Arguments logiques

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Latin : Commentaires
I.
Cicéron
A. Biographie
106 – 43
Il est contemporain de César (100 – 44), Pompée (106 – 47), Catilina (108 – 62) et Virgile (70 – 19).
Né à Arpinum (Italie), il n’a pas d’ancêtre glorieux (il est homo novus) mais il est quand même riche, ayant
travaillé dans les affaires (negotium). Il est de tendance conservatrice (optimates, comme Pompée mais
contre César qui est populares).
Il va à Rome où il suit une éducation chez un grammatiste (où il apprend le grec et les grands auteurs grecs)
puis chez un rhéteur (éloquence, rhétorique et un peu de scène). Après cela, il se forme à la philosophie en
rencontrant des philosophes grecs, dont Posidonius (stoïcien : « supporte et abstient toi ! ») et autres
philosophes platoniciens. Il fait aussi un voyage en Orient pour se former à la philosophie antique.
77 : revient et épouse Terentia (2 enfants : Marcus et Tullia)
71 : appelé par les Siciliens pour les défendre
76 – 64 : gravit les échelons : questeur (76) , édile (69), préteur (66).
64 : élu consul
63 : consulat de Cicéron, qui doit déjouer la conjuration de Catilina
62 : affaires des mystères de la Bona Dea
Bona Dea : César est le Grand Pontife et la fête de la fertilité, célébré uniquement par des femmes, se déroule
chez lui. Claudius s’immisce dans la cérémonie en se déguisant en joueuse de flûte et il est arrêté. Cicéron
casse son alibi mais Claudius est tout de même libéré. Après, Claudius et Cicéron se détestent.
60 : Cicéron se retire de la politique pour écrire. César, Pompée et Crassus (triumvirat) lui propose d’en faire
partie mais il refuse !!
59 : César est consul et fait élire Claudius comme tribun de la plèbe (Claudius qui devient Clodius, pour être
plus populaire). Celui-ci vote une loi pour faire exécuter quiconque aura fait exécuter un Romain sans lui
avoir permis de faire appel au peuple (il vise Cicéron)
58 : Cicéron est exilé !!
Conséquences de l’exil :
- déchu de ses droits
- biens confisqués
- à + de 750 km de Rome
 Pompée et Milon plaident sa cause au Sénat et il peut revenir !! (grâce au sénatusconsulte !)
57 : sénatus-consulte en faveur de Cicéron qui revient à Rome !
57 – 52 : situation à Rome se dégrade et César s’oppose de plus en plus à Pompée.
52 : Milon tue Clodius et son procès se passe dans un climat de terreur
1
49 : César franchit le Rubicon, ce qui déclenche le début de la Guerre Civile. Cicéron se met du côté de
César et obtient son pardon, sans pour autant devenir Césarien. Il se retire de la vie politique.
46 : divorce avec Terentia et Tullia meurt. (ce qui aura une influence sur son style d’écriture)
43 : Cicéron se déchaîne contre Antoine dans les Philippiques. Un nouveau triumvirat naît : Octave, Antoine
et Lépide. Ils font une liste de proscrits et son nom est dessus. Il s’enfuit mais on le rattrape et on l’égorge ; sa
tête et ses mains sont exposées sur les Rostres (au Forum).
B. Œuvre
-
discours (plaidoyers : procès, politiques, Philippiques,…)
philosophie (traités : De Republica, il était électique (toutes les philosophies), forme de dialogue)
traités de rhétorique (portrait de l’orateur idéal, histoire de l’éloquence, …)
lettres (correspondants : Atticus, Familiares, …)
C. Pro Milone
Contexte social : lutte entre Milon et Clodius, entre les optimates et les populares.
