Charte du collectif « Ethers de glycol » La présente charte a pour objet de définir précisément les objectifs poursuivis en commun par les organisations membres du « collectif éthers de glycol », dont les premières actions remontent à janvier 1998. Les éthers de glycol en particulier de type « E » ont des effets avérés sur le développement de l’embryon ainsi que sur la capacité reproductive des hommes et des femmes exposés à leur contact par voie d’inhalation ou cutanée. Plusieurs études scientifiques suspectent le rôle cancérigène et immunotoxique des éthers de glycol. Les usagers, notamment dans le cadre professionnel, ne sont pas suffisamment informés de la composition et des effets sur leur santé des produits qu’ils manipulent et qu’ils ont manipulé. Une démarche de précaution collective et individuelle doit être conduite parmi les personnes appelées à manipuler ces produits afin de se renseigner sur la nature des risques encourus et sur les conditions de sécurité devant entourer leur manipulation. Si le concours de tous les acteurs de la prévention (tant dans le domaine social, que technique ou organisationnel) est essentiel pour promouvoir cette démarche, les pouvoirs publics, à tout degré et échelon, ont une responsabilité première pour l’organisation et le fonctionnement du système de prévention. Objectifs poursuivis par le collectif 1. Faire interdire en milieu professionnel les EG toxiques pour la reproduction Le principe de précaution ne doit pas s’arrêter à la porte des entreprises. Le collectif s’assigne l’objectif d’obtenir l’interdiction d’utilisation, de commercialisation et de fabrication des éthers de glycol toxiques en milieu professionnel. A la différence de la substitution, l’interdiction constitue la seule modalité de prévention efficace, surtout pour les très petites entreprises (TPE) et les petites et moyennes entreprises (PME). Le décret sur les risques cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction du 1 février 2001 s’avère inefficace : il ne prévoit la possibilité de soustraire la salariée enceinte qu’à compter de l’instant de la connaissance de son état, alors que la substance est toxique pour l’embryon dès la conception. En outre, le risque concerne tant les hommes que les femmes. Les salariés, faussement rassurés, réduisent leur vigilance. 2. Faire réaliser une cartographie des populations exposées aux éthers de glycol La dissémination massive de l’usage des éthers de glycol et la diversité des populations concernées (principalement TPE et PME) imposent la réalisation d’une cartographie : celle-ci promise par le ministère du travail en février 2001 et évoquée au Conseil supérieur de prévention des risques professionnels de 2001 n’a toujours pas été communiquée malgré les multiples demandes du collectif. Cette cartographie devrait être confrontée au document unique pour l’évaluation des risques professionnels, institué par le décret du 5 novembre 2001. Charte du collectif Ethers de glycol – novembre 2003 Page 1 sur 2 3. Susciter des recherches indépendantes sur les effets des éthers de glycol Les risques cancérogènes ne sont pas formellement établis, mais l'observation d’un certain nombre de cas de cancers développés parmi des salariés particulièrement exposés dans leur environnement professionnel à des éthers de glycol justifie d’entreprendre des études. Des recherches sont urgentes pour mettre à disposition de la communauté sociale les connaissances et les lacunes contribuant à éclairer les conditions d’usage de ces produits. Le collectif éthers de glycol demande que soit réalisée une enquête rétrospective pour identifier les victimes d’exposition passées. 4. Faire évoluer la réglementation de la réparation pour les victimes Les victimes des expositions aux éthers de glycol sont de deux types: les parents exposés, atteints dans leur capacité reproductive ou ayant donné naissance à des enfants malformés, et les enfants touchés par les éthers de glycol repro toxiques auxquels leurs parents ont été exposés. Les dispositions actuelles de la législation en matière de réparation des victimes d’accidents du travail et de maladies professionnelles s’avèrent inopérantes puisque les victimes directes, c'est-à-dire les enfants des salariés exposés aux éthers de glycol, ne sont pas liés à l’employeur par un contrat de travail et que les parents exposés sont des victimes indirectes. Principes de fonctionnement du collectif Le collectif peut associer ou consulter, lorsqu'il l'estime nécessaire, des experts scientifiques ou toute personne extérieure au collectif afin de mieux atteindre les objectifs. De même, il pourra rechercher des partenariats européens. Toute organisation qui souhaite devenir membre doit, par courrier adressé au secrétariat du collectif, manifester sa volonté de participer aux travaux du collectif dans le respect des principes et objectifs de la présente charte. Le secrétariat du collectif est assuré et domicilié à l'antenne nationale de l’association des accidentés de la vie (FNATH), 38 boulevard Saint Jacques, 75014 Paris – par accord de la FNATH et de la majorité des membres du collectif, le secrétariat peut être transféré aux soins et à la domiciliation de tout autre membre du collectif. Aucune initiative ou prise de position ne peut être réalisée au nom du collectif sans avoir fait l'objet d'un débat et d'un accord de ses membres. Composition du collectif : Association des Accidentés de la Vie (FNATH) Association des Victimes des Ethers de Glycol (AVEG), CGT, Fédération Chimie Energie de la CFDT, Fédération des Mutuelles de France (FMF), Fédération Nationale de la Mutualité Française (FNMF), Ligue Nationale contre le cancer (LNCC), Syndicat National Professionnel des Médecins du Travail (SNPMT). Charte du collectif Ethers de glycol – novembre 2003 Page 2 sur 2