La reconnaissance visuelle des visages Introduction : voir ce n’est pas un reflexe Psychologie cognitive : étude du fonctionnement cognitif normal de son développement tout au long de sa vie (développement et psycho-gérontologie) et ses troubles en pathologie (neuropsychologie) ou dans certaines circonstances. Neuropsychologie cognitive : étude des patients qui présente des troubles du comportement (cognitions) suite à une atteinte cérébrale, ou à des circonstances particulières. Méthode expérimentale Tout est représentation MAGGRITTE « ceci n’est pas une pomme » La réalité est inaccessible on ne peut pas la connaitre. Nous avons juste des représentations de la réalité. Cela nécessite de la mémoire. Représentations de forme, représentations sémantiques (la signification de l’objet) qui varient légèrement d’un individu à l’autre. Voir c’est quelque chose d’acquis. On reconstruit les formes selon nos habitudes de traitement nos connaissances sur la relation entre les objets dans le monde. « Le monde est dans la tête et la tête est dans le monde » : une reconstruction active. Chez l’homme la vision est le sens dominant par rapport à l’audition. La réalité extérieure est visuelle. Notre représentation des formes et des objets nous influe dans le monde. On est à la fois sujet et acteur. Voir c’est une reconstruction humaine et qui a un processus actif. 1. La reconnaissance visuelle La rapidité du traitement visuel chez l’homme : « ultra-rapide » (Thorpe et coll., 1998) Les stimuli : scènes avec/sans animal « go/no go » (si animal on appuie sur le bouton : si il se trompe : distracteur : appuie sur le bouton alors qu’il n’y a pas d’animal sur l’image) chaque scène est présenté 17 millisecondes. La tâche : catégorisation sémantique Résultats : différence significative entre les réponses justes et les distractions. Temps de réponses plus courts chez les singes (environ 200 ms) TR moyens : +/- 400 ms TR les plus brefs : - de 300 ms La discrimination animal/non-animal est réalisée dès 180 ms de traitement (lobe frontal). Interprétation (modèle psychologique) : - 1ère étape : Extraction des primitives : formes de base : contour, couleur, mouvement¸ taille, orientation etc… indépendante les unes des autres. - 2ème étape : Codage de la « forme » : Ségrégation figure/fond : c’est de rassembler les primitives par objet. Structuration de la forme : extraction de la forme globale, codage contour, ségrégation figure/fond Lumière : longueur d’onde, photon La forme : la réalité extérieure est une représentation du monde. Notre œil fait une première représentation puis il y a une deuxième étape où il y a une autre représentation = forme. Exemple : La balle de tennis. Dimensions : jaunes, ronde puis on reconstruit la forme grâce aux dimensions et on obtient par exemple « objet sphérique jaune ». On peut alors reconnaître la balle si je mets en contact cette représentation avec ceux que j’ai en mémoire. - 3ème étape : accès aux représentations : Ces représentations sont de 3 types et elles sont activées en cascade : - La représentation structurale, on parle aussi de représentations visuelles (c’est une représentation sur la forme des objets) (exemple : faire la différence entre un citron et une balle de tennis, on a la liste des traits pour arriver à faire la différence). Au fur et à mesure qu’on a de l’information, les représentations se resserrent dans les représentations structurales et cela active les représentations sémantiques (c’est à dire la signification de l’objet) et enfin la représentation lexicale (c’est à dire le mot). Cela permet d’envoyer l’information au cortex pour créer le mouvement moteur de parler par exemple. Il faut 180 millisecondes pour faire cela. La première étape d’extraction des primitives ne dépend pas du niveau attentionnel du sujet. Elle se fait toujours, c’est irrépressible. Alors que pour les étapes 2 et 3, elles se font un peu en parallèle, interaction entre les deux. Car pour reconnaître une balle, avant d’y arriver il y a beaucoup de représentation qui se déclenche et qui sont en rapport avec la balle. Une fois que l’information reçue est suffisante on peut distinguer si c’est une balle ou une orange. Interprétation chez le singe, le modèle neurobiologique : Dans le schéma seule la voie ventrale est représentée mais il y a aussi la voir dorsale qui existe. Les deux voies partent de V1. La voie ventrale c’est l’identification