Milon :
-
Né dans une riche famille plébéienne, il est connu pour son arrogance
En 57, il est élu tribun de la plèbe
Il est très proche de Pompée
Lutte contre les partisans de César, dont Clodius (il milite pour le retour de Cicéron)
En 53, il se présente comme candidat au consulat, mais le meurtre de Clodius met un terme
à cette ambition
En 52, il rompt avec Pompée (parce qu’il voulait être seul au pouvoir) et est condamné
(part à Marseille)
Clodius :
-
-
Appartient à la prestigieuse gens Claudia, il est riche et ambitieux, connu pour ses mœurs
scandaleuses
Il demande à Cicéron de plaider la cause de Catilina, mais celui-ci refuse
Catilina lui propose de faire partie des conjurés mais Clodius refuse et se range du côté de
Cicéron
En 62, scandale de la Bona Dea et au tribunal, Cicéron l’accuse
Clodius devient l’ennemi de Cicéron
Appartient au parti des populares, et veut devenir tribun de la plèbe, mais pour ce faire il
doit être adopté par un plébéien. Il change alors de nom (Claudius  Claudius) et se fait
adopter par Fonteius
Grâce au soutien de César, il devient tribun de la plèbe
En 58, il fait voter une loi condamnant quiconque aura fait exécuter un Romain sans lui
avoir permis de faire appel au peuple (il vise Cicéron, qui est exilé)
Contexte politico-social :
Milon >< Clodius
2
Pompée >< César
Optimates >< Populares
Le crime :
Ça s’est passé le 18 janvier –52. Milon et Clodius se rencontrent sur la Via Appia et deux gladiateurs de
Milon insultent les gens de Clodius qui ripostent. La situation se dégénère. Clodius est touché par une lance
à l’épaule et on le conduit dans une auberge. Milon en profite et ordonne à ses hommes d’aller le chercher et
de l’achever, et puis de le laisser nu sur la Via Appia. Un sénateur passant ramasse le corps et le ramène à sa
femme, Fulvie, qui accuse Milon du crime. Les partisans de Milon et de Clodius s’affrontent dans Rome et
pour mettre de l’ordre, Pompée est désigné consul unique et devient maître de Rome.
Le procès :
Cicéron défend Milon, même si il fait une prestation bien en dessous de ses capacités habituelles. Nous ne
possédons pas le texte qu’il a dit devant les jurés mais seulement la plaidoirie qu’il a réécrite par après.
Milon est fier de ce qu’il a fait et la plaidoirie de Cicéron met la légitime défense en avant, ce qui n’arrange
pas le cas de Milon.
Le verdict : Milon est banni et s’exile à Marseille.
II.
Argumentation et figures de style
A. Argumentation
Dans un bon texte argumentatif, il faut savoir convaincre (probare), émouvoir (movere) et plaire (delectare).
Ce sont les trois ingrédients indispensables pour réussir à capter l’attention et la sympathie du public et des
jurés.
Arguments logiques
-
INDUCTION : tirer une conclusion générale à partir de faits particuliers.
-
DEDUCTION : tirer de deux propositions au moins une troisième par voie de la nécessité logique.
La conclusion n’ajoute rien à part l’énoncé explicite, les choses sont claires et énoncées dès le
départ.
-
SYLLOGISME : tirer de deux propositions un troisième neuve (produire des idées nouvelles à partir
de propositions de départ qui s’opposent).
Fonctionnement du syllogisme :
1) Majeure (vérité générale)
2) mineure (cas particulier)
3) Conclusion
-
RAISONNEMENT CAUSAL : tout fait a une cause et produit des effets. Entre les faits il y a des
relations de conditions à conséquences, de moyens à fins ou de causses à effets.
Arguments quasi-logiques
3
-
DEFINITION : ajouter une définition à un terme, qui apporte une interprétation cachée (acte
argumentatif voilé)
-
NARRATION : on raconte des faits précis dont on tire incidemment des lois générales à moins que
les faits ne parlent d’eux-mêmes et qu’on laisse à l’auditoire le soin de conclure (narration
inductive).
-
ILLUSTRATION : utiliser un exemple concret justifiant une affirmation. On formule d’abord l’idée
puis on présente un cas précis et réel qui concrétise cette idée.
-
CONTRE-EXEMPLE : prendre le contre-pied d’une idée ou d’un exemple en en fournissant un
autre (l’orateur doit faire attention lorsqu’il utilise un exemple qu’il n’existe pas de contre-exemple
qui pourrait se retourner contre lui).
-
COMPARAISON : conduire une conclusion par l’établissement de relations entre des faits
appartenant à un même univers de discours mais différents dans le temps ou l’espace ; on compare
l’hier à l’aujourd’hui, l’ici au là-bas,… (= analogie)
-
REGLE DE JUSTICE : ce qui relève d’une même catégorie de faits doit être traité de la même façon.
Arguments rhétoriques
-
VALEURS : insérer des valeurs dans le discours pour mobiliser et provoquer l’adhésion.
