Cette crise a un mérite, elle nous rappelle la nature du système économique dans lequel nous
vivons. Ce système est définit par Mr Defraigne de capitalisme de marché, car c'est l'expression
habituel utilisé.
Bien sûr, ce système est innovant, créatif, efficient; (au moment où il apparait sous sa forme
industrielle au 18-19e s, le taux de croissance de la productivité, soit ce qui détermine le standard de
vie, a fortement augmenté) il a permis à l'Europe sur la sphère du capitalisme mondial d'imposer ces
intérêts et ces lois à l'ensemble du monde. Cette suprématie de l'Europe au sens large (projection
américaine, canadienne, australienne,...) est remise en question aujourd'hui avec ce basculement qui
a été cité plus haut. C'est un système efficient mais qui a trois défauts:
- Il est instable, on a vu depuis la première crise financière de 82 au Mexique que les
crises se sont multipliées à répétition, mais c'est la première fois que la crise se situe chez
nous, c'est-à-dire au cœur du système.
- Il est également injuste car il aggrave les inégalités de départ, on vient au monde avec
un stock de capital, une santé plus ou moins bonne, avec une intelligence plus ou moins
vive, avec des relations → ces inégalités de départ sont aggravées
- Il soulève également la question de l'insoutenabilité environnementale mais qui n'est pas
propre au système lui-même, qui est propre au fait que ce système n'est pas suffisamment
régulé.
Certains pensent que c'est le système qui est en crise et qu'il faut le remplacer, Defraigne est plutôt
de ceux qui pensent depuis longtemps que c'est une crise à l'intérieur du système et qu'il faut le
réformer mais c'est extrêmement difficile. Ça demande beaucoup de qualités au niveau de l'analyse,
de la compréhension, mais aussi au niveau de la morale collective, chose que particulièrement le
système libéral a découragé les gens de faire, de se mêler de la manière dont fonctionne l'économie
de marché.
Il faut mettre l'accent sur cette dimension qui a prévalut ces dernières années, cette idée qu'il faut
étendre le marché à tous les domaines possibles, que les défaillances de marché sont moins graves
que les défaillances du politique. Cette idéologie qui est bien au delà de ce qui est la norme libérale
économico-politique classique, est une des explication de l'incapacité que les gens ont montré ces
dernières années pour réformer ce système. Tout en maintenant son efficience, il faut corriger son
instabilité, lutter contre les inégalités et l'obliger à respecter l'environnement et particulièrement la
biodiversité et le climat.
Nous vivons maintenant ce temps fabuleux où la politique reprend place. Le dernier mot doit
revenir au politique car, c'est là que se situe l'ultime recours. Il détient une supériorité sur le marché,
il a le monopole de la violence légale (ce qui est le pouvoir ultime dans une société et n'est pas
confié au marché). On peut se réjouir de l’éventualité que le politique pourrait dépasser le marché
mais ne nous réjouissons pas trop vite car le politique peut faire des erreurs. Mais aussi, parce qu'on
est passé à un capitalisme de marché global qui a pris l'habitude depuis une quinzaine d'années de
mettre les états en compétition sur le social, l'environnemental,...
Et si les politiques reprennent la main ? Les politiques ne sont restés que des institutions nationales
sauf dans un cas, l'Europe. Il y a une division du travail entre les Etats et l'Europe qui n'est pas
idéale, pas stable et donc, il y le risque qu’en rendant la main au politique, on arrive à fractionner le
monde, pas seulement autour du marché mais on pourrait arriver à d'autres types de tensions que par
exemple l'accès à l'énergie. En laissant la main aux politiques, comment ces tensions vont se
négocier ? Est-ce que se sera des rapports de forces stratégiques qui vont se substituer à des rapports
de force économiques ? Il y aura de nouveaux enjeux qui vont être très difficile à gérer.
Approfondissement sur la question du développement:
Suite aux différentes questions: comment se fait-il que la Chine a réussi à se développer et que
d'autres n'y sont pas parvenus?