Il peut y avoir discrimination lorsque l’on traite différemment des situations identiques ou de
manière identiques des situations différentes.
Mais ce principe de non discrimination n’est pas utile car le système des objectifs de la PAC
n’est pas modifié depuis 1957 : productivité agricole, niveau de vie équitable pour l’agriculteur,
stabilité des marchés, sécurité des approvisionnement et un prix raisonnable pour le
consommateur. Ce sont des objectifs largement économiques et très peu sociaux. Faut il alors
réviser les Traités ? La question se pose, mais l’avantage du Traité est que c’est un Traité cadre
et les dispositions laissent une marge discrétionnaire d’appréciation aux décideurs : il y a dans le
traité des dispositions qui permettraient de faire évoluer la PAC dans un sens positif. Il y a
notamment l’article 33 § 2 qui permet de tenir compte de certaines catégories de producteurs ou
de régions qui se trouvent structurellement dans des situations difficiles ou les clauses de
cohérence. Ces clauses de cohérence sont pour un certain nombre de politiques communautaires
des dispositions qui indiquent que les objectifs de la dite politique doivent être pris en compte
par les autres politiques de la Communautés. (Exemples : la protection de l’environnement, la
protection de la santé publique, les objectifs de la cohésion économique et sociale). Il est donc
possible en s’appuyant sur les Traités de faire une PAC qui ne soit pas seulement économique.
De fait, le législateur utilise les possibilités offertes par le Traité, mais il y a une différence entre
les textes et la réalité.
I. La tendance réelle à se perpétuer d’une PAC issue d’un modèle
d’intervention économique très inégalitaire.
La PAC est fondée sur un modèle d’intervention inégalitaire et qui se perpétue.
Ce modèle a 2 déclinaisons avant la réforme de 2003 : la PAC jusqu’à la réforme Mac Sharry
1992, un modèle des prix et des structures et la PAC de 1992 à 2003, un modèle d’aide directe
compensatoire et le développement rural.
Jusqu’en 1992
L’objectif prioritaire est le niveau de vie équitable en agriculture, élever le revenu individuel des
agriculteurs, car comme l’explique M. Blumann, il faut faire des agriculteurs des agents
économiquement responsables ; capables d’investir et de se moderniser.
Pour la réalisation de cet objectif, le Traité fait obligation de mettre en place une organisation
commune de marché qui est fondée sur une politique des prix.
Par cette politique des prix, on va essayer de garantir aux agriculteurs un prix minimal pour leurs
produits ; donc, l’organisation de marché a des implications : la protection du marché
communautaire du marché mondial lorsque le prix mondial est inférieur au prix communautaire
(notamment au prix d’intervention). On a maquillé de protectionnisme sous le principe de
préférence communautaire).
Qui va bénéficier de cette organisation de marché ?
1 : les grosses structures agricoles, car il y a un soutient du prix unitaire. Ce sera donc les régions
les plus riches de la Communauté qui vont en bénéficier.