-
BON SENS : utiliser des expressions telles que « il est normal que, il va de soi que, il est évident que,
tout le monde s’accorde à dire que,… » (= normes)
-
DILEMME : mettre l’auditeur devant deux choix possibles et l’amener à reconnaître le bon choix (=
alternative)
-
ABSURDE : pousser jusqu’à l’excès les conséquences de telle opinion ou décision pour en manifester
l’absurdité.
-
AUTORITE : légitimer telle ou telle proposition en l’appuyant sur l’opinion d’une autorité
reconnue, ou d’une citation.
-
AD HOMINEM : interpeller l’adversaire et le sommer de changer de position, en manifestant une
contradiction en ses dires et son attitude concrète.
B. Figures de style
Figures de mots
-
RYTHME BINAIRE OU TERNAIRE : groupement de deux ou trois mots avec si possible le même
nombre de syllabe ; donne un cadre, une force à la pensée
-
ALLITERATION : répétition d’un même son ou d’une même consonne au début du mot
-
ASSONANCE : répétition de voyelles (sons vocaliques)
-
HOMEOTELEUTE : rime à l’intérieur d’une même phrase (même terminaison)
4
-
RIME : répétition régulière d’une syllabe
-
PARONOMASE : répétition d’une ou plusieurs syllabes dans des mots différents ( la femme, boniche
et potiche)
-
CALEMBOUR : rapprochement de deux mots très semblables en apparence mais de sens différents
(Libert sait que son rival c’est Fernandez, il est méfiant, sceptique,-il travaille dans les fosses-.)
-
ANTANACLASE : forme particulière de calembour, joue sur la polysémie plutôt que sur
l’homonymie (le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas )
-
ARCHAISME : utilisation d’un mot ancien qui n’est plus utilisé dans le langage courant et employé
pour sa connotation vieillie
-
NEOLOGISME : utilisation d’un mot que l’auteur a lui-même créé sur base d’une racine lexicale
existante
-
DERIVATION : employer dans une même phrase deux mots de même origine
Les figures de mots ne sont pas là uniquement pour accrocher l’attention et marquer la mémoire, elles sont
aussi là pour persuader par le sentiment d’une vraisemblance, comme si il y avait une relation nécessaire
entre signifiants et signifiés. Elles ont non seulement une force expressive, mais aussi un pouvoir de
persuasion. Elles suggèrent que si la matière des mots s’harmonise avec leur sens, il est vraisemblable que
cette harmonie prouve quelque chose.
Figures de sens
-
ANTONOMASE : utiliser un nom propre comme nom commun ou l’inverse
-
METONYMIE : désigner un objet par le nom d’un autre ayant un lien habituel avec celui-ci, qu’il
soit de causalité, de contiguïté ou de symbolisme ( prendre un verre, les pieds d’une chaise)
 SYNECDOQUE : cas particulier de la métonymie : on utilise le tout pour désigner la partie
(ou l’inverse) (cent têtes = cent personnes)
-
METAPHORE : désigner un objet par le nom d’un autre, par ressemblance ( l’homme est un loup
pour l’homme)
-
HYPERBOLE : exagération, force persuasive (j’ai mille choses à te dire…MILLE ?!?!)
-
HYPALLAGE : accord grammatical d’un mot avec un autre mais accord par le sens avec un
troisième mot afin de renforcer la description et de doubler l’expressivité du qualitatif ( ibant obscur
isola sub nocte = ils allaient obscurs sous la nuit solitaire  ils allaient solitaires sous la nuit obscur)
-
LITOTE : remplacement d’une affirmation par la négation de son contraire ( Va, je ne te hais point =
je t’aime)
-
OXYMORE : association de termes incompatibles (cette obscure clarté qui tombe des étoiles ; le
soleil noir de la mélancolie)
Le pouvoir rhétorique des figures de sens est surtout celui de nommer.
