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INTRODUCTION
Le Carcinome Hépatocellulaire (ou CHC) est la cinquième cause de cancer dans le monde
avec 560000 nouveaux cas par an. Son incidence est en constante augmentation. Le pronostic
est particulièrement sombre et la mortalité atteint 6200 décès par an en France [1-3]. Cette
pathologie se développe dans 90% des cas sur une cirrhose, principalement causée en France,
par l’alcool et le virus de l’hépatite C [4]. Seul un tiers des patients sont candidats à un
traitement curatif, transplantation, résection ou destruction percutanée par radiofréquence. Les
deux tiers restants, ayant une pathologie évoluée ou métastatique, auront des soins de confort
seuls (15%) ou un traitement palliatif (55%) comportant, soit une chimioembolisation, en
absence de thrombose, de métastase et si la fonction hépatique le permet, soit du Sorafenib [5-
6]. Le Sorafenib, chimiothérapie orale inhibant les récepteurs de l’angiogénèse (VEGFR,
PDGFR) mais aussi cKit, RET ainsi que Raf est la seule chimiothérapie ayant démontré un
bénéfice en survie globale (10,7 mois) et sans progression [7]. Ce bénéfice reste cependant
modeste. Aucun marqueur prédictif de réponse n’est actuellement validé pour cette thérapie.
Plusieurs objectifs restent par conséquence à atteindre dans le traitement du CHC : développer
de nouvelles cibles thérapeutiques et rechercher des marqueurs prédictifs de la réponse à ces
nouveaux traitements.
Le récepteur EGFR (Epithelial Growth Factor Receptor) ou HER1 est une de ces nouvelles
cibles [8]. Il appartient à la famille des récepteurs à activité tyrosine kinase HER avec HER2,
HER3 et HER4. La fixation extracellulaire de différents ligands, (EGF, TGF α, heparin-
binding-EGF, épiréguline, betacelluline et amphiréguline), permet la dimérisation du
récepteur, puis l’activation du domaine tyrosine kinase et de deux voies de transduction
principales, une voie de prolifération, la voie des MAP kinases et une voie de survie, la voie
de la Pi3Kinase et d’AKT. EGFR est très impliqué dans la carcinogénèse hépatique [9]. Ses
ligands EGF, amphiréguline et TGF-α sont surexprimés et suffisent à induire un CHC dans