
du ppe pour le nier, on ne peut le faire). Seul le silence absolu ne confirmerait pas le principe, mais si
l’objectant se tait définitivement, il ne peut être réfuté. Aristote dit qu’il est comme une plante, et « une buche ne
peut être réfutée ».
b - Augustin
« Pour partir d’une vérité claire, je te demanderai d’abord si toi-même tu existes. Mais peut-être crains-tu
de te tromper en cette question, quand tu ne pourrais certainement pas te tromper si tu n’existais pas ? » (De
libero arbitrio, II,III,7) « Celui qui n’est pas, ne peut pas non plus se tromper; c’est pourquoi si je me trompe, je
suis » (De Trinitate, XV, XII,21)
c – Thomas d’Aquin
« Personne ne peut penser qu’il n’existe pas, en donnant son adhésion à une telle proposition, en effet, du
fait même qu’il pense quelque chose, il perçoit qu’il existe » et dès lors, personne ne s’est jamais trompé en ceci
qu’il n’aurait pas constaté sa propre existence. (G.Isaye, citant De Veritate q.10 a.12, ad.7)
« Il existe de nombreuses propositions telles que le fait de les nier contraint à les affirmer. Par exemple,
nier que la vérité soit, c’est affirmer au contraire qu’elle existe ; on affirme au contraire que la vérité énoncée est
vraie » (C.Gentiles, 1.II, c.33, Amplius). C’est le ppe d’objectivité que ThA place logiquement avant la non-
contradiction : veritas est, il y a une vérité que l’on peut connaître ; Le nier revient à l’affirmer ; l’objection révèle
ainsi qu’au fond, en acte, l’objectant est d’accord avec le principe qu’il croit combattre : lui aussi affirme qu’il y a
bien quelquechose de vrai. Ainsi si l’on peut dire ce que l’on veut (« un cercle carré » par exemple), il n’est pas
toujours possible de le penser réellement et moins encore d’agir n’importe comment : les actes ont leur propre loi,
et ce sont eux qui jugent les paroles.
Le principe de rétorsion s’exprime ainsi chez ThA : « il en va de même de celui qui nierait le principe selon
lequel les deux termes d’une contradiction ne sont pas simultanément vrais. En effet, si on le nie, on dit que la
négation énoncée est vraie, tandis que l’affirmation contraire est fausse : par là même, on dit que l’un et l’autre ne
se vérifient pas au sujet du même ». (S.C.G. 1.II.c.33,Amplius).C’est à dire que deux propositions, dont l’une est
la négation pure et simple de l’autre , ne peuvent être vraies en même temps. La réalité demeure stable,
inchangée car elle ne dépend pas de notre bon plaisir. En tentant de nier le ppe de non-contradiction, l’adversaire
concède en fait, c’est à dire en acte, les premiers principes qu’il conteste en paroles.
(Cf G. ISAYE, L’affirmation de l’être et les sciences positives, textes présentés par M.Leclerc, Presse
universitaires de Namur, 1987)
2 – Ecriture et Magistère.
De même, la Bible et la Tradition de l’Eglise affirment que la raison naturelle possède suffisament de
lumière pour atteindre en partie le mystère de l’être, et celui de Dieu.
Le péché originel a certes affaibli les capacités humaines (dérèglement de l’harmonie corps & âme =
concupiscence) mais sans les corrompre
Sans l’aide de l’ES, la raison humaine peut élaborer des sciences vraies et valides. Mais plus encore :
malgré les difficultés, l’homme peut connaître Dieu par lui-même, comme créateur du monde. Deux textes
notamment fondent cette position :
- Sagesse 13,1-5.9 (les hommes ont pris les éléments naturels pour dieux) :
ex : « il n’y a pas de vérité »