QUESTIONS D'ETHIQUE ET DE DEONTOLOGIE
1. Développez les définitions de morale et d’éthique: leurs significations communes
autant que ce qui les distingue; leur différence selon Ricœur.
Morale : il s’agit des mœurs telles qu’elles sont pratiquées.
Ethique : Il s’agit de la démarche visant à répondre aux questions « que dois-je faire ? Comment
dois-je agir ? Comment dois-je vivre ? »
Dans un premier temps, les termes « morale » et « éthique » sont équivalents et signent une
science qui est en même temps une discipline pratique. Celle-ci traite des principes régulateurs
de l’action et de la conduite et a pour objectif de déterminer une manière de vivre conforme aux
fins de la vie humaine dans une recherche du bonheur ou de vertu et de déterminer une manière
de déterminer une manière de se comporter pour agir sereinement ensemble.
Voyons maintenant ce qui les distingue :
La morale est dichotomique : c’est la science du bien et du mal basée sur des valeurs clés
apprises. L’éthique, elle, a plutôt tendance à être plurielle : c’est une démarche qui s’appuie sur
un nombre de valeurs intégrées plutôt qu’apprises.
La morale est aussi collective et normative : Il s’agit d’un ensemble de normes propres à un
groupe social ou à un peuple à un moment précis de son histoire. Les règles de conduites à
suivre sont considérées comme bonnes de manière absolue. De fait, la morale varie en fonction
de la culture, des croyances religieuses, des politiques, de l’économie et de l’avancement
technologique du groupe social. Par exemple, de manière stéréotypée, l’attitude de la société
américaine relative au bien et au mal est très différente de celle de la société européenne.
L’éthique, quant à elle, est plutôt individuelle et contextuelle : c’est une démarche visant face à un
problème donné, à adopter la meilleure solution en tenant compte du contexte dans lequel le
problème se déploie.
Enfin, la morale est contraignante et exigeante d’universalité : ses normes sont des règles
d’action, des devoirs, des impératifs catégoriques ou des interdictions. Ceux-ci commandent de
faire le « Bien » posé comme valeur absolue => tu ne tueras pas. L’éthique s’en distingue encore
une fois, car elle est plutôt singulière : il s’agit de ce qui sous-tend les comportements d’un
individu vis-à-vis d’autrui ou vis-à-vis de son environnement. C’est une démarche qui détermine
factuellement la meilleure façon d’agir selon ce qui est estimé bon dans la situation singulière
qui se présente.
Ricoeur se demande s’il faut distinguer la morale et l’éthique. Il dit qu’en soi rien dans
l’étymologie ou dans l’histoire de l’emploi des mots ne l’impose : l’un vient du grec, l’autre du
latin et tous les deux renvoient à l’idée de mœurs. Il conçoit qu’on puisse tout de même
discerner une nuance, selon que l’on mette l’accent sur ce qui est estimé bon ou sur ce qui
s’impose comme obligatoire. C’est par convention qu’il décide de réserver le terme d’ « éthique »
pour la visée d’une vie accomplie sous le signe des actions estimées bonnes et celui de « morale »
pour le côté obligatoire, marqué par des normes, des obligations, des interdictions caractérisées
à la fois par une exigence d’universalité et par un effet de contrainte.
2. Donnez une définition de la déontologie ainsi qu’une définition de ce concept par
rapport à l’éthique, à la morale et au droit.
Déontologie : il s’agit de l’ensemble des devoirs et règles liés à l’exercice d’une profession de
façon à défendre les intérêts des clients et faciliter les relations entre professionnels.
Concrètement, c’est un ensemble de règles exprimées de façon formelle et explicite et dont la
transgression est susceptible de sanction. Celles-ci imposent une réponse dans les situations
problématiques que peut rencontrer le professionnel dans l’exercice de son métier.
Par rapport à l’éthique : La différence entre la déontologie et l’éthique professionnelle tient au
fait que cette dernière tend à exposer et arbitrer les dilemmes moraux que les situations
problématiques peuvent engendrer.
