BENIN

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CONTEXTES LOCAUX ET REGIONNAUX DU BENIN
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I/: Contexte Général du Bénin
1.1 - Présentation du Bénin
Le Bénin couvre une superficie de 112 600 Km2, sa population est estimée à
8 532 547 millions d’habitants en 2008 dont environ 53% de femmes. Le taux
de croissance au Bénin est de 6 % en 2008.
Le Bénin est localisé en Afrique Occidentale, limité au Nord par le Niger et le
Burkina-Faso, à l’Ouest par le Togo, à l’Est par le Nigeria et au Sud par l’Océan
Atlantique. Au rythme actuel, le Bénin apparaît dans la sous région comme un
pays moyennement peuplé, connaissant une natalité relativement forte, un
niveau de mortalité relativement maîtrisé, une forte migration interne entre
régions du pays.
Suite à la conférence nationale de février 1990 où le Bénin a opté le libéralisme
intégral ; d’importantes modifications ont été apportées aussi bien sur les plans
politique, économique, éducationnel, que social.
1.2 Situation politique et économique
Depuis les grandes options de la conférence nationale de février 1990, le Bénin
s’est engagé dans une série de réformes économiques dont l’objectif principal
est de faciliter le passage d’une économie centralisée à une économie libérale et
d’amener ainsi le secteur privé à jouer son rôle de moteur du développement de
l’économie.
Sur le plan économique, trois piliers essentiels sur lesquels l’Etat doit s’appuyer
ont été identifiés.
Le premier pilier est représenté par l’Agriculture, base de développement
économique actuel du Bénin qui contribue pour 40% à la formation du produit
intérieur brut, fournit plus de 50% des recettes d’exportation et 75% d’emplois.
L’activité agricole, dans le sens large de productions végétale, animale et
halieutique, induit en aval, par effet d’entraînement, une activité industrielle
représentant les deux tiers du secteur secondaire. Elle participe largement à la
constitution du secteur tertiaire qui fournit environ 43% du produit intérieur
brut.
Au total, l’économie nationale repose pour 70% sur le secteur rural qui fournit
90% de la production des biens matériels. Il s’est avéré qu’il serait nécessaire de
moderniser l’agriculture en promouvant une politique de transformation
minimale des produits diversifiés retenus à savoir : coton, palmier à huile,
ananas, anacarde, maïs, riz, poissons, crevettes etc…afin que l’industrialisation
s’impose pour favoriser la création d’emploi.
Le deuxième pilier est représenté par l’artisanat et les petits métiers, base de
développement des PME et PMI. Ce pilier revient à reconnaître que le Bénin
pourra parvenir à faire face aux nombreux chômeurs dont compte le pays.
Le troisième pilier est représenté par le secteur des services. L’idée majeure est
qu’il est très indiqué pour que le Bénin devienne une plate –forme des affaires
dans la sous-région.
Sur le plan commercial, la balance commerciale est déficitaire car le pays
importe la majorité des biens consommables de l’Union Européenne, qui
d’ailleurs est son premier partenaire et des pays asiatiques (Chine, Japon, Inde
etc…). Seuls, le coton, le palmier à huile, l’ananas constituent les principaux
produits d’exportation du pays.
Sur le plan politique, dans les années antérieures et sous le régime
révolutionnaire, le Bénin a traversé une situation mouvementée caractérisée par
une crise économique et politique. Face à cette situation, les institutions de
développement international, la Banque Mondiale en particulier a introduit le
débat en diagnostiquant la mauvaise gouvernance, comme une des bases
universalistes applicables à tous les pays africains dont le Bénin. D’où la tenue
au Bénin de la conférence Nationales des Forces Vives en février 1990. Cette
conférence a réuni aussi bien des politiciens, les religieux que des syndicalistes
et des sages. Des réflexions et débats ont été menés dans le cadre de sortir notre
pays d’une situation désastreuse. Suite à cette conférence nationale, le Bénin a
déclenché le processus démocratique qui sera accompagnée d’une nouvelle
compréhension permanente du développement des capacités des individus à
mieux contrôler leur destin, de mise en place d’institutions pérennes entièrement
dévouées à la défense des droits de la personne humaines. D’où le concept de la
Démocratie et de la Bonne Gouvernance. Ces mots à résonance technologie
que les Béninois définissent en terme opérationnel comme « l’agencement
harmonieux des actions devant promouvoir le développement intégral de
l’homme en tant qu’acteur à la recherche du bien –être collective ». Cette
conception béninoise de la gouvernance ne rejoint-elle pas celle de la Banque
Mondiale qui entend par ce concept la manière dont le pouvoir s’exerce dans la
gestion des ressources économique et sociale d’un pays en vue de son
développement. Le Bénin a opté depuis ce moment pour le multipartisme
intégral avec 120 partis politiques, de multitudes centrales syndicats légalement
reconnues telles que Union Nationale des travailleurs du Bénin (UNSTB),
confédération syndicale à laquelle mon syndicat de base ULTRA-SONAPRA
est affilée.
