Mise en commun - L`épicurisme chez Lucrèce

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Travail sur l’épicurisme
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Les âmes
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Mai 2011
Simon ABSIL, Sarah DEREMINCE, Antoine GLORIEUX, Charlotte
LANTONNOIS, Mathilde LEJEUNE et Robin PAREZ
5e D, C, E, G
Sommaire
I.
Introduction
II.
Définition épicurisme
III.
Concept des âmes (anima) vu par les épicuriens
IV.
Le concept d’esprit épicurien (animus)
V.
La mort
VI.
Textes latins
VII.
Images
VIII.
Conclusion
IX.
Références
L'épicurisme chez Lucrèce : Les âmes
-> Âme n, f, (Latin : anima : le souffle, la vie) Principe de vie et de pensée de l'homme
animant son corps (Le Petit Larousse 2004)
I. Introduction :
« Il faut en outre retenir que l’âme est la cause principale de la sensibilité. Mais elle ne pourrait
pas l’être si elle n’était pas en quelque sorte abritée par l’organisme. Celui-ci, en permettant à
l’âme de produire la sensibilité, en reçoit sa part, pas cependant de toutes les propriétés qu’elle
possède. C’est pourquoi il perd la sensibilité sitôt que l’âme se retire. Car le corps n’a pas acquis
de lui-même cette faculté, mais c’est l’âme, née avec lui, qui la lui a procurée. Quand elle a,
grâce à l’excitation, pleinement développé sa puissance, elle acquiert la sensibilité que, par
suite de leur contiguïté et conformité, elle communique au corps, comme je l’ai déjà dit. »
Citation / poème n° 1660 : Épicure, (341 — 270 av. J.-C.)., Philosophe grec, Philosophie, Epicurisme
Source : Lettre à Hérodote
Dans ce travail nous allons vous présenter le thème des âmes au niveau de l’épicurisme.
Elles faisaient en effet partie intégrante de la philosophie épicurienne. Mais comment les
épicuriens les considéraient-elles ? De quoi étaient-elles constituées ? D’où vient ce concept
et quelles en sont les représentations ? Nous vous amènerons à découvrir cela au fil de notre
travail.
II. Définition de l’épicurisme :
L’épicurisme, doctrine matérialiste et atomiste, a pour but d’atteindre le bonheur grâce à de
sobres plaisirs dont l’apogée est l’ataraxie, ce qui signifie la quiétude de l’âme ainsi que la
santé du corps. Cette doctrine a été fondée par Epicure durant l’antiquité (306 ACN). Epicure
était un philosophe grec né à Samos en 342 ACN et mort en 270 ACN pour qui « ni les
beuveries et les festins continuels, ni la jouissance des garçons et des femmes [...]
n'engendrent la vie heureuse, mais le raisonnement sobre [...] chassant les opinions par
lesquelles le trouble le plus grand s'empare des âmes » (Lettre à Ménécé).
Il ne faut pas confondre les plaisirs simples et naturels recherchés par les épicuriens avec la
recherche effrénée des plaisirs. Cette déformation effectuée pendant l’antiquité par les
adversaires épicuriens nous a laissé comme image d’Epicure celle d’un bon vivant, presque
un débauché, alors que sa philosophie à lui était bien loin de cette idée.
III.Concept des âmes (anima) vu par les épicuriens :
A l’époque de Lucrèce, l’idée de l’âme était loin d’être banale comme aujourd’hui. D’ailleurs,
Lucrèce, comme tous les épicuriens, en a même une conception matérielle. Ceux-ci
considéraient que l’âme était constituée d’atomes de même nature mais plus légers que
ceux du corps physique visible. Elle est également indispensable au fonctionnement de
l’Homme, aucun être ne pourrait vivre sans elle. Chaque âme est dispersée dans le corps de
manière uniforme tel un liquide dans un vase. L’anima est le principe de la vie et de la
sensibilité.
IV.
Le concept d’esprit épicurien (animus) :
Il est important de différencier anima et animus. En effet, si le premier symbolise l’âme, le
second représente un concept à la fois très proche et très différent du précédent. Alors que
l’âme est présente chez tous les êtres vivants, seuls les hommes, capables de penser, possèdent
un esprit.
Malgré que l’esprit soit plus important que l’âme, celui-ci se résume au niveau de la poitrine.
Il joue un rôle prépondérant dans le fonctionnement de l’Homme. En effet, il se charge aussi
bien de la pensée que de la réflexion ou encore de la volonté.