Figures de construction
5
-
ANAPHORE ou REPETITION : répétition d’un même terme en tête de deux ou plusieurs groupes
de mots
-
POLYSYNDETE : répétition de particules de liaison
-
ASYNDETE : omission volontaire de lien de coordination entre les phrases et les mots ( veni, vidi,
vici)
-
ELLIPSE : force persuasive : aller à l’essentiel (le ciel est nuageux, le temps sombre)
-
ANACOLUTHE : rupture de construction (le nez de Cléopâtre, s’il eut été plus court, la face du
monde en eut été changée)
-
PERIODE : phrase assez longue dont les propositions s’enchaînent avec symétrie et dont le sens
reste en suspens jusqu’à la fin
-
GRADATION : disposer les mots par ordre croissant de longueur ou d’importance
-
ZEUGME : un verbe a deux compléments ; seul le plus rapproché lui convient par le sens, il est
donc traduit différemment selon les compléments (il parlait en anglais et en gesticulant ; il prit son
chapeau et la porte)
-
CHIASME : inverser l’ordre des mots dans deux groupes de mots symétriques
-
PARALLELISME : inverse du chiasme
Figures de pensée
-
ALLEGORIE : la vérité du sens littéral entraîne la vérité du sens figuré (fable, parabole)
-
IRONIE : la fausseté du sens littéral entraîne la vérité du sens figuré (dire le contraire de ce qu’on
veut dire dans le but de railler)
-
QUESTION ORATOIRE : but d’accrocher le public, même si l’orateur connaît sans doute la réponse
ou va en proposer une
-
PROSOPEE : faire parler un absent, un animal, une chose personnifiée
Les figure de style ont donc une force persuasive soit parce qu’elles satisfont un désir profond de
réconciliation entre les mots et les choses, soit parce qu’elles représentent une réussite verbale qui emporte
l’adhésion par le plaisir qu’elle suscite, soit parce qu’elles nous rendent un langage perdu (elles nous
délivrent du principe de réalité par le plaisir du rêve, elles suspendent les règles logiques pour libérer
l’enfant en nous, …
SAVOIR APPLIQUER AU PRO-MILONE
6
III.
Empereurs
A. Auguste
(63 acn – 14 pcn)
Octave/Auguste est resté très longtemps au pouvoir, car il n’a pas répété les erreurs de César, ce qui lui a valu
de rester sur le trône. Il a restauré l’ordre dans une Rome déchirée par des décennies de guerre civile et il a
réussi à imposer son nouveau type de pouvoir (République traditionnelle).
Il est parvenu au trône en 44 grâce à son grand oncle, César, qui l’a adopté dans son testament. Il venge sa
mort avec Antoine et Lépide en 42, suivi d’un partage de l’empire entre eux trois (Antoine : L’Orient ;
Octave : L’Occident ; Lépide : L’Afrique). Lépide est vite neutralisé par Octave. Le monde romain est donc
gouverné par Antoine et Octave, rivaux jusqu’en 32 où ils se battent à Actium à cause du testament
d’Antoine en faveur de sa descendance avec Cléopâtre. Octave retrouve les amants à Alexandrie où ils se
suicident tous les deux. L’Egypte est une colonie romaine et Octave est le maître incontesté du monde
romain.
Octave se fait appeler Auguste (sacré), Princeps (premier citoyen) et Imperator (fonction de commandant
suprême des armées. Il a réussi à amener les sénateurs à accepter sa position à la tête de l’Etat.
En 23 il tombe gravement malade et décide de faire évoluer la forme de son pouvoir à sa guérison. Il
démissionne du consulat et accepte la puissance tribunicienne à vie. En 19, le peuple lui décerne la puissance
consulaire à vie, et en 12 il est en plus Pontifex Maximus. En 2 acn, les sénateurs lui confient le titre de Pater
Patriae.
Octave a donc eu un pouvoir énorme.
Il a entrepris de reconstruire Rome, mais pas de palais personnel, ce qui lui vaudra le respect des autorités
sénatoriales et républicaines. Contrairement à César, il interdit le culte de sa seule personne mais encourage
hors de la capitale celui de Rome et d’Auguste. On observe aussi un foisonnement au niveau de la littérature
pendant le siècle d’Auguste.
En 38 il a épousé Livia Drusilla et ils sont restés mariés jusqu’à sa mort. Il a eu une fille Julie avec sa
deuxième épouse Scribonia. Octave n’a qu’une seule fille et donc pas d’héritier mâle possible. Après de
multiples hésitations vaines, il se résigne à obliger Tibère, fils de sa femme Livie et appartenant à la gens
Claudia, à épouser Julie, fille d’Octave et demi-sœur de Tibère et à adopter ses enfants. Après la mort de
ceux-ci, et l’exil de Julie pour adultère, Octave décide d’adopter Tibère qui lui-même adopte son neveu,
Germanicus, dernier espoir d’Octave.
Octave meurt durant l’été 14 et ses cendres sont déposées dans le grand mausolée qu’il a fait construire sur le
Champ de Mars.