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L’après-Conférence Nationale a été aussi marquée par la mise en place des
institutions de la transition recommandées par ladite conférence dont surtout
l’adoption de la constitution du 11 décembre 1990 qui confirme l’engagement
national pour la démocratie. Parmi ces Institutions, nous avons : Le Conseil
Economique et Social, La Haute Autorité de l’Audio Visuelle et de la
Communication, le Parlement, la Cour Suprême, la Cour Constitutionnelle.
Par rapport à tout ce qui précède, le Bénin a eu désormais la confiance de toute
la communauté internationale.
1-3 Education
En matière de l’éducation, la scolarisation des jeunes filles dans le pays,
constitue la préoccupation majeure des dirigeants. A cet effet, il a été décrété
depuis 2005, la scolarisation gratuite des filles et par la suite généralisée et
élargie aux garçons en 2007. En 2008, un grand effort est consenti par l’Etat
béninois à savoir l’inscription gratuite à l’université pour les non boursiers. A
cela, s’ajoute la régularisation des états civils avec l’octroi des actes de
naissance pour ce qui n’en possèdent pas afin qu’ils puissent aller à l’école. Plus
de 6 000 salles de classe ont été construites sur toute l’étendu du territoire
national, avec plus de 3 000 enseignants recrutés à la fonction publique depuis
l’année 2006.
1.4 Sécurité sociale et emploi
La caisse Nationale de sécurité Sociale CNSS est la structure qui couvre les
travailleurs aussi bien du secteur privé que semi-privé. Elle a pour
attributions de servir :
- - Des allocations ou pensions de vieillesse, après retraite ;
- - Des prestations familiales
- - Des allocations ou pensions de survivants sont versées à vos ayants
droits après votre décès ;
- - Des prestations de risques professionnels, en cas d’un accident de
travail ou d’une maladie professionnelle.
Beaucoup d’autres structures privées ont été crées dans le cadre de sauvegarder
les allocutions ou pension de vieillesse après la retraite, nous avons par exemple
UBA-VIE. A tout cela s’ajoute le grand rôle des centrales syndicales qui veillent
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à la réalisation stricte de ces engagements entre les travailleurs et ses différentes
structures.
Avec la création du Ministère de micro finances, beaucoup de crédits sont
alloués aux femmes par l’intermédiaire des Organisations Non
Gouvernementales et autres structures pour des activités génératrices des
revenus pour lutter contre la pauvreté. Au total, le Bénin a mobilisé 20 milliards
durant les deux ans et pense aller à 25 milliards dans les jours à venir. Plus
récemment, la gratuité de la césarienne pour les femmes décrétée par l’Etat a été
salutaire.
Dans le domaine de l’emploi, le défi social du Renouveau Démocratique a été
l’insertion de nombreux diplômés sans emploi dans la vie active avec la création
de l’Agence Nationale pour l’Emploi. Au Bénin, le nombre de demandeurs
d’emploi est passé de 2215 en 1988 contre 18540 en 2000. En réalité, il ne s’agit
là uniquement que des demandeurs d’emploi enregistrés. Pour faire face à ce
défi de l’emploi, de nombreux programmes d’auto emploi des jeunes diplômés
des formations à l’entreprenariat de la jeunesse sont en cours dans tout le pays.
Le Bénin encourage l’initiative privée, avec la création des petites et moyennes
entreprises avec des mesures incitatives. A tout cela s’ajoute les recrutements à
la fonction publique par des concours initiés par le Ministère de la fonction
publique.
II/- Structure et fonctions syndicales
La structuration d’un syndicat est basée sur :
- Le bureau directeur dont l’effectif dépend de la taille du syndicat ;
- Les démembrements si le syndicat opère dans une entité qui a des
activités décentralisées.
