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Latin : Commentaires
I. Cicéron
A. Biographie
106 43
Il est contemporain de César (100 44), Pompée (106 47), Catilina (108 62) et Virgile (70 19).
à Arpinum (Italie), il n’a pas d’ancêtre glorieux (il est homo novus) mais il est quand même riche, ayant
travaillé dans les affaires (negotium). Il est de tendance conservatrice (optimates, comme Pompée mais
contre César qui est populares).
Il va à Rome il suit une éducation chez un grammatiste (où il apprend le grec et les grands auteurs grecs)
puis chez un rhéteur (éloquence, rhétorique et un peu de scène). Après cela, il se forme à la philosophie en
rencontrant des philosophes grecs, dont Posidonius (stoïcien : « supporte et abstient toi ! ») et autres
philosophes platoniciens. Il fait aussi un voyage en Orient pour se former à la philosophie antique.
77 : revient et épouse Terentia (2 enfants : Marcus et Tullia)
71 : appelé par les Siciliens pour les défendre
76 64 : gravit les échelons : questeur (76) , édile (69), préteur (66).
64 : élu consul
63 : consulat de Cicéron, qui doit déjouer la conjuration de Catilina
62 : affaires des mystères de la Bona Dea
Bona Dea : César est le Grand Pontife et la fête de la fertilité, célébré uniquement par des femmes, se déroule
chez lui. Claudius s’immisce dans la cérémonie en se déguisant en joueuse de flûte et il est arrêté. Cicéron
casse son alibi mais Claudius est tout de même libéré. Après, Claudius et Cicéron se détestent.
60 : Cicéron se retire de la politique pour écrire. César, Pompée et Crassus (triumvirat) lui propose d’en faire
partie mais il refuse !!
59 : César est consul et fait élire Claudius comme tribun de la plèbe (Claudius qui devient Clodius, pour être
plus populaire). Celui-ci vote une loi pour faire exécuter quiconque aura fait exécuter un Romain sans lui
avoir permis de faire appel au peuple (il vise Cicéron)
58 : Cicéron est exilé !!
Conséquences de l’exil :
- déchu de ses droits
- biens confisqués
- à + de 750 km de Rome
Pompée et Milon plaident sa cause au Sénat et il peut revenir !! (grâce au sénatus-
consulte !)
57 : sénatus-consulte en faveur de Cicéron qui revient à Rome !
57 52 : situation à Rome se dégrade et César s’oppose de plus en plus à Pompée.
52 : Milon tue Clodius et son procès se passe dans un climat de terreur
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49 : César franchit le Rubicon, ce qui déclenche le début de la Guerre Civile. Cicéron se met du côté de
César et obtient son pardon, sans pour autant devenir Césarien. Il se retire de la vie politique.
46 : divorce avec Terentia et Tullia meurt. (ce qui aura une influence sur son style d’écriture)
43 : Cicéron se déchaîne contre Antoine dans les
Philippiques
. Un nouveau triumvirat naît : Octave, Antoine
et Lépide. Ils font une liste de proscrits et son nom est dessus. Il s’enfuit mais on le rattrape et on l’égorge ; sa
tête et ses mains sont exposées sur les Rostres (au Forum).
B. Œuvre
- discours (plaidoyers : procès, politiques, Philippiques,…)
- philosophie (traités : De Republica, il était électique (toutes les philosophies), forme de dialogue)
- traités de rhétorique (portrait de l’orateur idéal, histoire de l’éloquence, …)
- lettres (correspondants : Atticus, Familiares, …)
C. Pro Milone
Contexte social
: lutte entre Milon et Clodius, entre les optimates et les populares.
