Paris, le 23 juin 2010 Communiqué de presse CHRU de Lille Un an

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Paris, le 23 juin 2010
Communiqué de presse
CHRU de Lille
Un an après l’installation d’une IRM dédiée aux urgences,
quel impact sur les durées de séjour ?
L’objectif de cette étude dont les premiers résultats sont présentés aujourd’hui, est d’évaluer
l’impact de l’installation en avril 2009, d’une IRM dédiée aux urgences au CHRU de Lille sur
la durée moyenne des séjours.
Ces premiers résultats tendent à montrer que l’installation d’une telle IRM permet de
réduire la durée moyenne des séjours pour lesquels une IRM est prescrite aux urgences
de l’ordre d’une journée. Pour les suspicions d’accident vasculaire cérébral admises aux
urgences, la réduction de la durée de séjour est de 3-4 jours.
Comme le souligne le Pr. Xavier Leclerc, neuroradiologue au CHRU de Lille, « L’IRM a
complètement révolutionné l’étude morphologique et fonctionnelle du système nerveux,
modifiant ainsi l’approche thérapeutique de la plupart des maladies du SNC et contribuant
aux progrès de la neurochirurgie. Selon le guide de bon usage des examens d’imagerie publié
par la Société Française de radiologie (SFR), l’exploration du système nerveux central (SNC)
en urgence doit relever de l’IRM en dehors de la céphalée aiguë suspecte d’hémorragie
méningée et des traumatismes crâniens. L’IRM est notamment désignée comme l'examen de
choix pour la prise en charge des patients suspects d’accidents vasculaires cérébraux (AVC),
en particulier pour détecter et évaluer l’étendue des lésions ischémiques et pour adapter le
traitement ». L’étude présentée aujourd’hui est une étude appariée de type « avant/après »
sans groupe contrôle réalisée sur la base des données PMSI.
La comparaison porte sur les durées moyennes de séjour totales au sein de l’établissement
(DMS). Tous les patients des services de neurologie, de neurochirurgie adulte (hors secteur
réanimation) et des urgences, ayant bénéficié d’un examen sur l’IRM dédiée aux urgences au
cours du second semestre 2009 ont été inclus.
Pour l’appariement, l’ensemble des séjours réalisés dans les mêmes services au cours du
second semestre 2008, sont considérés. L’appariement des observations de la période
« avant » (second semestre 2008) et de la période « après » (second semestre 2009) est réalisé
à partir du calcul d’un score de propension fondé sur l’estimation d’un modèle logistique
(Labarère et al. 2008).
Ce modèle est ensuite utilisé pour prédire la probabilité de la réalisation d’une IRM pour les
séjours du second semestre 2008. Trois sous-échantillons de patients sont constitués en
fonction du service prescripteur de l’IRM : un sous-échantillon neurologie, un neurochirurgie
adulte et un autre urgences.
Une sous analyse particulière s’intéresse aux patients pour lesquels un diagnostic d’AVC ou
de suspicion d’AVC est porté au cours du séjour en retenant une définition large des
symptômes neurologiques évoquant un AVC.
Les premiers résultats d’une étude qui doit être poursuivie
Au cours du second semestre 2009, 1797 patients ont été explorés sur l’IRM dédiée aux
urgences, dont 729 prescrits alors que le patient se trouvait en neurologie (40,6%), 212 en
neurochirurgie adulte (11,8%) et 571 aux urgences (31,8%). Les trois services retenus
représentent donc 85% de l’activité de l’IRM dédiée. Environ 65% des examens d’IRM sur
l’appareil dédié aux urgences ont été réalisés le jour de l’admission, 20% le lendemain et 15%
les jours suivants. Les premiers gains constatés en termes de réduction de la durée de
séjour concernent le sous-échantillon « urgences »1 : la durée moyenne de séjour
diminue de 1,37 jour entre le second semestre 2009 et le second semestre 2008, passant
de 10,16 jours à 8,79 jours. La différence de durée de séjour au sein de ce sous-échantillon
tient uniquement aux séjours pour lesquels l’IRM est prescrite le jour même de l’admission.
Pour les séjours pour lesquels l’IRM est prescrit le lendemain de l’admission ou les jours
suivants, la durée moyenne de séjour ne change pas.
L’analyse spécifique réalisée pour les diagnostics d’AVC ou de suspicion d’AVC
confirme et renforce ces résultats. La diminution de la durée de séjour entre 2008 et
2009 est plus importante au sein du sous-échantillon « urgences » qu’au sein du souséchantillon « neurologie ». Elle montre, en outre, que la réduction de la durée de séjour ne
survient que pour les suspicions d’AVC et non pour les AVC confirmés. Au sein du souséchantillon « urgences », la durée moyenne de séjour pour les suspicions d’AVC diminue
de 3 à 4 jours dès lors que l’examen est prescrit le jour même de l’admission ou le
lendemain.
1
C'est-à-dire l’échantillon composé des séjours pour lesquels l’IRM est prescrit lorsque le patient est hospitalisé
aux urgences.
2
En conclusion, cette étude tend à montrer que l’installation d’une IRM dédiée permet de
réduire la durée moyenne des séjours pour lesquels une IRM est prescrite aux urgences
(environ 6% des séjours) de l’ordre d’une journée. Pour les suspicions d’AVC admises
aux urgences, la réduction de durée de séjour est de 3-4 jours.
L’analyse doit être poursuivie pour permettre une stratification de l’échantillon non plus sur le
service prescripteur mais sur la filière de prise en charge des patients. L’impact économique
de l’IRM dédiée aux urgences doit être quantifié en prenant en compte le coût de
l’équipement, le taux d’utilisation de celui-ci et l’impact de la réduction de la durée des
séjours sur l’activité des services.
Au-delà de la diminution de la durée de séjour mesurée dans cette étude, le Pr. Xavier
Leclerc souligne que l’installation de l’IRM dédiée aux urgences au CHU de Lille en
avril 2009, à proximité du service d’accueil des urgences (SAU) qui accueille chaque
année 90.000 patients, est une avancée incontestable. Cet examen permet, en effet, de
porter un diagnostic précoce dans la plupart des maladies du système nerveux central,
conclut-il.
Références bibliographiques :
LABARERE J, BOSSON JL, FRANÇOIS P, FINE MJ (2008) L’analyse par score de propension Exemple d’application à une étude
observationnelle sur la prophylaxie de la maladie thromboembolique veineuse. La Revue de médecine interne ; 29 : 255–258
Service de presse et communication :
MHC Communication
Marie-Hélène Coste / Audrey Raverdy
Tél. : 01.49.12.03.40 - Fax : 01.49.12.92.19
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