En dehors des dispositions légales qui régissent l’existence des syndicats de
base, le décret n° 99-436 du 13 septembre 1999 définit la structuration des
fédérations, confédérations ou centrales syndicales en république du Bénin.
Dans cette optique, il existe aujourd’hui sept (07) organisations syndicales qui se
résument comme ci-après :
1- l’Union Nationale des Syndicats de Travailleurs du Bénin (UNSTB)
2- La Confédération des Syndicats Autonome du Bénin (CSA)
3- La Confédération Générale des travailleurs du Bénin (CGTB)
4- La Confédération des Syndicats des travailleurs du Bénin (CSTB)
5- La Confédération des Syndicats du secteur Privé et Informel du Bénin
(CSPIB)
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6- La Centrale des Syndicats Unifiés du Bénin (CSUB)
7- La Confédération des Syndicats Indépendants du bénin (COSI)
Pour le cas particulier de l’UNSTB, elle est organisée en structures verticale et
horizontale.
Sur le plan vertical, la structuration se présente de la base au sommet comme
suit :
- Syndicat de base
- Fédération
- Confédération Syndicale (UNSTB)
Sur le plan horizontal, la structuration de l’UNSTB se présente de la base au
sommet comme suit :
- Union Syndicale de Commune (USC)
- Union Syndicale Départementale (USD
- Centrale Syndicale (UNSTB)
Le mode d’élection, la composition et les attributions de la cellule de base sont
définis par chaque syndicat affilé à la centrale Syndicale.
Toutes ces structures décentralisées dépendent du bureau national de l’UNSTB.
1) Structure verticale
a) Syndicat
Le Syndicat national ou de base est l’organe de mobilisation et de défense des
intérêts matériels et moraux des travailleurs d’une entreprise, d’un secteur ou
d’une même catégorie socio-professionnelle. Ce syndicat se constitue entre
travailleurs et/ou travailleuse de branches d’activités professionnelles différentes
ayant un caractère national ou local.
b) Fédération Syndicale
La fédération est la structure syndicale qui regroupe plusieurs syndicats
relevant d’un même secteur d’activités socio-professionnelle ou appartenant
à la même branche d’activité.
c) Confédération
Union de plusieurs fédérations.
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2) Structure horizontale
L’Union Syndicale de Commune (USC) est la structure horizontale de l’UNSTB
qui regroupe les Union Syndicale d’Arrondissement et coordonne les activités
syndicales et sociales au niveau de la Commune.
L’Union Syndicale Départementales (USD) est la structure horizontale de
l’UNSTB qui regroupe et coordonne les activités des Unions Syndicales de
Commune au niveau du Départementale ou de Commune.
Leurs bureaux sont composés de 09 à 15 membres élus en conférence syndicale
de la commune ou du département. La composition du bureau est laissée à
l’appréciation de la Conférence syndicale du département.
3) Statistique
Total des membres : 35 898
Hommes : 20 483, soit 58 %
Femmes 15 415, soit 42 %
Représentativité des femmes au sein des organes
- Par exemple, nous avons 10 femmes sur 47 membres dans le bureau exécutif
National de l’UNSTB
Dans les comités de négociation, sur 5 membres de l’UNSTB, nous avons au
moins 02 femmes soit 45%.
- Dans le bureau de notre syndicat local qui est un affilié de l’UNSTB à savoir :
l’Union Libre des Travailleurs de la SONAPRA (ULTRA-SONAPRA), sur 11
membres, nous avons 3 femmes.
Mais, avec les dernières recommandations de l’Organe Unité Syndicale
Africaine (OUSA) dont le congrès va bientôt se tenir, l’approche genre sera
prise en compte dans le bureau du comité des femmes. Ce bureau sera constitué
désormais aussi bien des femmes que des hommes.
4) Les priorités politiques du syndicalisme
Au total, ces priorités se résument en points suivants :
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- Le respect par l’autorité politique des conventions internationales
notamment, la convention 087 de l’OIT relative à la liberté syndicale,
convention ratifiée par notre pays le 11 décembre 1967 ;
- Veiller aux respects et à l’application des règles et lois inter établies ;
-
La sauvegarde des intérêts sociaux des travailleurs ;
-
L’adoption de la démarche préalable de négociation entre organisations
syndicales et Gouvernement; à défaut la lutte pour la défense des intérêts
des travailleurs
5) Le système de relations professionnelles et le rôle des syndicats
Les formes de relations professionnelles se résument au système ci-après :
- Les relations professionnelles entre les travailleurs dans les lieux de
travail. Ces relations régissent l’organisation des travailleurs sur les lieux de
travail ; c'est-à-dire, les travailleurs sont organisés en syndicats pour défendre
leur cause commune (intérêts matériel et moraux).