consciente des objets et cela se situe dans le cortex inféro temporal. Il y a un lien entre le cortex inféro temporal et le cortex frontal qui contrôle la prise de décision. Puis le cortex moteur va envoyer un message à la moelle épinière pour contrôler l’acte moteur. Un patient qui a une lésion sur la voie ventrale serait agnosique et dans la voie dorsale le patient serait ataxique. L’approche est la suivante : un comportement est une activé cérébrale. Tout ce qu’on est, va de paires avec une activité cérébrale. On n’est cependant pas réduit à une activité cérébrale mais c’est l’une des faces d’un même objet. En modifiant le comportement on modifie le SNC sous-jacent. Dans cette leçon on parle de la reconnaissance visuelle tardive c’est à dire dans les dernières étapes de la reconnaissance. 2. Le visage : introduction Il véhicule des expressions émotionnelles, des informations de groupes (F/M, âge, l’ethnie), l’identité personnelle. Il informe sur l’état émotionnel de votre partenaire. Fournit une grande variété de signaux sociaux qui vont être interprétés la plupart du temps de façon correcte en une fraction de seconde. L’identité personnelle est une caractéristique importante du visage, tout accident qui va modifier l’apparence physique va être très difficile à surmonter. Le visage ne dit rien sur la personnalité de la personne mais véhicule un état émotionnel temporaire. 2.1 Le visage : un organe de communication et une identité 2.1.1 Le visage comme une structure biologique Tous les visages se ressemblent ; pas beaucoup de variations : des yeux, un nez une bouche même avec les animaux. Morphing : ensemble de 40 points stratégiques sur le visage ; on moyenne les distances des points et on mélange les visages. Ressemblance des visages par la similitude des éléments qui les composent et par la symétrie de leur organisation : - la symétrie verticale : correspond à la symétrie du corps - l’asymétrie horizontale L’explication adaptative : Gardner (1967) Les techniques de manipulation systématique par ordinateur, la caricature et le morphing, et leurs utilités en psychologie. Le visage humain est peu différent du visage des autres animaux. Le trait le plus important c’est la similitude des différents éléments qui le compose. Mais comment expliquer cette non-symétrie horizontale ? Cela vient d’un ensemble de forces comme la gravité qui impose des distorsions et des différenciations sur l’axe horizontale et pas sur l’axe verticale. Tous les animaux ont deux yeux qui sont plus ou moins écartés en fonction de s’ils sont proies ou prédateur : les vaches par exemple ont des yeux qui se situent sur le côté du visage ce qui permet d’agrandir son champ visuel et peut ainsi voir des prédateurs arriver. On se focalise sur les yeux, nez, bouche pour reconnaître un visage mais il n’y a pas que ça. L’information la plus importante pour les yeux et c’est le diamètre pupillaire : on préfère un visage aux pupilles dilatées. Les yeux ne véhiculent rien des émotions. Les oreilles : chez les animaux cela véhiculent un état émotionnel (oreille mobile), chez l’homme elles sont non remarquables ; ont une grande importance chez les animaux (les chiens par exemple) Le nez : impliqué dans l’odorat, on a le nez le plus relevé. La bouche : chez l’homme, elle véhicule le langage et permet d’exprimer un état émotionnel et d’émettre des sons complexes. 2.1.2 La spécificité du visage humain : les poils ? A quoi servent les poils, les sourcils ? Ils sont déterminants dans un visage, ils nous servent à exagérer les expressions faciales, nos cheveux nous évitent l’insolation. Ekman Le blanc de nos yeux (la sclérotique) ? (Kobayachi et Koshima, 1997) Parmi les primates on est celui qui a plus grande proportion de sclérotique exposée et les yeux les plus allongés sur l’axe horizontal. Cela permet de localiser la position du regard, améliore la perception de la direction du regard. Chez les animaux il est préférable d’avoir la direction du regard camouflé car un regard dirigé peut entrainer un combat. 