B. Description de l'organisation formelle
1 Repérer : le système de division du travail et de répartition des tâches. Oui fait quoi ? La définition
des statuts et des rôles, celle des fonctions : leur précision ou l'absence de précision. Le système
hiérarchique. Les communications. Le système de contribution-rétribution. En particulier, le système de
sanctions ou son absence. Essayer de savoir dans quelle mesure il fonctionne. ? Pour ce repérage, le
plus simple est de partir de l'organigramme. Le faire pour la partie de l'entreprise observée par le
stagiaire. Mais partir de l'organigramme ne veut pas dire y rester. Très vite, il faudra parvenir à s'en
détacher pour décrire les traits majeurs du système d'action concret, les zones d'incertitude et localiser le
pouvoir. 3. Analyser le circuit officiel des procédures. Par exemple, une commande ou une livraison, ou
l'exécution d'une pièce. Oui doit recevoir la demande, doit ou ne doit pas la discuter. A qui la transmet-
il (souvent plusieurs personnes concernées) ? Oui est responsable de quoi ? Y a-t-il des communications
entre les différents responsables de l'exécution ? A qui faut-il rendre compte, etc. ?Faire cette analyse
aussi, si possible, à l'occasion d'une relation non de production, mais concernant les statuts, Comment
doivent se passer les choses à l'occasion d'un remplacement, d'une promotion ou d'une mutation ? Oui
doit être informé, qui doit décider, qui est consulté ? Il est toujours intéressant d'analyser de près le
système d'évaluation du travail, celui de la promotion, éventuelle- ment la formation donnée à
l'occasion d'une promotion. On y voit apparaître le système de valeur d'une entreprise (par exemple les
commerciaux et les technico-commerciaux d'IBM reçoivent une formation maison qui dure près d'une
année), l'acceptation commune de ces valeurs par le groupe. Sur quels critères un supérieur est-il promu
? Y a-t-il un système de règles implicites et/ou explicites, formelles et/ou informelles, souples ou
rigides, bureaucratiques ou non, etc. ? La culture d'une entreprise peut apparaître dans la partie de son
fonctionnement qui est codifiée ou, au contraire, dans les raisons d'une non-codification. Il y a en effet
des entreprises qui choisissent de ne pas avoir d'organigramme. Si c'est le cas, se demander pourquoi.
Par exemple, dans une entreprise moyenne de type paternaliste, le dirigeant peut préférer avoir
l'organigramme en tête et ne pas chercher à le communiquer.
C. Description du fonctionnement informel
Ici, on va essayer de comprendre comment les choses se passent réellement et mesurer l'écart formel-
informel.
1. Après avoir vu les circuits réels (§ B) et en les gardant bien en tête, analyser une relation imprévue,
par exemple une commande inhabituelle, ou une panne exceptionnelle, etc. Voir alors comment les
relations formelles sont court-circuitées ou ne le sont pas, ce qui se passe, comment fonctionnent les
systèmes hiérarchiques et de communication. Analyser un événement qui a donné lieu à une relation
conflictuelle. Par exemple, des consignes mal transmises entraînant une mauvaise fabrication. Décrire
comment se sont passées les choses, qui a arbitré et dans quel sens. Montrer comment, concrètement,
fonctionne l'organisation. Les dispositions formelles sont-elles respectées ? et sinon pourquoi ? au profit
de qui ?
2. Une méthode d'approche de cet informel peut consister à partir des rapports affectifs entre les
individus et surtout entre les groupes. Tel groupe est-il indifférent, agressif et hostile, sympathique vis-
à-vis de tel autre ? Les jugements de compétence recouvrent-ils de véritables incompétences ou le
souhait de politiques différentes? L'hypothèse sous-jacente à cette approche est qu'une relation de
compétition non reconnue formellement engendre une très forte tension, qui se traduit par une grande
agressivité : celle-ci n'est donc pas utilisée comme l'indicateur d'une affinité naturelle mais comme celui
d'une relation de pouvoir.
D. L'acteur et le système
Au bout du compte, il s'agira de décrire l'entreprise ou le secteur en termes de système et de système
interdépendant. Ce qui veut dire concrètement comment, par quels ajustements, à travers quels
ensembles de règles formelles et informelles se résolvent les problèmes quotidiens de l'entreprise. l Au
départ, lister les acteurs. Mais les acteurs ne sont pas forcément des personnes physiques
individualisées. Un acteur peut être un service ou une équipe ou une section syndicale ou un groupe de
personnes. Si l'on veut analyser l'ensemble, il faut en donner la liste exhaustive (encore une fois, dans le
secteur observé). Si l'on veut analyser une action (telle décision ou tel changement), ne lister que les
acteurs qui y ont participé. Tenter de définir leurs objectifs et leurs enjeux. Les objectifs sont les buts
qu'ils se donnent à atteindre et qui peuvent être explicités dans l'organisation. L'enjeu est ce que l'acteur
peut s'attendre à gagner ou à perdre dans l'action qu'il entreprend et l'importance de ce gain ou de cette