- Les relations professionnelles entre les travailleurs et l’employeur ou
élargi au gouvernement, c'est-à-dire celles qui consistent à utiliser les
différentes formes de négociation comme celle collective, les différentes
luttes syndicales, tous ces étapes aboutissent à la grève.
Au Bénin, les relations professionnelles s’observent aussi bien dans les
entreprises privées, publiques que dans les ministères.
Dans les lieux de travail privés, les relations sont plus élargies. Elles se réalisent
tantôt d’un côté avec les délégués du personnel ou avec les syndicats, et le
patronat. Toutes les négociations se mènent dans le cadre d’améliorer les
conditions de travail des employés. En cas de besoin, les inspecteurs
interviennent pour jouer le rôle d’arbitrage. Les négociations peuvent aboutir à
des réconciliations, et seront assorties d’un procès verbal qui sera exécuté
comme un jugement au tribunal.
En cas d’échec, l’inspecteur émet un procès de non réconciliation pour une
procédure de jugement toujours au tribunal.
Au niveau du secteur public, précisément au niveau national, les discussions se
font entre les centrales syndicales et le Gouvernement. Mais, ce cadre n’est pas
institutionnel. Dans les services ou les ministères, seuls les syndicats de base
discutent pour animer le dialogue social. Ils peuvent s’adresser en cas de besoins
à la juridiction de leur choix.
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Ainsi pour consolider ces relations professionnelles, les dispositions juridiques
et administratives ont été mises sur pieds à savoir :
- La constitution : Elle garantit le droit à la liberté de pensée, de conscience,
d’opinion et d’expression, d’association, de réunion etc…le droit au travail à
tous citoyens, le droit de grève…
- Le code du travail : Régit par la loi N° 98-004 du 27 janvier 1998 portant
nouveau code du travail en République du bénin. Des dispositions relatives à la
liberté syndicales dans un titre intitulé : « des rapports collectifs de travail ».
- La convention générale de travail : Elle est régit par la loi N° 97-027. Elle a
pour objet principal de fixer les divers éléments et modalités permettant
d’améliorer les conditions de travail des employés qui sont l’une des sources du
droit du travail.
- Le statut des agents permanents de l’Etat : Il est régi par la loi N°86-013 du 26
février 1986 portant statut général des Agents Permanents de l’Etat. Il contribue
à la gestion équitable des ressources humaines de la fonction publique.
a) Le dialogue social
Au Bénin, le dialogue social est qualifié différemment d’une structure à une
autre. Si le Gouvernement, de son côté reconnaît avoir mené du dialogue sain et
enrichissant avec les syndicats, les syndicats quant à eux, ne qualifient pas
autant ce dialogue. Car beaucoup de réclamations syndicales sont restées pour
compte. Mais, il faut reconnaître qu’un certain nombre d’organes de dialogue
social sont en bonne marche malgré les crises entre les syndicats et le
Gouvernement. Parmi ces organes, nous pouvons citer :
- Le Conseil Economique et Social : Il est régit par la loi n° 92-010 du 16
juillet 1992 portant loi organique ;
- Le Conseil Consultatif de la Fonction Publique : (cf Décret n° 2002571 du 31 décembre 2002 portant création, attribution, organisation et
fonctionnement)
- Conseil National du Travail : (cf décret n° 87-50 du 06 mars 1987
portant création, composition et fonctionnement du CNT et le décret n°
98-485 du 15 octobre 1998 portant conditions d’organisation et de
fonctionnement)
- La Commission Nationale de Sécurité et Santé au Travail : (Décret n°
2000-178 du 11 avril 2000 portant organisation et fonctionnement
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- Le Conseil d’Arbitrage : Il comprend, un model de tripartisme accompli,
un Magistrat de la Cour d’Appel, un Président du Tribunal de première
Instance, deux assesseurs employeurs et deux assesseurs travailleurs du
tribunal du ressort désignés par décision du Ministère du Travail.
b) Les différents moyens de luttes syndicales
- les avertissements (par communiqué de presse, conférence de presses,
interview etc…)
- Ultimatum
- Sit-ing
- Les marches de protestation
- la grève
C’est la dernière étape des luttes syndicales, elle est la cessation collective et
concertée du travail par des salariés en vue d’appuyer des revendications
professionnelles. Elle est régie par la loi N° 2001-09 du 21 juin 2002 portant
exercice du droit de grève en République du bénin. Elle définit le droit de grève,
les champs d’application, les procédures, des sanctions en cas de non respect des
procédures et enfin de diverses dispositions. Mais cette loi est en cours de
révision depuis plus de 15 ans par les syndicats.
