- un formalisme rampant : il consiste à éliminer l’existence de résistance au motif que les règles sont contrôlées
par le juge constitutionnel qui veille au respect des principes fondamentaux présentés comme protecteurs et
indiscutables. Mais souvent, le juge constitutionnel a une position moyenne, il censure que ce qui est
totalement contraire aux droits fondamentaux. Il y a donc des injustices.
- un formalisme fondamental : il vient de la conviction que le droit est dans les règles. Mais toutes règles se
présentent sur certaines formes. La loi est consacrée indépendamment des ses conséquences concrètes. Or,
certes il peut advenir que la mise en application de la loi soit injuste mais elle évite tout de même l’arbitraire et la
discrimination.
2) Vu du jus naturaliste
C’est la philosophie d’Hobbes, de Kant et de Locke. Il s’agit de faire référence à un principe abstrait soit à un idéal
tiré d’une nature humaine qui n’a jamais existé. Kant cherche cela quand il donne pour fondement au droit l’impératif
catégorique. Cette théorie recouvre deux caractéristiques. Tout d’abord, il y a une étroite parenté entre le Jus
Naturalisme et le Positivisme. En effet, ils cherchent un fondement supérieur à imposer aux citoyens et dans les deux
cas, le droit est présenté comme un ensemble de règles. C’est donc un droit dans l’abstrait et le général. Ensuite, les
différents tenants du Jus naturalisme ne se sont pas mis d’accord sur la question de résistance à l’oppression.
3) Vu du droit positif
C’est la philosophie d’Aristote, de Villey et de saint Thomas d’Aquin. Le droit naturel est le droit qui fait
référence à la nature des hommes en circonstance concrète, qui fait référence à la réalité humaine. La règle qui régit la
nature humaine ne peut être la même que l’homme qui a tout. On tient compte aussi de la permanence de la nature
humaine qui tend au Bien. Ce qui le mène au mal est contre nature. Pour eux, il est évident qu’on puisse résister à
l’oppression légale car si le droit positif est injuste ce ne serait plus du droit. De plus, le droit dont parlent les tenants du
droit naturel ne se réduit pas aux règles. Ils parlent du droit tel qu’ils le définissent soit le droit qui se situe quelque part
entre les règles générales et les décisions. Il n’est pas enfermé dans les décisions où l’on ne trouve que du droit mort, ni
enfermé dans les règles car il n’a pas un sens déterminé sans conséquence. Ces philosophes sont plus réalistes car on
constate qu’ils confèrent à la règle un rôle limité. D’où trois conséquences : la justice de la règle a quelque chose
d’insignifiant, toutes nos dispositions légales ont un aspect de justice. Certaines aboutiront à des conséquences justes.
Il est facile de caractériser la justice des règles si ont-en à un exemple. En revanche, dans les cas particuliers, les règles
sont beaucoup plus compliquées donc selon Domat en plus d’un exemple, il faut une méthode : « je me lève en colère
contre tout le monde y compris contre moi-même ». En faisant cela on essaie à chaque injustice de la combattre.
II) Le scandale de la peine
P. Ricœur dans « le juste, la justice et son échec » (2005) part de la conviction que la peine en elle-même est un
scandale intellectuel car nous sommes les héritiers de Platon selon lequel en aucun cas il est juste de faire du mal à
quelqu’un. Il réfléchit ensuite aux trois solutions trouvées pour essayer que la peine ne soit plus un scandale :
- la thérapie de l’arme : inspirée par Platon selon laquelle la peine n’est pas scandale car permet au coupable dans un
souci de moralité de se soigner. On la sanctionne car en tant qu’homme capable il doit comprendre qu’il a fait quelque
chose de mal. Cependant cette justification n’est pas suffisante.
- justification restitutive de la peine : on en rend pas hommage au coupable ni à la victime mais à la loi qui impose du
dessus une souffrance pour rappeler son autorité
- enfin, s’il y a un scandale intellectuel c’est que l’un des plus beau progrès qui est passé par le remplacement des
institutions sociales par le droit pénal. Ce progrès se fait dans la rationalité d’où un certain retour vers le jus naturalisme.
Ricœur passe cependant à coté de trois questions :
- est ce que la discussion sur la peine de mort n’a pas servie d’alibi pour éviter d’autres discussions beaucoup
plus embarrassantes sur le traitement indigne que les français imposent à leurs prisonniers ?