
Il est appelé indice idéal car un changement de l’année de base n’a pas d’incidence sur le taux de
croissance et le produit de l’indice des prix par l’indice de volume indique une variation identique des
valeurs courantes.
Le SCN de 1993 recommande l’emploi de l’indice chaîne de Fischer, c’est-à-dire l’indice de Fisher avec
variation annuelle de l’année de base, même si le volume total n’est pas égal à la somme des
composantes à prix constants lorsqu’ils sont calculés au moyen de l’indice de Fischer. La principale
raison de cette recommandation est qu’on obtient ainsi de meilleures estimations des taux de
croissance récents.
Lorsque l’année de base change tous les ans, les variations de prix et de volume des deux périodes
non consécutives sont le produit des indices (indice de Laspeyres ou indice de Fisher) pour les
années entre les périodes, d’où le nom d’indice chaîne.
L’indice de Fischer repose sur une moyenne et donc tient davantage compte des effets de substitution.
En outre, le SCN recommande de changer d’année de base tous les ans pour tenir compte des effets
de substitution. En employant l’indice chaîne ou l’indice de Fischer, on obtient un taux de croissance en
volume plus faible que le taux obtenu avec l’indice Laspeyres.
L’année de base changeant annuellement, n’importe quelle année peut être prise comme année de
référence pour créer une série de valeurs comparables.
Chaînages
Indicateurs en volume
Pour les comptes élaborés en référence aux prix de l’année précédente, il s’agit de ramener toutes les
variables à une année de référence commune. Celle-ci peut être l’année de base structurelle ou tout
simplement une année de base prix retenue. Cette dernière doit être relativement stable et pas très
éloignée dans le passé afin d’assurer un meilleur suivi de la structure des prix.
Le principe que l’on retient est de procéder au chaînage des indices de volume et de déduire les
indices de prix associés. L’on chaîne à la fois la valeur globale et ses composantes ; compte tenu de
la propriété de non additivité des indices de Laspeyres, la somme des composantes obtenues après
chaînage sera différente de la valeur globale chaînée. Il est convenu de conserver la valeur globale et
procéder à l’ajustement de certaines composantes. L’avantage est que l’on conserve les différents
taux de croissance en volume et l’on peut corriger par ailleurs des composantes où les arbitrages
rendus étaient fragiles.
Le chaînage des indices peut apparaître, suivant le point de vue auquel on se place, soit totalement
naturel, soit parfaitement artificiel. Le débat théorique reste pendant sur ce sujet. Un indice agrégé est
censé résumer les différents indices élémentaires considérés. Dès lors que l’on croit à ce résumé, il
est tentant de regarder l’indice obtenu comme s’il était lui-même un indice élémentaire.
L’idée bien qu’intéressante et féconde, comporte cependant une part de naïveté : les indices agrégés
ne résument qu’imparfaitement les différents indices élémentaires. En réalité, la transitivité n’est
qu’une propriété souhaitable parmi d’autres, et l’on sait qu’il n’est en général pas possible de définir
un indice agrégé réunissant toutes les propriétés qu’on voudrait lui voir posséder.
Les recommandations internationales en matière de comptes nationaux préconisent largement le
chaînage, malgré son inconvénient majeur qui est de détruire les égalités comptables.
L’argument essentiel qui, pour ses partisans, fait préférer le chaînage aux indices à base fixe (prix
d’une année de référence) tient en peu de mots : le chaînage permet de tenir compte des évolutions
de structure (de la consommation par exemple). Cette idée s’accompagne, notamment dans le SCN
93 (système de comptabilité nationale 1993), qui analyse la question, de la règle suivante: le chaînage
doit être utilisé lorsque la structure se déforme régulièrement, de telle sorte qu’à une date
intermédiaire correspond une situation économique elle-même intermédiaire. Il est par contre
déconseillé d’utiliser le chaînage lorsque les évolutions sont irrégulières, avec notamment des allers-
retours.