IUT de SCEAUX 1 Fonctions d’une variable Définitions Fonction On appelle fonction réelle de variable réelle toute application f d’une partie A de IR (ou de IR) dans une autre partie B de IR (ou IR). A (ou IR) est l’ensemble de définition de la fonction f. Le graphe de f est constitué de l’ensemble des couples (x, f(x)), où x appartient à A (ou IR) - et donc f(x) à B (ou IR) - . Lorsque La courbe représentative de la fonction f est la représentation dans le plan (muni d’un repère orthogonal) des points de coordonnées (x, f(x)). Exemples : 1) Les fonctions peuvent être définies explicitement par une (ou des) expression(s) mathématique(s) f : ]0,+[ IR définie par f(x) = 3 – 2/x2 g : IR IR définie par g(x) = x2 + 3x – 4 h : [0,+ [[0,+ [ définie par : h(x) = 3 x pour 0<x5000 2 x pour x > 5000 IUT de SCEAUX 2 2) Les fonctions peuvent être connues par une représentation graphique, par exemple obtenue sur un appareil enregistreur : électrocardiogramme,… 3) Les statistiques économiques sont souvent présentées sous forme de tableaux ou de représentations graphiques, à partir desquels on essaie parfois de trouver une expression algébrique de fonction… 4) Avant les calculatrices, il existait des tables présentant certaines fonctions (tables financières). Sens de variation Une fonction f est croissante sur un intervalle si, pour deux valeurs x1 et x2 quelconques de cet intervalle, x1 > x2 entraîne f(x1) f(x2) Une fonction f est décroissante sur un intervalle si, pour deux valeurs x1 et x2 quelconques de cet intervalle, ( x1 > x2 entraîne f(x1) f(x2) ) IUT de SCEAUX 3 Exemple. La fonctions f précédente est - elle croissante ? Soient x et y tels que x y. f(y) – f(x) = [ 3 – 2/y2 ] – [ 3 – 2/x2 ] = 2/x2 – 2/y2 = 2 (y2 – x2 ) /x2 y2 = 2 (x + y) (y – x) /x2 y2 Comme x et y sont strictement positifs, x + y est aussi strictement positif . Les carrés du dénominateur sont évidemment positifs. D’autre part, y – x 0 Donc f(y) – f(x) 0 La fonction f est croissante . Etudier le sens de variation d’une fonction, c’est préciser sur quelles parties de son ensemble de définition elle est croissante ou décroissante. Taux de variation : Si f est une fonction définie sur un intervalle I, x0 et x0 + h des éléments de I, on appelle taux de variation de f entre x0 et x0 + h, le rapport f ( x0 h ) f ( x0 ) f ( x0 h ) f ( x0 ) x0 h x0 h On utilise ce taux de variation pour étudier la croissance ou la décroissance d’une fonction. IUT de SCEAUX 4 Il représente le coefficient directeur de la droite joignant les points M0 (x0, f(x0)) et M (x0+h, f(x0+h)). IUT de SCEAUX 5 Dérivées et applications des dérivées Définition de la dérivée: La notion de variation moyenne est couramment utilisée : - vitesse moyenne de parcours d’un trajet, obtenue en divisant la distance parcourue d(t) - d(t0) par la durée de parcours t - t0. : d (t ) d (t0 ) t t0 - augmentation (ou diminution) moyenne périodique d’une population, obtenue en divisant la variation de population P(t) – P(t0) par la durée de la période t-t0 : P (t ) P (t0 ) t t0 La variation instantanée est aussi très importante : c’est la vitesse instantanée d’une automobile (et les réflexes du conducteur !) qui permettront d’éviter l’accident ; c’est la tendance démographique du moment qui conduira les gouvernements à prendre des décisions en matière de politique de la famille, … Plus généralement, cette variation instantanée nous intéresse pour les fonctions. C’est la limite du taux de variation lorsque (x0 + h) tend vers x0, ou encore h tend vers 0 lim h 0 f ( x0 h ) f ( x 0 ) h IUT de SCEAUX 6 Si cette limite existe, c’est la dérivée f '(x0) de la fonction f en x0. En fait, la dérivée peut être considérée comme la valeur limite du rapport entre une variation infiniment petite de la fonction et une variation infiniment petite de la variable. Exemple : Déterminer la dérivée de g pour x = 2 g(2 + h) – g(2) = (2 + h)2 + 3 (2 + h) – 4 – [ 22 + 3 2 – 4] = (2 + h)2 – 22 + 3 (2 + h) – 3 2 + 4 - 4 = h2 + 2 * 2 h + 3 h D’où [g(2 + h) – g(2)]/h = h + 2 * 2 + 3 Lorsque h tend vers 0, le rapport précédent tend vers 2 * 