Souvenons-nous d’abord qu’un corps qui effectue une chute libre est en réalité animé d’un MRUA d’accélération égale à g = 9.81 m/s2. Evaluons l’énergie mécanique totale de la bille aux endroits repris à la figure 3.9 : au point A, le point de départ de la bille, au point O, le point d’arrivée de la bille au niveau du sol et au point B, point situé entre A et O. Au point A : v0 = 0 Ek = 0 Ep = m.g.h Em = 0 + m.g.h = m.g.h - 20 - Au point 0 : h = 0 Ep = 0 Ek = (1/2).m.v2 Comme nous sommes en présence d’un MRUA, nous pouvons écrire : V = g.Δt et h = ½.g. Δt2 donc Δt2 = 2h/g et Δt = 2h/g V = g 2h/g = 2hg2/g = 2.g.h Et par conséquent Ek = ½.m.2.g.h = m.g.h Em = m.g.(h-h’) + m.g.h’ = m.g.h-m.g.h’ = m.g.h Cette analyse mathématique de la situation montre que l’énergie mécanique totale de la bille ne varie pas durant sa chute libre. Lors de la descente, l’énergie potentielle diminue, alors que l’énergie cinétique augmente. Il y a donc transformation progressive de l’énergie potentielle en énergie cinétique, l’énergie mécanique totale restant constante. Exemple 2 : Étude de l’oscillation d’un pendule simple Nous avons déjà étudié ce système dans la décomposition des forces. Rappelons que, d’une part, la tension T dans le fil compense la force composante du poids Gy dans la direction du fil. D’autre part, le mouvement est assuré par la force composante du poids Gx tangente à la trajectoire décrite par le corps suspendu (figure 3.10). Effectuons un bilan énergétique pour les positions A, B et O, dans le cas idéal où tous les frottements sont nuls. Au point A : v0 = 0 Ek = 0 Ep = m.g.h Em = 0 + m.g.h = m.g.h - 21 - Au point B : Ek = 0 et Ep = m.g.h Em = 0 + m.g.h = m.g.h En passant du point A au point O, l’énergie potentielle diminue sous l’action de la force composante Gx du poids, la vitesse du pendule augmente pour atteindre la valeur v au point O. Au point O : h = 0 Ep = 0 Em = Ek = ½.m.v2 Puisque l’énergie en A est équivalente à celle en B, l’énergie au point O situé sur le parcours qui va de A à B doit être la même. Ainsi, l’énergie potentielle initiale s’est complètement transformée en énergie cinétique au point le plus bas de la trajectoire du pendule. L’énergie mécanique totale du pendule est identique pour ces positions particulières. Une étude mathématique plus approfondie montrerait qu’il en va de même tout au long de l’oscillation pour autant que les frottements restent négligeables. Dans ces conditions, le pendule pourrait osciller indéfiniment. En conclusion de ces exemples, nous pouvons énoncer le principe de conservation de l’énergie : « Dans un système isolé, l’énergie mécanique totale est conservée. » Nous pouvons également l’exprimer mathématiquement : Em = Ep + Ek = constante Cela ne signifie aucunement que l’énergie ne varie pas à l’intérieur du système, il y a des transformations d’énergie potentielle en énergie cinétique et réciproquement : ΔEp = - ΔEk ainsi ΔEm = 0 et Em = constante Les applications de ce principe sont innombrables : le sauteur en hauteur ou à la perche, la balançoire, la balle magique, les centrales hydroélectriques, … Toutefois, l’analyse de situations réelles montre toutes les limites de ce principe si nous voulons l’appliquer dans toute sa rigueur. À ce propos, l’exemple du parachutiste est édifiant. Peu après l’ouverture du parachute, nous savons que la chute se poursuit à une vitesse stabilisée, donc l’énergie cinétique ne varie plus. Pourtant, la chute continue et l’énergie potentielle du parachutiste diminue sans cesse. Ainsi, l’énergie mécanique totale du système n’est pas constante. En réalité, les frottements ne sont pas négligeables, ils sont