
 
Discussion 
 
Les sprays « vapocoolants » à base d’alcane sont utilisés dans certains services d’Urgences du 
Royaume Uni et d’Irlande pour réduire la douleur provoquée par la prise de sang. Cependant, 
il y a peu de publications concernant leur emploi dans cette indication. Nous avons montré 
que, par comparaison aux malades contrôles recevant de l’eau en spray, ceux qui avaient reçu 
le « vapocoolant » à base d’alcanes avaient un score médian de douleur inférieur de 18 mm et 
qu’il  y avait significativement moins  de malades  avec  des scores  ≥ 30 mm. Donc, le spray 
vapocoolant  à  base  d’alcanes  appliqué  avant  une  canulation  veineuse  réduit  notablement la 
douleur ressentie.  
Il y a une différence significative entre le score d’inconfort du placebo et du « vapocoolant » 
actif. Cependant, le score médian d’inconfort est égal à 0 dans les deux groupes et la quantité 
absolue  d’inconfort  provoquée par le vapocoolant est faible. De plus, presque les  2/3  des 
malades ayant reçu  le  vapocoolant choisiraient ce  traitement  dans le futur pour  réduire la 
douleur liée à la canulation par comparaison à environ 1/3 des malades ayant reçu le placebo. 
Cette différence reflète probablement la satisfaction des patients vis-à-vis du spray administré. 
Les évènements inattendus avec le spray « vapocoolant » étaient mineurs et n’ont été observés 
que  chez  seulement  2  patients.  On  ne  sait  pas  si  ces  évènements  sont  attribuables  au 
« vapocoolant » lui-même ou si la différence entre les deux groupes peut être attribuée à un 
taux de suivi plus élevé des patients du groupe « vapocoolant ». Il faut remarquer que notre 
taux d’événements était bas par comparaison à ceux rapportés avec la tétracaïne (érythème 34 
%, prurit  6 %),  l’Emla (érythème 6  %)  et la  lidocaïne (érythème 13 %, œdème 53 %).  Les 
autres risques associés au « vapocoolant » sont probablement minimes. Comme de nombreux 
autres  « vapocoolants »,  celui  que  nous  avons  testé  est  inflammable  et  son  utilisation  à 
proximité d’une source de chaleur ou de feu n’est pas recommandée. La courte durée du spray 
(2  secondes)  et  l’absence  de  chaleur  ou  de  feu  au  voisinage  immédiat  contribuent 
probablement  à  sa  sécurité  d’emploi.  Le  fabriquant  recommande  une  durée  d’application 
maximale  de  5  secondes  et  une  distance  d’au  moins  12  cm  pour  éviter  les  phénomènes 
cutanés liés au froid. Nous avions testé plusieurs temps d’application à une distance de 12 cm 
et les phénomènes cutanés liés au froid ne sont pas survenus pour une durée de 2 secondes. Le 
risque de pollution atmosphérique locale est probablement minime en raison de l’application 
de courte durée sur une zone de petite surface.  
Bien que la vasoconstriction liée au refroidissement cutané puisse augmenter les difficultés de 
canulation,  nous  n’avons  pas  trouvé  de  différence  significative  dans  les  taux  de  succès  des 
canulations entre les deux groupes. La lidocaïne a été signalée comme pouvant augmenter le 
taux d’échec des canulations en raison de la distorsion du tissu, et l’Emla peut provoquer une 
vasoconstriction qui peut accroître les difficultés de canulation. 
 
Forces et limites de l’étude 
Un biais de sélection aurait pu se produire si les malades qui ont refusé de participer ou ont 
été  exclus  de  l’étude  étaient  différents  de  ceux  inclus.  Les  périodes  pendant  lesquelles 
l’investigateur principal était disponible pour les inclusions étaient limitées. Bien que cela ait 
allongé la  durée  de  l’étude,  l’inclusion  de  malades  consécutifs  a  probablement minimisé le 
biais de sélection. Seulement 24 patients ont refusé de participer, et il n’y a pas de raison de 
croire que ces malades différaient substantiellement de ceux inclus. Harris et collaborateurs 
ont signalé que la perception d’une douleur à la canulation n’est pas modifiée par la présence 
ou  l’absence  d’autres  situations  douloureuses.  Donc,  le  biais  de  sélection n’a probablement 
pas  affecté  les  résultats.  Bien que  les caractéristiques  de base  des deux  groupes  aient  été 
semblables,  nous  n’avons  pas  mesuré  d’autres  paramètres  potentiellement  responsables  de 
biais, tels que le seuil de douleur et la peur de l’aiguille. L’effectif important de l’étude et la