2.1.3 La structure du visage La forme de notre visage dépend des os du crâne. Interdépendance entre les différents aspects de sa forme ce qui produit un nombre restreint de types de visages. Soit la tête et le nez large ; soit une tête fine et un nez protubérant. Notre visage est très musclé, pas mal de facteurs peuvent affecter l’allure et les fonctions du visage 2.1.4 Mon visage, mon miroir L’insupportable de la déformation : le mouvement oculaire atypique des aveugles. On remarque que lorsqu’une personne souffre d’un déficit (brûler, mouvement oculaire bizarre du a une cécité) la personne le vit très mal. Des transformations lourdes (des chocs, des brulures) affectent l’individu car il touche à son identité personnelle La plupart des personnes qui voient une personne avec un visage déformé détournent le regard. Etudes de Bull et Rumsey en 1982 : Ils utilisent une actrice dont le visage est défigurée par du maquillage très bien fait, sur la moitié de son visage et l’autre moitié qui reste intacte. Elle devait soit attendre un métro soit faire l’aumône. Soit elle avait son visage normal soit elle était maquillée pour avoir la moitié droite du visage toute déformée. Ils mesurent ensuite les réactions des gens quand ils la voient : Résultats : Certains ne l’approchent pas et d’autres l’approchent par le côté où le déficit n’est pas présent. Ils lui demandent ensuite de faire l’aumône : maquillée puis démaquillée. On se rend compte que défigurée moins de gens donnent de l’argent mais les rares qui le font, donnent plus. Les déformations touchent notre identité et l’image renvoyées par les personnes qui nous regardent. On a toujours cherché à embellir son visage quelques soit les sociétés. Dépendant de la culture et de la mode. Cependant on peut s’embellir sans pour autant recourir à ces moyens, on peut utiliser des ornements, du maquillage. Cela dépend de la culture mais il y a une constance dans les habitudes qui est l’exagération d’une caractéristique particulière du visage. Une caractéristique peut être créée de toute pièce comme les tatouages. Souvent les caractéristiques tendent à appuyer la différenciation inter-sexe. Il y a un changement dans les habitudes pour s’embellir. Comme par exemple avec le maquillage. Les changements de mode sont complexes et imprévisible, mais il y a un thème récurrent qui est le lien avec le statut social. Exemple : Avant les gens bronzés étaient pauvre et aujourd’hui c’est un signe de richesse car ça veut dire qu’on peut se payer de bonnes vacances. Cependant à l’époque les gens riches se blanchissaient le visage avec des produits dangereux. On voit dont qu’à travers les siècles il y a une nécessité de la beauté qui autorise tous les risques. 2.2 Les différences physiques entre les visages : l’âge, le sexe et l’ethnie 2.2.1 Les différences liées à l’âge Comment sait-on quel âge a un visage ? Pour donner un âge à quelqu’un on regarde la forme du crâne. La transformation du crâne : la tension « cardioïdale » et la torsion (ou l’effet Mickey Mouse) Le crane se transforme en fonction de l’âge. La structure du crane va subir les mêmes règles que les autres éléments physique donc il ne peut se développer que d’une certaine manière. Le crane ayant une forme de cœur à l’envers, on en ressort un point de base (le creux du cœur). En modifiant cela, on créer un effet de jeunesse ou de vieillesse. La torsion c’est le fait d’avoir le crane plus en arrière pour l’enfant et en avant pour l’adulte (ils ont le front plus grand). Darcy Thompson (1917) : principes similaires de croissance se retrouvent pour différentes formes biologiques. Le nez et la mâchoire grossissent et les yeux sont plus grands. Les observateurs plaçaient les visages suivant l’âge. Techniques de morphing utilisées dans les enquêtes criminelles. On se base aussi sur le changement dans la coloration de la peau. Ces dimensions liées à l’enfance sont intégrées implicitement par les observateurs. L’âge d’un visage dépend de la position des yeux sur l’axe verticale, la taille du front… On remarque qu’un enfant battu a un visage qui a les caractéristiques plus prononcé d’un visage adulte. On peut penser que les parents attribuent à l’enfant un âge plus élevé par rapport à leur âge biologique et donc donnent des punitions plus importantes. Cependant ce facteur co-varie avec d’autres facteurs qui restent inconnu à ce jour. Le fait d’avoir une appartenance font les participants vont donner plus de soins. Mac Arthur, Atapov en 1983 construisent des visages de femmes et répartissent les yeux, nez, bouche à l’intérieur du visage. Elles vont être utilisées comme des vignettes à côté d’un texte. Ils demandent aux sujets de lire le texte qui décrit une femme et leur demande de juger de la force physique (échelle de 1 à 7), le jugement sur la soumission sociale (échelle de 1 à 7) et la dimension de personnalité comme la naïveté (échelle de 1 à 7). Pourtant on sait qu’on ne peut pas sortir de trait de personnalité d’un visage ! On peut juste savoir ses émotions, son attention. Mais on le fait toujours, de manière implicite. Caractéristiques enfantines positivement corrélés chaleur perçu, gentillesse et naïveté. Etude : les sujets devaient se prononcer sur la culpabilité et d’innocence. 2 versions du texte : juger d’un acte délibéré et d’une négligence non délibéré. Plus le visage avait l’air enfantin plus on allait vers l’innocence et plus le visage avait l’air adulte plus l’acte était perçu comme un acte délibéré. Perret et Burt (1995) : morphing sur plusieurs personnes et on a l’impression que c’est la même personne qui vieillit. La perception de l’âge d’un visage dépend de son expression et de l’âge de l’observateur. 2.2.2 Les différences liées au sexe Le genre : une dimension sémantique. Une simple affaire de vêtements, d’accessoires, de poses et de contexte ? Etude de Gal : 95% de réponses correctes. Juger du sexe en fonction de la taille du visage. On distingue un homme d’une femme en fonction de la distance entre le milieu de l’œil et le sourcil. Quand on égalise cette caractéristique, on ne modifie pas les résultats. Burton et all. (1983) : 200 visages de jeunes adultes hommes et femmes. Mesure de caractéristique de forme de visage de face (yeux, nez, front, sourcil). Les résultats ont montré qu’il était possible de les classifier sur la base de 16 traits : performance humaine : 94% de classification correcte. Linney et Fright : Image en surface 3D des moyennes des femmes et moyenne des hommes technique de laser-scan ensuite différences (femme-homme) et (homme-femme). Mme sereine et Mr Colère : les fréquences basses ne permettent pas d’intégrer l’émotion véhiculée par un visage. La forme et la texture Bruce 1993 : On est meilleurs pour la photo que pour le scan. Ces deux facteurs ont un effet sur la performance et interagissent entre eux. La texture aide à traiter du genre mais principalement de face (95 % contre 94 de profil ¾ et 88 % de profil). Les résultats sont moins bons pour la version laser. Attention à la variation intra-groupe : importance des accessoires : vêtements, bijoux. 2.2.3 Les différences liées à l’ethnie (…à la fréquence) Nord, sud, est, ouest : des couleurs et des formes différentes. Beaucoup d’idées reçues : les personnes reconnaissent plus facilement des visages de leurs groupes ethniques plutôt que d’un autre groupe ethnique. Cette difficulté semble être une constante interculturelle. Brigham 1986 : méta-analyse de 14 études de reconnaissance, pour un total de presque 2000 visages (noirs et blancs). Tâche de discrimination (homme ou femme) et de reconnaissance de ces visages. Déficit général de reconnaissance de l’autre groupe quel que soit le groupe d’appartenance. La chute de la performance pour les visages des autres ethnies que pour la sienne est similaire quelque-soit l’ethnie du sujet. Les caractéristiques les plus évidentes : la couleur des cheveux et la pigmentation de la peau. Les indices que l’on code sur chaque visage vont être différents selon les cultures. Barkowitz et Brigham (1982) : un changement de critère : la TDS (Théorie de la Détection du Signal). Dans la tâche de discrimination, il faut faire attention car ce n’est pas un déficit de sensibilité réelle en défaveur de l’autre groupe c’est un problème de critère. La même sensibilité mais un caractère différent pour l’autre ethnie que la sienne. Il y a 2 types de critères : soit européen soit japonais mais 4 types de réponses : Je dis que la photo est celle d’un japonais et c’est le cas. Je dis que c’est un chinois et c’est le cas. Je dis qu’il est Japonais alors qu’il est européen ou je dis le contraire. Pour cette question de l’ethnie, ce qui changeait c’était la place du critère quand il parle d’un visage d’une autre origine que la leur. Cependant on remarque un décalage entre une des deux alternatives de réponses. Donc leur critère est biaisé d’un côté ou de l’autre. Exemple : Je suis Japonais et je dois dire si un visage est Japonais ou Européen. Il dira plus souvent Japonais. Sa sensibilité est biaisée. On a un critère plus laxiste pour notre ethnie et un critère plus strict pour une autre ethnie que la leur. Chiroro et Valentine (1995) : un modèle statistique de l’encodage. La familiarité du visage, pas l’ethnie !! Il regarde si l’exposition prolongé a un type de visage nous aide/perturbe dans la reconnaissance d’un visage. Méthode : comparaison de 2 groupes de participants étudiants africains noirs et blancs : Depuis l’enfance, exposition constante multiculturelle moitié noirs/moitié blancs) Depuis l’enfance peu d’exposition. Tache de reconnaissance des visages : une phase d’encodage (= 50 visages) puis une phase de reconnaissance (100 visages : vu/non vu) Résultats : - Chez ceux les plus exposé : pas de biais de reconnaissance lié à son origine mais même une tendance à l’effet inverse. - Ceux moins exposé présentaient ce biais mais c’était moins évident chez les étudiants blancs. Conclusion : le biais lié à l’origine est donc un simple effet de fréquence. Hill et al. (1995) : la couleur et les indices 3D sont aussi importants pour la reconnaissance : (Axe verticale) % de réponses cohérentes avec les informations de forme. « Sexe décision » : 70% de réponses sont basées sur la couleur de la peau pour décider si c’est un homme ou une femme. « Race décision » : ils utilisent plus la forme que la couleur de la peau pour décider de la race d’une personne. La couleur de la peau n’est pas un critère pertinent pour décider de la race. 2.2.4 L’attractivité (… une moyenne et plus encore) Le visage va être plus attractif s’il se rapproche du visage moyen. Langlois et Rodman, 1990 : la beauté est la moyenne. Ils font la moyenne de 4, 8, 16, 32 visages. Ce n’est jamais un visage seul. Plus le visage est moyenné plus il est jugé attirant. La moyenne efface les petites défauts et créer une aura mystérieuse. Cependant cela pourrait être dû au fait qu’on a une préférence pour des objets déjà connu donc plus c’est moyen et mieux c’est. On préfère ce qui est familier. Perret, May et Yoshikawa : la beauté est plus que la moyenne. D : Moyenne de 60 visages attirants/non attirants E : Moyenne de 10 visages les plus attirants F : accentue les différences entre D et E de 10% et le F devient plus attirant. On préfère aussi les visages symétriques. 2.2.5 Et beaucoup de stéréotypes On a beaucoup de stéréotypes sur le visage. Tout le monde les utilise alors qu’ils sont faux, invalide. Exemple : L’attribution de la culpabilité lié à l’attirance de son visage. Il y a un apprentissage implicite de certain trait physique à la base du jugement sociologique. Lewicki (1986) : « cheveux longs, idées courtes ? » Condition 1 : Les femmes aux cheveux longs sont associées dans un texte à la gentillesse et celle aux cheveux court à des travailleuses. On demande ensuite s’il trouve que la personne est gentille ou travailleuse sur la photo Condition 2 : Cheveux courts : gentillesse et cheveux longs travailleuses. 2.3 L’identité personnelle 1ère dimension : la configuration spatiale : position relative du nez, des yeux et de la bouche. 2ème dimension : les traits caractéristiques du visage 3ème dimension : la forme globale Orientation prototypique du visage (on reconnait mal un visage à l’envers plutôt qu’à l’endroit). - orientation normale : 95 % de reconnaissance - orientation inversée : 60 % de reconnaissance. On reconnait plus facilement 2 visages quand ils sont décalés que quand ils sont juxtaposés parfaitement. Young, 1987 : A partir de la moitié d’un visage seul on peut reconnaître la personne cependant si on colle deux photos cela créer un nouveau visage et on ne peut plus le reconnaître. Cependant si c’est un peu décalé on reconnaît. La configuration spatial des éléments est plus importante que les éléments eux même. Pourquoi ? Car si on colle deux visages cela créer une autre représentation du visage et si on décale on travaille que sur des éléments globaux. De plus quand on décale on détruit la forme du visage. La configuration globale du visage a aussi de l’importance. Tanaka et Farah (1993) : - Premiers blocs d’apprentissages dans lequel 16 personnages de BD sont créés qui ont un nom, avec 4 yeux différents, 4 nez et 4 bouches. - 2ème blocs expérimental : 3 conditions différentes. 1ère condition il présentait 7 paires de visages d’un côté Larry avec son nez et Larry avec un autre nez. Il y arrivait parfaitement bien. 2ème condition : on présente seulement le nez : la performance est moins bonne que dans la condition ou il doit déterminer qui est le vrai Larry. C’est la forme globale du visage qui est important pour reconnaitre les éléments locaux. On reconnait le nez de Larry plus facilement quand il est dans un visage que quand il est en dehors. On a 3 formats en mémoire : - Les caractéristiques locales (yeux, nez bouche) - La configuration spatiale - La forme globale Elasticité des traitements : Tableau de Dali reconstitution d’une personnalité à partir d’objet (rideau, canapé, meuble, cadre…) Une caricature de la moyenne ou le « distinctiveness effect » : On reconnaît mieux les gens sur une version caricaturée à 15 % que dans la version normale. A la condition que la caricature ne soit pas trop exagérée. Donc l’identité individuelle c’est l’écart d’un visage particulier par rapport à un visage moyen. On en a déduit l’idée que plus le visage se différencie de la moyenne, plus on le reconnait. Et l’anti caricature : On essaye de le rapprocher de la moyenne à gauche ce qui le rend plus attirant mais il est moins bien reconnu. Il est plus reconnu dans la caricature que dans l’anti caricature. « Tes défauts, cultive les c’est toi ! » Cocteau. Il y a un encodage de la forme du visage indépendamment de l’expression émotionnelle qui va être analysé par une autre personne. Cet encodage structural se fait grâce à 3 traits. Les FRU se sont les unités de reconnaissances des visages. Je peux reconnaître l’âge, le sexe… Les PIN : nœuds d’identité de la personne Il y a aussi des sous processus qui servent à générer le nom de la personne. Il y a donc des processus indépendant qui concourent à la reconnaissance des visages. On a des modules distincts (unités dissociés) pour reconnaitre les personnes. 3. La prosopagnosie Prosopagnosie : trouble spécifique de la reconnaissance des visages ; suite à une attente cérébral avait une difficulté partielle ou totale de la reconnaissance des visages. Au 19ème siècle : des troubles prosopagnosiques chez plusieurs patients présentant d’autres troubles associés (Charcot, 1888, Wilbrand, 1892), troubles cognitifs associés. Bodamer (1947) : prosopagnosie de prosopon en grec pour visages et a-gnosis (sans connaissance). Commentaires de différents patients : un patient ne reconnait pas son propre visage dans le miroir : inspection longue, description des différents éléments, il peut s’agir de quelqu’un d’autre ou même d’une femme. Perte de l’identité du visage. « Tous les visages se ressemblent ». Le visage des proches et même le sien ne sont pas reconnus. Ils ont perdus leur individualité. Ils sont « d’une sale couleur grise ». Perte de la forme globale du visage : Pallis « Je ne peux voir les éléments, mais ils ne se somment pas ». Question théorique : est-ce qu’il existe des patients qui soient purement prosopagnosique sans être agnosique ? Unicité et spécificité du traitement des stimuli « visages » 3.1 Dissociation entre agnosie et prosopagnosie ? Tiberghien et Clerc (1986) : un patient incapable de reconnaitre les visages familiers mais capable de reconnaitre parfaitement tous les autres objets (purement prosopagnosique). Mais souvent les deux troubles sont associés. Dans la plupart des cas les patients agnosiques sont aussi prosopagnosiques. De Renzi (1986) : reconnaitre sa voiture dans un parking, sa propre écriture. Ils sont prosopagnosique seulement pour les visages. Donc cela n’a rien avec l’unicité ou la spécificité. Moscovitch, Winocur et Behrman (1997) : les peintures d’Arcimboldo. Patient CK agnosique pur : déficit sur les légumes et fruits mais pas sur le visage du tableau. Apparemment double distinction entre visage et objet. Un cas de « métamorphosia » (Whiteley et Warrington) : Tous les visages lui apparaissent métamorphosés mais il était capable de reconnaitre et discriminer tous les visages de ses proches. Un cas de prosopagnosie développementale (De Hann et Campebel, 1992) : une patiente éprouvait depuis l’enfance des problèmes de reconnaissance des visages sans causes neurologiques identifiables. Les visages ne prenaient jamais de signification pour elle. Elle reconnaissait les visages grâce à leur voix. 3.2 Les représentations stockées en mémoire ou FRU (Face Recognition Units) Sujets normal : 3 formats pour le stimulus visages : forme globale, configuration spatiale et détails. L’imagerie mentale : chercher l’intrus : Fanny Ardant, Gina Lollobrigida et Marylin Monroe Difficulté pour accéder aux informations biographiques : La patient ME : reconnaissance correcte de la familiarité, voire du nom mais aucune information biographique disponible (exemple : pour Mitterrand, elle va dire « C’est Mitterrand » mais elle ne pourra pas dire que c’est un homme politique). Dissociation vraie chez le sujet normal. 