V. La mort :
Lors de la mort les atomes de l’âme et de l’esprit ne sont pas détruits mais ils se dispersent
dans l’air. Tout comme le liquide dans le vase lorsque celui-ci se brise. Les épicuriens ne
craignent pas la mort car comme celle-ci engendre la dissolution de l’âme et de l’esprit, elle
implique également la disparition de toute conscience et souvenir. Quand nous serons alors
entièrement détruits, nous ne saurions même pas nous en apercevoir.
« … Et forts de leurs éternelle simplicité, et la nature, se réservant les germes, ne souffre pas
que ces atomes ne dépérissent. » (Lucrèce, de rerum natura, I 599-614, traduction CLOUARD)
La philosophie épicurienne ne parle en aucun cas de réincarnation ou d’au-delà, au
contraire cette croyance nous détournerait de la conscience de profiter de la vie. Le bonheur
n'est possible que dans une vie que l’on sait limitée sinon nous aurions tendance à différer
les plaisirs.
« …Mais maintenant quitte ces biens qui ne sont plus de ton âge, et, sans regret, allons, cède
la place à d’autres : il le faut. » (Traduction A. ERNOUT, Les Belles Lettres, CUF, 1920)
La connaissance de cette restriction est la condition du bonheur.
VI.
Textes latins :
Principio quoniam tenuem constare minutis
Corporibus docui multoque minoribus esse
Principiis factam quam liquidus umor aquai
Aut nebula aut fumus ; nam longe mobilitate
Praestat et a tenui causa magis icta mouetur,
Quippe ubi imaginibus fumi nebulaeque mouetur ;
Quod genus in somnis sopiti ubi cernimus alte
Exhalare uaporem altaria ferreque fumum ;
Nam procul haec dubio nobis simulacra geruntur
Nunc igitur quoniam quassatis undique uasis
Diffluere umorem et laticem discedere cernis,
Et nebula ac fumus quoniam discedit in auras,
Crede animam quoque diffundi multoque perire
Ocius et citius dissolui in corpora prima,
Cum semel ex hominis membris ablata recessit ;
Quippe etenim corpus, quod uas quasi constitit eius,
Cum cohibere nequit conquassatum ex aliqua re
Ac rarefactum detracto sanguine uenis,
Aere qui credas posse hanc cohiberier ullo,
Corpore qui nostro rarus magis incohibens sit ?
Tout d'abord, j'ai montré que cet être subtil
Est fait de corps menus et beaucoup plus petits
Que l'eau limpide, ou le brouillard, ou la fumée ;
Car l'âme est de loin plus mobile, et plus légers
Sont les chocs qui la font s'émouvoir, puisque émue
Par les images de fumée ou de brouillard,
Comme lorsque assoupis nous voyons dans un songe
S'exhaler des autels la vapeur des fumées
(Car ce sont là sans nul doute des simulacres) ;
Puisque donc à présent, de vases qu'on secoue
On voit s'écouler l'eau qui partout se dissipe,
Comme aussi dans les airs la brume et la fumée,
Crois bien que l'âme aussi s'effuse et bien plus vite
Périt, plus prompte à se dissoudre en corps premiers,
Dès que du corps de l'homme elle s'est retirée ;
Si le corps en effet, quasi-vase de l'âme,
Ne peut la contenir quand sous quelque secousse
Il est raréfié par une hémorragie,
Comment croire que l'air la puisse maintenir,
Lui qui, plus poreux que le corps, ne retient rien ?
VII. Lucrèce, De Rerum Natura, III, 425-444 ; traduction Ariel Suhamy
Ire alios tractim gelidi uestigia leti.
Scinditur atqui animae haec quoniam natura nec uno
Tempore sincera existit, mortalis habendast.
Quod si forte putas ipsam se posse per artus
Introsum trahere et partis conducere in unum
Atque ideo cunctis sensum diducere membris,
At locus ille tamen, quo copia tanta animai
Cogitur, in sensu debet maiore uideri ;
Qui quoniam nusquamst, nimirum, ut diximus ante,
Dilaniata foras dispergitur, interit ergo.
Quin etiam si iam libeat concedere falsum
Et dare posse animam glomerari in corpore eorum,
Lumina qui lincunt moribundi particulatim,
Mortalem tamen esse animam fateare necesse
Nec refert utrum pereat dispersa per auras
An contracta suis e partibus obbrutescat,
Quando hominem totum magis ac magis undique sensus
Deficit et uitae minus et minus undique restat.