même prépondérants dans ce cas. L’énergie mécanique est progressivement convertie en énergie thermique qui se manifeste par un échauffement local de l’air autour du parachutiste. L’énergie est toujours conservée mais cette fois, le système n’est plus isolé puisqu’il échange de la chaleur avec le milieu extérieur. Le principe énoncé ci-dessus est bien correct mais il ne s’applique rigoureusement que pour des cas idéalisés rarissimes. En effet, pour n’importe quel mouvement qui se produit dans l’air, les forces de frottements ont pour conséquence de diminuer l’énergie mécanique totale. C’est pourquoi de nombreuses recherches de mise au point de nouveaux matériaux et de formes aérodynamiques avantageuses se sont particulièrement développées dans les domaines du sport et du transport. Nous devons donc revoir le principe de conservation de l’énergie et le généraliser au cas plus réel où de l’énergie thermique est échangée avec le milieu extérieur au corps considéré : - 22 - Etot = Ep + Ek + ׀W(Ff) = ׀constante où ׀W(Ff) représente, en valeur absolue, le travail des forces de frottement. Le tableau 3.4 présente diverses valeurs d’énergie associées à certains systèmes ou à certains phénomènes. - 23 - - 24 - - 25 - - 26 - - 27 - - 28 - - 29 - - 30 - 1.13 Exercices 1. Un cycliste effectue un trajet aller-retour en terrain plat, d’abord avec le vent dans le dos, puis contre le vent. Quel est à l’aller puis au retour le signe du travail des forces suivantes ? a) le poids du cycliste b) les frottements sur le sol c) la poussée du vent 2. Le professeur prend sa mallette sur le sol et la pose sur son bureau. Le travail fourni dépend-il : a) de la durée du mouvement ? b) du système de référence ? c) de la hauteur du bureau ? d) de la trajectoire suivie ? e) du poids de la mallette ? Justifiez 3. Un bateau est tiré par deux câbles au moyen de tracteurs qui roulent sur les quais de halage. La traction dans chaque câble est de 5000N. Les câbles font un angle de 23° avec les bords de la rive. Calculez le travail dépensé pour avancer de 1 km en l’absence de courant. Schématisez la situation. 4. Pour raboter une planche de 50 cm de long, un menuisier place la lame du rabot à 45° et appuie sur celui-ci avec une force de 150 N orientée comme la lame. Evaluez le travail qu’il effectue. 5. Un camion de 5 tonnes démarre sur une route horizontale et effectue 400 m en 40 s. Les Frottements équivalent à 3% du poids du camion. Calculez : a) l’intensité de la force de traction b) le travail accompli sur le trajet. 6. Calculez la variation d’énergie cinétique d’une voiture de 1.2 tonne lorsque sa vitesse passe de 100 km/h à 50 km/h. 7. Calculez l’énergie potentielle d’un corps d’une masse de 10 kg lâché d’une hauteur de 6 m et destiné à enfoncer un tuyau dans le sol en le frappant sur son extrémité supérieure. 8. Une grue peut élever un corps d’une masse de 500 kg à 8 m de haut en 30 s. Quelle est sa puissance ? Les frottements sont supposés négligeables. 9. Calculez l’énergie potentielle de l’eau d’un barrage retenant 25 000 000 m3 d’eau à une hauteur de 60 m. Quelle est la puissance de la chute pour un débit de 20 m3/s ? 10. Le premier TGV français pouvait maintenir une vitesse de 318 km/h en développant une puissance de 3760 kW. En considérant en première approximation que les frottements sont faibles, calculez la force développée par le moteur. Réponses aux questions 1. a) travail nul b ) travail négatif travail négatif c) positif négatif 2. a) non b) oui c) oui d) non e) non 3. 9205 kJ 4. 53 J 5. a) 4000 N b) 1 600 000 J 6. 347 222 J 7. 600 J 8. 1,3 Kw 9. 1,5 1013 J 12 MW 10. 42 566 N ___________________ - 31 -