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Système des Cellules Paroissiales d’Evangélisation - Pôle missionnaire de Fontainebleau - Enseignement 120201-05
« Le Seigneur en désigna encore soixante-douze, et il les envoya deux par deux devant lui dans toutes les villes et localités où lui-même devait aller » Lc 10, 1
Nous confions au Seigneur Jésus notre prochaine multiplication.
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Augmente en nous la foi ! (2)
« Les Apôtres dirent au Seigneur : « Augmente en nous la foi ! » Le Seigneur
répondit : « La foi, si vous en aviez gros comme une graine de moutarde, vous
diriez au grand arbre que voici : 'Déracine-toi et va te planter dans la mer', et il
vous obéirait. » (Lc 17, 5-6).
La semaine dernière j’ai essayé d’attirer votre attention sur le fait que, si Jésus
n’exauce pas la prière des disciples : « Augmente en nous la foi », il doit y avoir de
bonnes raisons pour cela. Nous avons découvert que, même si les apôtres avaient le
sentiment de ne pas avoir assez de foi, pour Jésus, leur foi, bien qu’elle soit « petite »,
était suffisamment « grande » pour qu’ils puissent remplir leur mission. Aujourd’hui nous
allons poursuivre notre réflexion sur ce sujet.
Remarquons encore que les apôtres ne reviennent pas à la charge. Ils ont formulé
une demande précise et pour seule réponse ils ont eu droit à une courte parabole. Leur
demande n’a pas été réalisée, ils pourraient dire quelque chose du genre : « Seigneur,
merci pour cette jolie parabole, mais où en sommes-nous avec notre foi ? ». Ils ne disent
rien. Pourquoi ? Nous pouvons penser qu’à ce moment-là, ils se sont rendus compte que,
si Jésus refuse d’intervenir directement sur leur foi, c’est parce qu’il ne pense pas que
cela est nécessaire pour la mission qu’il leur confie. Il semble que cette découverte a
servi de leçon pour la jeune Eglise et d’autres disciples de Jésus. Dans d’autres évangiles,
ou chez Saint Paul, nous ne trouvons pas une pareille demande. Après cet événement,
pour ce qui concerne les témoignages bibliques, personne d’autre n’a jamais prié ainsi
« Seigneur augmente en nous la foi ». Saint Paul n’a jamais suggéré aux destinataires de
ses lettres, qu’ils prient pour que le Seigneur augmente leur foi. Cela semble prouver que
tout le monde a bien appris la leçon.
L’expérience de Paul jette une autre lumière sur le sujet qui nous intéresse.
Écoutons ce qu’il dit aux Corinthiens : « "Ma grâce te suffit : ma puissance donne
toute sa mesure dans la faiblesse." Je n'hésiterai donc pas à mettre mon orgueil
dans mes faiblesses, afin que la puissance du Christ habite en moi. C'est
pourquoi j'accepte de grand cœur pour le Christ les faiblesses, les insultes, les
contraintes, les persécutions et les situations angoissantes. Car, lorsque je suis
faible, c'est alors que je suis fort. » (2Cor 12, 9-10). A une étape de sa vie, Saint
Paul a fait une extraordinaire découverte : dans la logique de Dieu, la faiblesse n’est pas
un handicap, mais paradoxalement peut devenir un atout. Dieu à travers la faiblesse de
ma foi peut manifester encore mieux sa puissance.
Mon peu de foi ne me conduira jamais à m’approprier les œuvres de Dieu dont je
serai le témoin privilégié si j’accepte la mission de Jésus. Mon peu de foi me préservera à
jamais de dire : « C’est moi… » car je saurai que c’était Quelqu’un d’Autre qui était à
l’œuvre. Mon peu de foi m’aidera à entrer en dialogue avec celui qui n’a pas de foi, ou
bien qui ne sait pas s’il peut appeler foi ce qu’il croit, ou encore avec celui qui pense qu’il
ne croit plus, car quelque chose s’est passé dans sa vie, un drame qui a fait qu’il n’a plus
la force de croire. Dans ces situations, un disciple dont la foi ne déplace pas les
montagnes et ne déracine pas les arbres pour les jeter dans l’océan Atlantique, ne
« montrera pas ses biceps » pour dire : « Vous voyez comme cela est facile ? », mais il
dira : « Oui, je vous comprends, je sais ce que vous ressentez … ». Son peu de foi
n’écrasera personne, n’intimidera personne. Devant un disciple de « peu de foi » tout le
monde peut se dire : « Si pour être disciple de ce Jésus, il suffit de si peu de foi, peut-
être que moi aussi je pourrais le suivre, peut-être que moi aussi je pourrais lui faire
confiance, peut-être que moi aussi je pourrais me convertir et lui donner ma vie ? ».
Déplacer une montagne pourrait certainement impressionner beaucoup de monde et
attirer l’attention des médias. Mais combien de convertis cela donnerait-il ? Si, deux mille