Chapitre III : Monnaie et inflation 1) La Monnaie Comment définir la

1
Chapitre III : Monnaie et inflation
1) La Monnaie
Comment définir la monnaie ?
Définition complexe selon les auteurs depuis Aristote en passant par David Hume (1711-1776)
jusqu’à aujourd’hui.
Pour sortir de l’imbroglio des définitions, on cherche les propriétés intrinsèques de la monnaie.
Deux questions ?
Quel service nous rend la monnaie ?
Pour quelles raisons, l’utilisons-nous ?
Répondre à ces questions permet de définir différemment la monnaie.
Il est alors usuelle de s’intéresser aux fonctions de la monnaie.
On distingue 3 grandes fonctions :
- Reserve de valeur.
- Unité de compte.
- Intermédiaire des échanges.
1.1 La monnaie comme réserve de valeur
La monnaie peut servir de réserve de valeur. Elle est alors « un pouvoir d’achat » mis en réserve
et transférable dans le temps.
La monnaie est donc un actif qui va permettre de transférer du présent vers le futur à fin de :
- Consommation différée.
- Constitution de patrimoine.
2
On peut souligner deux objections.
1~ La valeur réelle de la monnaie est susceptible de s’éroder dans le temps.
Inflation
2~ La monnaie n’est pas la seule réserve de valeur.
Monétarité/Liquidité
1.2 La monnaie comme unité de compte
La monnaie est une unité de compte. Elle sert d’unité de mesure de la valeur dans l’économie, i.e.
les conditions dans lesquelles :
- Les prix sont libellés.
- Les dettes enregistrées.
Considérons une économie de troc (i.e. une économie sans monnaie).
Dans ce cas tous les B&S sont échangés en fonction de leurs valeurs relatives.
- Pomme/Poire
- Poire/Orange
- Pomme/Orange
- etc…
Ainsi :
→ pour 2 biens, 1 prix relatif.
→ pour 3 biens, 3 prix relatifs.
→ pour 4 biens, 6 prix relatifs.
→ pour n biens, prix relatifs.
Constats : Le nombre de prix relatifs croît plus rapidement que le nombre de biens échangés.
Ce constat souligne l’utilité d’un dénominateur commun ou unité de compte.
n ( n 1 )
2
3
La monnaie est alors un numéraire, i.e. une référence dans laquelle sont libellés les prix des
autres B&S.
La monnaie permet de réduire les coûts de transaction. Elle diminue :
- Le nombre de prix qu’il faut afficher.
- Le nombre de prix qu’il faut examiner.
Cette réduction est d’autant plus importante que :
- La société est complexe.
- Le nombre de B&S est important.
1.3 La monnaie comme intermédiaire des échanges
La monnaie sert d’intermédiaire des échanges dans presque toutes les transactions de marché.
Elle permet :
- d’améliorer l’efficacité économique.
- de minimiser le temps passé à échanger des B&S.
Par rapport à une économie de troc, elle permet de résoudre le problème de double coïncidence
des besoins.
Dans une économie de troc, il existe notamment des coûts :
- à rechercher un partenaire adéquate.
- à réaliser des transactions intermédiaires.
Ainsi, une économie monétaire permet de :
- duire les coûts de transaction.
- résoudre le problème de double coïncidence des besoins.
4
1.4 Monnaie marchandise vs. Monnaie fiduciaire
Définition :
La monnaie marchandise est la monnaie dotée d’une valeur intrinsèque.
Exemple : Les pièces en or et en argent.
Dans la plupart des économies développées, la monnaie marchandise n’existe plus.
Définition :
La monnaie fiduciaire est la monnaie dépourvue de la valeur intrinsèque.
Exemple : Les pièces et billet en euros.
Dans la plupart des économies développées, la monnaie fiduciaire est la monnaie standard.
Pourquoi accepte-t-on de détenir de la monnaie dont la valeur intrinsèque est nulle ?
Il s’agit d’un problème de crédibilité.
Lorsque les institutions d’émission (Etats, Banques Centrales) sont crédibles alors les agents
économiques ont confiance dans la monnaie.
Dans ce cas, les institutions garantissent le cours légale de la monnaie.
Que se passe-t-il si tel n’est pas le cas ?
~ Résurgence de la monnaie marchandise (rouble vs. Cigarettes).
~ Substitution de la monnaie domestique par une autre monnaie « stable » (rouble vs. dollars).
~ Résurgence de l’économie de troc.
Remarques :
(i) L’apparition de la monnaie fiduciaire est la norme alors de l’économie développées.
(ii) Elle est cependant d’apparition récente.
(iii) L’abondance de l’étalon Or date de la fin du 19e siècle.
5
1.5 Le contrôle de la monnaie
L’offre de monnaie mesure la quantité de monnaie disponible dans l’économie.
Dans les économies développées, la quantité de monnaie est contrôlée par l’Etat.
Cependant, ce contrôle est désormais généralement délégué à une institution indépendante, la
Banque Centrale.
La Banque Centrale (BC) gère l’offre de monnaie au travers de la politique monétaire.
En général, la gestion de la quantité de monnaie se fait dans le cadre d’opération d’open market
pratiquée sur le marché monétaire.
Qu’est ce que l’open market ?
Il s’agit le plus souvent d’opérations :
- de vente de titres publics ou assimilés sur le marché monétaire.
- d’achat de titres publics ou assimilés sur le marché monétaire.
On considère deux cas :
- Achat de titre à l’open market.
- Vente de titre à l’open market.
1~ Si la BC veut augmenter l’offre de monnaie. Elle achètera des titres publics contre de la
monnaie sur le marché monétaire.
On dit alors que la masse monétaire augmente.
2~ Si la BC veut réduire l’offre de monnaie. Elle vendra des titres publics contre de la monnaie
sur le marché monétaire.
On dit que la masse monétaire se contracte.
marché monétaire
TCN
inter-
bancaire
1 / 28 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !