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Analyse d’un conflit géopolitique : le conflit syrien (Docs 21 à 32)
Coalition arabo-occidentale en Irak et en Syrie
(…) Cette coalition rassemble les États-Unis, la France, les principales armées européennes, la
France, l'Australie, le Canada, l'Arabie saoudite, la Jordanie, le Qatar, Bahreïn et les Émirats
arabes unis. L'Iran intervient également pour soutenir les gouvernements irakiens et syriens
mais indépendamment de la coalition.
Les premières frappes contre des positions de l'État islamique débutent le 8 août 2014 en Irak et
le 23 septembre en Syrie. Début octobre 2014, l'armée américaine estimait être à l’origine de
90 % des deux mille raids menés depuis le début du conflit. À noter que la Russie mène
parallèlement sa propre intervention depuis septembre 2015.
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Coalition_arabo-occidentale_en_Irak_et_en_Syrie, consulté le 20
janvier 2016
Doc 22
Doc 21
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Source : http://www.lavie.fr/medias/webreportages/3-minutes-pour-comprendre-les-enjeux-
energetiques-de-la-guerre-en-syrie-05-09-2013-43762_455.php , article publié le 05/09/2013, site
consulté le 31/12/2015.
Doc 23
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Le facteur gazier dans le conflit syrien
Entretien avec David Amsellem, spécialisé dans les questions énergétiques du Proche et du
Moyen-Orient.
Quel est le volume estimé des réserves syriennes en hydrocarbures ?
Le potentiel énergétique de la Syrie n’est pas négligeable. Ses réserves de pétrole sont estimées à
2,5 milliards de barils, c’est-dire plus qu’aucun autre de ses voisins à l’exception de l’Irak.
Quant à ses réserves de gaz naturel, elles sont estimées à plus de 240 milliards de mètres cubes ;
l’équivalant du gisement Léviathan découvert au large des côtes israéliennes. Néanmoins, la
Syrie fait figure de nain énergétique à l’échelle du monde puisque sa production journalière de
pétrole ne représente que 0,002 % de la production mondiale.
Doc 24
Doc 25
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Avant que le conflit syrien n’éclate, quels étaient les débouchés des réserves ? Quelle part
était réservée à la consommation interne ? Quelles proportions étaient destinées à
l’export ?
Entre 2008 et 2010, la Syrie produisait en moyenne 400 000 barils de pétrole par jour. La
grande majorité de cette production était réservée à la consommation locale, le reste (environ
140 000 barils/jour) était destiné à l’exportation. Plus de 90% des exportations pétrolières
syriennes étaient à destination des pays de l’Union européenne, notamment l’Allemagne (32%),
l’Italie (31%) et la France (11%). Ces exportations représentaient environ 30% du PIB de la
Syrie.
Quelle place occupait la Syrie dans l’échiquier énergétique régional avant 2011 ? Quels
projets ont été interrompus dans leur réalisation par le conflit en cours ?
La situation géographique du pays, frontalier à l’Irak, à la Turquie et disposant d’une large
façade maritime, lui permettait d’être un couloir énergétique idéal pour le transit de gaz du
Moyen-Orient vers l’Europe. En 2009, l’émir du Qatar proposait ainsi à Bachar El-Assad la
construction d’un gazoduc reliant leurs deux pays en passant par l’Arabie saoudite et la Jordanie
afin d’acheminer le gaz du gisement North Dome, situé dans le Golfe persique, vers l’Europe. Or,
le Qatar partage une partie de ce gisement avec l’Iran, un allié privilégié de la Syrie. Pour cette
raison, Damas a refusé le projet qatari et a signé en 2011 avec Téhéran un accord pour la
construction d’un gazoduc reliant l’Iran à la Syrie en passant par l’Irak (Islamic gaz pipeline). Ces
projets ont été gelés avec le début de la guerre civile.
Quels sont les enjeux énergétiques du conflit en cours ?
Les enjeux énergétiques de ce conflit se situent essentiellement à un niveau régional. Ils
permettent d’expliquer, en partie, le comportement des États alliés ou opposés à l’actuel
gouvernement syrien. En effet, le projet de gazoduc qatari pourrait être relancé si les rebelles
faisaient chuter le régime en place, ce qui explique que le Qatar aie pu apporter un tel soutien à
la rébellion syrienne. En outre, ce gazoduc serait aussi une aubaine énergétique pour l’Union
européenne qui souhaite le raccorder au gazoduc Nabucco (en projet), et ainsi réduire sa
dépendance vis-à-vis du gaz russe. Là encore, on pourrait y voir une des raisons pour lesquelles
les pays de l’UE souhaitent la fin du régime de Bachar El-Assad. À l’inverse, l’Iran, qui a signé un
accord pour la construction de l’Islamic gas pipeline, souhaite que le régime se maintienne au
pouvoir, tout comme la Russie, qui envisage de relier l’Islamic gas pipeline au futur gazoduc,
South Stream, construit par Gazprom. D’un point de vue énergétique, au-delà de l’Iran et du
Qatar, ce sont finalement l’UE et la Russie qui s’opposent et l’on retrouve cet affrontement sur la
scène politique.