B. Tibère
(42 acn – 37 pcn)
Tibère est le successeur d’Auguste et on s’accorde à dire qu’il était inadapté et non préparé au pouvoir. Il
n’avait pas confiance en lui, parce que méprisé par Auguste. Ce militaire ayant vaincu les Parthes est réputé
pour avoir rempli les caisses de l’Etat. Il a été accusé de pédophilie.
7
Il a d’abord épousé Vipsania Agrippina avec qui il a eu un fils, Drusus le Jeune. Il est obligé de divorcer et de
se marier à Julie, sur ordre d’Auguste. Mais il ne supporte pas celle-ci et part donc pour son premier exil dans
l’île de Rhodes. Après l’exil de celle-ci pour adultère, son mariage est annulé et il est adopté par Auguste et
forcé d’adopter Germanicus, son neveu.
A la mort d’Auguste en 14, les sénateurs qualifient Tibère de Pontifex Maximus, d’Imperator et il aura la
puissance tribunicienne à vie. En 27 il se retire de la vie publique et s’isole dans sa villa de Capri (deuxième
exil).
En ce qui concerne sa succession, le premier candidat à la succession, Germanicus, fils adoptif et neveu de
Tibère, meurt empoisonné en 19 pcn.
Drusus, fils naturel de Tibère meurt aussi empoisonné, par sa femme Liville (qui agit sur ordre de son amant
Séjan).
Tibère désigne alors Caligula comme successeur, fils de Germanicus.
Il fait assassiner Séjan, le premier Préfet du prétoire (chef du Sénat), qui aurait tué Germanicus et Drusus
pour arriver au pouvoir. Le successeur pour le poste de Préfet du prétoire, Macron, aurait ensuite assassiné
Tibère en mars 37. Ses cendres sont déposées au mausolée d’Auguste.
C. Caligula
(12 acn– 41 pcn)
Caligula est cruel, instable, nerveux et fou, et a l’esprit de famille. C’est le 3ème empereur romain. Sa mère et
deux de ses frères sont morts en exil, ce qui marqua Caligula mais ne l’empêche pas de se lier d’amitié avec
Tibère qui le désigne comme son successeur.
Il est accueilli avec joie. Caligula met fin aux procès pour trahison, il donne de fortes sommes au peuple de
Rome et octroie une importante gratification à la garde prétorienne afin qu’ils le soutiennent.
Six mois après être devenu empereur, il tombe malade et s’enfonce de plus en plus dans cet état de folie ou
de méchanceté qu’on lui connaît. Il n’a mené qu’une seule expédition importante : la conquête de la
Bretagne.
A la mort de sa sœur Drusilla avec qui il avait commis un adultère, il la fait diviniser. Il est passionné par les
courses de chevaux et donne des spectacles somptueux, ce qui a pour effet de vider les caisses remplies
autrefois par Tibère. Pour combler ce vide il lève de nouveaux impôts. La tyrannie s’installe doucement.
Durant les derniers mois de son règne, il se comporte comme une divinité et va jusqu’à ériger un temple
dédié à lui-même sur le Palatin. Après trois tentatives d’assassinat, Caligula est assassiné et ses cendres
transportées dans le mausolée d’Auguste.
Claude lui succède.
D. Néron
(37 – 68)
8
Néron est le fils d’Agrippine la Jeune et de Domitius Ahenobarbus. Il est adopté par Claude lors de son
mariage avec Agrippine. En 51, il reçoit le tritre de Princeps iuventutis, Prince de la Jeunesse, ce qui le rend
supérieur à Britannicus son demi-frère. Il épouse Octavie en 53.
En 54 il succède à Claude.
Il s’éprend d’Actée et délaisse sa mère, qui le menace alors de changer le pouvoir en faveur de Britannicus.
Néron, émotif, prend peur.
Néron est un être cruel, troublé, agité, jaloux de la popularité de son demi-frère Britannicus, autoritaire,
impatient, hypocrite.
E. Généalogie et succession des empereurs romains
1)
2)
3)
4)
5)
6)
César
Auguste
Tibère
Caligula
Claude
Néron
Voir arbre généalogique
IV.
Tacite
A. Biographie
(55 – 120)
Tacite a reçu une formation classique à la rhétorique. Grâce à son beau-père, Agricolo, il a une carrière
politique (cursus honorum : questeur  édile  préteur (pendant l’empire de Domitien, ce qui lui vaudra
les honneurs  consul). Il est dégoûté progressivement de la vie politique après son consulat.