3.3 L’anomie (Synonyme du manque d’humour) Le patient EST : appariement des visages non familiers sur la base de leur identité. On présente un visage de profil ou de face et il doit dire si c’est la même personne. Il peut faire l’appariement. Il peut distinguer des visages familiers parmi des visages non-familiers. Il peut accéder à des informations sémantiques à partir de la photo du visage ou de son nom mais ne peut pas trouver le nom de la personne à partir du visage. Dissociation vraie aussi chez le sujet normal. 3.4 L’analyse de l’expression Bornstein (1963) et Damasio (1988) : patients ayant un déficit de la reconnaissance des visages mais tout à faire capables de décoder l’expression du visage. Dissociation vraie chez le sujet normal. (Cf monsieur Colère et Madame Sereine) La lecture labiale. L’effet McGurk (ventriloquisme ») voit « da » entend « ta » comprend « ga ». Les patients prosopagnosique rapportent le son réellement envoyé dans les enceintes (« ta »). Chez le sujet normal, effet plus prononcé pour des visages familiers. 3.5 L’anosognosie Anosognosie : le patient ne sais pas, n’est pas conscient (proche du déni) qu’il est malade. Les patients prosopagnosiques ne sont pas souvent anosognosique. Young et coll (1990) : une patiente spécifiquement anosognosique pour la prosopagnosie, pendant des années. 3.6 La reconnaissance implicite des visages : 3.6.1 Les indicateurs physiologiques Bauer (1984) : un patient LF doit sélectionner le nom correct d’un visage de personnalité parmi 5 éventualités de réponses. Répond au hasard (20% des réponses correctes) mais réponse électrodermale. Tranel et Damasio : idem le patient regardant une série de photos dont certaines étaient des visages connus. Renault et coll (1989) : confirmé en ERP par la présence de P300 Confirmé aussi par les mouvements oculaires. 3.6.2 Les indicateurs comportementaux De Han et son groupe : le patient PH Discrimination en choix forcé entre un visage connu et un visage inconnu. Hasard (51% de réponses correctes) Appariement : dire si les deux photos représentent la même personne ou non : temps de réponses plus rapide si le visage est connu. Interférence : des photos de visages, avec une bulle pour le nom et dire si le nom imprimé est celui d’un politicien : TR plus longs dans la situation d’incongruence entre le nom et le visage. Amorçage associatif : juger si un nom est celui d’un personne connue (Prince Charles) ; TR plus courts dans le nom est précédé d’une photo de Diana (par rapport à un sportif). 4. Conclusion Les données de la psychologie et de la neuropsychologie convergent sur l’idée de la spécificité des stimuli visages. Le système visuel : des récepteurs à la perception I. Du stimulus à la rétine : Le stimulus : les photons Spectre visible : longueur d'ondes entre 400 et 700 nm. Nombre de photons : intensité lumineuse du stimulus. L'œil est une fenêtre sur l'âme, il a un rôle important dans la cognition sociale. KLIN, 2002 : analyse des mouvements oculaires : les participants témoins focalisent sur les yeux des personnages, et non les participants autistes. 1. L'œil, organe de la vision : a. La cornée et le cristallin : Les rayons lumineux traversent le globe oculaire pour atteindre la rétine. Le monde extérieur se projette sur notre rétine grâce à la cornée et au cristallin. Ils vont donc être impliqués dans la réfaction de la lumière. Le cristallin ajuste l'image sur la rétine. Il est au repos pour la vision de loin, mais s'arrondit pour la vision de prés. Ce changement est engendré par une activation des muscles autour du cristallin. b. L'iris : L'iris : module la quantité de lumière qui entre dans l'œil : si elle se contracte = clarté, si elle se dilate, = obscurité. Les anomalies de la réfraction : pour corriger la myopie on va utiliser des verres concaves, alors que pour l'hypermétropie, ce sera des verres convexes. L'astigmatisme est lié à une forme de cornée anormale (ovale au lieu de bombée), et se corrige avec des verres spéciaux. La presbytie, est liée au vieillissement, et concerne tout le monde. Elle correspond à une mauvaise adaptation du cristallin par rapport à la distance. c. La rétine : II. Les traitements rétiniens III. Les voies centrales de la vision IV. Les traitements corticaux