Par rapport à la morale : Les normes morales et les règles déontologiques imposent des devoirs
aux professionnels, exercent une contrainte sur le comportement des individus et reposent sur
les valeurs morales à vocation universelle telle que l’humanité, le désintéressement, la probité,
l’honneur, la loyauté et la confraternité.
La distinction entre les deux se fait sur base de la nature de cette contrainte : pour la morale, elle
se traduit par le trouble de la conscience du sujet ou la désapprobation sociale plus ou moins
diffuse. Pour la déontologie, les actes contraires sont sanctionnés par des instances reconnues
au sein de groupements professionnels. Ces autorités prononcent des sanctions préétablies,
pouvant aller du blâme à l’interdiction d’exercice de la profession.
Par rapport au droit : le droit se distingue de la morale et de l’éthique dans le sens il ne se
prononce pas sur la valeur des actes, bien/mal, bon ou mauvais, et ne définit que ce qui est
permis et défendu par le pouvoir dans une société donnée.
3.Elaborez les définitions d’épistémologie et de science. [science en général, pas besoin
d’élaborez sur la définition de la science psychologique en particulier] [n’oubliez pas de
donner l’étymologie]
Qu’est-ce qu’une inférence?
EPISTEMOLOGIE : du grec épistémê = connaissance et logos = discours.
Dans la philosophie anglo-saxonne, elle se confond avec la théorie de la connaissance et ne porte
pas spécifiquement sur la connaissance scientifique.
Dans la philosophie francophone, il s’agit d’une branche de la philosophie des sciences qui
étudie de manière critique la méthode scientifique, les formes logiques et les modes d’inférence
utilisés en science, de même que les principes, concepts fondamentaux, théories et résultats des
diverses sciences, et ce afin de déterminer leur origine logique, leur valeur et leur portée
objective. Or l’épistémologie continentale peut également traiter d’objets non scientifiques, par
exemple l’épistémologie des affects de Nouvel.
SCIENCE : la psychologie est considérée comme une science car se base sur la méthode
scientifique pour élaborer un corpus de connaissances systématiques dont l’objet est la
description et l’explication de l’humain. La méthode scientifique implique un refus des dogmes
et un examen résonné et méthodique du monde et de ses nécessités. Elle vise à produire des
connaissances résistant aux critiques rationnelles, à l’observation (sciences empiriques) et à
l’expérimentation (sciences expérimentales) ainsi qu’à améliorer nos moyens d’action sur le
monde en mobilisant ces connaissances.
INFERENCE : c’est une opération mentale qui consiste à tirer une conclusion d’une série de
propositions reconnues comme vraies. Ces conclusions sont tirées à partir de règles de base.
4. Discutez au plus complet la psychologie en tant que science.
La psychologie est considérée comme une science car se base sur la méthode scientifique pour
élaborer un corpus de connaissances systématiques dont l’objet est la description et l’explication
de l’humain. La méthode scientifique implique un refus des dogmes et un examen résonné et
méthodique du monde et de ses nécessités. Elle vise à produire des connaissances résistant aux
critiques rationnelles, à l’observation (sciences empiriques) et à l’expérimentation (sciences
expérimentales) ainsi qu’à améliorer nos moyens d’action sur le monde en mobilisant ces
connaissances.
La discipline scientifique de la psychologie est née de la philosophie et s’en est émancipée par et
grâce à ses méthodologies, descriptives et expérimentales d’abord, puis également clinique, se
démarquant ainsi de la méthodologie scholastique ou philosophique. Par la suite, elle s’est
également émancipée tant des sciences biologiques que des sciences sociales par la spécificité de
son objet, notamment le niveau psychique. Dans l’organisation du vivant, l’objet de la
psychologie se situe entre le biologique (d’où elle émerge : force qui pousse) et le social (en
fonction duquel elle émerge : force qui tire).
La particularité du statut scientifique du domaine de la psychologie réside en ce qu’elle a
l’humain comme objet.
