
Oui, vous pouvez. Vous concluez alors un nouveau « contrat trajet de soins » avec cet autre
médecin généraliste ou spécialiste. Il s’agit d’un nouveau contrat que vous devez à nouveau
signer, mais la durée du trajet de soins initial reste inchangée, à savoir 4 ans. Donc, si vous
concluez un nouveau contrat après un an parce que vous changez de médecin généraliste, le
nouveau contrat est valable pour les 3 années restantes. »
Quand vous signez un contrat, il n’y a pas que la signature qui compte. Il vous engage pour
une durée de 4 ans. LISEZ tous les détails et surtout ce qui est écrit en tout petit. Réveillez-
vous ! Cela deviendra aussi indigeste que les Bf, spécialité belge.
Vous êtes perdus ? Pas de problème, vous serez soutenus par le Réseau Multidisciplinaire
Local (RML). Il paraît que le RML n’a rien à voir avec les trajets de soins. On nous dit qu’ils
ne sont pas liés… pourtant, dans la convention à signer entre l’INAMI et le réseau
multidisciplinaire local (RML), je remarque que le terme « trajets de soins » y est repris 12
fois ! Le cheval de Troie, vous connaissez ?
Pour créer un RML, le cercle se doit d’y associer le Service Intégré de Soins à Domicile
(SISD) local, autre structure administrative de la première ligne. Les cercles ont fui ce SISD
liégeois pour de multiples raisons.
Les RML sont, parait-il, une expérience pilote pour une durée de 4 ans. Mais, on peut se
demander si nous pouvons encore parler d’expérience pilote lorsque nous constatons que
l’INAMI accepte tous les projets RML. Si tant d’argent y est investi, c’est qu’ils en attendent
un retour, un rendement.
Ce n’est pas parce que des administrateurs de cercles signent un contrat RML qu’ils sont
favorables aux trajets de soins. Mais on aime bien semer la confusion entre trajets de soins
et RML. La majorité des MG, du côté francophone, sont contre ces trajets de soins,
rappelons-le.
Les trajets de soins sont le début de la forfaitarisation et de la rationalisation des soins en
première ligne. Il faudra veiller à la rentabilité et donc tôt ou tard il y aura des ajustements en
fonction des objectifs demandés par les autorités. Vous aurez des obligations de résultat (dia
II). Regardez ce qui se passe avec les hôpitaux (durée de séjours, forfait médicaments, forfait
par pathologie, montant de référence).
Le médecin de famille actuel est en voie de disparition et c’est voulu. Subsistera le médecin
généraliste, scientifique-technocrate pur sang, coach du patient, manager d’une équipe
pluridisciplinaire où la relation avec le patient que nous connaissons toutes et tous
actuellement, sera limitée au strict minimum. Des questionnaires, les uns plus perfectionnés
que les autres se feront jour afin d’évaluer l’état de santé du patient. L’administration ainsi
que les aides administratives passeront leur temps à évaluer notre travail.
Les trajets de soins actuels mettent surtout, au centre des soins, les structures administratives
ainsi qu’une horde de règlements d’un cru nouveau. L’aide du Ministre de la simplification
administrative, Mr Vincent Van Quickenborne, serait utile.
Finalement, les trajets de soins : soit ils entrent par la porte (initiative personnelle du MG) soit
ils entrent par la fenêtre par la mise sur pied d’un RML.
Nous ne refusons pas toute amélioration ou modernisation du service de soins offert à la
population mais commencer à exclure les patients sur des critères de mobilité, de résultats de
labo ou de modalités thérapeutiques, ouvre la voie à l’ère des discriminations entre patients
« chroniques » et au sein d’une même pathologie. Nous devons tout faire afin de corriger