Il se retire et écrit, exerçant ses qualités d’orateur. Il tient une correspondance avec son ami Pline le Jeune.
Aujourd’hui le terme historien amène une notion d’objectivité et de véracité des faits, d’analyse de l’histoire.
Tacite est un historien antique, qui est plus un conteur qu’un relateur. Les faits sont considérés comme vrais
si plusieurs historiens en parlent, si ils sont vraisemblables ou si ils ont une tradition orale persistante.
Selon Tacite, « Le premier jour du principat d’un empereur est le meilleur ». Il est désabusé, intéressé par la
psychologie des personnages.
B. Œuvre
Il a écrit plusieurs ouvrages :*
9
-
« Vie d’Agricola » : description de tribus bretonnes et pamphlet de la politique de Domitien ;
« Dialogue de l’orateur » : interrogation sur les raisons de la décadence de la rhétorique ;
« Annales » : histoire d’Auguste à Néron
« Histoires » : histoire de Néron à Domitien
Il a un style elliptique, rempli de sous-entendus, comme si il manquait des mots. Les thèmes dans le Chapitre
XV des Annales sont la rivalité et la jalousie, l’absolutisme (affirmation du pouvoir dans la cruauté) et la
dissimulation (et autres luttes d’influence de la cour).
V.
Empoisonnement de Britannicus
Psychologie des personnages :
-
-
Néron : il est cruel, troublé, perturbé (turbatus, volontare), haineux, jaloux (de la popularité de
Britannicus), autoritaire, hypocrite, anxieux, impatient, …
Britannicus : il est sûr de lui, intelligent (comprend la situation), mature, sympathique,
charismatique, populaire, a une bonne culture générale (qui contraste avec son âge et son rôle), il
est d’une grande vertu
Agrippine : elle est manipulatrice, possessive, jalouse, colérique, menaçante, têtue.
Structure du récit :
Tacite nous décrit d’abord l’ensemble et l’ambiance en général, puis se focalise sur un personnage, Néron,
pour retourner enfin à l’ensemble. Il y a un flash-back dans la pensée de Néron sur la fête des Saturnales, qui
est une parenthèse dans la structure générale du récit.
Thèmes sous-jacents :
-
Rivalité, jalousie
Absolutisme (affirmation du pouvoir dans la cruauté par exemple)
Dissimulation, hypocrisie
Style de Tacite :
Tacite utilise un style très elliptique, rempli de sous-entendus, il ne dit pas vraiment les choses, il manque
des mots.
La mort des grands hommes doit être grande, le récit est donc romancier, il faut faire attention à la véracité
des faits. Ce n’est pas un vrai texte historique, mais plutôt un récit qui met en scène la mort de Britannicus
avec des belles métaphores et un peu d’exagération pour la rendre grandiose.
VI.
Assassinat d’Agrippine
A. Contexte
Après l’assassinat de Britannicus, Néron enlève toute une série de privilège à sa mère et l’envoie dans une
demeure à l’écart de la sienne.
10
Ensuite, il prend des mesures en politique intérieure : facilitation de l’approvisionnement en eau et denrées
alimentaires, suppression des taxes indirectes sur les citoyens, clémence avec les gladiateurs et esclaves, …
En politique extérieure, il lutte contre les Parthes et veut relier la mer du Nord à la Méditerranée via le
Rhin.
En 59 il s’éprend de Poppée, femme d’Othon que Néron expédie en Lusitanie pour garder Poppée pour lui
tout seul. Poppée monte Néron contre sa mère, lui disant qu’il est l’esclave de la volonté d’une femme.
B. Psychologie des personnages
Néron :
-
subjugué par Poppée
rusé
hypocrite (embrasse sa mère avant de la tuer)
accompli le crime par peur, par rivalité (désir de pouvoir)
émotif et impulsif
Agrippine :
-
influente (dominatrice à tout prix)
débauchée (prête à tout)
naïve (va quand même au festin même si elle se doute qu’il y a du danger)
hypocrite (fait mine de ne pas s’apercevoir du complot)
seule
C. Faits
Poppée insiste auprès de Néron pour qu’il tue sa mère. Il hésite mais après qu’elle ait tenté de commettre un
inceste, il résolut de la mettre à mort. Anicetus lui propose un plan ingénieux : un navire trafiqué, mais
Agrippine survit au naufrage du navire. Néron envoie alors Anicetus pour consommer le crime. Agrippine,
devant ses agresseurs, leur dit où frapper. Après avoir brûlé son corps, Néron se sent coupable et feint la
tristesse. Il fait croire qu’Agrippine s’est suicidée.