2 + 3 = 7. On peut donc écrire g’(2) = 7 La fonction dérivée f ' d’une fonction donnée est la fonction qui à x fait correspondre le nombre dérivé f '(x). On peut aussi définir la fonction dérivée seconde qui à x fait correspondre la dérivée de la fonction dérivée f ’ appelée aussi dérivée première. On la note f ''. IUT de SCEAUX 7 Interprétation géométrique Le point M0 [x0, f(x0)] et M [(x0+h), f(x0+h)] appartiennent tous deux à la courbe et à la sécante M0M. Le coefficient directeur de M0M est f ( x0 h ) f ( x0 ) h Par définition, la position limite de cette sécante quand h tend vers zéro est la tangente M0T à la courbe. Donc f ’(x0) représente le coefficient directeur de la tangente à la courbe. L’équation de la tangente à la courbe au point M0 (x0, f(x0)) est : y - f(x0) = f ’(x0) (x - x0) En effet, l’équation d’une droite est de la forme y = a x + b. On sait que a = f '(x0). La droite passe par M0, donc il vient: f(x0) = f '(x0) (x0 ) + b d’où b = f(x0) - f ’(x0) (x0). On aboutit à l’équation encadrée par quelques calculs élémentaires et factorisation. IUT de SCEAUX 8 Remarques: Si f’(x0) = 0, la tangente est parallèle à l’axe des abscisses Si [f(x0+h) - f(x0)] / h tend vers l’infini, la tangente est parallèle à l’axe des ordonnées. Applications de la notion de dérivée Croissance et signe de la dérivée Puisqu’une dérivée est une valeur limite d’un taux de variation, on l’utilise pour déterminer le sens de variation d’une fonction: Si sur un intervalle I, alors sur ce même intervalle I, la dérivée est: la fonction est: Positive croissante Négative décroissante Nulle constante La démonstration de ces propriétés repose sur le théorème des accroissements finis: Soit f une fonction continue sur [a, b] et dérivable sur ]a, b[. Alors il existe un c de ]a, b[ tel que : f(b) - f(a) = (b - a) f ‘(c). Existence d’un minimum et d’un maximum. Théorème 1: IUT de SCEAUX 9 Soit f une fonction dérivable sur ]a, b[ et soit x0 un élément de ]a, b[. Si f admet un maximum ou un minimum en x0, sa dérivée s’annule en ce point x0 et change de signe en passant par x0 , et réciproquement. Remarque: si la dérivée de positive devient négative, la fonction croît, puis décroît; il s’agit donc d’un maximum. si la dérivée de négative devient positive, la fonction décroît, puis croit; il s’agit donc d’un minimum. Attention!! ce théorème ne dit rien sur ce qui se passe en a et b, si la fonction est définie en a et b. Autre méthode pour montrer l’existence d’un extrémum: Théorème 2 : Soit f une fonction dérivable sur ]a, b[ et soit x0 un élément de ]a, b[. f admet un maximum ou un minimum en x0, ssi: i) sa dérivée f ’ (x0) s’annule en ce point ii) f "(x0) < 0, il y a un maximum en x0. C’est f(x0). f "(x0) > 0, il y a un minimum en x0. C’est f(x0). Remarque : si f ’’(x0) = 0, on ne peut rien dire. IUT de SCEAUX 10 IUT de SCEAUX 11 Application à l’étude des fonctions 1) Domaine de définition (voir conditions mathématiques) Domaine d’étude: voir les parités et la périodicité éventuelles pour restreindre le domaine d’étude (Rappel: pour tout x quelconque du domaine de définition, f paire si f(x) = f(-x), f impaire si f(-x) = -f(x) f périodique, de période T si f(x + T) = f(x)) On verra plus loin : Domaine de définition économique (voir en plus les conditions économiques) 2) Calcul de la dérivée, signe de cette dérivée, recherche des minimums et maximums éventuels 3) (Eventuellement) Recherche des limites aux points de discontinuité ou aux limites du domaine de définition 4) Tableau de variation 5) (Eventuellement) Recherche des asymptotes (Rappels: les asymptotes parallèles aux axes apparaissent sur le tableau de variation. On ne se pose le problème de l’existence d’une asymptote oblique que si lim f ( x ) . Alors on cherche si f(x)/x tend vers x IUT de SCEAUX 12 une limite finie a quand x tend vers l’infini et on cherche alors la limite de f(x) - ax. Si cette limite est égale à un nombre b fini, l’asymptote a pour équation y = ax + b.) 6) (Eventuellement) Recherche des centres de symétrie 7) (Eventuellement) Recherche des points d’inflexion (Rappel: ce sont les points où la courbe traverse sa tangente. Pour montrer leur existence, on cherche les points où la dérivée seconde s’annule et change de signe) 8) Représentation graphique 9) (Eventuellement) Révision du domaine de définition économique (à partir du graphique). IUT de SCEAUX Quelques caractéristiques 13 des fonctions venant de l’économie Domaine de définition économique On utilisera le terme de domaine de définition économique pour l’ensemble sur lequel les conditions, les contraintes économiques sont respectées. C’est une restriction du domaine de définition mathématique. Exemple : un prix, une quantité, un coût sont des nombres positifs. Certaines quantités (production et vente d’objets en unités) ne vont s’exprimer qu’en nombres entiers. Principales fonctions rencontrées en économie - Fonction de demande exprime la liaison entre la quantité totale demandée Q et le prix unitaire P appliqué sur un marché donné - en général, fonction décroissante (sauf produits rares) Exemple : une fonction de demande peut être linéaire. Elle s’écrit alors Q = a P + b avec a <0, Où Q désigne la quantité désirée et P le prix du produit. Pour déterminer le domaine de définition économique, il faut résoudre P > 0 et Q > 0, soit 0< P <-b/a. IUT de SCEAUX 14 - Fonction d’offre exprime la liaison entre la quantité Q d’un bien qu’une entreprise ou un individu accepte de vendre et le prix unitaire P. (La fonction d’offre globale est la somme des fonctions d’offre individuelles.) - en général, fonction croissante Remarque: en théorie classique de l’économie, on suppose que le marché d’un bien est en équilibre lorsque son prix est à un tel niveau que l’offre et la demande sont égales. Ce modèle simpliste est largement abandonné par les économistes mais il reste présent dans l’opinion publique sous la dénomination de « loi de l’offre et de la demande » - Fonctions de coût L’offre dépend des coûts de production, car il faut que ceux-ci soient couverts par les recettes. Fonction de coût total: c’est une fonction qui exprime la liaison entre la quantité produite Q et le coût C(Q) - fonction positive et croissante Fonction de coût moyen (ou unitaire): C’est la coût total divisé par la quantité produite. Cm(Q) = C(Q) / Q Un taux de variation peut représenter le coût moyen de production sur une certaine tranche de production. IUT de SCEAUX 15 Exemple : Soit C = f(Q) = 2 Q2 + 14 Q + 46 , Où Q s’exprime en unités de volume ou de poids et C en unités monétaires. C est-elle une fonction de coût total sur [0, + [ ? - C est la somme de termes positifs, donc C est positive. - C’= f ’(Q) = 4 Q + 14. Donc C’ est positive pour Q 0 et C est croissante. La fonction C est donc une fonction de coût total sur [0, + [. Le coût moyen est : Cm(Q) = 2 Q + 14 + 46/Q Il est défini sur ]0, + [. - Fonction de revenu La fonction revenu ou recette totale est une fonction définie par la relation R (Q) = Q * P(Q), où P est le prix unitaire (dépendant de Q) et Q la quantité vendue. - Fonction bénéfice La fonction bénéfice ou profit est une fonction définie par B(Q) = R(Q) - C(Q) Où R(Q) est la recette totale et C(Q) le coût total. IUT de SCEAUX 16 La dérivée en économie Le coût marginal est la variation du coût total C(Q) entraînée par la variation infiniment petite des quantités produites. Le coût marginal n’est donc rien d’autre que la dérivée du coût total et on la notera C ’(Q) = dC / dQ De la même façon, on pourra parler du revenu marginal ou du bénéfice marginal, qui seront respectivement les dérivées de la fonction revenu et de la fonction bénéfice. IUT de SCEAUX 17 Élasticité Au lieu de comparer les variations absolues f et x par l’étude du rapport f , les économistes s’intéressent x fréquemment aux variations relatives f x , et à leur x f f f quotient , qu’ils nomment élasticité de f en x. x x Exemple : pour mesurer la sensibilité d’un bien par rapport aux Q Q variations de prix d’un bien, on calcule , appelé élasticité P P de la demande Q de ce bien par rapport à son prix P. Le mathématicien, lui, s’intéresse à l’élasticité « instantanée », c’est