Il est impératif de mentionner néanmoins que le droit syndical est respecté au
Bénin, comparativement aux autres pays où les libertés syndicales sont
bafouées.
OBSERVATION DU BIT
Cependant, dans le rapport du Comité de liberté syndicale, il est à noter que :
Le code de travail reconnaît le droit de constituer et d’adhérer à un syndicat.
Cependant, les syndicats doivent déposer leur statut auprès du ministère de
l’intérieur pour obtenir la reconnaissance juridique, sous peine d’amende.
La nouvelle législation a assoupli les restrictions aux droits de grève. Le droit de
grève est reconnu à la fois dans le secteur public et le secteur privé. Une
nouvelle loi sur la grève a été adoptée en mai 2001, qui tout en étant inférieur
aux normes internationales, représente tout de même une réponse aux
préoccupations des syndicats. La loi n’autorise plus le gouvernement à interdire
une grève, telle qu’elle soit, en déclarant qu’elle menace l’économie ou l’intérêt
national.
La loi ne retire pas l’exigence d’un délai de préavis avant le début de toute
action de grève, mais celui-ci passe de cinq jours à trois. Elle impose toujours
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des limites en exigeant la continuité des services publics et elle permet au
gouvernement de réquisitionner des fonctionnaires en cas de grève. Ce qui
permet à certains départements du gouvernement d’empêcher les fonctionnaires
de faire de grève en profitant de la marge de manœuvre, accordée par la loi, pour
adresser de longues listes d’employés susceptibles d’être réquisitionnés.
6) Les principaux problèmes relatifs à la participation des syndicats au système
de relations professionnelles et aussi ceux relatifs aux thèmes liés à la notion de
genre.
- Le refus du patronnant de venir en aide (logistique, financier etc…) aux
syndicats pour leurs permettre de mener leurs activités
- La marginalisation du syndicat par le patronnant dans certains lieux de
travail aussi bien privé que public
- La lutte pour le leadership, ce qui conduit à la pluralité syndicale dans les
entreprises.
- Les abus du pouvoir de la part du patronnant
- L’absence de check of conduit au manque de moyens pour organiser les
manifestations syndicales.
- La méconnaissance et l’ignorance des textes par les employeurs et les
salariés
- Le non respect de la liberté syndicale par certains patronnant, cela
s’observe surtout dans les entreprises privées. Les responsables syndicaux
sont parfois menacés d’être licenciés. C’est le cas par exemple de
l’entreprise AER où les employés, le fait qu’ils soient constitués en
syndicat dans le but de défendre leurs intérêts, sont menacés par
l’employeur.
- L’achat de conscience des responsables syndicaux par l’employeur.
- L’absence de limite entre le syndicalisme et la politique
- L’absence de l’éducation ouvrière
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III/ Données statistiques sur le genre
Les femmes occupent plus de 53% de la population béninoise. Elles constituent
la couche la plus vulnérable. C’est pourquoi, au plan syndical beaucoup de
thèmes sont développés pour les former afin qu’elles soient sensibilisées aussi
bien pour les négociations collectives avec la municipalité pour les actrices de
l’économie informelle et le gouvernement ou le patronnant pour les actrices du
formel ainsi que dans les prises de décisions syndicales.
C’est donc pour mieux aider les femmes travailleuses à se prendre en charge que
l’UNSTB a crée en son sein le Comité Equité Genre. Elle est composée de 60 %
de femme et 40 % d’homme. Ce comité s’est particulièrement illustré dans la
lutte pour la sauvegarde des droits des femmes et diverses campagnes de
sensibilisation. Cependant, beaucoup reste encore à faire.