VII.
Philosophie antique
La philosophie a pour but d’apporter une réponse à des questions existentielles qui concernent notre vie, la
mort, le sens des choses.
A. Stoïcisme
Le stoïcisme naît à Athènes au IVème siècle acn. Le but de cette philosophie est d’atteindre le bonheur, qui est
l’absence de trouble et de passion dans notre âme (apathie), atteint grâce à la sagesse.
11
Trois philosophes ont fondé le stoïcisme :
- Zénon de Kittion : fonde l’école de la philosophie stoïcienne
- Cléanthe d’Assos
- Chrysippe de Soloi
Cette philosophie se présente comme un système rationnel dans lequel la recherche du bonheur et de la
vertu est indissociable d’une conception du monde et du langage. Les stoïciens divisent la philosophie en 3
parties : la physique, la logique et la morale (logique = liens entre les choses de la physique ; morale
résultante).
Le point de départ de cette philosophie est la physique : tout est très bien organisé dans le monde, ce qui
suggère qu’il y a un principe directeur de l’univers, de la nature et de la divinité. Ils appellent ce principe le
, la raison en même temps que le discours (raison = principe qui pense, organise et établit les choses ;
discours = manière dont ce principe agence les choses de la nature). Ce  existe en chaque être, vivant
ou pas. Dans le monde, chaque chose est à sa place, c’est le , et tout est lié par une cohésion appelée
sympathie universelle (tout a une répercussion sur l’ensemble du monde, effet papillon).
La sympathie universelle est l’identité du monde : comme la lumière qui se divise à l’infini, la matière aussi
est commune et disséminée en une infinité de corps particuliers. Il n’y a qu’une matière et plusieurs corps,
qui sont tous animés par un souffle igné, le  (pneuma) qui permet d’agir ou de subir.
Il n’existe que 4 choses qui sont incorporelles : le temps, le lieu, le vide, le signifié (le monde est
éternellement le même, alors que le temps et le paroles ne font que passer sur les choses).
L’univers est donc un vaste organisme vivant et structuré dans lequel chaque élément est adapté à l’ensemble
en fonction d’un ordre général. Chaque chose fonctionne suivant le destin, selon un plan divin qui organise
les différents éléments.
Le sage adhère avec ce plan divin, il vit conformément à la nature. Il ne faut pas trouver son propre plaisir
mais développer sa propre constitution (pour l’animal, c’est l’instinct ; pour l’homme, c’est la raison). Le rôle
de l’homme dans ce plan divin est donc de faire fonctionner sa raison (ratio). Pour cela, il faut abolir la
passion, qui est un mouvement contraire à la nature, et accéder à l’apathie, qui est l’absence de trouble
passionnel de l’âme.
Réprimer les pulsions et passions pour laisser place à la raison
La liberté du stoïcien est d’accepter de rentrer dans le plan divin ou de le subir (et non pas de se révolter et
de vivre selon son propre désir, ce qui est vu comme de la folie). Certaines choses ne dépendent pas de nous
mais de la divinité et notre liberté est de choisir la manière de les supporter.
Le sage accède alors à une sérénité intellectuelle et une maîtrise de soi qui le rendent indépendant et libre. Il
est en accord avec le cosmos et accepte la providence, qui agit pour le bien du monde.
L’expression « rester stoïque » vient de cette philosophie, et signifie rester de marbre par rapport aux
événements qui nous atteignent.
Points positifs :
-
le fait de ne pas être totalement libre a un côté rassurant et apaisant. C’est soulageant de savoir que
tout ne dépend pas de moi
puisqu’il faut accepter les choses, cela nous épargne de la frustration car elles devaient arriver de
toutes façons
12
Points négatifs :
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refoulement des pulsions qui sont utiles
pas de liberté par rapport à un destin tracé (point de vue de l’homme moderne) : pas de motivation
particulière, pas d’entrain mais acceptation passive
B. Epicurisme
L’épicurisme a été fondé par Epicure au IVème siècle acn. Celui-ci, né vers 341, élabore son propre système de
pensée en créant sa propre école à Athènes en 306.
