4
2. La proposition se laisse analyser sur trois niveaux : a) le niveau sémantique
qui reflète la situation concernée ; le sujet sémantique désigne l’agent réel ; le
prédicat, son action ou son état ; les actants sémantiques se réfèrent à des objets
impliqués dans l’action ; b) le niveau logico-communicatif, reflétant la charge
informationnelle de la proposition ; le sujet logique exprime le thème de
l’énoncé, le prédicat logique, le rhème ; c) le niveau syntaxique, reflétant
l’organisation formelle de la proposition ; le sujet et le prédicat syntaxiques ont
des indices formels d’ordre morphologique ou syntaxique. Dans la phrase-noyau
(Pierre parle) les trois niveaux se superposent exactement, les trois types de su-
jet et de prédicat coïncident, mais on observe en général des écarts multiples qui
rendent difficile l’analyse de la proposition.
3. Outre les trois niveaux ou plans décrits ci-dessus, on distingue, dans la propo-
sition, son aspect affectif-expressif et son aspect discursif-communicatif. Le pre-
mier reflète le côté subjectif de renonciation, l’attitude du locuteur ; le second,
l’organisation de l’acte de parole (son début, sa fin, la suite logique, etc.).
4. La prédication constitue la base de toute proposition. En général, elle est for-
mée par un couple de termes : sujet et prédicat. Elle reflète le rapport entre la
proposition et la situation et se traduit par trois catégories (le temps, la modalité
et la personne) exprimées par la forme finie du verbe. La modalité s’exprime
également par l’intonation. A côté de la prédication essentielle, formée par le su-
jet et le prédicat, on en trouve des formes spécifiques : la polyprédication, la se-
mi-prédication, la prédication réduite ou latente.
5. Les propositions sont classées d’après leur forme ou leur contenu. Sur le plan
formel, la proposition simple à deux termes constitue le type central, nucléaire,
de proposition. Les autres types sont obtenus par la réduction ou la complexifica-
tion du type central. Sur le plan sémantique, on distingue les propositions neutres
des émotives ; les énonciatives des interrogatives, des impératives et des opta-
tives, les assertives des négatives, etc.
6. On peut définir différemment les éléments stables et les éléments variables
d’une proposition. Dans un cas ce seront le dictum et le modus, dans un autre, le
schéma structural et le remplissage lexical.
Le dictum reflète l’aspect nominatif de la proposition, le fait dont il s’agit ; le
modus constitue l’ensemble des catégories prépositionnelles reflétant différents
aspects de la situation de discours. On peut relever huit catégories préposition-
nelles syntaxiques : la personne, le temps et l’aspect, la modalité, l’assertion,
l’intention communicative, la structure communicative, l’affectivité, le niveau
stylistique de discours. L’ensemble de ces catégories appliquées à une proposi-
tion (à un dictum) constitue le paradigme de celle-ci.
7. Le schéma structural, c’est le modèle delà proposition. Le modèle sémantico-
structural, à la différence du modèle exclusivement sémantique ou exclusivement
structural, comprend la structure formelle de la proposition avec son sens généra-