à dire à la limite lorsque x tend vers zéro du rapport : f f f x f x x f x f x x Cette limite est égale à f ’(x) x / f(x) lorsque f est dérivable. IUT de SCEAUX 18 D’où la définition : On appelle élasticité de f en x et on note ef(x) la quantité x f ’(x)/f(x). Exemple : Dans une Région, pour une catégorie déterminée de terrains à bâtir, la demande Q pour un prix d’achat P s’exprime par la relation suivante : Q = 50 000 – 0,4 P Où Q désigne le nombre de terrains à bâtir que souhaitent acquérir les ménages lorsque le prix d‘achat est P. i) Quel est le domaine de définition économique ? Il faut que P 0 et Q 0, ce qui signifie 50 000 – 0,4 P 0 soit 50 000 0,4 P ou encore P 125 000 Le domaine de définition de la demande est donc]0, 125 000[ ii) Quelle est l’élasticité de la demande par rapport au prix pour P = 120 000 ? L’élasticité va se calculer à l’aide de la formule ; eD(P) = P * D’/D Pour ce prix, la demande est : D = 50 000 – 0,4*120 000 = 2 000. La dérivée D’ de la demande est : L’élasticité pour P = 120 000 est donc : e = - 0,4 * 120 000/2000 = - 24 D’ = - 0,4 IUT de SCEAUX 19 Comme e = ( D/ D ) : ( P/ P) on a ( D/ D ) = ( P/ P) * e soit ( D/ D ) = -24 * 0,01 = - 0,24 Cela signifie que, pour un accroissement du prix de 1% autour de 120 000 F, il y aura une diminution de la demande de 24%. L’accroissement de prix serait alors de 1 200 F et la demande diminuerait de 2 000 * 0,24 = 480 terrains. IUT de SCEAUX 20 Exemple élémentaire Une entreprise décide la fabrication en grande série d’un article. Le coût de fabrication de chaque article est de 200 F auquel s’ajoutent les frais fixes de production qui s’élèvent à 1 500 000 F. i) a - Quel est le coût de fabrication de n articles (frais fixes + frais variables) ? Si n désigne le nombre d’articles produits, le coût total de fabrication est: C(n) = 1 500 000 + 200 n Remarque 1: Dans cet exemple, la fonction n’est définie que pour des valeurs entières positives de la variable, puisque n désigne un nombre entier d’objets. Du point de vue du mathématicien, la fonction qui à x associe f(x) = 1 500 000 + 200 x est définie pour toutes les valeurs réelles de x . On différenciera ces deux domaines de définition en parlant de domaine de définition économique pour le premier. IUT de SCEAUX 21 Remarque 2: La fonction qui intervient dans cet exemple est une fonction affine, dont la représentation graphique est une droite, ou plus exactement une portion de droite. Remarque 3: La fonction est toujours positive sur son domaine de définition économique (car somme de termes positifs). C’est une caractéristique générale des fonctions de coût total. Remarque 4: La fonction de coût total est croissante, ce qui peut se voir facilement puisque le coefficient directeur est positif (c’est 200 !!). C’est encore une caractéristique générale des fonctions de coût total. b- Exprimer le prix de revient r(n), en francs, d’un article en fonction du nombre n d’articles fabriqués. Le coût de revient unitaire est le quotient du coût total par le nombre d’articles fabriqués, soit r(n) = C(n) / n = 1 500 000 / n + 200 Remarque 1: Le domaine de définition économique est encore l’ensemble des entiers positifs. Il est différent du domaine de définition mathématique qui serait IR - {0}. IUT de SCEAUX 22 Remarque 2: On reconnaît une fonction homographique dont la représentation graphique est une hyperbole. Remarque 3: Nous allons étudier la croissance directement en calculant r(n) - r(m), lorsque n et m sont deux entiers tels que n < m. r(n) - r(m) = (1 500 000 / n +200) - (1 500 000 / m + 200) = 1 500 000 / n - 1 500 000 / m = 1 500 000 (m - n) / mn Le signe de r(n) - r(m) ne dépend que du signe de m-n, puisque m et n sont des entiers positifs. d’où r(n) - r(m) > 0, soit r(n) > r(m). Dans ce cas, la fonction coût de revient est constamment décroissante. ii) La demande de cet article sur le marché est fonction de son prix de vente unitaire p. Une étude de marché a montré que, pour un prix de vente unitaire p, le nombre d’articles demandés est n(p) = 2 100 000 - 6 000 p, où p est un nombre entier exprimé