Le but de la philosophie épicurienne est la recherche de l’ataraxie (trouver la paix de l’âme). Cet objectif
s’articule autour de trois axes : la physique, la logique et la morale.
Ce qui trouble l’existence, c’est la peur de dieu, de la douleur, de la mort et les pulsions.
Les épicuriens pensent que les dieux existent, mais dans un monde à part tout à fait extérieur à nous.
Le monde est constitué de fines particules (, unité minimale de matière ne pouvant pas être divisée)
en chute libre dans l’Univers. Ce mouvement est appelé clinamen et a une durée limitée (quand l’homme
meurt, les atomes se séparent et se réassocient avec l’Univers).
Le clinamen agit de façon indéterminée et est la capacité de la nature à se générer sans cesse elle-même.
Dans l’Univers, il n’y a que de la matière ou du vide (l’être et le néant). Le monde est vide de toute
providence.
Puisque rien ne naît de rien et que l’univers se réduit à la matière et au vide, la mort n’est pas à craindre.
Tout bien et tout mal résident dans la sensation (la sensation est fiable et source de connaissance) et la mort
est la fin de nos sensations et la dissociation des atomes qui nous constituent, donc elle n’est pas à craindre.
« Tant que nous sommes vivants, la mort ne nous concerne pas ; au moment de notre mort, nous ne serons
plus là pour y penser, en conséquence elle n’est pas à craindre ».
Pour Epicure, le sage est le plus heureux des hommes, car il ne craint ni la fin du monde, ni la mort, ni les
dieux.
La voluptas epicurienne (Carpe diem) est l’absence de souffrance ; c’est un état qui consiste en la satisfaction
des besoins naturels et nécessaires. Nous avons aussi des besoins naturels mais non nécessaires et d’autres
non naturels et non nécessaires qui sont à repousser ( Vivons heureux mais vivons cachés).
La liberté de l’épicurien est de discerner ces différents besoins et de choisir lesquels il comble.
C. Scepticisme
Le scepticisme est fondé par Pyrrhon à Elis. Selon lui, le scepticisme est l’attitude qui consiste à refuser
d’établir des différences de jugement de valeurs entre les choses (ceci est bon et ceci ne l’est pas). Nous
utilisons trop le verbe « être » et si nous pouvons donner nos impressions, nous ne pouvons affirmer ce qui
est vraiment. La sensation ne permet pas d’accéder à la vérité de l’être (ce n’est pas parce que j’ai chaud que
la température est chaude).
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L’idée principale du scepticisme est que tout se vaut. Cette idée débouche sur l’indifférence, le non jugement
des choses, le refus de toute forme de certitude.
Le sceptique croit que l’on peut être heureux dès lors que l’on atteint l’absence de troubles de l’âme
(ataraxie), mais aussi l’absence d’émotions (apathie).
Il ne faut pas justifier ses actes, mais agir arbitrairement, selon l’inspiration du moment.
Vivre mieux, c’est donc prendre la vie comme elle vient, sans rien attendre de pire ni rien espérer de
meilleur. L’idée du relativisme est fort présente.
D. Cynisme
Diogène (413 – 324) est l’une des figures emblématiques du cynisme.
La sagesse cynique est la construction de soi par l’insolence et la subversion.
Les cyniques suspectent les lois de n’être que des conventions sous lesquelles se dissimulent des mobiles peu
reluisants. C’est pourquoi ils n’acceptent aucune autorité, politique, morale ou religieuse. Ce sont les
premiers rebelles anarchistes de l’Histoire.
Pour les cyniques, la philosophie est une esthétique de l’existence : donner un sens à la vie hors du cadre de
la famille, de la société, de la reconnaissance ou des honneurs.
Le cynique est solitaire, il vit en autarcie (sans dépendance à quoi que ce soit). Pour lui le bonheur se trouve
dans la liberté, qui elle-même se situe dans l’indépendance à l’égard des besoins inutiles. L’état naturel de
l’homme est supérieur à son état civilisé.
Il faut dénoncer les supercheries, arracher les masques. La nécessité d’inverser les valeurs est là pour mieux
se faire comprendre en suscitant l’étonnement.
+ Prendre position personnellement par rapport à un aspect de la civilisation latine abordé
au cours des six années de latin. Pouvoir argumenter brièvement sa réponse.
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