Milon :
- Né dans une riche famille plébéienne, il est connu pour son arrogance
- En 57, il est élu tribun de la plèbe
- Il est très proche de Pompée
- Lutte contre les partisans de César, dont Clodius (il milite pour le retour de Cicéron)
- En 53, il se présente comme candidat au consulat, mais le meurtre de Clodius met un terme
à cette ambition
- En 52, il rompt avec Pompée (parce qu’il voulait être seul au pouvoir) et est condamné
(part à Marseille)
Clodius :
- Appartient à la prestigieuse gens Claudia, il est riche et ambitieux, connu pour ses urs
scandaleuses
- Il demande à Cicéron de plaider la cause de Catilina, mais celui-ci refuse
- Catilina lui propose de faire partie des conjurés mais Clodius refuse et se range du côté de
Cicéron
- En 62, scandale de la Bona Dea et au tribunal, Cicéron l’accuse
- Clodius devient l’ennemi de Cicéron
- Appartient au parti des populares, et veut devenir tribun de la plèbe, mais pour ce faire il
doit être adopté par un plébéien. Il change alors de nom (Claudius Claudius) et se fait
adopter par Fonteius
- Grâce au soutien de César, il devient tribun de la plèbe
- En 58, il fait voter une loi condamnant quiconque aura fait exécuter un Romain sans lui
avoir permis de faire appel au peuple (il vise Cicéron, qui est exilé)
Contexte politico-social :
Milon >< Clodius
3
Pompée >< César
Optimates >< Populares
Le crime :
Ça s’est passé le 18 janvier 52. Milon et Clodius se rencontrent sur la Via Appia et deux gladiateurs de
Milon insultent les gens de Clodius qui ripostent. La situation se dégénère. Clodius est touché par une lance
à l’épaule et on le conduit dans une auberge. Milon en profite et ordonne à ses hommes d’aller le chercher et
de l’achever, et puis de le laisser nu sur la Via Appia. Un sénateur passant ramasse le corps et le ramène à sa
femme, Fulvie, qui accuse Milon du crime. Les partisans de Milon et de Clodius s’affrontent dans Rome et
pour mettre de l’ordre, Pompée est désigné consul unique et devient maître de Rome.
Le procès :
Cicéron défend Milon, même si il fait une prestation bien en dessous de ses capacités habituelles. Nous ne
possédons pas le texte qu’il a dit devant les jurés mais seulement la plaidoirie qu’il a réécrite par après.
Milon est fier de ce qu’il a fait et la plaidoirie de Cicéron met la légitime défense en avant, ce qui n’arrange
pas le cas de Milon.
Le verdict : Milon est banni et s’exile à Marseille.
II. Argumentation et figures de style
A. Argumentation
Dans un bon texte argumentatif, il faut savoir convaincre (probare), émouvoir (movere) et plaire (delectare).
Ce sont les trois ingrédients indispensables pour réussir à capter l’attention et la sympathie du public et des
jurés.
Arguments logiques
- INDUCTION : tirer une conclusion générale à partir de faits particuliers.
- DEDUCTION : tirer de deux propositions au moins une troisième par voie de la nécessilogique.
La conclusion n’ajoute rien à part l’énoncé explicite, les choses sont claires et énoncées dès le
départ.
- SYLLOGISME : tirer de deux propositions un troisième neuve (produire des idées nouvelles à partir
de propositions de départ qui s’opposent).
Fonctionnement du syllogisme :
1) Majeure (vérité générale)
2) mineure (cas particulier)
3) Conclusion
- RAISONNEMENT CAUSAL : tout fait a une cause et produit des effets. Entre les faits il y a des
relations de conditions à conséquences, de moyens à fins ou de causses à effets.
Arguments quasi-logiques
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- DEFINITION : ajouter une définition à un terme, qui apporte une interprétation cachée (acte
argumentatif voilé)
- NARRATION : on raconte des faits précis dont on tire incidemment des lois générales à moins que
les faits ne parlent d’eux-mêmes et qu’on laisse à l’auditoire le soin de conclure (narration
inductive).
- ILLUSTRATION : utiliser un exemple concret justifiant une affirmation. On formule d’abord l’idée
puis on présente un cas précis et réel qui concrétise cette idée.
- CONTRE-EXEMPLE : prendre le contre-pied d’une idée ou d’un exemple en en fournissant un
autre (l’orateur doit faire attention lorsqu’il utilise un exemple qu’il n’existe pas de contre-exemple
qui pourrait se retourner contre lui).