en francs et appartenant à l’intervalle [200, 350]. Montrer que le bénéfice total correspondant, en francs, est alors: B = - 6 103 p2 + 33 105 p - 4 215 105 IUT de SCEAUX 23 Remarque 1: La fonction qui au prix associe le nombre d’articles demandés s’appelle une fonction de demande. Notons que c’est une fonction décroissante, et qu’une des caractéristiques des fonctions de demande est d’être monotone (croissante uniquement pour les produits rares). Son domaine de définition économique se détermine en écrivant sous forme d’équations ou d’inéquations les conditions ou contraintes économiques. Ainsi, le prix est forcément un nombre positif (ou strictement positif, selon les conventions), donc la condition minimale est p 0. Cependant, le coût de fabrication par article est de 200 F, donc le prix de vente est forcément supérieur à 200 F. C’est la borne inférieure de 200. Le nombre d’articles demandés est aussi positif, donc n(p) 0. 2 100 000 - 6 000 p 0 soit 2 100 000 6 000 p et donc p 350. On retrouve la borne supérieure figurant dans l’énoncé pour l’étude de la fonction de demande. Remarque 2: On définit aussi en économie la fonction bénéfice comme la fonction qui à un prix associe la différence entre le chiffre d’affaires et les coûts. IUT de SCEAUX d’où 24 B(p) = p * n(p) - c[n(p)] On a donc: B = p (2 100 000 - 6 000 p) - 1 500 000 - 200 (2 100 000 - 6 000 p) B = - 6 000 p2 + 3 300 000 p + 421 500 000 En utilisant les puissances de 10, on obtient l’équation du texte. Remarque 3: Un bénéfice au sens usuel du terme doit être positif (sinon, il s’agit d’une perte). En fait, il s’agit encore d’un problème de domaine de définition économique. Remarque 4: La fonction qui à p associe B(p) est une fonction trinôme du second degré, dont la représentation graphique est une parabole, ou plus exactement une portion de parabole sur son domaine de définition économique. IUT de SCEAUX 25 Exemple 2 Soit la fonction de demande P = - 0,25 Q + 4. et soit la fonction de coût total d’un certain produit : C(Q) = 0,05 Q3 - 0,3 Q2 + 2 Q + 4 i) Trouver la fonction de bénéfice total B(Q) = P Q - C(Q) Remarque 1: la fonction de demande n’est définie que si Q > 0 et P > 0, ce qui signifie - 0,25 Q + 4 > 0 et donc Q < 16. Le domaine de définition de la fonction de demande est donc ]0, 16[. Remarque 2: la fonction de coût total n’est définie que pour Q > 0. De plus, elle doit être positive et croissante. Ces deux propriétés ne se vérifient pas par des techniques particulières aux polynômes du troisième degré. Il va falloir utiliser les dérivées... Soit donc C(Q) = 0,05 Q3 - 0,3 Q2 + 2 Q + 4 Alors C’(Q) = 0,15 Q2 - 0,6 Q + 2 Calculons le discriminant: = (- 0,6)2 - 4 * 0,15 * 2 = - 0,84. IUT de SCEAUX 26 Le discriminant est toujours négatif. Le trinôme n’a pas de racines réelles et est donc toujours du signe du coefficient du terme de degré 2, c’est-à-dire positif. Puisque sa dérivée est positive, la fonction C est donc toujours croissante. Pour Q = 0, elle vaut 4. Donc, la fonction C est positive pour Q > 0. La fonction C est donc une fonction de coût total sur ]0, + [. On peut donc définir une fonction bénéfice au plus sur ]0, 16[. B = P Q - C(Q) soit B = (-0,25 Q + 4) Q - (0,05 Q3 - 0,3 Q2 + 2 Q + 4) d’où B = - 0,05 Q3 + 0,05 Q2 + 2 Q - 4 ii) Peut-on déterminer un maximum de bénéfice B ? Si oui, pour quelle valeur de Q ? Pour étudier si une fonction définie sur un intervalle [a, b] admet un extrémum en un point c de ]a, b[, on cherche : i) si la dérivée première s’annule en un point c de ]a,b[ ii) si la dérivée première change de signe en passant par ce point. Calculons donc la dérivée B’. B’ = - 0,15 Q2 + 0,1 Q + 2 Il faut chercher quand - 0,15 Q2 + 0,1 Q + 2 = 0 IUT de SCEAUX 27 Le discriminant vaut = (0,10)2 - 4 * (- 0,15) * 2 = 1,21 = (1,10)2. Les racines sont donc Q1 = (-0,1 + 1,10) / 2 * (- 0,15) = - 10/3 < 0 Q2 = (-0,1 - 1,10) / 2 * (- 0,15) = 4 La dérivée B’ est positive entre Q1 et Q2., soit positive entre 0 et 4. La fonction est donc croissante avant 4 et décroissante après. Il y a donc un maximum en 4. Ce maximum vaut B(4) = 1,6.