Rapport: Journée de formation du 27 mars 2009
le Roman Païs et la région de l'ancien canal Charleroi-Bruxelles
8h30 10h00: Exclusivement pour les animateurs des croisières éducatives:
Réunion de préparation aux croisières au Grand moulin d’Arenberg (rue du Docteur Colson 6-8 à 1430
Rebecq), dans la salle du fond de la taverne.
Programme pour tous les guides et animateurs:
10h00 12h30: Visites guidées du musée du porphyre à Rebecq (rue du Docteur Colson 6-8 à 1430
Rebecq) et de la carrière de porphyre de Quenast.
Le paysage naturel d’une région est essentiellement défini par son sous-sol. C’est en analysant la
géomorphologie qu’on peut expliquer le paysage, la végétation, l’exploitation des ressources naturelles,
la stabilité du sous-sol, etc.
Le sous-sol wallon constitue un ensemble de près de 12.000 m d’épaisseur de roches accessibles à
l’observation. L’immense majorité est constituée de roches d’origine sédimentaire, auxquelles viennent
s’ajouter quelques rares roches d’origine magmatique, comme par ex. le porphyre de Quenast.
Durant le Silurien (445 jusque –410 millions d’années), les continents Avalonia, Baltica et Laurentia
entrent en collision : cette période est appelée l’orogenèse calédonienne ou cycle calédonien.
Cette zone de convergence est accompagnée d’activités séismiques et volcaniques. Avalonia est suivi
du continent Gondwana. C’est ainsi que la plaque océanique entre Gondwana et Avalonia s’est
enfoncée sous la plaque continentale d’Avalonia (processus appelé subduction). Ceci résulte en un
plissement de la partie sud d’Avalonia, plissement nommé le Massif de Brabant.
Quand une plaque océanique s’enfonce sous une plaque continentale vers le manteau brûlant de la
terre, elle fond. Le magma ainsi formé, est propulsé à la surface sous haute pression et jaillit par les
cratères des volcans. Les volcans associés aux zones de subduction sont du type « volcans gris » aux
éruptions explosives. Aujourd’hui on retrouve ces volcans autour du Pacifique, en Indonésie, en Italie...
Ces manifestations magmatiques durant lorogenèse calédonienne ont favorisé l’intrusion de roches
ignées (ou magmatiques) au sein des roches sédimentaires, principalement le long de la partie
méridionale du Massif de Brabant et dans une moindre mesure, dans les autres petits massifs. Les
roches magmatiques formées dans la cheminée de magma (diamètre de 2 km dans la carrière de
Quenast) sont des microdiorites porphyriques, couramment appelées « porphyre ».
Roche d’origine magmatique, le porphyre est exploité depuis près de 300 ans. La couche de porphyre,
s'étend de Quenast à Lessines sous une vingtaine de mètres de terre et fut exploitée dès le 18e siècle.
Par ses qualités remarquables, le porphyre résiste particulièrement bien aux chocs, à l’usure, à
l’écrasement, au polissage, au gel et aux agressions chimiques.
Ces atouts en font un matériau désigné dans les applications les plus exigeantes, notamment au
niveau des réseaux de transport: couches d’usure des routes en béton ou en asphalte, pistes
d’aérodrome, ballast des voies ferrées classiques ou à grande vitesse (TGV), moellons de
renforcement des digues et en particulier celles soumises aux tempêtes maritimes. Le porphyre est
également utilisé dans le cadre de : sols industriels, drains d’évacuation des eaux de décharges, béton
prêt à l’emploi, fillers pour béton autonivellants, et aussi dans l’industrie de la brique et de la céramique.
Cette roche n’est pas appropriée pour la construction de bâtiments et pour la sculpture (trop dure).
Jusqu’au début du 20e siècle le porphyre était extrait dans plus de 20 carrières dans la région de
Quenast-Lessines. Plus de 5000 ouvriers y trouvèrent du travail.
Aujourd’hui le porphyre est extrait dans les grosses carrières de Lessines, Quenast et Bierges (Massif
de Brabant). Quelques anciennes carrières sont sous eaux et forment un site unique pour la faune et la
flore. Quenast possède une des plus grandes carrières à ciel ouvert d'Europe. Elle a une superficie de
140 ha, et atteint une profondeur d'environ 125m. Actuellement moins de 70 ouvriers travaillent à la
carrière de Quenast.
En 1844 Joseph Zaman (1812-1894) entreprit de racheter différentes carrières et améliora
sensiblement l'exploitation du porphyre. En 1864, il fonda la S.A. des Carrières de Porphyre de
Quenast. En 1985, la S.A. des Carrières de Porphyre fusionne avec Sicalex de Gourdinne pour former
la nouvelle société GRALEX. Celle ci a cédé le pas à la sprl Porfibel au sein du même groupe et qui
consacre l'essentiel de sa production au ballast et au concassé. Aujourd’hui, depuis la scission de
Gralex en Sagrex et Holcim à partir du 1er janvier 2009, la carrière de Quenast est exploitée par
Sagrex, nouvelle entité de HeidelbergCement Group.
Dans ces cratères de plus de 100m de profondeur le porphyre est extrait en plein air. Avec de grosses
installations la roche est dynamitée et concassée pour la transformer en sables, empierrements ou
graviers, moellons d'enrochement ou granulats de différent calibres (on n’y fait plus de pavés depuis les
années ’80). Cette marchandise est exportée, avant par train, maintenant par camions. Avec 15 sites
carriers en activité, la société Porfibel a produit, en 2005, plus de 10 200 000 tonnes de granulats
exportés à plus de 20% vers la France, les Pays-Bas et l'Allemagne.
Sources :
- F. Gullentops en L. Wouters, Delfstoffen in Vlaanderen
http://www.lne.be/themas/natuurlijke-rijkdommen/pdf/delstoffenvlaanderen.pdf
- G. Gosselin, Lutilisation des roches en Région wallonne
http://environnement.wallonie.be/eew/documents.aspx?doc=etude
- Site de Gralex: http://www.gralex.be
- Site de Sagrex: http://www.heidelbergcement.com/benelux/fr/sagrex/products/porphyre.htm
- http://www.monghidoro-rebecq.be:80/carrieres.html
- http://recherche-technologie.wallonie.be/fr/particulier/menu/revue-athena/par-numero/n-235-
novembre-2007/actualites/de-quenast-au-sixieme-continent.html
12h45 13h30: Pique-nique à la taverne du Grand moulin d’Arenberg
14h00 16h30: Visite de la réserve naturelle le long de la Samme et de l’ancien canal
(Ronquières) par M. Pierre Watteyne, guide nature. Rendez-vous au parking de la Guinguette.
L’approvisionnement en eau du canal Charleroi-Bruxelles sur le sous-bassin de la Senne:
- le Hain traverse Braine-l’Alleud et Braine-le-Château
- la Samme traverse Manage, Seneffe et Braine-le-Comte
La Samme se jette dans le canal à Ronquières (Braine-le-Comte). Avant de se jeter dans le
canal, la Samme reçoit la Thines qui est le principal cours d’eau de Nivelles.
L’eau épurée à la STEP de Nivelles est rejetée dans la Thines.
La qualité de l’eau de la plupart des cours d’eau dans le sous-bassin de la Senne et du canal a un état
« médiocre ». Seul l’ancien canal Charleroi-Bruxelles est de « bonne » qualité.
Source : Carole Van Roy, Contrat de rivière Senne
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