1) Education
Dans la majorité des cas, les femmes font de moins longues études que les
hommes. Déjà au départ, c’est à dire au niveau de l’enseignement primaire, les
filles sont nettement moins représentées que les garçons et leur nombre dimunie
plus rapidement encore à mesure que le niveau des études augmente. Seulement
25,6% d’elles parviennent au dernier niveau de la formation du primaire contre
41.2% pour les garçons. Non pas qu’elles soient moins intelligentes, mais parce
que le système social dans lequel elles vivent leur est moins propice.
Au Bénin, les femmes dominent largement les activités du tertiaire, en
particulier le commerce ou elles désertent plus tôt les écoles et rejoignent leur
mère ou leur tutrice à la maison. La proportion des filles parmi les élèves est en
moyenne de 33,18% pour l’ensemble du pays.
SEXE
TAUX
D'ANALPHABÉTISME
TAUX BRUT DE
SCOLARISATION
TAUX NET DE
SCOLARISATION
(6 - 11 ans) (*)
(6 - 11 ans) (*)
MASCULIN
47,9%
61,4 %
41,2 %
FÉMININ
23,3%
36,8 %
25,6 %
ENSEMBLE
34,7%
49,7 %
33,8 %
(*) Populations scolarisées fournies par le deuxième recensement général
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2) Politique
La représentation des femmes dans la politique au Bénin s’explique très souvent
dans les différentes nominations. Ainsi cette représentation se résume suivant le
tableau ci-dessous :
SEXE
Gouvernement Assemblé
Nationale
HOMMES
30
83
FEMMES
04
08
Cours
Haute
Conseil
constitutionnelle Autorité de Economique
l’Audio
et Sociale
Visuelle
28
07
09
02
02
02
Au total les femmes ne représentent que 5% dans les nominations politiques au
Bénin. Si les hommes détiennent le pouvoir politique, le pouvoir économique est
aux mains des femmes à travers le commerce surtout informel.
3)Emploi et sous emploi
Compte tenu du faible taux de l’éducation des femmes, en matière d’emploi les
hommes occupent le premier rang au Bénin. De nos jours avec la volonté du
gouvernement d’éduquer au maximum les femmes, elles sont présentes dans
tous les secteurs d’activité, même si leur effectif est fonction de réussite en
matière de scolarité.
De même, le taux des femmes dans les milieux de travail diffère selon les
secteurs. Le secteur privé occupe seulement 12% des femmes. Cela est dû à la
préférence des employeurs qui utilisent en plein temps les hommes que des
femmes préoccupées par la maternité. La fonction publique ne fait aucune
discrimination, elle occupe 28% des femmes fonctionnaires.
Nous avons donc :
Secteur administratif (secrétariat) : 87%
Secteur enseignant
63%
Secteur paramédical :
58%
Secteur médicale :
25%
Secteur bancaire :
38%
Le taux de croissance de chômage au bénin est de 8,4% en 2007. Le sous emploi
est le plus grand problème du pays avec un secteur informel qui occupe 90% de
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la population active. Ce secteur informel occupe surtout la vente de certains
produits au marché DANTOKPA de Cotonou, les conducteurs de taxi motos.
En moyenne, le taux de croissance de chômage est de 9% pour les femmes et
8% pour les hommes.
CONCLUSION
Depuis la tenue de la conférence nationale en février 1990, le Bénin a opté pour
le renouveau démocratique. Cette nouvelle ère est l’origine des sources de
développement économique, politique et social, avec la réduction de la pauvreté
de la population, et la création d’un nombre important d’emplois aussi bien dans
le public que dans le privé.
Sur le plan syndical, bien que les institutions de dialogue social existent et que
les conventions sont plus ou moins incorporées dans la législation du travail,
dans la pratique, la mise en œuvre est balbutiante en raison du comportement
aussi bien des pouvoirs publics que des partenaires sociaux.
Il urge de passer d’un syndicalisme de revendication à un syndicalisme de
développement grâce à l’éducation. A cet effet, les institutions du BIT ont un
grand rôle à jouer.
Fait à Cotonou, le 20 février 2009
IDENTIFICATION
Nom :
BIO BACHABI
Prénom : Edith
Nationalité : Béninoise
Centrale syndicale : Union Nationale des Syndicats des Travailleurs du Bénin
(UNSTB)
Syndicat de base : Union Nationale des Travailleurs de la SONAPRA
(ULTRA-SONAPRA)
Formation Professionnelle : Socio-Anthropologue
Ages : 38 ans
Adresses : 01 BP 933 COTONOU
Tél : 00229 90 98 77 62
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