A titre d’exemple au niveau intra-UE, l’échange intra-branche est beaucoup plus prononcé
pour la France, l’Allemagne, Belgique-Luxembourg et l’Angleterre. En revanche, l’échange
est principalement inter-branche pour les petits pays périphériques, et en particulier pour la
Grèce, la Finlande et le Portugal.
Toutefois, parmi les pays périphériques, certains se distinguent par un dynamisme beaucoup
plus marqué de la part de leur commerce liés à des échanges verticalement différenciés. Il
faut ici souligner les trajectoires particulières de l’Espagne et du Portugal.
En effet, ces deux pays semblent avoir réussi leur intégration dans les échanges intra-UE en
se rapprochant des structures industrielles des pays plus développés. Ce sont les seuls pays
dont l’échange intra-branche, à la fois en différentiation horizontale et verticale, augmente
simultanément dans de fortes proportions.
Ainsi, loin de la spécialisation résiduelle dans les activités abandonnées par le centre, ils
contrastent fortement avec la situation de la Grèce pour laquelle l’évolution de 1980 à 1999
du commerce intra-branche est restée très faible avec une moyenne de 85% d’échanges
inter-branche tout au long de cette période.
FS3 : Emergence d’un échange de qualités entre pays à niveau de développement
différent.
Lorsque l’on étudie la nature des échanges par couples de pays, l’analyse montre que le
commerce inter-branche caractérise principalement les échanges entre pays périphériques
,
alors que l’échange intra-branche, et notamment en différentiation horizontale, est avant tout
un phénomène caractéristique des pays centraux
.
Pourtant, le commerce caractéristique des échanges entre pays du centre et pays
périphériques se fait dans une large mesure, lorsqu’il est intra-branche, sous forme de
différentiation verticale, ce qui traduit l’émergence d’un échange de qualité entre pays à
niveau de développement différents
. Dès lors ; il semble que la similarité entre pays se
traduise par un commerce intra-branche en différentiation horizontale, alors que des pays
économiquement distants peuvent à la fois se lancer dans un commerce inter-branche mais
aussi dans un commerce intra-branche en différentiation verticale, indiquant une forme de
spécialisation plus fine, se faisant sur la base des échelles de qualité.
1. 2 Spécialisation de l’Europe par gammes de qualité et spécialisation
technologique.
La progression constante mise en évidence jusqu’à présent de l’échange intra-banche en
différentiation verticale, sous tend aussi, à travers ce flux simultané d’importations et
d’exportations à l’intérieur des branches, une spécialisation des pays membres sur les
gammes de qualité au sein des branches(cf. note 2).
De la même façon que précédemment, deux faits stylisés émergent :
En effet, le commerce entre la Grèce et l’Irlande (98%) ou le Portugal et la Grèce (96%) ou encore, mais dans
une moindre mesure l’Irlande et le Portugal ou la Grèce et l’Espagne (près de 80%) est presque exclusivement
du commerce inter-branche.
Les couples Allemagne-France (83% du total des échanges bilatéraux), Allemagne-RU (74%), France-RU
(70,5%), France-Espagne (70%) ou encore Pays-Bas-Belgique, montrent une prépondérance pour ce type de
commerce.
C’est notamment le cas des couples Grèce-Allemagne (2% d’intra-branche horizontal contre environ 13%
d’intra-branche vertical), Grèce-France et Grèce-Angleterre (de 5% contre plus de 15%), ou encore dans une
plus large mesure, les couples Angleterre-Portugal, qui double quasiment sa part d’échange intra-branche
vertical par rapport à celle en différentiation horizontale, ou encore la Grande-Bretagne et l’Irlande, l’Allemagne
et l’Espagne, la France et les Pays-Bas (13% environ d’échange intra-branche en différentiation horizontale
contre près de 45% d’échange intra-branche vertical).