
En ce qui concerne le sous-échantillon « urgences »
, la durée moyenne de séjour diminue de
1,37 jour entre le second semestre 2009 et le second semestre 2008, IC95% [-2,33 ; -0,40]
(p=0,0054), passant de 10,16 jours à 8,79 jours. La différence de durée de séjour au sein de ce
sous-échantillon tient uniquement aux séjours pour lesquels l’IRM est prescrite le jour même
de l’admission, DMS=-2,20 jours, IC95% [-3,32 ; -1,09] (p=0,0001). Pour les séjours pour
lesquels l’IRM est prescrit le lendemain de l’admission ou les jours suivants, la durée
moyenne de séjour ne change pas.
L’analyse spécifique réalisée pour les diagnostics d’AVC ou de suspicion d’AVC confirme et
renforce ces résultats. La diminution de la durée de séjour entre 2008 et 2009 est plus
importante au sein du sous-échantillon « urgences » qu’au sein du sous-échantillon
« neurologie ». Elle montre, en outre, que la réduction de la durée de séjour ne survient que
pour les suspicions d’AVC et non pour les AVC confirmés. Au sein du sous-échantillon
« urgences », la durée moyenne de séjour pour les suspicions d’AVC diminue de 3 à 4 jours
dès lors que l’examen est prescrit le jour même de l’admission (DMS=-3,91 jours, IC95% [-
5,88 ; -1,94], p<0,0001) ou le lendemain (DMS=-3,04 jours, IC95% [-5,85 ; -0,22],
p=0,0370).
Conclusion
Cette étude tend à montrer que l’installation d’une IRM dédiée permet de réduire la durée
moyenne des séjours pour lesquels une IRM est prescrite aux urgences (environ 6% des
séjours) de l’ordre d’une journée. Pour les suspicions d’AVC admises aux urgences, la
réduction de durée de séjour est de 3-4 jours. Cette étude présente cependant plusieurs limites.
En premier lieu, elle ne vise qu’à mettre en évidence la réduction de la durée moyenne des
séjours permise par l’installation d’une IRM dédiée et n’appréhende pas l’amélioration de la
prise en charge des patients (qui peut exister en dehors de tout impact sur les durées de
séjour).
En deuxième lieu, son design, de type « avant/après » sans groupe contrôle, ne permet pas
d’imputer de manière définitive la réduction des durées de séjour entre le deuxième semestre
2008 et le deuxième semestre 2009 à la mise en exploitation de l’IRM dédiée aux urgences.
En troisième lieu, l’analyse statistique repose sur l’exploitation des données PMSI. Ces
données peuvent souffrir d’imprécisions, sources potentielles de biais, tant sur le codage des
diagnostics que sur celui de la date de réalisation de l’examen d’IRM.
L’analyse doit être poursuivie pour permettre une stratification de l’échantillon non
plus sur le service prescripteur mais sur la filière de prise en charge des patients.
L’impact économique de l’IRM dédiée aux urgences doit être quantifié en prenant en
compte le coût de l’équipement, le taux d’utilisation de celui-ci et l’impact de la
réduction de la durée des séjours sur l’activité des services.
Références bibliographiques :
LABARERE J, BOSSON JL, FRANÇOIS P, FINE MJ (2008) L’analyse par score de propension Exemple d’application à une étude
observationnelle sur la prophylaxie de la maladie thromboembolique veineuse. La Revue de médecine interne ; 29 : 255–258
C'est-à-dire l’échantillon composé des séjours pour lesquels l’IRM est prescrit lorsque le patient est hospitalisé
aux urgences.