Les flèches représentent l’implication réciproque des deux éléments du signe dans la production
de signification et le cercle représente leur union.
Lacan reprend ce concept saussurien en le modifiant à plusieurs égards :
1. D’abord, alors que Saussure considère que le lien entre signifiant et signifié est immuable,
Lacan souligne qu’il est extrêmement instable : un même signifiant peut selon le contexte
signifier un grand nombre, voire un nombre illimité, de concepts différents.
2. Ensuite, pour Lacan, le signifiant, bien que défini comme l’image acoustique par Saussure,
est avant tout un élément matériel vide : « Tout vrai signifiant est, en tant que tel, un
signifiant qui ne signifie rien. ». Mais tout en ne signifiant rien en soi, il est aussi et surtout
une position vide dans un système différentiel fermé. En d’autres termes, c’est la position du
signifiant dans la chaîne signifiante qui impose un effet de signification : le sens de la chaîne
est donné, par-delà sa structure phonémique, par la position relative des signifiants. C’est
pour cette raison qu’on peut qualifier le langage humain de système symbolique à
proprement parler.
Exemple : 1) le fait de voir écrit « hommes – femmes » sur une porte nous renvoie
directement au concept des toilettes. Cependant, dans un magasin de vêtement, le fait de
voir écrit « hommes », « femmes », va nous renvoyer au concept des cabines d’essayages.
Les signifiants sont pourtant les mêmes.
Exemple 2) le mot « pot/peau » fait référence à un grand nombre de concepts « pot de
l’amitié », « fleur de peau », « pot de chambre », « cap au-delà »… le gens parlent de façon
fluide, sans faire de pauses entre les mots, notre cerveau doit sans cesse désambiguïser le
stimulus qu’il reçoit.Le signifiant serait avant tout un élément matériel vide, mais tout en
ne signifiant rien en soi, il est aussi et surtout une « position vide » dans un système
différentiel fermé. Il se remplirait avec les éléments du contexte.
3. Pour Lacan, ce n’est pas le signe qui est l’élément constitutif du langage, mais bien le
signifiant. Le langage est constitué d’une chaîne de signifiants, dont l’existence est préalable
a celle des signifiés. Ceci implique que c’est le signifiant qui découpe la réalité en objet, c’est
lui qui les dégage et l’inverse. De la réalité ne se dégage pas de façon naturelle une série
d’objets séparables qu’il ne resterait plus qu’à nommer. C’est le symbolique qui introduit
une « coupure dans le réel » dans le processus de signification.