Comment les ressources énergétiques sont-elles utilisées par les acteurs du conflit,
notamment les entités non étatiques comme le PYD et les groupes rebelles ?
Depuis plusieurs mois déjà, les groupes rebelles et le PYD - le principal parti kurde - contrôlent
le nord-est du pays, une région dans laquelle se trouvent de nombreux gisements pétroliers. Au
début de l’année 2013, l’Union européenne a décidé de lever partiellement l’embargo pétrolier
adopté à l’automne 2011 contre la Syrie, permettant ainsi à des entreprises européennes
d’acheter du brut syrien issu des puits contrôlés par les rebelles. Il y a donc un enjeu, pour les
groupes rebelles, à s’approprier des puits de pétrole pour les exploiter économiquement. Pour le
régime syrien, l’instrumentalisation du pétrole à des fins politiques est impossible. Au contraire,
l’UE l’utilise contre lui pour l’affaiblir par le biais de sanctions.
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Ces ressources sont-elles suffisamment abondantes pour permettre l’émergence
d’éventuelles entités politiques locales fondées sur les emprises territoriales acquises par
les acteurs non étatiques à la faveur du conflit en cours ?
Les revenus pétroliers des régions conquises sont certes considérables pour les groupes rebelles
qui les contrôlent, mais les possibilités de les exploiter restent minces pour ces acteurs non
étatiques. L’exportation par voie maritime passe par l’ouest du pays où se trouve l’ensemble du
réseau de gazoduc. Or, toute cette région est contrôlée par le régime de Bachar El-Assad. La
seule alternative consiste à exporter en quantité restreinte le pétrole par camions, via l’Irak et la
Turquie. La consommation locale de ce pétrole s’avère elle aussi compliquée dans la mesure où
le raffinage du pétrole brut n’est pas possible car les raffineries se situent dans les territoires
contrôlés par le régime. Dans ces conditions, les ressources énergétiques de la Syrie ne peuvent
pas constituer une base solide pour permettre l’émergence d’entités politiques nouvelles. Mais il
ne faut pas surestimer le rôle des hydrocarbures dans la volonté politique des acteurs non
étatiques locaux. En novembre 2013, les partis kurdes syriens ont déclaré de facto l’existence
d’un gouvernement autonome dans la région nord-est qu’ils contrôlent, malgré les difficultés
qu’ils ont à exploiter le pétrole de cette région.
Source : http://www.lesclesdumoyenorient.com/Le-facteur-gazier-dans-le-conflit.html, article publié le
10/03/2014, site consulté le 31/12/2015.
Au Proche-Orient, l’eau a remplacé le pétrole comme enjeu majeur
Au Proche-Orient et au Maghreb, les pénuries d’eau vont accentuer les tensions, prédisent les
chercheurs du World Resources Institute (WRI). Ils ont croisé plusieurs variables climatiques,
économiques et démographiques afin d’établir un classement des pays les plus vulnérables.
«A l’horizon 2040, 33 pays dans le monde vont se retrouver en Stress hydrique.» Un concept défini
par une disponibilité en eau inférieure à 1700 m3 par habitant et par an. En tête arrivent
Bahrein, le Koweit, le Qatar, les Emirats arabes unis, la Palestine et Israël avec un stress
hydrique maximal, suivis de l’Arabie Saoudite, du sultanat d’Oman, du Liban et du Yémen. La
Libye et les pays du Maghreb ne sont pas loin derrière.
C’est au Moyen-Orient et au Maghreb que l’élévation des températures devrait avoir le plus
d’impact sur les disponibilités en eau, et donc sur l’agriculture.
L’eau c’est aussi le pain. «Le réchauffement climatique, et la montée de la mer dans les deltas (Nil)
pourraient diminuer de 30 à 60% les rendements céréaliers», écrit Sébastien Abis dans son livre
Géopolitique du blé.
Les pays de la région ne sont pas seulement déstabilisés par les conflits religieux et ethniques, ils
le sont également par la sécheresse et le manque d’eau comme on a pu le voir en Syrie.
Le Nord de la Syrie a connu une importante sécheresse entre 2007 et 2010, avec des
conséquences désastreuses sur l’agriculture. La chute des récoltes et des revenus a poussé
nombre de paysans vers les villes. Cette crise agricole, si elle n’est qu’un facteur marginal du
chaos syrien, n’est pas totalement étrangère au conflit. «Elle a amplifié la déstabilisation générale
de la Syrie», selon le rapport du WRI. «Le cas syrien montre comment peuvent s’imbriquer des
crises climatiques, économiques et politiques», écrit Sébastien Abis
Alors que le désert occupe 95% des terres, d’ores et déjà la sécurité alimentaire du Proche-
Doc 26
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