Barême : Questions sur 15 (avec un point de bonus si la question 2 était choisie) (1) = 3 ; (2) = 4 + 1bonus ; (3) = 4 ; (4) = 4 ; (5) = 4 Exercice sur 5 (un point par glose réussie ou commentaire pertinent ; 0,5 si un défaut un défaut de glose malgré un commentaire ok). Copie d’étudiante : note 19/20 En rouge les ajouts du correcteur…pointilleux. QUESTIONS 1) Si on transforme l’énoncé initial pour y mettre l’auxiliaire DO, on obtient « Now, why did he suddenly remember that incident ». Grammaticalement, un tel énoncé est tout à fait correct, mais le sens n’est plus le même. En effet, en éliminant le SHOULD, on perd l’insistance subjective marquée par la modalité. On peut rendre ce phénomène évident en passant par la traduction en français : si la phrase originale se traduit « Mais pourquoi (diable) fallait-il qu’il s’en souvienne », l’énoncé transformé se traduirait plutôt « Mais pourquoi s’en souvenait-il ». Un auxiliaire modal crée par définition un énoncé qui est à l’opposé du simple constat factuel. Son emploi ici plutôt que l’auxiliaire DO permet de mieux impliquer le lecteur grâce à la dimension subjective implicitement introduite dans le récit. SHOULD dans ce contexte rajoute une dimension d’obligation externe, de sorte que son souvenir n’est absolument pas maîtrisé, souhaité etc. 2) « Had thought » est un groupe verbal composé d’un verbe cognitif associé à l’aspect HAVE-EN au passé (donc conjugué au past perfect), répondant à un sujet animé « he » dans une phrase négative à l’actif. On remarque que le groupe verbal à étudier est introduit par « he did not suppose », autrement dit subordonné à une phrase qui est au prétérit. De plus, on remarque la présence d’un indicateur temporel en fin de phrase exprimant une durée : « in months ». Le past perfect permet de combiner deux niveaux d’antériorité, puisque l’événement est antérieur à la situation prise comme point de vue, laquelle est ellemême située dans le passé. Ici, la situation prise comme repère est celle construite par le prétérit dans « he did not suppose », d’où le besoin d’avoir recours au past perfect dans le reste de la phrase pour exprimer un second niveau d’antériorité. Le past perfect peut souvent être remplacé par un préterit. Or, ici, comme nous l’avons remarqué, « in months » en fin de phrase exprimer une durée correspondant à la relation prédicative en question « had not thought », ce qui rend l’emploi d’un préterit impossible. C’est un bilan de propriété qui est fait dans le passé entre une situation repère (l’occurrence du souvenir) et un lapse de temps antérieur (in months). 3) L’aspect BE+ING permet d’identifier un procès en fonction de ses propriétés par rapport à la situation d’énonciation. Cet aspect nous permet également d’envisager l’action sans son terme, en ce sens que celui-ci n’est pas impliqué. Dans « he was kissing her », la valeur de BE+ING peut difficilement être temporelle, il s’agit d’un choix modal marqué. En effet, en ayant recours à l’aspect BE+ING plutôt qu’à l’aspect zéro, l’auteur n’impose pas de terme à l’action et on pourrait croire qu’elle s’éternise. Une insistance est alors posée sur cette action, ce qui prend tout son sens dans le récit, dans la mesure où elle en est le centre même de point culminant du souvenir. Un prétérit aurait été tout à fait possible, et on aurait même pu s’attendre à un prétérit plutôt qu’à une forme en BE+ING dans cette phrase à cause de l’adverbe « suddenly » qui introduit plutôt une idée de succession d’actions ponctuelles, d’enchaînement et donc un procès non marqué, à l’aspect zéro. Cependant, si l’on avait simplement « he kissed her », l’action perdrait de son importance, ce qui changerait tout à fait le sens de cet extrait. Il faut aussi noter que BE+ING neutralise la valeur agentive du verbe, mettant en avant un état de participation non déclenché par le sujet. Une glose pourrait être : « soudainement,… il s’est retrouvé à l’embrasser ». Enfin, on peut dire que BE+ING ici fait l’effet d’un « arrêt sur image », une stratégie tout à fait cohérente dans le contexte. 4) Dans « they went on » on a un prétérit qui est justifié par le « then » en début de phrase, qui introduit explicitemen,t une succession. De plus si l’on regarde la phrase précédente, la suite logique des évènements est évidente et le prétérit s’impose pour la narration. Dans « he never saw her again », l’emploi du prétérit n’est pas obligatoire : « never » est un adverbe qui réfère à un laps de temps qui peut inclure le présent « he’s never done that before today ». On aurait pu avoir une forme en HAVE-EN, mais l’aspect fataliste de cet énoncé en serait amoindri. En effet, ce que signale le choix du prétérit au lieu d’un présent (perfect) c’est l’idée d’une rupture totale avec le présent. Ceci est en cohérence avec la représentation d’un souvenir extrêmement éloigné, qui n’a plus rien à voir avec le présent. NEVER dans ce cas refère à un laps de temps passé, révolu. EXERCICE : 1) « Je vois, alors comme ça y’a quelqu’un qui a pioché dans ma soupe » Ici la combinaison « has been eating » sans repère temporel, réfère à une activité (pas une action complètée) révolue dont on considère dans le présent les conséquences. 2) « Elle n’a jamais fait ça auparavant » Il s’agit d’un cas de parfait dit d’expérience que l’on pourrait également traduire par « elle n’a jamais fait ça de sa vie » 3) Il se pourrait que je ne vienne pas après tout » Ici, on est dans le domaine de la modalité épistémique : on pose simplement une possibilité (ou éventualité). 4) « Et il l’a trompe, genre, depuis toujours » Ici contrairement à l’exemple n°1, la combinaison HAVE-EN + BE+ING + repère temporel, a bel et bien une valeur strictement temporelle puisque l’action est toujours valide. 5) « Alors, est-ce que je peux partir maintenant ? » Ou même : « Puis-je partir à présent ? » ON est, contrairement à l’exemple n°3, dans un cas de modalité radicale avec MAY puisque l’énonciateur demande la permission.