La démarche scientifique de la psychologie clinique est de saisir les lois universelles de l’humain,
de l’appareil psychique ou du sujet à partir des histoires éminemment singulières de sujets
individuels. Sa méthodologie est essentiellement celle de l’échange clinique et du saisissement
dudit linguistique dans cet échange. Il semble qu’il y ait à première vue un rapport inconciliable
entre la démarche objective, qui tend à décrire et à saisir l’universel et la démarche subjective
qui tend à décrire et à saisir le particulier. La psychologie clinique s’inscrit néanmoins dans la
démarche scientifique puisque méthodologiquement, elle se base sur un examen raisonné et
méthodologique de son objet càd la subjectivité du sujet en visant à produire des connaissances
résistant aux critiques rationnelles et à l’observation ainsi qu’à améliorer les moyens d’action du
sujet sur sa vie.
La démarche scientifique de la psychologie expérimentale est également de saisir les lois
universelles de l’humain. Sa méthodologie est essentiellement une objectivation de variables
comportementales chiffrées, tel que le temps de réaction.
5. Elaborez au plus complet le concept de signifiant. Pour ce faire, discutez entre
autre l’évolution de Saussure à Lacan.
a. « Tout vrai signifiant est, en tant que tel, un signifiant qui ne signifie rien. »
Expliquez cette assertion de Lacan. D’où vient la signification d’un
signifiant ? Donnez un exemple.
b. Comment comprendre l’idée que l’existence des signifiants précède celle
des signifiés. Donnez un exemple.
Le signifiant Lacanien a son origine dans la linguistique de De Saussure. Pour ce dernier, le signe
est l’élément de base du langage. Il est constitué de 2 éléments : l’élément conceptuel, appelé
« signifié » et l’image acoustique appelée « signifiant ». Les 2 sont liés d’un lien arbitraire mais
immuable, telles les deux faces d’une pièce de monnaie :
Les flèches représentent l’implication réciproque des deux éléments du signe dans la production
de signification et le cercle représente leur union.
Lacan reprend ce concept saussurien en le modifiant à plusieurs égards :
1. D’abord, alors que Saussure considère que le lien entre signifiant et signifié est immuable,
Lacan souligne qu’il est extrêmement instable : un même signifiant peut selon le contexte
signifier un grand nombre, voire un nombre illimité, de concepts différents.
2. Ensuite, pour Lacan, le signifiant, bien que défini comme l’image acoustique par Saussure,
est avant tout un élément matériel vide : « Tout vrai signifiant est, en tant que tel, un
signifiant qui ne signifie rien. ». Mais tout en ne signifiant rien en soi, il est aussi et surtout
une position vide dans un système différentiel fermé. En d’autres termes, c’est la position du
signifiant dans la chaîne signifiante qui impose un effet de signification : le sens de la chaîne
est donné, par-delà sa structure phonémique, par la position relative des signifiants. C’est
pour cette raison qu’on peut qualifier le langage humain de système symbolique à
proprement parler.
Exemple : 1) le fait de voir écrit « hommes femmes » sur une porte nous renvoie
directement au concept des toilettes. Cependant, dans un magasin de vêtement, le fait de
voir écrit « hommes », « femmes », va nous renvoyer au concept des cabines d’essayages.
Les signifiants sont pourtant les mêmes.
Exemple 2) le mot « pot/peau » fait référence à un grand nombre de concepts « pot de
l’amitié », « fleur de peau », « pot de chambre », « cap au-delà »… le gens parlent de façon
fluide, sans faire de pauses entre les mots, notre cerveau doit sans cesse désambiguïser le
stimulus qu’il reçoit.Le signifiant serait avant tout un élément matériel vide, mais tout en
ne signifiant rien en soi, il est aussi et surtout une « position vide » dans un système
différentiel fermé. Il se remplirait avec les éléments du contexte.
3. Pour Lacan, ce n’est pas le signe qui est l’élément constitutif du langage, mais bien le
signifiant. Le langage est constitué d’une chaîne de signifiants, dont l’existence est préalable
a celle des signifiés. Ceci implique que c’est le signifiant qui découpe la réalité en objet, c’est
lui qui les dégage et l’inverse. De la réalité ne se dégage pas de façon naturelle une série
d’objets séparables qu’il ne resterait plus qu’à nommer. C’est le symbolique qui introduit
une « coupure dans le réel » dans le processus de signification.
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