Notons au passage que l’impact de la crise n’a pas été aussi fort
en Chine que dans les pays occidentaux (la Chine était restée à l’écart
des placements spéculatifs ; le gouvernement a très fortement et
rapidement réagi en injectant beaucoup d’argent et en recommandant
très nettement aux entreprises de ne pas licencier)
2.2. La Chine banquier du monde ?
La Chine devient un peu le banquier du monde, dans un moment où
les banques du monde connaissent une crise de liquidités et ne
peuvent plus répondre aux demandes de financement. Toutefois, ce
rôle assumé par la Chine prend des formes tout à fait variées,
nouvelles et orientées par les nouvelles perspectives qu’elle s’attribue
dans le « concert des nations ». Le pays, soucieux de réorienter son
économie basée sur les exportations de produits basiques vers des
exportations à plus forte valeur ajoutée jointes à une augmentation de
sa demande intérieure, doit se donner les moyens de cette politique
notamment dans son approvisionnement en matières premières, dont
il manque de façon notable : pétrole (seul le charbon se trouve en
quantité importante sur le sol chinois), fer, cuivre …..la Chine va
donc utiliser ses ressources financières pour acheter ces matières
premières dont le prix baisse en raison de la crise. La Chine fait donc
d’une pierre deux coups puisqu’elle se constitue des stocks
importants à un prix intéressant, trouvant une autre assise que le
dollar pour ses réserves financières.
Elle intervient dans les pays riches en matières premières : Afrique
(Nigéria, Guinée, Ghana, Algérie), Russie, Amérique Latine, Asie.
Ses pratiques sont fortement décriées tant du point de vue
économique (aucune retombée véritable à part quelques
infrastructures construites …par des ouvriers chinois ‘délocalisés » -
prélèvement de terres, parfois arables, au seul bénéfice de l’économie
chinoise – pas de retours financiers pour les populations locales car la
Chine traite avec les gouvernements, renforçant parfois la corruption).