particulièrement utile. D’emblée, il faut souligner qu’il ne s’agit aucunement de verser
dans un quelconque mimétisme. Plus simplement, il est possible de tirer profit des
similitudes objectives qui peuvent exister dans le contenu de la notion de défense
économique. Même s’il convient d’être prudent, il paraît néanmoins possible de
relever que ces similitudes ont abouti au constat de l’apparition d’une espèce de
« modélisation » qui se traduit d’abord par l’élaboration de définitions à texture
ouverte dans beaucoup de législations, ensuite par l’énoncé d’une liste de principes
généraux destinés à fournir le cadre de la mise en œuvre de la défense économique et
enfin par l’établissement d’une réglementation, également ouverte, relative aux
secteurs et infrastructures considérés comme vitaux. Il y a là une cohérence objective
qui peut trouver à s’appliquer partout.
La circulation rapide des idées, des concepts et des modèles juridiques
contribue à accélérer les efforts conscients et inconscients de convergence, voire de
standardisation des stratégies et législations des Etats. Ainsi, par exemple, en France,
une circulaire du 14 février 2002 définit la défense économique comme étant « les
actes et initiatives pris par la puissance publique, d’une part, pour protéger et défendre
l’économie et les entreprises des atteintes de toute nature et d’autre part, pour subvenir
aux besoins de la défense nationale ». On est en présence d’une définition-cadre
annonciatrice d’un programme. Ce texte détaille les principes généraux autour
desquels s’organise la défense économique. Il s’agit, en amont, de veiller au bon
fonctionnement de l’économie, de prévenir les dysfonctionnements économiques, de
préparer des plans d’intervention (prévention, action, réaction), de préparer les
opérateurs d’importance vitale à faire face aux menaces et aux crises et de protéger le
secret de la défense et le patrimoine scientifique et technique. En aval, il s’agit de
gérer les crises et les situations provoquées par des perturbations du tissu économique
ou de son environnement. Aussi bien la définition de la défense économique que la
liste des principes généraux n’expriment des spécificités françaises. Il n’y a rien qui ne
puisse être envisagé par d’autres Etats. Au demeurant, l’analyse comparée élargie à
d’autres expériences montre une réelle objectivation des questions soulevées par la
notion de défense économique.