Fonction et maintien du polymorphisme de coloration ultraviolet chez des lézards et des serpents L'Ecole Doctorale Diversité du Vivant (EDDV) a retenu un projet de recherche proposé par notre équipe pour une allocation doctorale qui sera soumise à la sélection lors de la campagne de recrutement des allocataires de thèse en juillet 2010. Le sujet de thèse porte sur la fonction et maintien du polymorphisme de coloration ultraviolet. Les candidat(e)s intéressé(e)s peuvent contacter Jean-François Le Galliard et Sandrine Meylan et leur adresser un CV complet et une lettre de motivation. Jean-François Le Galliard & Sandrine Meylan UPMC/CNRS/ENS - UMR 7625, Ecologie & Evolution Université Pierre et Marie Curie, Case 237, Bâtiment A, 7 Quai St Bernard, 75005 Paris Tel : 01.44.27.26.68 / Fax : 01.44.27.35.16 / E-mail : [email protected] Tel : 01.44.27.27.33 / Fax : 01.44.27.35.16 / E-mail : [email protected] Site web : http://jf.legalliard.free.fr/ Ecole Doctorale : http://eddv.snv.jussieu.fr/ 1 Résumé La coloration et la vision jouent un rôle clef dans la régulation des interactions sociales. Chez les Squamates comme chez d’autres vertébrés, les signaux colorés impliquent les ultraviolets (UV), un domaine de longueurs d’onde dont on connaît encore mal la fonction chez ces animaux. Cette thèse se propose d’élucider les mécanismes proximaux et ultimes qui maintiennent le polymorphisme de coloration UV chez des lézards et des serpents à l’aide d’une approche intégrant modélisation de la vision, écologie comportementale et biologie évolutive. La coloration corporelle, mesurée à l’aide d’outils puissants (spectrométrie et photographie) sur une gamme de longueurs d’onde incluant les UV, sera analysée en modélisant la vision et l’environnement de signalisation de façon à prédire les potentialités fonctionnelles des signaux dans différents contextes de communication. On utilisera ensuite des approches comparatives de l’ontogénie des colorations UV et de leur dimorphisme sexuel chez plusieurs espèces de Squamates européens. Ceci permettra de caractériser le degré de variation entre espèces et de mesurer l’influence de la sélection naturelle et sexuelle dans l’évolution des colorations UV. En parallèle, le déterminisme et la microévolution de cette coloration seront étudiés de manière approfondie chez une espèce à dimorphisme sexuel adulte de coloration UV, le lézard vivipare. A l’aide d’un pedigree et de données de suivi individuel assemblés depuis 2003 en conditions naturelles, on analysera dans un premier temps la contribution de la génétique et de l’environnement dans l’expression de la coloration UV et la sélection totale (sexuelle et naturelle) sur ce trait. Dans un deuxième temps, on testera en laboratoire la fonction des colorations UV dans la reconnaissance et le choix du partenaire sexuel, et dans la compétition entre les mâles. Ce sujet est novateur et répond à des questions majeures de la sélection sexuelle et de l’évolution des espèces. Cinq références récentes dans le domaine 1. Le Galliard, J.-F., Cote, J. and P. S. Fitze. 2008. Lifetime and intergenerational fitness consequences of harmful male interactions for female lizards. Ecology 89(1):56-64. 2. Fitze, P.S. and J.-F. Le Galliard. 2008. Operational sex ratio, sexual conflict, and the intensity of sexual selection. Ecology Letters 11(5):432-439. 3. Cote, J., Le Galliard, J.-F., Rossi, J.M. and P.S. Fitze. 2008. Environmentally induced changes in carotenoid-based coloration of female lizards: a comment on Vercken et al. Journal of Evolutionary Biology 21(4):1165-1172. 4. Fitze, P., Cote, J., San-Jose, L., Meylan, S., Isaksson, C., Andersson, S. Rossi, J.-M. and J. Clobert. 2009. Carotenoid-based colours reflect the stress response in the common lizard. PLoS ONE 4(4):e511. 5. Clobert J, Le Galliard, J.-F., Cote J, Meylan, S. and M. Massot. 2009. Informed dispersal, heterogeneity in animal dispersal syndromes and the dynamics of spatially structured populations. Ecology letters 12(3): 197-209. 2