des protéines impliquées dans l’audition en particulier l’oreille interne.
L’homme aurait-il finalement un avantage dans la communication ? Pour rester
dans le domaine sensoriel, on remarque que les chimpanzés ont moins perdu que
nous de capacités olfactives par rapport aux souris …
Une équipe de recherche suisse a montré récemment qu’une enzyme impliquée
spécifiquement dans le traitement du neurotransmetteur glutamate dans le
cerveau était apparue chez l’ancêtre des hominidés il y a 23 millions d’années.
Or, ces molécules sont actives dans les phénomènes de mémorisation et ont
donc pu contribuer à augmenter les capacités cérébrales des hominoïdes et la
taille de leur cerveau. Le gène qui code pour l’enzyme, et aurait donc contribué
à l’amélioration des fonctions cognitives, est situé sur le chromosome X et s’est
formé à partir d’un autre gène associé également au traitement du glutamate
dont il diffère par la modification de deux amino acides. Il y a trois ans on avait
découvert une différence chimique entre le chimpanzé et l’homme, un gène qui
code pour une enzyme qui fabrique un sucre, l’acide sialique, qui intervient au
niveau des membranes extérieures des cellules et qui est présent chez les grands
singes mais pas chez l’homme.
Une solution plus globale aux problèmes de l’évolution ?
Entre homme et singes le catalogue des différences moléculaires est plutôt limité
alors que l’aspect physique, la physiologie et le comportement sont évidemment
très très différents ! La paléontologie humaine peut-elle offrir une piste ? Les
premiers hominidés apparaissent il y a sept millions d’années, il existe plusieurs
branches, toutes éteintes, sauf une, celle du sapiens. Ce qui fait l’homme c’est
essentiellement la station debout. L’homme est bipède, le singe quadrupède.
L’homme est aussi un coureur de fond et cette caractéristique, qui a pu émerger
il y a deux millions d’années, dépend de la solidité de son squelette et de
plusieurs détails anatomiques, qui apparaissent avec Homo erectus, comme
l’augmentation de la surface des articulations des membres inférieurs pour
absorber les chocs et les vibrations produits durant la course. La bipédie est liée
à la physiologie de la base du crâne. Anne Dambricourt-Malassé, chercheuse
CNRS à l’Institut de Paléontologie humaine, fait remarquer que la position
debout trouve son origine dans la situation anatomique d’un petit os de la base
du crâne, le sphénoïde. Une rotation de celui-ci conduit à la formation d’un
angle qui positionne la colonne vertébrale par rapport à la base du crâne chez les
hommes et entraîne la bipédie. Cela se décide lorsque le fœtus a 8 semaines. Les
angles correspondants chez les grands singes sont différents et n’assurent pas la
bipédie. Contrairement à ce qui se passe chez les singes, chez l’homme, la
croissance de la face est lente, elle se poursuit longtemps, plusieurs années,
jusqu’à ce que le sphénoïde se bloque définitivement. Quelques dentistes
dérivent de leur pratique l’idée que l’évolution humaine est toujours en cours …