Enfin souvent l'on voit un homme peu à peu
Partir, perdre le sens vital membre après membre ;
Aux pieds d'abord on voit blêmir ongles et doigts,
Puis mourir les pieds, les jambes, puis, pas à pas,
Venir la froide mort vers le reste des membres.
Puisque l'âme se scinde et ne s'évade pas
Tout entière d'un coup, c'est bien qu'elle est mortelle.
Si tu la crois pouvoir s'enfoncer elle-même
Dans le corps, concentrer en un point ses parties
Afin d'ôter le sens à l'ensemble des membres,
Alors cet endroit où telle abondance d'âme
Se rassemble, devrait se montrer plus sensible ;
Puisqu'il n'est nulle part, c'est qu'assurément l'âme
Se déchire et dissipe au dehors, et donc, meurt.
Quand bien même on voudrait bien admettre le faux,
Et que l'âme se peut condenser dans le corps
De ceux qui pièce à pièce abandonnent le jour,
Il faudrait avouer encor l'âme mortelle :
Qu'importe qu'elle meure à tous vents dispersée,
Ou s'engourdisse contractée en ses parties,
Quand l'homme entier partout manque de plus en plus
Du sens, en conservant de moins en moins de vie.
Lucrèce, De Rerum Natura, III, 526-547 ; traduction Ariel Suhamy
VII. Images :
1) Cette image ne représente pas les âmes mais reprend bien ce que nous avons dit
dans notre travail à propos de la mort. Les épicuriens ne craignent pas la mort
puisqu’ils savent qu’au moment de celleci les atomes de leur âme (et esprit) vont
se disperser et perdront donc toute
conscience.
http://www.manumilitari.org/?tag=epicure
2) Cette toile pourrait représenter l’âme et l’esprit qui s’envolent au moment de la
mort. Cette représentation n’est pas toute à fait exacte car nous avions dit que les
différents atomes se dispersent mais cette une façon plus poétique de voir les
choses.
Louis Janmot, Poème de l'âme : Le Vol de l’âme (1814–1892)
http://www.fathianasrartculture.com/article-t-55569522.html
3) Image représentant Epicure, le fondateur de l’épicurisme !
http://garandel.e-monsite.com/rubrique,cours-du-13-10-09-suite,293499.html
4) En grec, le mot âme se traduit par Psyché, ψυχὴ. Ce qui pousse certains à penser
qu’elle en serait la personnification.
Antonio Canova, Psyche ranimée par le baiser de l’Amour, 1793
simselogrenouille.blogspot.com
VIII. Conclusion :
Nous avons donc pu observer lors de notre travail que les âmes épicuriennes ont une grande
importance philosophique, elles sont en effet au cœur de la pensée des épicuriens. Elles sont
constituées de deux grands concepts (anima et animus) sans lesquels elles ne pourraient
être complètes. Ces concepts apportent de plus, chacun, des éléments bien concrets qui
délimitent une différence marquée entre la philosophie épicurienne et le reste des pensées.
Cette différence est surtout flagrante lors de la mort et de la dispersion des âmes, elle
représente en effet parfaitement la philosophie épicurienne, qui est de profiter des plaisirs
simples de la vie avant de disparaitre, sans pour autant être outre mesure effrayé par la
mort.
IX.
Références :
 Bibliographie :
MOREAU Pierre-François, Lucrèce. L’âme, 2002, Edition Puf
ROHDE Erwin, Psyché. Le culte de l'âme chez les Grecs et leur croyance à
l'immortalité (1890-1894), trad. (1928), Bibliothèque des introuvables, 1999
LAROUSSE, Grand dictionnaire de la philosophie, CNRS Edition, Paris
LUCRÈCE, De Rerum Natura, Ier Siècle ACN
 Sitographie :
http://www.onelittleangel.com/sagesse/citations/saint.asp?mc=156
http://www.universalis.fr/encyclopedie/epicurisme/
(http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89picurisme)
(http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89picure)
http://haution.philosophie.pagesperso-orange.fr/Textes/epicuremorale.html
http://bcs.fltr.ucl.ac.be/LUCR/Intro.html#animus
http://www.jstor.org/pss/1087712
http://philo.record.pagesperso-orange.fr/mobile/epicure/epicure4.htm
http://www.philo5.com/Les%20philosophes/Lucrece.htm
http://www.trigofacile.com/jardins/muses/latin/lucrece/rerum-natura3b.htm
http://www.philonet.fr/textes/MatesLuc.html
http://www.cvm.qc.ca/ccollin/conception/lucrece.htm
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