- COMPARAISON : conduire une conclusion par l’établissement de relations entre des faits
appartenant à un même univers de discours mais différents dans le temps ou l’espace ; on compare
l’hier à l’aujourd’hui, l’ici au là-bas,… (= analogie)
- REGLE DE JUSTICE : ce qui relève d’une même catégorie de faits doit être traité de la même façon.
Arguments rhétoriques
- VALEURS : insérer des valeurs dans le discours pour mobiliser et provoquer l’adhésion.
- BON SENS : utiliser des expressions telles que « il est normal que, il va de soi que, il est évident que,
tout le monde s’accorde à dire que,… » (= normes)
- DILEMME : mettre l’auditeur devant deux choix possibles et l’amener à reconnaître le bon choix (=
alternative)
- ABSURDE : pousser jusqu’à l’excès les conséquences de telle opinion ou décision pour en manifester
l’absurdité.
- AUTORITE : légitimer telle ou telle proposition en l’appuyant sur l’opinion d’une autorité
reconnue, ou d’une citation.
- AD HOMINEM : interpeller l’adversaire et le sommer de changer de position, en manifestant une
contradiction en ses dires et son attitude concrète.
B. Figures de style
Figures de mots
- RYTHME BINAIRE OU TERNAIRE : groupement de deux ou trois mots avec si possible le même
nombre de syllabe ; donne un cadre, une force à la pensée
- ALLITERATION : répétition d’un même son ou d’une même consonne au début du mot
- ASSONANCE : répétition de voyelles (sons vocaliques)
- HOMEOTELEUTE : rime à l’intérieur d’une même phrase (même terminaison)
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- RIME : répétition régulière d’une syllabe
- PARONOMASE : répétition d’une ou plusieurs syllabes dans des mots différents (
la femme, boniche
et potiche
)
- CALEMBOUR : rapprochement de deux mots très semblables en apparence mais de sens différents
(
Libert sait que son rival c’est Fernandez, il est méfiant, sceptique,-il travaille dans les fosses-.
)
- ANTANACLASE : forme particulière de calembour, joue sur la polysémie plutôt que sur
l’homonymie (
le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas
)
- ARCHAISME : utilisation d’un mot ancien qui n’est plus utilisé dans le langage courant et employé
pour sa connotation vieillie
- NEOLOGISME : utilisation d’un mot que l’auteur a lui-même créé sur base d’une racine lexicale
existante
- DERIVATION : employer dans une même phrase deux mots de même origine
Les figures de mots ne sont pas uniquement pour accrocher l’attention et marquer la mémoire, elles sont
aussi là pour persuader par le sentiment d’une vraisemblance, comme si il y avait une relation nécessaire
entre signifiants et signifiés. Elles ont non seulement une force expressive, mais aussi un pouvoir de
persuasion. Elles suggèrent que si la matière des mots s’harmonise avec leur sens, il est vraisemblable que
cette harmonie prouve quelque chose.
Figures de sens
- ANTONOMASE : utiliser un nom propre comme nom commun ou l’inverse
- METONYMIE : désigner un objet par le nom d’un autre ayant un lien habituel avec celui-ci, qu’il
soit de causalité, de contiguïté ou de symbolisme (
prendre un verre, les pieds d’une chaise
)
SYNECDOQUE : cas particulier de la métonymie : on utilise le tout pour désigner la partie
(ou l’inverse) (
cent têtes = cent personnes
)
- METAPHORE : désigner un objet par le nom d’un autre, par ressemblance (
l’homme est un loup
pour l’homme
)
- HYPERBOLE : exagération, force persuasive (
j’ai mille choses à te dire…MILLE ?!?!)
- HYPALLAGE : accord grammatical d’un mot avec un autre mais accord par le sens avec un
troisième mot afin de renforcer la description et de doubler l’expressivité du qualitatif (
ibant obscur
isola sub nocte = ils allaient obscurs sous la nuit solitaire ils allaient solitaires sous la nuit obscur)
- LITOTE : remplacement d’une affirmation par la négation de son contraire (
Va, je ne te hais point =
je t’aime)
- OXYMORE : association de termes incompatibles (
cette obscure clarté qui tombe des étoiles ; le
soleil noir de la mélancolie)
Le pouvoir rhétorique des figures de sens est surtout celui de nommer.
Figures de construction
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